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ALLEMAGNE — ALLEMAND (JEAN)

La plupart des diocèsesallemandsqui n’ont pas un grand séminaire complet possèdent un internat ou convict pour les étudiants en théologie de l’université, avec un directeur et un « répétiteur » (Répètent), chargé de reprendre avec eux les matières des différents cours. Ce système est surtout très développé à Tubingue où le Wilhelmslift ne compte pas moins de sept répétiteurs, parmi lesquels se recrutent en partie les professeurs de théologie.

Les rapports personnels des professeurs avec les étudiants, les sociétés académiques d’étudiants pour ceux qui ne font pas partie d’un internat, contribuent aussi, pour leur part, à la formation, à la stimulation intellectuelle de la jeunesse théologique. Les sociétés d’étudiants catholiques ont pris en Allemagne une extension considérable, formant de vastes associations, Cartelverbànde, se ramifiant dans tout le pays. On distingue les farbentragende Verbindungen, les nichtfarbentragende Vereine. La plus forte de ces associations, le Verband der katholischen StudentenvereineDeutschlands (cf. K. Hoeber, Handbuch der kathol. Studentenvereine Deutschlands, Cologne, 1899), embrasse pour le moment 28 sociétés, avec plus de 1 500 membres et environ 4 000 anciens membres et membres honoraires. Les étudiants en théologie y ont exercé de tout temps une heureuse intluence. Leur nombre est plus restreint depuis la réouverture des convicts et des séminaires après le Kulturkampf. La société Unitas, fondée spécialement pour des théologiens, embrasse pour le moment sept cœtus, dont un seul, Munster, a conservé le caractère purement théologique. Il s’y tient chaque semaine une séance scientifique avec conférence et discussion. L’Unitas compte, outre 200 membres académiques, un millier d’anciens membres (aile Herren), qui restent affiliés à la société.

Le contrôle du travail individuel des étudiants se fait par les examens semestriels ou annuels, exigés par les autorités diocésaines et passés auprès de chaque professeur en particulier.

Le triennium terminé, un examen général écrit et oral embrassant les différentes branches de l’enseignement théologique, passé devant un jury épiscopal, ouvre l’accès au grand séminaire (examen pro inlroitu).

Ce n’est qu’après la réception des saints ordres que les aspirants au doctorat en théologie viennent reprendre leurs places sur les bancs de l’université pour se préparer à la promotion. On ne confère plus les grades de bachelier et de licencié. Le doctorat s’obtient après présentation d’une thèse apte à être publiée, un tentamen écrit, qui n’est pas exigé partout, un examen oral (rigorosum) embrassant toutes les branches de la théologie (y compris à Wurzbourg quatre langues orientales : l’hébreu, le chaldaïque, le syriaque et l’arabe) et une disputation publique. Cette dernière cependant n’est pas toujours de rigueur.

On confère parfois le doctorat honoris causa à des personnages de haut rang ou qui se sont distingués par leurs travaux scientifiques.

II. Lycées.

A côté des facultés de théologie il est un autre genre d’institutions destiné à donner au futur clergé l’éducation scientifique ; ce sont les lycées. Ils sont surtout propres à la Bavière qui en compte six, dont cinq lycées royaux, ceux de Bamberg, Dillingen, Freising, Passau et Batisbonne, placés sous la juridiction de l’Etat qui en nomme les professeurs avec l’assentiment de l’évéque, et un lycée épiscopal, celui d’Eichstàtt. Ils se composent tous d’une section philosophique embrassant renseignement des sciences, des lettres et de la philosophie, et dont la moitié’des professeurs est généralement laïque, et d’une section théologique.

Chacune compte de quatre à six professeurs. Les lycées ont un caractère plus local que ; les facultés et les universités. La théologie y est sérieusement traitée ; mais un n’y confère pas les grades académiques.

La Prusse possède un lycée, celui de Braunsberg

(Lyceum Hosianum, fondé en 1568 par le cardinal Ilosius, reconstitué en 1818). On peut en outre assimiler à ce genre d’institution la faculté épiscopale philosophico-théologique de Paderborn, qui a pris la succession juridique de l’ancienne université de cette ville.

III. Grands séminaires.

Les grands séminaires (Pries lersenvinarien, Klerikalseminarien) sont des établissements purement ecclésiastiques et diocésains. Les professeurs sont nommés par l’évéque.

