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ALLEMAGNE, PUBLICATIONS CATHOLIQUES


venture, de saint Laurent Justinien, de saint Antonin, ceux de Raban Maur qui nous regardent ici spécialement : De instittttione clericorum et cœremoniis ecclesiasticis ; De divinis sacramentis, forment de véritables manuels de théologie pratique. Dans les temps modernes, les lnstructiones pastorum de saint Charles Borromée, les lnstructiones practicx de Lohner firent un grand bien en Allemagne. Ce n’est cependant qu’à partir de 1777 que la pastorale devint, comme branche spéciale de la théologie, objet de l’enseignement ecclésiastique. Le joséphisme en gâta l’esprit, comme il avait fait de tout le reste. Mais déjà en 1788, Sailer lui inspira par ses Vorlesungen aus der Pasloraltheologie, et plus tard (1809-1811) par ses Neue Beitrâge zur Bildung der Geistlichen, 5e édit., Soulzbach, 1835, un souffle nouveau. Sailer, s’émancipant lui-même de plus en plus de l’esprit de son temps, exerça ainsi la plus salutaire intluence sur les générations suivantes ; chaque nouvelle édition de sa Pastorale marquait un nouveau progrés dans ce sens. L’un de ses meilleurs disciples, J. Widmer, professeur à Lucerne, publia, en 1810, à Augsbourg, une série de Vortriige ùber Pastoralt/ieologie, animés du meilleur esprit. Suivirent les ouvrages d’Amberger, Ratisbonne, 1851 ; 4e édit., 3 vol., 1883 ; de Benger, Ratisbonne, 1861-1863, 3vol. ; 2e édit., 1890 ; deKerschbaumer ; de Gassner ; de Schùch, Linz, 1865 ; lle édit., 1899 ; de Probst, Théorie der Seelsorge, Breslau, 1883 ; 2e édit., 1885 ; de Renninger-Gopfert, Fribourg, 1893, et de Prunner, Paderborn, t. i, 1900.

Catéelié tique.

La catéche’tique en particulier, dont l’histoire a été beaucoup étudiée ces dernières années en Allemagne (et. Thalhofer, Entwicklung des katholischen Katechismus in Deutschland von Canisius bis Deharbe, Fribourg, 1899, et les ouvrages de J. Mayer, Moufang, Gobi, Probst, Geschichte der kalhol. Katechese, Breslau, 1886, Schoberl, etc.), a été l’objet de nombreux travaux. Quand, après l’invention de l’imprimerie, on put mettre entre les mains du peuple des manuels d’instruction religieuse, servant de base à l’enseignement oral, de savants théologiens consacrèrent leurs forces à la composition de catéchismes populaires. J. Dietenberger publia le premier catéchisme en langue allemande, à Mayence, l’an 1534, un modèle du genre ; le dominicain espagnol Pierre Soto, professeur à l’université de Dillingen, un catéchisme latin en forme de questionnaire, traduit bientôt en allemand (1519) ; le bienheureux Pierre Canisius, en 1554, sa célèbre Summa doctrinse christianee, dont l’extrait, sous le titre d’institutiones christ, pietatis, sive parvus catechismus (1561), fut traduit en allemand (Dillingen, 1563), et servit longtemps de manuel populaire.

Les catéchismes de l’époque joséphiste sont aussi superficiels que nombreux. Parmi les manuels et commentaires les plus usités de nos jours, citons ceux de J. Deharbe et de Spirago, auxquels il faut joindre les Précis d’Histoire sainte, avec commentaires, de Schuster et de Knecht.

L’Allemagne possède en outre une riche collection d’excellents manuels d’instruction religieuse destinés à l’enseignement supérieur des collèges ; tels ceux de Konig, Fribourg, 1881 sq. ; de Wilmers, Fribourg, 2 vol. 1897-1899 ; 3e édit., Ratisbonne, 1891 (outre son Lehrbuch, plus étendu, destiné aux professeurs, 4e édit., Munster, 1886) ; de Wedewer (Fribourg) ; de Dreher (Munich et Fribourg) ; de Becker (Fribourg), le Lehrbuch bavarois, etc. Ajoutons immédiatement à ces derniers les directoires d’instruction religieuse supérieure de Walter, Ratisbonne, 1893 ; de Liessem, Munster, 1898, et de Brunner, Munich, 1898, ainsi que la nouvelle revue : Monatsblâtter fur den katli. Religions-Unterricht an hôheren Lehranslalten, publiée à Cologne, 1900 sq.

