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ALLEMAGNE, PUBLICATIONS CATHOLIQUES

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C’est à la Théologie biblique, une branche de la science sacrée relativement récente, cultivée avec prédilection par les protestants et qui promet de rendre les plus signalés services à la dogmatique, qu’appartiennent les ouvrages de P. Scholz, Handbuch der Théologie des Alten Bundes im Lichte der Neuen, Ratisbonne, 1861 ; de Kônig, Die Théologie der Psalmen, Fribourg, 1857 ; de Zschokke, Théologie der Propheten des Alten Testant., Fribourg, 1877 ; Der dogmatisch-ethische Lehrgehalt der alttestamentlichen Weisheilsb’ùcher, Munster, 1889 ; deLutterbeck, Die neutestam, Lelirbegriffe, ^ vol., Mayence, 1852 ; de Simar, Die Théologie des h. Paulus, Fribourg, 1864 ; 2e édit., 1883.

VI. Histoire ecclésiastique.

Sur ce terrain, le protestantisme, avide de justifier par les faits du passé sa révolte contre l’Église, avait pris rapidement les devants. Il est vrai que les centuries de Magdebourg, dont les faux sont devenus légendaires, ne furent point continuées. Mais l’Allemagne catholique, si cruellement éprouvée, n’eut aucune œuvre de grande envergure à leur opposer. L’Italie, on le sait, s’en chargea et Baronius vengea dignement les glorieuses traditions de l’Église romaine. En Allemagne les essais de Conrad Becanus et de G. Eisengrûn et notamment les ouvrages de Surius et de Gretser sur la vie des saints et l’archéologie chrétienne, les travaux de Cochlàus, de Surius, d’Ulenberg, de.1. Schwarz sur l’histoire de la réforme ne manquèrent ni de mérite, ni de succès. Une série de précieuses monographies traitant l’histoire ecclésiastique de différents pays et diocèses d’Allemagne, telles que la Bavaria sancta, les Annales Trevirenses, la Basilea sacra, etc., vinrent s’y ajouter. Cette série fut continuée au XVIIIe siècle par M, Hansizius, Germania sacra, t. i-m, Augsbourg, 1727, 1729, 1754, et les bénédictins de Saint-Biaise, dont la Germania sacra embrassant la métropole de Lorck avec le diocèse de Passau, l’archevêché de Saltzbourg et celui de Ratisbonne fut interrompue par la suppression de l’abbaye. Le xixe siècle devait reprendre ce genre de travail d’après la méthode scientifique qui lui est propre par les publications de sources et de registres.

Dès le xvie siècle l’université de Cologne assura à l’Allemagne catholique le mérite d’inaugurer les grandes publications de sources historiques et patristiques qui devaient faire l’honneur du XVIIe et du xviiie siècle. Trois collections des Actes des conciles parurent de 1530 à 1606. La Magna Bibliotlieca veterum Patrum en 15 infol., Cologne, 1618-1622, fut la première de ce genre, bientôt surpassée à la vérité par les publications françaises.

Le xviiie siècle ne fut pas riche en productions historiques. Outre les ouvrages cités plus haut, nommons la grande édition des Concilia Germanise (Cologne, 17591775, 10 in-fol., t. xi, en 1790), de Schannat et Ilartzheim, le Chronicon Gottwicense, de God. Bessel († 1749), les bistoires littéraires des ordres religieux, telles que la Bibliotheca Benedictino-Maurina, de Pez (Augsbourg, 1716), l’Historia rei literarise ord. S. Bencd., de Ziegelbauer, éditée par Legipont, Augsbourg, 1754, 4 in-fol., la Germania Franciscana de Greiderer, Inspruck, 17711781, 2 in-fol. Cependant l’bistoire universelle de l’Église était presque entièrement négligée et ce n’est qu’avec la réforme joséphiste que, devenue partie intégrante des études ecclésiastiques, elle fut l’objet d’une série de travaux plus ou moins étendus. De ces derniers pourtant l’on ne saurait dire beaucoup de bien. Animés d’un esprit hostile à la papauté et aux libertés de l’Église, superficiels à un très haut degré, ils tombèrent bientôt dans un légitime oubli. Il suffira de citer les noms de Royko († 1819), Synopsis, Prague, 1785, de Michl († 1813), de P. P. Wolf(1792), de Schmalfus(1793) et de Danenmayer († 1885), dont les lnstitutiones historiée ecclesiasticse, Vienne, 1788 et 1806, introduites officiellement comme manuel en Autriche, sont encore ce que l’époque a produit de moins vulgaire.

