Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/492

Cette page n’a pas encore été corrigée
933
934
AMADUZZI — AMAMA


AMADUZZI Christophe, célèbre helléniste italien, doué d’une vaste érudition et d’un ardent amour pour l’étude. Mis à la tête de la typographie polyglotte de la Propagande à Rome, il publia une savante collection des manuscrits orientaux de la bibliothèque vaticane, sous le titre à’Anecdota literaria sacra et profana, 4 in-8°, Rome, 1773-1783, ouvrage devenu excessivement rare. Il rédigea ensuite des dissertations philosophiques et canoniques. Nous n’avons plus, dans ce genre, que son travail Sopra il titolo ed officio archidiaconi, Rome, 1767. En fin il a laissé une étude archéologique en 3 vol. publiée à Rome, 1776-1779, sous le titre de Vêlera monumenta. C’est une description, enrichie de gravures, des antiquités de la célèbre villa Cœlimontana et du palais Mattei, près de l’église de Saint-Etienne-le-Rond, à Rome. Le savant auteur mourut en 1792. Hurler, Nomenclator literarius, Inspruck, —1805, t. iii, col. 335.

C. Toussaint.

1. AM ALAIRE DE METZ.

1. Biographie. II. Écrits. III. Doctrine.

I. Biographie.

Amalarius, ou plutôt « Amalheri » d’après sa propre signature, surnommé Fortunatus, peut-être aussi Symphosius, fut élevé à l’école du palais d’Aix-la-Chapelle, sous la direction d’Alcuin (après 782). En 811, il occupait le siège de Trêves par la volonté de l’empereur Charles, qui le chargea d’aller à Hambourg consacrer la première église de ce pays. En 813, il fut député à Constantinople en qualité d’ambassadeur, et ne revint en Europe qu’après la mort de Charlemagne. A partir de cette date, on le voit remplacé comme archevêque de Trêves par un puissant personnage, Hi’tti, tandis que lui-même ne porte plus que le titre d’abbé : mais il n’en continue pas moins à agir et à écrire. D’après Adhémar, il aurait joué un rôle important au synode d’Aix-la-Chapelle, en 817. A la fin de 825, il prit une part active au concile de Paris pour l’affaire des saintes images, et fut désigné par Louis le Débonnaire pour une nouvelle ambassade à Constantinople. Mais à cette mission on en substitua peu après une autre auprès du pape Grégoire IV. Vers 831, on lui confia l’administration du diocèse de Lyon, pendant la disgrâce de l’archevêque rebelle Agobard. Le célèbre diacre Florus organisa alors contre lui une violente opposition, qui aboutit au rétablissement d’Agobard et à la condamnation d’Amalaire comme hérétique, à la diète de Kiersy, en 838. Une dizaine d’années plus tard, Amalaire reparait, mêlé aux controverses théologiques auxquelles donna lieu l’affaire de Gottschalk. Il mourut peu après 850, un 29 avril, et fut inhumé à Metz, dans la crypte du monastère de Saint-Arnoul, où il jouissait jadis d’un culte assez populaire.

II. Écrits.

Les ouvrages composés par Amalaire sont assez nombreux, encore qu’ils ne nous soient pas tous parvenus. Le premier en date est sa réponse à la circulaire impériale de 811/812, relative aux cérémonies du baptême. P. L., t. xcix, col. 893 ; Jaffé, Biblioth. ver. Germanicarum, t. iv, col. 406 ; Mon. German. hist., Epistol., t. v, p. 213. Viennent ensuite ses Eclogse de officio missse, P. L., t. cv, col. 1315 ; les Versus marini, récit de son voyage à Constantinople, P. L., t. ci, col. 1287 ; Jaffé, op. cit., t. iv, col. 426 ; Monumenla German. Itist., Poetse sévi Carol., t. i, p. 426 ; sa lettre à l’abbé Pierre de Nonantule, pour lui annoncer l’envoi des trois ouvrages précédents, P. L., t. xcix, col. 890 ; Jaffé, op. cit., t. iv, col. 423 ; Mon. Germ. hist., Epistol., t. v, p. 245 ; une longue lettre à l’abbé Hilduin, sur l’époque des ordinations et les différents jeûnes, publiée seulement en 1888 par le bénédictin G. Meier, Neues Arclriv, t. XIII, p. 305 ; Mon. Germ. hist., Epistol., t. v, p. 247 ; le grand ouvrage De ecclesiasticis officiis, Offert à Louis le Débonnaire vers 823, P. L., t. cv, col. 985 ; le De ordine antiphonarii, composé après le voyage à Rome sous Grégoire IV, P. L., t. cv, col. 1243 ;

