Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/501

Cette page n’a pas encore été corrigée
951
952
AMBROISE (SAINT) — MBROISE DE LOMBEZ


entendre, poterat quidem intelligi, que tous les fidèles, quellis qu jic.-nt ( t : les défaillances de leur vie, arriveront finalement au salut. In ps. cxvin enarr., n. 56, P. L., t. xiv, col. 952. Sur ces divers points, ou l’Église ne s’était pas encore prononcée avec une précision souveraine, ou du moins Ambroise ne saisissait pas avec une pleine clarté l’enseignement de l’Église. Mais les textes abondent où l’évêque de Milan affirme toute la doctrine catholique sur les fins dernières. Il confesse en maint endroit l’éternité des peines. De lapsu virginis, c. VIII, P. L., t. xvi, col. 376 ; De bono mortis, c. ii, 5, P. L., t. xiv, col. 542 ; In ps. ixyiii, serm. xx, n. 58, P. L., t. XV, col. 1502. Et certes, il ne songe pas à exempter de l’éternel châtiment les chrétiens prévaricateurs lorsqu’il s’écrie : Si nihil argenti in me inventum fueril, heu me ! in ultima inferni delrudar aut ut stipula totus exurar. In ps. CXVII1 enarr., n. 13, P. L., t. xv, col. 1487. Ambroise, en maint endroit, devançant la décision de Benoit XII, reconnaît que les âmes justes qui n’ont plus rien à expier, sont immédiatement admises à la vision béatifique. In Luc., 1. X, 92, P. L., t. xv, col. 1827 ; Epist., xxii, De bono mortis, c. xi, 48, P. L., t. xiv, col. 561. Enfin, il a plus d’une fois, et de la manière la plus touchante, attesté l’usage de la prière pour les morts. Epist., xxrx, n. 4, P. L., t. xvi, col. 1090 ; De obilu Theodosii, n. 37, P. L., t. xvi, col. 1397.

Éditions. — Entre les anciennes éditions, la meilleure, sans contredit, est celle des bénédictins du Friscbe et le Nourry, Paris, 1680--1690, 2 vol. in-fol. Migne l’a reproduite dans les t. xiv, xv, xvi de la P. L., 1845. Ballerini a donné une édition nouvelle, Milan, 1875-1883, 6 vol. in-fol. Le t. xxxii, du Corpus scriptorum Ecc.lesise latins, de Vienne est le 1° des œuvres de S. Ambroise.

Vif. et œuvres. — Tillemont, Mémoires, t. x, Paris, 1705 ; CeiHier, Hist. générale des auteurs sacrés et ecclés., 2’édit., t. v, Paris, 1865 ; Villemain, dans la Bibliographie universelle de F. Didot, Paris, 1855, art. Ambroise (Saint) ; Ebert, Histoire générale de la littér. du moyen âge en Occident, traduction Aymeric et Condamin, Paris, 1883, p. 155-200 ; E. Bernard, De S. Ambrosii Mediol. episc. vita publica, in-8° Paris, 1804 ; A. Baunard, Hist. de S. Ambroise, in-8° Paris, 1871 ; Locatelli, Vita di S. Ambrogio, in-8° Milan, 1875 ; Fœrster, Ambrosius, Bischof von Mailand. Eine Darstellung seines Lebens und Wirkens, in-4°, Halle, 1884 ; Pruner, Die Théologie des H. Ambrosius, in-4° Eichstædt, 1862 ; Duc de Broglie, L’Église et l’Empire romain, 4’édit., Paris, 1882, t. v, p. 38, 255-261 ; t. vi tout entier ; le même, S. Ambroise, in-12, Paris, 1899 ; Keller, Derld. Ambrosius… als Erklarer des Alten Testamentes, in-8° Ratisbonne ; Biraghi, Vila délia vergine Romano-Milanese S. Marcellina, sorella di S. Ambrogio, in-8° Milan, 1863 ; trad. Corail, in-18, Paris, 1867 ; Thamin, S. Ambroise et la morale chrétienne au rv siècle, in-8° Paris, 1895 ; Niederhuber, Die Lehredesh. Ambrosius vomBeicheGuttesaufErden, i$Ob ; id., Die Eschatologie des h. Ambrosius, 1907.

A. Largent. 2. AMBROISE D’ALEXANDRIE (me siècle). Disciple et ami d’Origène, Ambroise dut à sa naissance et a sa fortune de remplir quelque fonction dans l’empire. Mais il fut surtout domine par le goût de l’étude et la passion du savoir. Vainement il parcourut les systèmes philosophiques ou gnostiques en vogue ; vainement il s’affilia a la secte de Valenlin. Eusèbe, H. E., vi, 18, P. G., t. xx, col. 560, ou de Marcion. S. Jérôme, De Tir. ill., 56, P. L., t. XXIII, col. 667 ; S. Épiphane, Jl.rr., lxiv, 3, P. (t., t. xli, col. 1073. Ni la philosophie, ni l’hérésie, malgré leurs promesses, ne purent le satisfaire. Ce n’est qu’auprès d’Origène, vers 212, au Didascalée d’Alexandrie, qu’il trouva pleinement la foi du chrétien et la science du savant : foi toujours vive, qui lui permit de confesser.lésus-Christ pendant la persécution de Maximin (235-237), et science toujours en éveil, qui se préoccupait des besoins intellectuels de son temps et pour laquelle il sacrifia sa fortune. Depuis sa conversion, il s’attacha fidèlement à Origène, le suivant partout ou lui écrivant pour obtenir une réponse à ses questions, à ses difficultés, à ses problèmes, dans le domaine de la foi et de la science sacrée. Il regardait son

