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AMBR018E DE LOMBEZ — AMBROSIEN (RIT)


Pendant de longues années, le P. Ambroise avait été tourmenté par le scrupule ; une fois délivré, dans le but de venir en aide aux âmes atteintes du même mal, il publia le premier et le principal de ses ouvrages ascétiques. Le Traité de la paix intérieure, dédié à Marie Leczinska, parut en 1757, in-12, Paris, 8-500-8 p. L’année suivante, l’auteur en donna une seconde édition revue, corrigée et augmentée, et mise dans un meilleur ordre, in-12, Paris, 1758, 8-451-8 p. L’accueil fait à cet ouvrage, dont la doctrine claire et solide était relevée par un style élégant et précis, poussa un imprimeur sans scrupule à en donner une édition furtive et remplie de fautes, contre laquelle le P. Ambroise protesta dans la troisième édition, in-12, Paris, 1758, 8-451-9 p. Il surveilla encore la quatrième et la cinquième, ibid., 1762, 1776. Après sa mort, l’ouvrage fut souvent réimprimé, Paris, 1779 ; Liège, 1791 ; Avignon, 1810, 1826 ; 13e édit., Paris-Lvon, 1814, 1839 ; Paris, 1823, 1825, 1847 ; Lille, 1828 ; Tours, 1851, 1855, 1874, 1876 ; Le Mans, 1857. — Le Traité de la paix intérieure fut traduit en latin, en llamand, en allemand : Abhandlung von déni innerlichen Frieden, Ausgbourg, 1766 ; en espagnol, par le P. Lambert de Saragosse, capucin : La paz interior, Saragosse, 1771 ; en italien parurent trois traductions différentes, la première par J. B. Montini, Lucques, 1768, la seconde par D. A. Marsella, Rome, 1778, la troisième par le P. Fidèle de Tortona, capucin : Trattato délia pace interna, Turin, 1782 ; il en parut encore une autre à Naples en 1854, qui, comme les autres, eut plusieurs rééditions.

Le P. Ambroise publia ensuite les Lettres spirituelles sur la paix intérieure et autres sujets de piété, Paris, 1766, in-12, xiv-10-416 p. ; ibid., 1774, 1823. Cet ouvrage fut aussi traduit en italien par le P. Fidèle : Leltere spirituali sopra la pace interna, Turin, 1782.

L’année qui suivit sa mort, les Pères Léonard d’Auch et Jérôme d’Arras firent paraître le Traité de la joie de Vdnie chrétienne, in-12, Paris, 1779, 305-5 p. (on trouve des exemplaires avec la date fausse de 1777), qui eut aussi plusieurs éditions, Liège, 1791 ; Marseille, 1819 ; Lyon-Paris, 1823 ; Avignon, 1826 ; Paris, 1847 ; Tours, 1851, 1755, 1860 ; Le Mans, 1857 ; Paris, 1854, sous le titre : Les saintes joies de l’âme fidèle, Traité de la joie chez les chrétiens. Comme les précédents, cet ouvrage fut traduit en italien, par D. A. Marsella, Trattato dell’allegrezza delV anima cristiana, Rome, 1783 ; le P. Fidèle en annonçait une traduction dans son édition des Lettres ; une version différente parut à Vicence en 1784. Il fut encore réédité à Naples en 1856, Trattato délia gioia dell’anima cristiana. Le P. Almeida le traduisit en portugais.

On a encore du P. de Lombez quelques opuscules publiés par le P. Léonard d’Auch dans son Histoire de la vie du P. Ambroise de Lombez, Toulouse, 1782, et reproduits par le P. François de Bénéjac, capucin, dans les Œuvres complètes du P. Ambroise de Lombez, 3 in-12, Paris, 1881, 1882. Il laissa aussi d’autres travaux demeurés inédits.

François de Bénéjac, Œuvres complotes du P. Ambroise, 3 vol. in-12, Paris, 1881, 1882 ; Apollinaire de Valence, Bibliotheca p-atrum minorum capuccinorum provinciarum Occitanix et Aquitanix, Rome, 1894.

P. Edouard d’Alençon.

4. AMBROISE LE CAMALDULE. Ambroise Traversari naquit à Portico, près de Florence, le 16 septembre 1386 ; à l’âge de quatorze ans il entra dans l’ordrt des camaldules dont il devint général en 1431 ; il mourut en 1439, le 21 octobre : il est honoré par l’Église le 20 novembre.