Pour la catéchétique populaire, il faut citer après Possevin, Epistola ad lvonem…, Ingolstadt, 1583, et

Lohner Instructio practica, Dillingen, 1682, les noms d’Overberg, le grand restaurateur de la catéchèse, Anleitung zum zweckmàssigen Schulunterricht, Munster, 8e édit., 1814 ; Religionshandbuch, 2 vol., Munster, etc. ; d’H. Gruber, Katechetische Vorlesungen…, Salzbourg, 1838 ; 2° édit., 1836 ; Praktisches Handbuch der Katechetik, Salzbourg, 1832, continué par H. Schwarz, O.S.B., 7 vol., Ratisbonne, 1876-1885, et de J. B. Hirscher, dont la Katechetik, Tubingue, 1831, écrite avec chaleur et une profonde conviction de la grandeur du magistère sacerdotal, exerça la plus heureuse inlluence et fut en moins de dix ans quatre fois éditée.

Homilétique.

h’honiiléti<)ue est déjà traitée au moyen âge dans l’écrit de Raban Maur, De institulione clericorum, 1. III ; au XVIe siècle par Jérôme Dungersheim, 1513, De modo prsedicandi ; Humbert, 0. P., De eruditione concionatorum ; par Reuchlin et Érasme, comme représentants de l’humanisme, et Ulrich Surgant. Devenue, vers la fin du xvnr 3 siècle, branche spéciale de l’enseignement, elle fut de nos jours cultivée avec succès par Kleutgen, Ars dicetidi, Ronn, 1817 ; J. Lutz, Tubingue, 1851, et surtout par J. Jungmann, Théorie der geisllichen Beredsamkeit, 2 vol., Fribourg, 1877 ; 2e édit., 1884 ; N. Schleiniger, Die Bildimg des jungen Predigers, Fribourg, 1861 ; 4e édit., 1891, et une série d’autres ouvrages ; F. Hettinger, Aphorisnien uber Predigt u. , fVed(<7er, Fribourg, 1888, etc. Parmi les meilleures éditions et collections de sermons, citons celles de Forster, d’Ehrle, d’Eberhard, de Schleiniger, la Bibliot/iek deR ; ess et Weiss, Francfort, 1819 sq., de Hungari, M usterpredigten, Francfort, 3e édit., 25 vol., 1859, et de Scherer, 3 e et 4e édit., Fribourg, 1888 sq., 8 vol.

L’histoire de la prédication en Allemagne a été traitée par Cruel (Detmold, 1879), Probst (Breslau, 1884), Linsenmayer (Munich, 1886 et 1889), Jostes, Landmann, etc.

Liturgie.

La liturgie, en tant qu’elle appartient à la théologie pratique, avait pris dans la restauration carlovingienne une place très importante. Ce fut encore Raban Maur qui, en Allemagne, et notamment à Fulda, fit fleurir les études liturgiques. Son disciple Walafrid Strabon, abbé de Reichenau, donna dans son De rerum ecclesiasticarum exordiis et incrementis, une précieuse contribution à l’histoire de la liturgie, tandis qu’Amalaire de Metz († 857), en dédiant à Louis le Débonnaire son livre : De ecclesiasticis officiis, s’exposait à de vives critiques de la part de ses contemporains à cause du « subjectivisme de ses interprétations », mais n’en exerça pas moins sur tout le moyen âge une grande influence. Plus tard, Berno de Reichenau († 1048), Robert de Deutz († 1135) (voir aussi les sermons de Berthold de Batisbonne f 1272), Denys le Chartreux († 1471) et Gabriel Biel († 1495) publièrent des écrits liturgiques.

La Réforme, contre laquelle une connaissance plus approfondie de la liturgie catholique eût été une arme puissante, contribua, du moins par son opposition au culte traditionnel, à faire revivre les études liturgiques. Berthold de Chiemsee († 1513) et Georges Wicelius († 1573) opposèrent au protestantisme une explication populaire de la liturgie catholique. L’étude scientifique des antiques monuments de la liturgie fut inaugurée dans l’Allemagne catholique par Georges Cassander (f à Cologne, 1566), Lilurgica, Cologne, 1561 ; Jean Cochlàus (f"l522), Spéculum antiquæ devotionis, Mayence, 1549 ; M. Hittorp († 1584), dans sa riche collection d’écrits liturgiques du moyen âge, Cologne, 1568. Le XVIIe et le xviiie siècle, l’époque classique des grandes publications liturgiques, ne virent surgir aucune œuvre impor—. tante en Allemagne (nommons cependant les écrits archéologiques de J. Gretser, Batisbonne, 1734-1741, 17 fol.), jusqu’à ce que Martin Gerbert de Saint-Biaise publiât le résultat de ses longues et infatigables recherches, dans ses inappréciables ouvrages : De cantuetnutr sica sacra…, Saint-Biaise, 1774, 5 vol. in-4° ; Vêtus litur