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AMBROISE (SAINT)

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qui visent le gouvernement de la providence. Dans YApologia prophétie David, P. L., t. xiv. col. 851-884, Ambroise prémunit ses lecteurs contre le scandale qui résulte du double crime de David. Cette apologie est des années 383-383. Suint Augustin la cite, 1. IV Contra duas epxslolas Juliani, c. ii, et 1. II Contra Julian., c. iiv P. L., t. xi. iv, col. 032, 687. L’Apologia altéra prophétie David, P. L., t. xiv, col. 887-916, est très probablement d’une autre main et d’une autre époque.

Les Enarraliones in duodecini psalmos davidicos, P. L., t. xiv, col. 921-1180, composées en divers temps, et YExposilio in psalm. iicxvi laquelle est probablement des années 386-388, présentent un caractère vraiment exégétique.

L’Expositio Isaiæ prophetas est perdue. Avec divers passages d’Ambroise, le cistercien Guillaume de SaintThierry († 1148) a composé un commentaire sur le Cantique des cantiques.

L’Expositio Evangelii secundum Lucam, œuvre considérable en dix livres, P. L., t. xv, col. 1527-1860, date des années 385-387.

Les Commentaria in tredecim Epistolas B. Pauli, P. L., t. xvii, col. 15-508, ont été’attribués à l’évêque de Milan dont ils sont dignes ; à partir d’Érasme, qui contesta cette attribution, l’auteur en est désigné sous le nom d’Ambrosiaster ou de faux Ambroise. D’après Mommsen, il est impossible d’attribuer à saint Ambroise la Lex Dei sive Mosaiearum et Romanarum legum collatio, qu’on ne trouve point d’ailleurs dans les éditions imprimées.

Ecrits moraux et ascétiques.

Ambroise composa après 386 son célèbre traité De officiis ministrorum, P. L., t. xvi, col. 23-184. C’est pour les clercs qu’Ambroise a écrit ces livres ; « il ne se borne pas néanmoins dans cet ouvrage à régler les mœurs des ecclésiastiques ; il y enseigne à tous les chrétiens les préceptes et les maximes de la morale la plus pure. » Dom Rémi Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, 2e édit, Paris, 1860, t. v, p. 378 sq., saint Ambroise. Le De officiis de saint Ambroise est divisé en trois livres comme celui de Cicéron, mais ce parallélisme même ne fait que mieux ressortir l’antithèse des deux morales. « Ce qui sépare profondément la morale du Père de l’Église de celle de son devancier, c’est la notion juste de la fin dernière, et l a, c ertitude d’une vie future où la vertu est couronnée et le vice puni. De là, comme conséquence immédiate, le mépris des biens terrestres, mais un mépris raisonnable, accompagné d’ineffables espérances, et qui ne brise pas, comme l’apathie stoïcienne, les ressorts de l’àme… » R. P. Charles Daniel, S..1., La morale philosopliique avant et après l’Évangile, Éludes religieuses, 1857.

Ambroise s’est plu à célébrer la virginité. Au début presque de son épiscopat, en 377, il adressait à sa sœur Marcelline ses trois livres De virginibus, P. L., t. xvi, col. 187-232. Haac ego vobis, sanctae virgines, disait-il, nondum triennalis sacerdos munuscula paravi, licet usa indoclus, sed vestris edoctus moribus, 1. II, c. VI, P. L., t. xvi, col. 218. Au même ordre d’idées appartiennent les ouvrages De viduis de 377 ou 378, P. L., t. XVI, col. 233-262 ; De virginitate, qui semble aussi de 378, P. L., t. xvi, col. 265-302 ; De institutione virginis et S. Mariée virginilate perpétua ad Eusebiiun, de 391 ou de 392, P. L., t. XVI, col. 305-334 ; Exhortatio virginitatis, de 391 ou de 395, P. L., t. xvi, col. 335-364. Le De lapsu virginis consecralse, P. L., t. XVI, col. 367-381, est probablement de Nicétas de Romatiana, dont la personnalité et le siège sont assez difficiles à déterminer.

Écrits dogmatiques.

