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ALVELDA

AMADEI

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Né à Xavarrette, diocèse de Saragosse. Dominicain au couvent de Saint-Etienne de Salamanque, 18 janvier 1585. Régent principal de la Minerve à Rome, 1008. Professeur à la première chaire de théologie à l’université d’Alcala, de 1612 à 1622, année de sa mort. — Comrnentariorum et disputationum in primant partent Summse S. Tliomas de Aquino volumina duo, Alcala, 1621, 2 vol. in-fol., Naples, 1637.

Quétif-Echard. Script, ord. prsed.. t. II, p. 427 ; Hurter, Kc~ menclator literarius, t. t, p. 203 ; Serry, Historia Congregatior.um de auxiliis, Venise, 1740, p. 608, 767.

P. Mandonnet.

ALVIZ (de) Martin. Fut d’abord membre de la Compagnie de Jésus, puis entra dans la congrégation des ermites de Saint-Augustin, professa la théologie à l’université d’Alcala avec une grande distinction et mourut en 1633. Il a publié : De altissima scienlia, inscrutabili voluntate, investigabili prœdestinatione ac ineffabili Trinitate, Alcala, 1632.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 271.

A. Vacant.

ALYPE, prêtre de l’église des Saints-Apùtres, à Constantinople. Au moment où les empereurs Théodose II le Jeune et sa sœur, sainte Pulchérie, trompés par de faux rapports sur le concile d’Éphèse, infligeaient aux Pères, surtout à saint Cyrille, les traitements les plus indignes et les plus injustes, de vives protestations ne manquèrent pas de s’élever. Alype, prêtre de l’église des Saints-Apùtres, et l’un des membres les plus en vue du clergé de Constantinople, se distingua au premier rang dans ce mouvement.

Nous avons de lui tout d’abord une lettre adressée à saint Cyrille. Elle fut portée à Éphèse, sans doute au mois d’août 431, par le diacre Candidien, qu’Alype avait aussi chargé de ses religieux hommages pour les Pères confesseurs de la foi. Dans cette lettre assez brève, Alype félicite saint Cyrille sur sa constance à défendre la vérité, et sur le succès de ses efforts pour ramener ceux qui en étaient le plus éloignés. Il a ainsi fermé la gueule du dragon et terrassé l’idole de Bel. Alype attribue à saint Cyrille la foi d’Élie, le zèle de Phinées, les vertus de Théophile, son oncle, et enfin la gloire du martyre. Cette gloire, observe justement Alype, Cyrille l’a conquise par des luttes semblables à celles que soutint jadis saint Athanase. Comme ce dernier établit victorieusement à Nicée, contre Arius, la foi chrétienne sur le Verbe par sa défense aussi obstinée que sage de la consubstantialité, ô[j.ooij<7io< ;, de même saint Cyrille, en soutenant fermement à Éphèse la maternité divine de la vierge Marie, Ôsotôxoc, a-t-il sauvé la doctrine catholique sur l’incarnation et sur l’union des deux natures en l’unique personne du Verbe. Mansi, Concil., t. iv, col. 1463 ; Hardouin, Acta concil., t. i, col. 1614 ; Baronius, Annal., an. 431, n. 142-143.

Alype prit part aussi à la généreuse et noble requête que le clergé de Constantinople remit aux empereurs, vers le même temps, etqui les décidaàconvoqueretà entendre les délégués des deux partis. Mansi, t. îv, col. 1 453 ; Hardouin, t. I, col. 1607 ; Baronius, an. 431, n. 144.

Voiries documents du concile d’Éphèse, les historiens du nestorianisme, notamment Labbe, t. m ; Mansi, t. îv ; Hardouin, t. i ; Baronius, ad an. 431 ; G. Cave, Script, eccles., Oxford, 1743, t. i, p. 417 ; dom Ceillier, Hist. des aut. ecclés., Paris, 1861, t. vin, p. 394 ; lievue augustinienne, 1904, p. 52 sq., 135 su ;.

11. QUILLIET.

ALZOG Jean-Baptiste, théologien catholique allemand et historien de l’Eglise (1808-1878). Né à Ohlau (Silésie) le 29 juin 1808, il lit ses études à Breslau el à Bonn (1830-1833) et devint professeur particulier à Aixla-Chapelle. Ordonné prêtre à Cologne le i juillet 1834, reçu docteur par l’académie de Munster en 1835, professeur d’histoire ecclésiastique et d’exégèse à Posen 1836-1844) puis à Hildesheim, il devint enfin en 1853

professeur à l’université de Fribourg-en-Brisgau qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort (1 er mars 1878).

