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AMBROISE (SAINT)

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des décrets portés dans cette assemblée souveraine ; il flétrit la fraude et la violence qui, à Rimini, contraignirent des évêques déçus à abandonner ces décrets. De fide ad Gratianum Augustum, 1. I, Prolog., 3, 5, P. L., t. xvi, col. 528-529 ; 1. III, c. xv, col. 614-615 ; Epist., xxi, 14, col. 1005-1006.

Ecriture sainte.

Il vénère les Écritures, parmi lesquelles l’évêque de Milan range le IVe livre d’Esdras, qu’il aime à citer, Epist., xxxiv, ad Horontianuni, 2, P.L., t. xvi, col. 1074 ; De bonomortis, c. xxi, P.L., t. xiv, col. 560-563 ; il les regarde comme la parole de Dieu ; cette parole, les hérétiques s’en emparent sans aucun droit, l’interprètent à leur guise et l’altèrent. In Lucam, 1. IV, n. 25, 26, P. L., t. xv, col. 1619 ; Gesta concilii Aijuileiensis, P. L., t. xvi, col. 927 ; De fuie, 1. II, c. xv, P. L., t. xvi, col. 587.

Trinité et Incarnation.

Ambroise a exposé et défendu, nous le savons, avec une constance intrépide, et aussi avec une irréprochable précision, les dogmes de la Trinité, de l’Incarnation, de la divinité de JésusChrist. Nul n’a mieux justifié l’usage de la communication des idiomes, De fide ad Gratianum Augustum, 1. II, c. iiv P. L., t. xvi, col. 570-571 ; ce passage a été allégué par les Pères du concile de Chalcédoine et par saint Léon le Grand. Epist., cxxiv, P. L., t. liv, col. 1061-1068 ; De Incarnationis dominiez sacramento lïb.yC. v, P. L., t. xvi, col. 827. Nul non plus ne s’est mieux expliqué sur les deux volontés du Sauveur. In Lucam, 1. X, n. 60, P. L., t. xv, col. 1819 ; De fide ad Gratianum Augustum, 1. II, c. iiv P. L., t. xvi, col. 570. On comprend que le pape saint Agathon et le VIe concile œcuménique aient invoqué contre les monothélites l’autorité de saint Ambroise.

D’un texte d’Ambroise, De fide, 1. H, c. xi, 93, P. L., t. xvi, col. 590, peut-on conclure que le saint docteur a refusé au Christ, en tant qu’homme, la connaissance du jour du jugement ? Ce texte s’explique par un autre, De fide, 1. V, c. iv, 54, P. L., t. xvi, col. 660. Cf. Petau, Theolog. dogmat. ; De incarnatione, 1. XI, c. xi.

Ambroise a proclamé le dogme de la maternité divine, Quid nobilius Dei matre ? De virginibus, 1. II, c. ii, P. L., t. xvi, col. 209 ; il a affirmé la perpétuelle virginité de Marie, De virginibus, 1. II, c. n ; De institutione virginis, c. iivi P. L., t. xvi, col. 320.

Anges et hommes.

La doctrine d’Ambroise sur les anges demande quelque explication ; quand il dit : nec angélus immorlalis est naturaliter, De fide, 1. III, c. iii, P. L., t. xvi, col. 593, il distingue de l’immortalité essentielle à Dieu celle que Dieu communique à ses créatures. Aux trois anges nommés dans l’Écriture, Michel, Gabriel, Raphaël, Ambroise en ajoute un quatrième, Uriel, qu’il ne connaissait que par le IVe livre d’Esdras, v, 20. Trop fidèle au texte des Septante, Ambroise a attribué la chute des anges à l’amour qu’ils avaient conçu pour les femmes. De virginibus, 1. I, c. iivi P. L., t. xvi, col. 203.

Ambroise confesse le péché originel, De fide resurrectionis, 1. II, n. 6, P. L., t. xvi, col. 1317 ; cf. S. Augustin, De peccat. originali, c. XLI, P. L., t. xliv, col. 410 ; il proclame la nécessité de la grâce, fruit du sang de Jésus -Christ, De Jacob et vita beata, 1. I, c. vi, n. 21, P. L., t. x, col. 607 ; il en proclame aussi la miséricordieuse universalité. De Spiritu Sancto, 1. I, n. 16-17, P. L., t. xvi, col. 708 ; De paradiso, c. iivi P. L., t. xiv, col. 292 ; De Caïn et Abel, 1. II, c. iii, P. L., t. xvi, col. 346 ; De fide, 1. III, c. iivi P. L., t. xvi, col. 601 ; De Spiritu Sancto, 1. I, Prolog., 17, 18, P. L., t. xvi, col. 708.

Sacrements.

