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ALVAREZ (DIEGO) — ALVAREZ DE PAZ


aux congrégations De auxiliis (1598-1606), occasionnées par la publication (1588) du livre de Molina, Concordia liberi arbitra. Alvarez défendit, conjointement avec Thomas de Lémos, mais au second plan, les doctrines thomistes. Après dix années du plus brillant enseignement au collège de la Minerve et la suspension des congrégations De auxiliis, Paul V nomma Alvarez, le 19 mars 1606, à l’archevêché de Trani, où il mourut, le modèle des pasteurs, en 1035.

Alvarez est un théologien de premier ordre sur les questions de la grâce. 1. De auxiliis divinse gratise et humani arbitrii viribus et libertate, ac légitima ejus cum efficaciæorumdemauxiliorum concordia libriXIl, Rome, 1610, in-fol. ; Lyon, 1620, in-fol. ; Douai, 1635, in-8° ; — 2. Responsionum ad objectiones adversus concordiam liberi arbitrii cum divina prsescientia, providentiel et prxdestinatione, atque cum efficacia prsevenientis gratise, prout a S. Thoma et Thomistis deffenditur et explicatur libri IV, Trani, 1622, in-4° ; Lyon, 1622, in-8° ; — 3. De origine Pelagianse hæresis et ejus progressu et damnatione per plures summos Ponti/ices et Concilia facta Historia ex annalibus Cardinalis Baronii et aliis probalis auctoribus collecta, Trani, 1629, in-4° ; — 4. Responsionum liber idtimus hoc titulo : Opus prœclarum nunquam haclenus edilum, in quo arguments validissimis concordia liberi arbitrii cum divina præscientia, prsedesiinalione, et efficacia gratise prsevenienlis ad mentem S. Thomse et omnium Thomistarum contra eos qui eam impugnare volunt defenditur et explicatur, Douai, 1635, in-8°. On y a joint l’ouvrage précédent ; — 5. Operis de auxiliis divinse gratise et humani arbitrii viribus et libertate, ac légitima ejus cum efficacia eorumdem auxiliorum concordia summa in IV libros distincta, Lyon, 1620, in-12 ; Cologne, 1621, in-12 ; Trani, 1625 ; —6. De incarnatione diviniverbi disputaliones LXXX, in quibus explicantur et defenduntur, quæ in tertia parte Summse theologicse docet S. Thomas a quæst. i a ad xiv* iii, Lyon, 1614, in-4° ; Rome, 1615 ; Cologne, 1622, in-4° ; — 7. Disputationes theologicse in primam secuudse S. Thomse, in quibus prsecipua omnia quæ adversus doctrinam ejusdem, et communem Thomistarum adiversis doctoribus impugnantur, juxta legitimum sensum præceptoris angelici explicantur et defenduntur, Trani, 1617, in-fol. ; Cologne, 1621, in-4°.

Quétif-Echard, Scriptores ord. Prxd., Paris, 1721, t. ii, p. 481 ; Ughelli, Italia sacra, Venise, 1720, t. vil, p. 1240 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 263 ; H. Serry, Historia Congregationum de auxiliis, Anvers, 1709, passim.

P. Mandonnet.

3. ALVAREZ Paul, né à Cordoue, mort vers 861. Plusieurs auteurs le disent prêtre, mais lui-même, dans la préface de la Vie de saint Euloge, semble dire qu’il est laïque et marié. Quoi qu’il en soit, il avait été, avec saint Euloge, son ami, disciple de l’abbé Speraindeo, et passait pour le plus grand docteur de son temps dans les Hyliscs d’Espagne. Il a écrit : i.o Sancti Eulogii, archipiscopi Toletani et marlyris, Vita vel Passio, enrichie de nombreuses scolies par Ambroise Morales, dans P. L., t.cxv, col. 715 ; — 2° Confessio Alvari ; — S° 19 lettres ; — 4° lndiculus luminosas, apologie du martyre spontané, cl dénonciation de l’ennemi de l’Église, Mahomet. L’Indiculus est suivi de 10 pièces de vers sur différents sujets. Ces derniers ouvrages sont reproduits dans P. L., t. cxxi, col. 397-366. On lui attribue encore un Liber scintiltarum, recueil de sentences des Pères sur les vertus et les vices.

Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, Madrid, 1788, t. ii p.’17j (l i notice d’Antonio est donnée par Migne, 1’. /, ., t. cxxi, col. 387) ; Oillior, //i.sf. des auteurs Sacré8, Paris, 1754, t. XIX, p. 77 ; Paris, 1862, t. xii, p. 514-523 ; Ebert, Gesch.Liter. Mittel., 1880, t. ii p. 305-311 ; trad. franc., Paris, 1881, p. 336 ; Acta sanctorum aull mars, p. 89 ; de Baudissin, Eulogius uni Alvarus, liil2.