Il a laissé une œuvre théologique et historique considérable. Sa thèse de doctorat roule sur les principes de l’exégèse catholique : Explanatio catltolicorum systentatis dé interpretatione Litterarum sacrarum, Munster, 1835. Partisan et défenseur de l’archevêque Martin de Dunin dans l’affaire des mariages mixtes, il publie en 18il son Lehrbuch der Kirchengeschichte, qui eut i juf éditions de 1840 à 1872, fut traduit en sept langues étrangères, même en arménien. L’édition française de cette Histoire de l’Eglise, en 4 volumes, a été réimprimée en 1881. Voir Bulletin critique, 1882, p. 226. L’ouvrage, très remarquable pour l’époque, à cause de la science et de l’impartialité de l’auteur, fut aussi répandu chez les catholiques que le manuel analogue de Hase chez les protestants. Il fut suivi en 1866 du Handbitch der Patrologie (3° édit. en 1876), qui parut en français en 1877 : Patrologie, traduite par P. Bélet, Paris, in-8° de 736 pages. L’auteur a divisé son sujet" en époques:littérature chrétienne des origines jusque vers l’an 150 ; littérature anténicéenne de 150 à 325 ; apogée de la littérature patristique, du concile de Nicée à la mort de Léon le Grand (461); période de décadence plus ou moins prolongée suivant les régions, et s’étendant jusqu’à saint Jean Damascène parmi les Grecs, jusqu’à saint Grégoire le Grand parmi les Latins (60i) et Alcuin chez les Germains. Pour chaque écrivain l’auteur donne autant que possible une courte biographie, une revue rapide des ouvrages et s’il y a lieu un exposé succinct de l’ensemble des théories philosophiques, théologiques et morales. Ces exposés très brefs, très condensés, très ramassés, mais drus et substantiels, pleins de choses bien digérées, suppléent à l’insuffisance des analyses spéciales des œuvres que l’auteur a dû s’interdire souvent pour ne pas dépasser les limites de son cadre. Les découvertes de textes anciens, la multitude des travaux récents sur l’ensemble delà littérature chrétienne ne permettent plus de s’en tenir uniquement à la patrologie d’Al/.og. Mais ce volume, pendant près de vingt ans, a été le meilleur livre de ce genre et de ces dimensions que l’on eût dans le clergé. Bien des pages excellentes sur la doctrine des Pères n’ont pas vieilli.

En 1868, Al/og publia à Mayence un résumé de son histoire de l’Eglise : Grundriss der universal Kirchengeschichte. Entre temps, il donnait des articles à différentes revues, collaborait au Kirchenlexikon, véritable encyclopédie théologique de l’Allemagne catholique, et publiait l’apologie de saint Grégoire de Nazianze, Oratio apologetica de fuga, qui eut deux éditions.

Pie IX le fit venir à Borne en 1869 pour prendre part à la préparation du concile du Vatican. En Allemagne, il reçut le titre de conseiller ecclésiastique. Mais son influence fut surtout d’ordre intellectuel. Il fut, après Mœhler, l’un des bons ouvriers de l’école théologiquehistorique de l’Allemagne catholique, l’un des auteurs du réveil de la théologie positive. La pureté de l’orthodoxie s’alliait chez lui à une sincère modération de jugement à l’égard des protestants qui lui donnèrent de nombreuses marques d’estime.

F. X. Kraus, Gedàchtnissrede auf Johannes Alzog, 2* odit., Fribourg-en-Brisgau, 1879.

IL Hemmer.

AMADEI Girolamo, né vers 1483, entra dans l’ordre des servîtes, enseigna la théologie à Bologne el à Sienne, fut vicaire du général de son ordre en Allemagne. Il combattit Luther, contre lequel il composa plusieurs ouvrages inédits et publia Apologia sull’invmortalita dell’anima, in-4°, Milan, 1518. Le pape Adrien VI le nomma vicaire général des servîtes. Il mourut dans cette charge à Lucques, le 16 février I5W.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1853.

A. Vacant.