enfin, cinq lettres assez courtes et sans importance. P. L., t. cv, col. 1333-1339 ; Mon. Germ. hist., Epistol., t. v, p. 259-266. Florus de Lyon fait mention d’un dernier volume qu’Amalaire avait intitulé YEmbolis ou le complément de ses opuscules : on ne sait ce que c’était. Nous n’avons plus sa réponse à la consultation de Pardule de Laon sur la prédestination, ni le prologue mis par lui en tête du lectionnaire, cf. De ord. aniiph., P. L., t. cv, col. 1273 A ; ni l’antiphonaire pour lequel fut composé le De ordine antiphonarii. Le supplément au De Eccl. officiis, publié’par Mabillon, Vet. Analect., t. iv, col. 602, d’après un manuscrit d’Adbémar (Paris, Biblioth. nation., 2MX)), doit être apocryphe. C’est aussi sur la seule et insuffisante autorité d’Adhémar qu’on a attribué jusqu’ici à Amalaire la règle des chanoines approuvée au synode d’Aix-la-Chapelle en 817. P. L., t. cv, col. 821. La lettre à un évêque élu, publiée par Martène et Durand, Thesaur. anecd., t. i, col. 25 ; reproduite P. L., t. cv, col. 1340, et Mon. Germ. hist., Epistol., t. v, p. 266, n’est pas authentique ; de même, la réponseaux questions de Charlemagne sur le baptême attribuée à Amalaire de Trêves dans un manuscrit de Munich, Mon. Germ. hist., Epist., t. v, p. 273. Sur la non-authenticitédes Eclogse, voir Revue bénéd., 1908, p. 304-20.

III. Doctrine.

L’appoint apporté par Amalaire au trésor de la doctrine théologique n’est pas considérable : comme la plupart des érudits de l’époque carolingienne, il n’a guère fait que compiler les écrits des siècles antérieurs. Les protestants eux-mêmes reconnaissent néanmoins qu’il s’est prononcé catégoriquement sur le changement réel du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ dans l’eucharistie. L’hérésie dont l’a accusé Florus au sujet du triforme corpus Christi ne saurait être prise au sérieux. Le grand tort d’Amalaire est d’avoir poussé jusqu’à l’exagération et à la puérilité l’emploi de la méthode allégorique dans l’explication des textes et des particularités liturgiques. Pour le reste, nous lui sommes redevables d’une foule de renseignements du plus haut intérêt : on peut même dire que c’est à lui, en grande partie, que la liturgie composite, née du compromis entre le romain et le gallican ou antégrégorien, la même, au fond, dont nous nous servons aujourd’hui, doit son origine.

J. Sirmond, De duobus Amalariis, dans Op. var., Paris, 1696, t. IV, col. 641-647 ; Hist. litt. de la France, t. IV, p. 418 sq. et 531-546 ; G. Morin, La question des deux Amalaire, dansla Rev. bénédictine, 1891, t. viii, p. 433-442 ; Amalaire, esquisse biographique, ibid., 1892, t. ix, p. 337-351 ; R. Muncliemeier, A malar von Metz, sein Leben und seine Schriften, Munster, 1893 ; R. Salire, Der Liturgiker Amalarius, Dresde, 1>S93 ; G. Morin, Encore la question des deux Amalaire, dans la liev. bénéd., 1894, t. XI, p. 241-243 ; Id., Note sur une lettre attribuée faussement à Amalaire de Trêves, ibid., 1896, t.xiii, p.289-294 ; R. Sahre., arl. Amalarius von Metz, et Amalarius von Trier, dans Realencyklop. fur protestant. Théologie, t. I, Leipzig, 1896 ; J. Haussleiter, Das apostolische Symbol in dem Bericht des Erzbisclio/s Amalarius, dans Neue Kirchl. Zeitschr., t. IX, p. 341-351 ; G. Morin, Amalaire de Metz et Amalaire de Trêves, dans la Rev. ecclés. de Metz, 1897, t. viii, p. 30 ; E. Dummler, Amalarii epistolse, dans Mon. Germ. histor., Epist., t. v, p. 240-274 ; Dictionnaire d’arcliéologie chrétienne, 1. 1, col. 1323-1330.

G. Morin.

2. AMALAIRE DE TRÊVES. Le même que le précédent. Depuis J. Sirmond, on l’avait distingué d’Amalaire de Metz, et de nos jours encore R. Monchemeier et R. Sabre ont cherché à maintenir cette thèse ; mais il n’y a point de doute qu’elle ne doive être définitivement abandonnée. G. Morin.

AM ALRICIENS. Voir Amajjry de Bène.

AMAMA Sixtin, théologien protestant, né à Franeker, le 13 octobre 1593 et mort, dans la même ville, le 9 novembre 1629, fut l’élève de Drusius et après avoir enseigné l’hébreu à Oxford, de 1613 à 1618, il devint