maitre comme une mine d’or à exploiter pour le plus grand bien des âmes. Aussi le harcelait-il jour et nuit en excitateur infatigable, en vrai Èpyoôio’jxr/ ;  ; , lui fournissant tout ce qui ( ; tait nécessaire, faisant tous ses frais de librairie, mettant à sa disposition sept tachygraphes, autant de bibliographes et des jeunes filles habiles dans la calligraphie. Eusèbe, H. E., VI, 23, P. G., t. xx, col. 576. C’est grâce à lui qu’Origène a triomphé de sa répugnance à produire pour le public et a accumulé cette énorme somme de compositions, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir. « Il me surpasse tellement dans son ardeur pour la parole de Dieu, dit de lui Origène, que je succombe presque à l’élude et aux travaux qu’il m’impose. » Cedrenus, Hist. comp., P. G., t. cxxi, col. 485.

Pour inciter Origène à des travaux sur l’Écriture sainte, il lui alléguait l’exemple d’Hippolyte ; et quand il eut trouvé le Discours véritable de Celse, il le pria d’en faire une réfutation (249). Ajoutait-il à ce rôle celui de collaborateur effectif ou de critique ? Ce que nous savons, c’est qu’il lut et corrigea la réponse d’Origène à Jules Africain sur l’authenticité de l’histoire de Susanne ; c’est qu’il ne sut pas toujours garder la discrétion nécessaire et qu’il publia prématurément certaines œuvres de premier jet qui n’avaient été ni revues, ni mises à point. Origène eut à s’en plaindre, mais ne sut pas lui en garder rancune, car il ne se contenta pas de lui dédier ses tomes de commentaires sur saint Jean et ses livres contre Celse, en le rendant responsable de ses travaux, il lui dédia encore son traité sur la Prière, qui qui est la perle de ses œuvres ; et lorsque, en 235, Ambroise eut été relégué en Germanie en compagnie du prêtre Protectetos, il lui envoya sa célèbre Exhortation au martyre, où il mit toute son âme, ardente et enthousiaste. C’est ainsi que le grand docteur traitait Ambroise ; et c’est ainsi qu’un peu de la gloire du maitre a rejailli sur le disciple et l’a immortalisé.

Ambroise mourut pendant la persécution de Dèce, vers 251, précédant Origène dans la tombe, et laissant la réputation d’un confesseur, d’un érudit et d’un protecteur des lettres chrétiennes. S’il a écrit autre chose que des lettres à Origène, nous l’ignorons ; ses lettres même ont péri. Ce qui n’a pas péri, c’est le souvenir de sa générosité et des services rendus à la science ecclésiastique.

Origène, Cont. Cels. ; In Joan., v., etc., P. G., t. VI, XIV, Eusèbe, H. E., VI, 18, 23, P. G., t. XX, col. 560, 876 ; S. Jérôme.. De vir. ill., lvi, P. L., t. xxiii, col. 667 ; Epist. ad Marc, xliii, 1, P. L., t. xxii, col. 478 ; S. Épiphane, Hxr., lxiv, 3, P. G., t. xli, col. 1073.

G. Bareille.

3. AMBROISE DE LOMBEZ, capucin. Jean de Lapeyrie naquit à Lombez le 21 mars 1708 d’une noble famille d’Armagnac. Après ses classes de grammaire chez les doctrinaires de Gimont, il commençait ses études de philosophie et de théologie à l’école Saint-Thomas d’Auch quand il entra chez les capucins de la province de Guyenne, le 25 octobre 1724, sous le nom de frère Ambroise. Ordonné prêtre, il fut aussitôt chargé du cours de théologie et en même temps il se livrait au ministère du confessionnal où il se faisait bientôt une réputation de directeur savant et saint. Conduit à Paris par le général de l’ordre, il était peu après nommé confesseur des capucines de la place Vendôme et les plus hauts personnages, la reine Marie Leczinska entre autres, recouraient à ses lumières. Il joua un rôle important pour le maintien des constitutions de son ordre au chapitre national tenu à Paris en 1769, par ordre de la commission des réguliers. Rentré dans sa province monastique, il continuait son fructueux ministère quand il mourul à Saint-Sauvgur-les-Bains, où il avait été prendre

les eaux, le 25 octobre 1778. En 1863, ses restes mortels furent transportés sur le plateau de Solférino, au pied d’un mausolée élevé à sa mémoire par Napoléon III.