Ambroise le Camaldule est un des plus grands théologiens et l’un des plus féconds écrivains de son temps : chose très rare alors pour un latin, il savait admirablement le grec. C’est à cette science de la langue grecque

non moins qu’à sa grande intelligence des affaires ecclésiastiques qu’il dut de jouer un des premiers rôles auconciles de Bàle, de Ferrare et de Florence. Le pape Eugène IV le chargea d’une mission pour le concile de Baie, et, le 26 août 1435, Ambroise dans un discours solennel qui nous est parvenu, Mansi, t. xxix, col. 12501257, défendit la primauté du pontife romain et conjura l’assemblée synodale de ne pas déchirer la robe sans couture du Christ et de ne pas altérer l’unité de l’Eglise. De Bàle, Ambroise fut envoyé par le pape vers l’empereur Sigisrnond pour le prier, entre autres choses, d’aider l’autorité spirituelle à mettre une fin au scandale d’une assemblée qui, depuis cinq ans, sans avoir rien fait d’utile, usurpait les prérogatives du Siège apostolique. Mansi, t. xxx, col. 970-976. C’est aussi sur les instances très vives du général des camaldules, que le pape Eugène se décidait à prononcer la translation du concile de Bàle à Ferrare, 18 septembre 1437. Dans ce concile, et plus tard à Florence, Ambroise contribua, pour une grande part, par ses discours et par sa charité envers de pauvres évêques grecs, à la réunion des deux Églises. C’est lui qui fut chargé de rédiger, en grec et en latin, le décret d’union solennellement publié le 6 juillet 1439. Mansi, t. xxxi, col. 1025-1045. La même formule se trouve reproduite en grec, en latin et en français, dans llefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. iiv Paris, 1912, § 799.

Ambroise mourut peu de temps après l’heureuse conclusion du concile, laissant un nombre considérable d’écrits originaux et de traductions. Parmi les premiers, il faut signaler un traité sur la sainte Eucharistie, un autre sur la procession du Saint-Esprit, plusieurs Vies de saints, deux livres sur son généralat chez les camaldules, une Chronique du mont Cassin, et un Hodœposicon ou relation du voyage entrepris sur l’ordre d’Eugène IV pour visiter les couvents d’hommes ou de femmes de l’Italie. Ses principales traductions du grec en latin sont celle de la Vie de saint Jean Chrijsostome, par Palladius, imprimée à Venise en 1533 ; celle du Pré spirituel, de Jean Moschus, Lyon, 1617, reproduite dans P. G., t. lxxxvii, col_. 2847-31 12 ; une revision de la traduction latine de l’Echelle du Paradis de saint Jean Climaque, Venise, 1531, P. G., t. lxxxviii ; les quatre livres contre les erreurs des Grecs, du moine dominicain Manuel Kalekas, patriarche de Constantinople, Ingolstadt, 1608, P. G., t. clii, col. 13-661. Cet ouvrage capital n’est connu que par la traduction latine d’Ambroise. Il traduisit encore dix-neuf discours de saint Éphrem le Syrien, le traité de saint Basile sur la Virginité, celui de saint Athanase contre les Ge>dils, plusieurs homélies de saint Jean Glu ysostome et ses trois livres à Stagyre, le traité du pseudo-Denys l’Aréopagite sur la Hiérarchie céleste et plusieurs autres ouvrages des Pères et écrivains de l’Église grecque. Les let’-es et les principaux discours d’Ambroise le Cama dule ont été publiés en 1759, à Florence, pardom Mabillon, sous le titre de S. Ambrosii Camaldul. Epistolse et orationes.

Mansi, Concil. ampl. coll., t. xxix, xxx, xxxi, Venise, 1788, 1792, 1798 ; Hetele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1912, t. iiv § 799, 800, 811, 816 ; A. Ehrhard, dans K. Kruinhacher, Geschichte der byzatitinischen Literatur, ï’édit., Munich, 1897, p. 111, 144.

E. MARIN.

AMBROSIEN (Rit). — I. Source. II. Origines. III. L’année liturgique. IV. La messe. V. L’office divin. VI. L’initiation chrétienne (baptême, confirmation et première communion). VII. Autres sacrements et rits di. vers. — Les lecteurs sont priés de se reporter à la bibliographie qui termine cet article, pour le titre des ouvrages dont nous nous bornerons à indiquer les auteurs.

I. Sources.

Les textes anciens de la liturgie ambrosienne sont en grande partie inédits. Les principaux