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ALLELUIA — ALLEMAGNE (EMPIRE D’)


vendredi exceptés ; elle n’a lieu qu’à matines, et elle ne saurait être légitimement invoquée contre les grecs dans une controverse à ce sujet. Hergenrother, op. cit., t. III, p. 205, et Milles, op. cit., t. H, p. 17 ont eu tort de le laire après Allatius. L. Petit.

ALLEMAGNE (Empire d’). Un premier article sera consacré à l’état religieux de l’empire allemand ; un second aux publications sur les sciences sacrées ; un troisième aux institutions où s’enseigne la théologie catholique. Dans le second, nous nous occuperons de l’Autriche et des provinces allemandes de l’empire austrohongrois actuel, pour l’époque antérieure à 1866. Nous serons même entraîné quelquefois, par la connexité du sujet, à signaler des publications qui ont paru en Autriche, après cette date.

I. ALLEMAGNE (Empire d’), état religieux. — I. Statistique des confessions. II. Morcellement des confessions et fusion des confessions : vicissitudes de la carte religieuse d’Allemagne. III. La situation juridique des confessions religieuses en Allemagne : les concordats. IV. Le caractère protestant du nouvel empire. V. Divisions géographiques de l’Allemagne catholique. VI. Les missions catholiques allemandes. VIL Les œuvres sociales et charitables des catholiques allemands. VIII. Les missions protestantes allemandes. IX. Les œuvres sociales et charitables protestantes.

I. Statistique des confessions.

L’empire allemand, en 1895, comptait en bloc 31026810 protestants, 17 674921 catholiques et 567 88 i israélites. Stalistisches Jahrbuch fur das deulsclie Rcich, p. 6, 1894, Berlin. La statistique suivante de la répartition des confessions dans les grands États de l’Allemagne permet, tout à la fois, d’apprécier la situation confessionnelle de ces États et de mesurer les vicissitudes numériques des deux confessions rivales au cours du quart de siècle qui s’écoula entre 1871 et 1895.

L STATISTIQUE DES CATHOLIQUES ET DES ÉVANGÉLIQUES

CATHOLIQUES ÉVANGÉLIQUES

~t&TÎ~^^sÔ5~ 1871 1895

Prusse 8268301 10999505 16040750 20351448

Saxe 53642 140285 2484075 3611670

Bavière… 3464364 4112623 1342592 1640133

Wurtemberg… 553542 621474 1248860 1440240

Bade 942560 1057417 491008 03761)4

Hesse 239088 305895 584391 694970

Alsace-Lorraine.. 1234686 1246791 271251 356458

II. AUGMENTATION DES CATHOLIQUES ET DES ÉVANGÉLIQUES

CATHOLIQUES ÉVANGÉLIQUES

Augmentation Augmentation

Augmentation par rapport Augmentation par rapport

numérique, am cbillres numérique, ani chiffres de 1871. de 1871.

