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ALLEN — ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE


Espagne de deux collèges destinés aussi à former des missionnaires pour les îles Britanniques, le cardinal d’Angleterre, comme on avait surnommé le grand Allen, mourut à Rome, pauvre comme il avait vécu, le 16 octobre 1594.

Ainsi finit Allen, dans l’active réalisation de sa glorieuse devise : Oportet meliora tempora non exspectare, sed facere. Avec raison, ses biographes l’ont proclamé sauveur de la patrie : Homo natus ad Anglise salutem Guilelmus Alanus. Fitzherbert, Vila cardinalis Alani, p. 51. Après le pape, les fidèles anglais pleurèrent amèrement sa perte comme celle d’un vaillant apôtre de l’Église : Hujus viri præstantissimi obitum, quotquot fidei causa persecutionem patimur, adhuc lugemus et tanquam orpliani periisse nobis communeni parentem magis ac magis in dies experimur. Pitsseus, De illustribus Anglise scriploribus. — Et il n’y a rien d’exagéré dans cet éloge qui résume la vie d’Allen : Hune onines tum illius tum noslri sévi scriptores sinceri summis laudibus et merito extulerunt tanquam christianse religionis athletam fortissimum fideique in Anglia clypeum invincibilem et S. R. E. sacrique collegii singulare decus atque ornamentum. E contrario iniqui S. Matris Ecclesise hostes fideique avitse desertores probris illum omnibus onerarunt odioque capitali prosecuti sunt. Eggs, Purpura docla, l. V, n. 46.

En outre des histoires générales de l’Église et de l’Angleterre, des histoires spéciales des universités d’Oxford, de Douai et de leurs collèges, consulter Eggs, Purpura docta, l. V, n. 26, Munich, 1714 ; Fitzherbert, Epitome vitse card. Alani, Rome, 1608, réédité parKnox ; Pitsœus, De illustribus Anglise scriptoribus, Paris, 1619, p. 792 ; Suard, dans Biographie universelle et Nouvelle Biographie générale de Didot, v° Alan ; Records of the English catholics, t. ii, The letters and meinorials of William cardinal Allen, edited by Fatïiers of the congrégation of the London Oratory, with an Historical introduction by Thomas Francis Knox, Londres, 1882, in-4° ; The first and second diaries of the English collège, Douay, and an appendix of unpublished documents… with an Historical introduction by T. F. Knox, Londres, 1878. in-4° ; Kirchenlexikon, Fribourg, 1882, v. Allen ; Werner, Geschichte der apologestischen und polemischen Literatur, Schafïhouse, 1865, t. v ; D r Afph. Bellesheim, Wilhelm Cardinal Allen, 1532-1594, und die EnglischenSeminare auf dem Festlande, Mayence, 1885, 1 vol. in-8° ; M>’Hautcœur, Histoire de l’église collégiale et du chapitre de Saint-Pierre de Lille, t. iii, p. 26-29.

H. QUILLIET.

1. ALLETZ Pierre-Edouard, littérateur français, naquit à Paris le 23 avril 1798. Son père, Julien Alletz, ancien commissaire de police, est l’auteur du Dictionnaire de police moderne, Paris, 1820, 4 vol. in-8°. Pierre-Edouard Alletz fut d’abord professeur de philosophie morale à la Société royale des bonnes lettres, puis il embrassa la carrière diplomatique et fut envoyé en qualité de consul à Barcelone, où il mourut en 1850. Il a publié des volumes de poésies et des écrits philosophiques. Parmi ces derniers, nous devons signaler ceux qui, par leur objet ou leur caractère apologétique, intéressent davantage la théologie. Ce sont : 1° Essai sur l’homme, ou Accord de la philosophie et de la religion, Paris, 1835, 2 vol. in-8° ; 2° Esquisses de la souffrance morale, Paris, 1836, 2 vol. in-8° ; 3° Harmonie de l’intelligence humaine, Paris, 1845, in-8°.

Quérard, La France littéraire, Paris, 1827, t. I, p. 38 ; Hoefer, Nouvelle biographie universelle, Paris, 1852, t. H, p. 156 ; Glaire, Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. I, p. 74.