.1. lil.l.ilT.

4. ALVAREZ DE PAZ Jacques, écrivain ascétique et mystique. — I. Vie et écrits. IL Appréciation de sa doctrine.

I. Vie et écrits.

Alvarez de Paz naquit à Tolède en 1560, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1578, lit ses études à Alcala, enseigna la philosophie et la théologie à Lima, devint provincial du Pérou, et mourut à Potosi en 1620. Suivant l’aveu qu’il en fit à son confesseur, son union d’esprit et de cœur avec Dieu était si profonde qu’elle n’avait pas été suspendue un seul moment, pendant vingt-cinq ans, au milieu des fonctions les plus distrayantes. Souvent, en faisant la classe ou en prêchant, il s’enflammait tellement en parlant de Dieu qu’il tombait en défaillance ; les auditeurs étaient obligés de l’emporter de sa chaire. Pour cacher cette union extatique, il s’abstint quelque temps du ministère de la parole, jusqu’à ce que, par révélation divine, il reçut l’ordre de continuer. Sa réputation de sainteté était si grande que, lorsqu’il arriva presque mourant à Potosi, tous les habitants sortirent au-devant de lui, pour le voir et se recommander à ses prières. Le jour de sa mort, les cent mille ouvriers qui extrayaient l’argent des mines cessèrent tous leur travail en signe de deuil.

Les œuvres spirituelles du P. Alvarez ont été publiées successivement en trois volumes in-folio. Ses qualités saillantes sont l’esprit méthodique, la clarté, la piété tendre. Mais il a le défaut d’être beaucoup trop long dans ses développements.

Dans les œuvres complètes, c’est le tome m qui est le plus remarquable. C’est aussi le seul que nous examinerons en détail.

Tome i, De vita spirituali ejusque perfectione, Lyon, 1608 et 1611, in-fol. ; Mayence, 1614, in-fol. ; Posen, Ï618, in-4°. Il est partagé en cinq livres : 1. I, De incilamentis religiosorum ad vitam spiritualem consectandam ; 1. II, De vita spirituali et ejus partibus (de quindecim gradibus ; de vita activa, contemplativa et mixtd) ; 1. III, De riatura perfectionis ; 1. IV, De mirabili dignitate perfectionis ; 1. V, De excitando desiderio perfectionis.

Tome ii, De exterminatione mali et promotione boni, Lyon, 1613 et 1623, in-fol. ; Mayence, 1611, in-fol. Ce tome est aussi partagé en cinq livres : 1. I, De fuga peccatorum, extinctione vitiorum et Victoria tentationum ; 1. II, De mortificatione virium animée et abnegatione ; 1. III, De adeptionc virtutum ; 1. IV, De humililate ; 1. V, De paupertate, castilate et obedientia. On a publié une traduction du Traité des vertus, par Brouillon, Paris, 1838, in-8°.

Tome ni, De inquisitione pacis sive studio oralionis, Lyon, 1617, 1619 et 1623 ; Mayence, 1619, in-fol. ; Cologne, 1620, 1028, in-8°. Il y a également cinq livres dans ce tome : 1. I, De oratione tum vocali, tum mentali ; I. ii, De his quæ præcedunt, comilantur et sequuntur orationem mentalem ; 1. III, De materia oralionis mentalis (ad incipientes, ad proficientes, ad perfectos). Le livre III est un recueil de méditations, suivant le plan des Exercices de saint Ignace. Elles présentent cette particularité que, sauf les premières, elles sont rédigées sous forme d’entretiens avec Dieu, Notre-Seigneur ou les saints ; méthode excellente pour habituer l’âme aux affections et à la familiarité avec Dieu. On a publié des traductions françaises de ces Méditations sur la vie de Notre-Seigneur (traduit par Le Mullier, Besançon, 1847 et 1818 ; Tournai, 1860, in-12) ; 1. IV, De affectibus orationis mentalis ; avec un appendice. C’est une longue suite d’exercices affectifs et très pieux sur les vertus et sur les mystères de la vie de Notre-Seign’eur ; 1. V, De per fréta contemplalione (avec le discernement des esprits).

En 1875-1876, Louis Vives a réédité à Paris les œuvres complètes d’Alvarez de Paz en 6 vol. in-4°. On a publié aussi un grand nombre d’extraits, à différentes époques.