Ambroise est le témoin de la doctrine sacramentaire de l’Église. Il n’y a dans l’Église qu’un seul baptême, Epist., lxxii, P. L., t. xvi, col. 1248 ; ce baptême est nécessaire, Lib. de mysteriis, c. iv, P. L., t. xvi, col. 394 ; le martyre peut le suppléer, et

le désir aussi, De obitu Valentiniani, P. L., t. xvi, col. 1374-1375. Les évêques, les prêtres sont les ministres du baptême, mais l’eflicacité ne dépend pas de la vertu du ministre. Non mundavit Damasus, non mundavit Petrus, nonmundavit Ambrosius, nonmundavit Gregorius ; nostra enim servitia, sed tua sunt sacramenta. De Spiritu Sancto, 1. I, Prolog., 18, P. L., t. xvi, col. 708.

Les témoignages rendus par Ambroise au dogme eucharistique sont nombreux et précis. La parole consécratoire est toute-puissante : …Sacramentum istud guod accipis Christi sermone conficitur. Ipse clamât Dominus Jésus : Hoc est corpus meum. Ante benedictionem verborum cselestium alla species nominatur, post consecrationem corpus significatur. Ipse dicit sanguinem suum. Ante consecrationem aliud dicitur, post consecrationem sanguis nuncupatur… De mysteriis, c. ix, 52-54, P. L., t. xvi, col. 406-407. Ambroise allègue les divers miracles bibliques qui préparaient les âmes à admettre le mystère de la transsubstantiation. L’eucharistie n’est pas seulement un sacrement ; elle est aussi un sacrifice où le Sauveur s’offre lui-même par la main du prêtre. In psalm. xxxvili enarr., 25, P. L., t. xiv, col. 1052 ; In Luc, 1. I, c. i, 28, P. L., t. xiv, col. 1545 ; De officiis minislrorum, 1. I, c. xli, P. L., t. xvi, col. 84.

Tout le traité De pœnitentia expose, avec la discipline propre au temps où vivait Ambroise. la doctrine catholique sur le sacrement de la réconciliation. Il y est fait mention de l’aveu des fautes secrètes. Si quis igitur occulta crimina habens, propter Christum lamen sludiose psenitentiam egerit, etc. De pœnitentia, 1. I, c. xvi, 90, P. L., t. xvi, col. 493. Le biographe d’Ambroise, Paulin, nous a appris avec quelle miséricorde l’évêque accueillait les pécheurs. Vita S. Ambrosii, etc., n. 39, P. L., t. xiv, col. 40. Les droits et les pouvoirs divins de la hiérarchie sont affirmés par saint Ambroise, Epist., xxi, 2, 4, P. L., t. xvi, col. 1003, 1004. L’évêque de Milan, qui a tant glorifié la virginité, n’a point méconnu cependant la haute dignité du mariage chrétien. De virginibus, 1. I, c. iiv 34-35, P. L., t. xvi, col. 198-199 ; Epist., xlii, n. 3, P. L., t. xvi, col. 1124. Ambroise déclare indissoluble le lien conjugal, De Abraham, 1. I, c. iiv 59, P.L., t. xiv, col. 442 ; In Lucam, 1. VIII, P. L., t. xv, col. 1766 ; il détourne les chrétiens des alliances avec les infidèles ou les hérétiques, De Abraham, 1. I, c. ix, n. 84, P. L., t. xiv, col. 450, 451 ; In Luc, 1. VIII, P. L., t. xv, col. 1165 ; Epist., xix, 7, P. L., t. xvi, col. 984-985. Dans cette lettre, Ambroise décrit d’un trait rapide la pompe religieuse du mariage.

Culte des saints et des reliques.

On sait la confiance qu’Ambroise avait dans l’intercession des saints, De viduis, c. ix, 54, P. L., t. xvi, col. 250, 251 ; l’honneur qu’il rendait à leurs reliques, Exhorldtio virginilatis, c. ii, P. L., t. xvi, col. 339. Le témoignage qu’il rend aux miraculeuses guérisons accomplies par les reliques des saints Gervais et Protais est célèbre. Epist., xxii, 17, P. L., t. xvi, col. 1024.

Eschatologie.

Il nous reste à parler de l’eschatologie d’Ambroise. Un passage du saint l’a fait soupçonner de millénarisme, j’entends de ce millénarisme spirituel dans lequel donnèrent d’illustres anciens. In Ps. I enarr., 54, P. L., t. xiv, col. 950, 951. Sous l’influence du IVe livre d’Esdras qui répartissait les âmes des morts en divers réceptacles d’où elles ne doivent sortir qu’au dernier jour pour recevoir leur salaire, Ambroise dit quelque part que l’âme séparée du corps est en suspens sur sa destinée qui sera fixée seulement au jugement futur. De Caïn et Abel, 1. II, c. li, P. L., t. xiv, col. 544. On a relevé une trace d’origénisme dans un texte assez obscur. In Psalm. cxviii, serm. xx, n. 23, P. L., t. xv, col. 491 ; cf. Petau, Theol. dogm., De angelis, 1. III, c. iiv n. 12. Ambroise semble aussi laisser,