Prusse 2731204 33, 03 4310698 26, 87

Saxe 86643 161, 52 1127595 49, 42

Bavière 648259 18, 06 297541 22, 16

Wurtemberg… 67932 12, 27 191380 15, 32

Bade 114857 12, 19 146596 29, 85

Hesse 668U7 27, 94 110579 18, 92

Alsace-Lorraine.. 12105 0, 98 85207 31, 41

//L MOYENNE SUR 10000 HABITANTS

CATHOLIQUES ÉVANGÉLIQUES

1871 1895 187l « ~ » ~~"1895

Prusse 3349 3453 6497 6389

Saxe 209 373 9755 9. r, : i. r >

Rivière 7123 7073 2761 2823

Wurtemberg… 3n’,’t 2986 6867 6920

Bade 6449 (5128 8359 3695

Hesse 2803 2963 6852 67 : 13

Alsace-Lorraine.. 7973 598 1744 2172

Nous empruntons ce tableau au livre de.M. P. Pieper, Kirchliche Statistik Deutsclilands, p. 18-19, Leipzig, 1899. On y voit qu’en Prusse, en Saxe, en Hesse, la confession catholique, dans la période de vingt-cinq ans dont l’année 1895 marque le terme, enregistre plus de progrès numériques que la confession protestante ; en revanche, dans le duché de Bade, le Wurtemberg, la Bavière et l’Alsace-Lorraine, c’est la confession protestante qui a fait le plus de progrès. On remarquera que Bade, la Bavière, l’Alsace-Lorraine, sont des pays où la majorité est catholique, que la Prusse, la Saxe, la Hesse, sont des pays où la majorité est protestante : ainsi, puisque dans la première catégorie d’États ce sont les protestants qui progressent et que, dans la seconde, ce sont les catholiques, nous pouvons en tirer cette conclusion, que les minorités religieuses ont une vigueur et une élasticité de développement qui font défaut aux majorités. C’est là une règle à peu près générale : dans chaque région, la minorité religieuse s’augmente, proportionnellement, beaucoup plus que la majorité. Parmi les grands États de l’empire, le Wurtemberg seul fait exception : les protestants y ont la majorité, et ils y font, cependant, plus de progrès numériques que les catholiques. Mais si l’on envisage l’ensemble de l’empire allemand (grands et petits États réunis), on découvre que de 1871 à 1890, le nombre des catholiques s’y est accru de 18, 88 p. 100 et le nombre des protestants de 21, 29 p. 100 ; ces chiffres, qui sont à l’avantage du protestantisme, c’est-à-dire de la majorité religieuse, sont une nouvelle dérogation à la règle générale que tout à l’heure nous énoncions. Bien de plus délicat, d’ailleurs, que ces questions de statistique et que les inductions qu’on s’efforce d’en tirer : d’ordinaire, ce sont des phénomènes étrangers à la vie religieuse — phénomènes politiques, commerciaux, économiques — qui contribuent à modifier la force respective et la situation réciproque des confessions.

IL Morcellement des confessions et fusion des confessions : vicissitudes de la carte religieuse de l’Allemagne. — Jetons un coup d’œil, en eflet, sur la statistique des conversions individuelles. La conversion, voilà le fait essentiellement religieux qui enrichit une confession et appauvrit la confession voisine ; elle représente le facteur religieux, parmi les multiples influences qui modifient la carte religieuse d’un pays. En Prusse (et nous entendons par ce mot tout l’ensemble du royaume), il y a eu, de 1893 à 1897, 16496 catholiques qui ont passé au protestantisme et 1647 protestants qui ont passé au catholicisme. En Saxe, de 1889 à 1897, 1330 catholiques ont passé au protestantisme, 359 protestants au catholicisme. En Wurtemberg, de 1889 à 1897, 403 catholiques ont passé au protestantisme, 452 protestants au catholicisme. En Bade, dans l’année 1897, 53 catholiques se sont faits protestants, 18 protestants se sont faits catholiques. Dans les districts rhénans de la Bavière, de 1889 à 1897, le protestantisme a conquis 714 catholiques et le catholicisme a conquis 1128 protestants ; et dans l’ensemble du royaume de Bavière, de 1880 à 1897, le catholicisme a gagné— 1912 âmes sur le protestantisme et lui en a laissé prendre 1184. Tous ces chiffres, en somme, sont assez médiocres : ni de part ni d’autre, on ne peut parler, en aucune région, d’un mouvement de conversions ; il y a tout simplement des cas individuels, dont le total, suivant les pays, fait plus d’honneur aux protestants ou bien aux catholiques.

Une seconde influence — mi-religieuse, mi-sociale — qui exerce une répercussion plus importante sur le développement numérique des confessions, est celle des mariages mixtes. Ils sont nombreux dans l’empire ; et c’est, pour les deux —confessions, une question très importante, que ((’Ile-dé l’éducation des enfants issus de mariages mixtes. —-Hn Prussë, >en 1895, sur près de