Au premier rang apparaissent les cinq livres De fide ad Gralianum Augustum, œuvre moins personnelle sans doute que les traités d’Hilaire et d’Augustin sur la Trinité. P. L., t. xvi, col. 527-698. Gratien avait demandé à Ambroise une exposition et une

défense du dogme de la divinité du Verbe, dont il pût s’armer contre les sophismes ariens de son oncle Valons qu’il allait secourir. « Au moment de partir pour la guerre, disait Ambroise, tu me demandes, ô pieux empereur, un traité de la foi chrétienne… J’aimerais mieux exhorter à la foi que de discuter sur la foi ; exhorter à la foi, c’est en faire une religieuse profession ; discuter, c’est faire acte de présomption imprudente. Mais tu n’as pas besoin d’être exhorté, et moi même, en présence d’un devoir pieux à remplir, je ne m’excuserai pas ; puisque l’occasion s’en offre à moi, je vais entreprendre avec une modeste assurance une discussion où s’entremêleront quelques raisonnements et beaucoup de textes scripturaires. » L. I, Prolog., P. L., t. xvi, col. 529. En 381, parurent, comme une suite des cinq livres De ftde, les trois livres De Spirilu Sancto ad Gralianum Augustum, qui ont été jugés par saint Jérôme avec une sévérité chagrine (Prœfalio ad Paulinianum, P. L., t. xxxiii, col. 104). Ambroise, en s’aidant de saint Basile et de Didyme d’Alexandrie, défend dans ces livres le dogme de la consubstantialité du Saint-Esprit. Le De Incarnationis dominicm sacramento, P. L., t. xvi, col. 817-816, est dirigé contre les hérésies arienne et apollinariste, et vise l’entourage de l’empereur. L’évêque de Cjr, Théodoret, a inséré dans un de ses dialogues un fragment d’une Expositio fidei, œuvre d’Ambroise. (Dans Eranistes ou Polymorphus, P. G., t. lxxxiii, col. 181-187 ; et P. L., t. xvi, col. 847-850.) Le De fide orthodoxa contra arianos, P. L., t. xvii, col. 519-568, a été à tort attribué à l’évêque de Milan.

Le De mysteriis, discours adressé aux nouveaux baptisés, P. L., t. xvi, col. 389-410, où la croyance catholique sur le baptême, sur la confirmation, et notamment sur l’eucharistie, est si clairement attestée, n’a jamais été’sérieusement contesté à saint Ambroise, encore qu’on ne puisse en fixer la date. Les six livres De sacramentis, P. L., t. xvi, col. 417-162, souvent attribués à saint Ambroise par des auteurs venus longtemps après lui, ne sont qu’une imitation du De mysteriis, et ne peuvent guère être antérieurs ni postérieurs -au Ve ou au VIe siècle. Voir plus loin l’article Ambrosien (RU), § 1. Dom Morin les attribue à Nicétas de Romatiana, dont l’identité, nous l’avons dit, est malaisée à fixer. P. L., t. xvi, col. 465-591. Les deux livres De pœnilenlia, écrits, vers 384 d’après les bénédictins, et dirigés contre l’hérésie novatienne, renieraient de précieux témoignages sur le pouvoir d’absoudre conféré à l’Église, sur la nécessité de la confession, sur le mérite des bonnes œures. Ambroise y fait sur lui-même d’humbles et touchants retours. L. II, c. iivi P. L., t. xvi, col. 513-516. Cette note personnelle n’est pas absente des autres ouvrages de l’évêque de Milan. Voir par exemple le De fide ad Gralianum Augustum, . V, Prolog., P..L., t.xvi, col.619652.

Nous n’avons pas le De sacramento regenerationis sive de philosoplna, œuvre de saint Ambroise, nommé quelquefois par saint Augustin, Contra Julianum, 1. II,

c. v, P. L., l. xliv, col. 683 ; Rétractât., l.II, c. iv, P. L., t. xxxii, col. 632 ; nous ne connaissons aussi que le nom de la dissertation Ad Pansophium puerum, des années 393391. Le morceau sur l’origine de l’àme, édité en 1883 par Caspari, porte indûment le nom d’Ambroise, Altercatio

d. Ambrosii contra eos qui animant non confilentur esse facturam aut ex traduce esse dicunt.

Discours.

Il nous reste d’Ambroise les oraisons funèbres de Satyre, ce frère si tendrement aimé qu’une mort soudaine enleva en 379 ; du jeune Valentinien et de Théodose. Le De excessu fralris Salyri, P. L., t. xvi, col. 1289-1351, comprend deux livres, dont le premier est l’oraison funèbre prononcée devant les restes mortels du défunt ; le second, intitulé d’ordinaire De fide resurreclionis, est un discours de consolation qu’Ambroise prononça sept jours plus tard devant la