D1CT. DE THLOL. CATIIOL.

Un an à peine après la seconde édition des lnstitutiones, le comte Léopold de Stolberg faisait paraître le premier volume de son Histoire de la religion de JésusChrist, Hambourg et Vienne, 1807-1818, 15 volumes. C’était une révolution dans le meilleur sens du terme. Une ère nouvelle commençait en Allemagne pour l’histoire de l’Église. Stolberg avait mis dans son œuvre toute la profondeur de son esprit et toute l’ardeur de sa foi. Quoique restée inachevée (elle fut continuée plus tard par Kerz et Brischar jusqu’en 1245), elle exerça une durable inlluence. Elle suscita tout d’abord l’Histoire ecclésiastique de Th. Katerkamp, professeur à Munster en Westphalie († 1834), 5 in-8°, Munster, 1823-1834, allant jusqu’en 1153, ouvrage excellent malgré les lacunes de sa méthode, d’une solidité et en même temps d’une fraîcheur d’exposition remarquables. L’Histoire de l’Église de J. Rauscher († 1885), 2 vol., Soulzbach, 1829, fut interrompue par l’élévation de son auteur au siège épiscopal de Vienne. Hortig, professeur à Munich ({- 1847), composa le premier manuel d’histoire ecclésiastique vraiment scientifique, Handbuch der christlichen Kirchengeschichte, 2 vol., Landshut, 1826-1827, continué par son successeur J. J. Dollinger, Landshut, 1828.

Ce dernier, qui devait malheureusement devenir plus tard l’âme du vieux-catholicisme, exerça longtemps sur les études historiques dans l’Allemagne catholique la plus heureuse inlluence. La nouvelle édition qu’il donna en 1833 de l’ouvrage de Hortig, restée inachevée comme presque tout ce qu’il publia, portait déjà le cachet d’une conception et d’une exposition historique dont le mérite ne saurait être trop apprécié. Après les deux premiers volumes d’un manuel plus succinct d’histoire ecclésiastique (1836), il fit paraire l’œuvre qui restera toujours, quoique inachevée elle aussi, un précieux arsenal pour la défense historique du catholicisme contre les historiens protestants du protestantisme : Die Beformation, ihre Entwicklung und ihre Wirkungen im Umfange des lutherischen Bekentnisses, Ratisbonne, 1816-1848, 3 vol. Le plan d’une grande histoire de l’Église et d’une histoire de la papauté ne fut réalisé qu’en petite partie dans Heidenthum und Judenthum, Ratisbonne, 1857 (traduction française, Bruxelles, 1858), Christenthum und Kirche in der Zeit der Grundlegung, Ratisbonne, 1860 ; 2e édit., 1868, et les Papstfabeln des Mittelalters, Munich, 1863, où percent déjà les tendances fatales du Dollinger de la dernière période.

Le nom de Môhler († 1838) nous rappellera l’une des personnalités les plus individuelles, les plus spirituelles et clairvoyantes, les plus sympathiques de l’Allemagne catholique et savante du XIXe siècle. Nous avons déjà cité sa Symbolique. Son Histoire de l’Église n’est, en partie, qu’une esquisse composée après sa mort d’après les cahiers de ses auditeurs, par B. Gains, Ratisbonne, 18671868, 3 vol. (traduction française par Bélet, Paris, 1869). Elle n’en porte pas moins l’empreinte spirituelle de son auteur.

H. Riffel traita entre autres avec un heureux succès dans sa Kirchengeschichte der neuern u. neuesten Zeit., 3 vol., Mayence, 1841-1846, les premiers événements religieux de l’histoire moderne ; F. Damberger († 1859) dans sa Synchronistische Geschichte der Kirche und Welt im Mittelalter, Ratisbonne, 1850-1863, 15 vol. in-8°, en critique judicieux et sévère — trop sévère parfois — l’histoire du moyen âge jusqu’en 1778. Nous devons au professeur Hefele, de Tubingue, plus tard évêque de Rottembourg, Conciliengeschichte, en 7 vol., Fribourg, 1855-1874 (trad. franc, par Delarc, Paris, 1865-1878, 12 vol. et un de tables), rééditées pour les t. v et vi par le professeur Knôpller, continuée par Hergenrotber (t. vin et ix, 1887-1896), trad. franc, par H. Leclercq, en cours de publication, et qui compte parmi les plus remarquables œuvres historiques du siècle. Grâce à son pragmatisme, elle est devenue

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