A. Beugnet.

2. ALLETZ Pons Augustin, avocat et ancien oratorien, né à Montpellier en 1703, mort à Paris en 1785, fut un compilateur laborieux qui s’occupa également de sciences ecclésiastiques et d’études profanes. Ses travaux d’ordre théologique sont les suivants :

I. Ouvrages publiés avec le nom de l’auteur. — 1° Abrégé de la morale chrétienne et des principales

vérités de la foi, nouvelle édition, Paris, 1820, in-18 ; 2° Argumenta quibus innititur christiana religio, Paris, 1765, in-12 ; 3° Principes fondamentaux de la religion ou Catéchisme de l’âge mûr, Paris, 1760, in-12 ; nouvelle édition, Paris, 1821, in-18 ; 4° Selectsee Novo Testamento historise, nova editio, Paris, 1824, in-18 ; 5° Tableau de la doctrine des Pères et des Docteurs de l’Église, Lyon et Paris, 1785, 2 vol. in-18.

II. Ouvrages publiés sans nom d’auteur. — 1° Description historique de la tenue du Conclave, Paris, 1774, in-8° ; 2° Dictionnaire portatif des conciles, Paris, 1758 et 1764 ; troisième édition sous le titre : Dictionnaire des conciles, suivi d’une collection des canons les .plus remarquables, Besançon et Paris, 1822, in-8° ; 3° Dictionnaire théologique portatif, Paris, 1756, 1767 et 1797, in-8° ; 4° Discipline de l’Eglise de France, Paris, 1780, in-4° ; 5° Histoire abrégée des papes, depuis saint Pierre jusqu’à Clément XIV, Paris, 1776, 2 vol. in-12 ; 6° Synopsis doctrinse sacrse, seu insigniora et prsecipua ex Veteri ac Novo Testamento loca, Paris, 1763, in-8° ; 7° Tableau de l’histoire de l’Église contenant les événements les plus intéressants, etc., Paris, 1773, 4 vol. in-12.

Michaud, Biographie universelle, 2e édit., Paris, Vives, s. d., t. I, p. 499 ; Quérard, La. France littéraire, Paris, 1827, t. I, p. 38-40 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, ^ édit., Paris, 1872, t. i-iv, passim.

A. Beugnet.

ALLIAGA (de) Jean, dominicain, premier professeur de théologie à 1’université de Salamanque. — Qusestiones commentarise in 7 am 1I X S. Thomse juxta miram ejus doctrinam, Salamanque, 1726, 6 vol. in-fol.

Hurler, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. ii, col. 976.

P. Mandonnet.

ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE. — I. Origine et programme. II. Organisation. III. Résultats.

I. Origine et programme.

L’alliance évangélique n’est pas une secte distincte, ni même une confédération d’Eglises séparées ; c’est tout simplement une association libre de protestants de différentes Églises et de différents pays, formée en vue de promouvoir l’union entre chrétiens et la liberté religieuse dans le monde entier. Elle s’appelle évangélique, parce qu’elle a pour base la croyance à un certain nombre de vérités que ses membres acceptent comme étant la substance même de l’Évangile. Elle ne se reconnaît aucun pouvoir doctrinal ou législatif, mais compte uniquement sur la puissance morale de la vérité et de la charité pour atteindre son but. C’est en 1846, à Londres, en Angleterre, que fut définitivement fondée cette alliance. Depuis longtemps déjà, mais surtout depuis le commencement de ce siècle, le besoin d’union se faisait sentir parmi les protestants. : les divisions de plus en plus nombreuses, et les luttes fratricides et scandaleuses entre les anciennes et les nouvelles sectes ne permettaient guère de reconnaître en elles cette Église du Christ fondée sur l’union des esprits et des cœurs. Ce fut alors que des hommes sages et modérés, L. Gaussen en Suisse, Kniewel en Allemagne, Fisch et Frossard en France, Steward, James et Liefchild en Angleterre, Schmucker et Patton aux États-Unis invitèrent leurs coreligionnaires à former une union de prières pour affirmer et proclamer l’union qui doit exister entre chrétiens. En 1842, l’Église presbytérienne d’Ecosse fit un effort demeuré infructueux, pour nouer des relations fraternelles avec les autres Églises protestantes. Le ministre américain Patton devait avoir plus de succès en proposant une conférence générale des délégués des principales sectes. Une réunion préliminaire eut lieu à Liverpool en octobre 1845, pour discuter les bases de cette conférence ; et l’année suivante, le 19 août 1816, huit cents délégués, appartenant à cinquante dénominations différentes, se réunirent à Londres, dans la grande salle de Freemasons’Hall, et se