Un certain nombre de diocèses possèdent un grand séminaire complet, du même genre que les séminaires français, donnant en même temps l’éducation scientifique (théorique) et l’éducation pratique (formation ascétique, préparation immédiate et pratique à la réception des saints ordres et au ministère pastoral). L’enseignement théologique, conforme, dans ses grandes lignes, à celui des facultés, y embrasse une période de quatre ou cinq ans. Tels sont les séminaires de Fulda, Mayence, Metz, Pelplin, Strasbourg et Trêves.

A Gnesen-Posen le « séminaire théorique » (institution philosophico-théologique avec internat) est séparé du « séminaire pratique ». Le premier se trouve à Posen, le second à Gnesen.

Enfin les séminaires pratiques (praklisclte Seminarie », Alumnatc), réunis avec le Convict qui reçoit les étudiants de la faculté ou du lycée à Bamberg, Braunsberg, Dillingen, Eichstàtt ; Freising (Munich), Passau, Batisbonne et Wurzbourg, forment une institution complètement séparée à Breslau, Cologne, Gnesen, Hildesheim, Limbourg, Munster, Osnabruck, Paderborn, Bottenbourg, Spire et Saint-Pierre (Fribourg-en-Brisgau). A leur tête se trouvent généralement un régent, un sous-régent et parfois, comme à Cologne, Hildesheim et Saint-Pierre, l’un ou l’autre professeur ou répétiteur chargés des cours.

Le séjour des étudiants y est d’un an ou d’un an et demi. Ils y reçoivent les saints ordres et la formation pratique pour le ministère.

La question de l’éducation du clergé a été beaucoup discutée en Allemagne ces derniers temps. Elle a été traitée entre autres par J. M. Sailer, Gesamelte Schriften, Saulzbach, 1839, t. xix, xx ; A. Theiner, Geschichte der geistlichen Bildungsanstalten, Mayence, 1835, une œuvre de jeunesse qui laisse beaucoup à désirer au point de vue critique ; F. J. Buss, Die nothwendige Beform des Unterrichts und der Erziehung der katholischen Weltgeistlichkeit Deutschlands, SchaiThouse, 1852 ; .1. Ilergenrother, Universit àts— und Seminarbildung der Geistlichen, Wurzbourg, 1860, t. i, p. 438sq ; lrenaîusThemistor (pseudom me). Die Bildung und Erziehwng der Geistlichen nacli Icatholisclien Grundscitzen und nuch den Maigesetzen, Cologne, 1884 ; du même, Friedernanns Vorschluge zur Bildung und Erziehung der Geistlichen, Trêves, 1884 ; Justinus Friedemann (pseudonyme), Die Bildung und Erziehung der Geistlichen. Uemerkungen aus Anlass der gleichnamigen Schrift des Irenmus Themistor, Aix-la-Chapelle, 1884 ; F. Hettinger, Deutsche Universilàten und franzôsisclie Seminarien, dans Historisch-politisclie Blàtter, année 1857, t. ii, p. 573 sq., cf. Literarische Rundschau, 1881, n. 1 ; du même, le Thimotheus, cité plus haut au § Encyclopédie, Kiaus, Ueber das Studium der Théologie sonst und jeta, 2* éilit, Fribourg, 1890 ; Kihn, Encyclopadie und Méthodologie der’l’heologie, Fribourg, 1892, p. 67 sq. ; Theologisclie Fucultat und Clericalseminar, dans Wissenschaftliche Beilage zur Germania, 1900, n. 6-9, p. 41 sq. ; L. v. Hammerstcin, Gedanken ùber die Vorbildung der Priester in Seminarien und auf Universitdten, dans Stimmen aus Maria-Laach, 1000, p. 256-271. Cf. la critique d’Acitdemicus dans la Literurische Beilage, der Kolnischen Volkszeitung, 1900, n. 14, p. lu."’sq. Les articles Seminar dans le Kirchenleankon, Fribourg, 1890, t. IX, col. 101 sq., et Seminarien dans le Staatslexicon, Fribourg, 1877, t. V, col. 29 sq.

E. MlJLLEH.

ALLEMAND Jean naquit le 19 novembre 1799. Dans le but de mieux connaître l’Ecriture sainte, il s’adonna avec ardeur à l’étude des langues orientales. Ordonné prêtre, il fut nommé à la chaire d’Ecriture sainte du séminaire romain. Consulteur de la S. C. île l’Index et censeur de l’Académie de la religion catho