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ALLÉGORIES BIBLIQUES — ALLELUIA


gorisations. S. Basile, Hom., ix, in Hexam., n. 1, P. G., t. xxix, col. 188 ; S. Jérôme, Comment, in Amos, iv ; P. L., t. xxv, col. 1028 ; S. Augustin, De civitate Dei, xvii, 3, P. L., t. xli, col. 525-5-26. Mais plusieurs d’entre eux ont compris sous le nom général d’allégorie toute signification mystique, tous les sens spirituels de l’Écriture. S. Augustin, De utilitate credendi, m, 5, P. L., t. xlii, col. 68 ; De vera religione, 50, P. L., t. xxxiv, col. 166. Cependant, l’usage a restreint peu à peu l’allégorie biblique à n’être plus qu’une espèce particulière du sens spirituel, celle du sens typique ou prophétique. On a voulu en trouver la signilication précise dans saint Augustin, De Genesi ad litteram, i, 1, n. 1-2, P. L., t. xxxiv, col. 247. Elle est nettement formulée par Cassien, Collât., xiv, 8, P. L., t. xlix, col. 963, par opposition au sens anagogique et tropologique. Elle est répétée par Raban Maur, A Uegoriee in sac. Script., P. L., t. cxii, col. 849, et elle a été consacrée par les scolastiques. S. Thomas, Quodlibet, VIII, q. vi, a. 16. Rapportée d’abord à la foi en général, allegoricus, quid credas (docet), elle a été catégoriquement appliquée par saint Thomas à la préfiguration de JésusChrist et de l’Église dans l’Ancien Testament. Cornely, Introductio generalis, 1894, p. 537-539. Il en résulte que certains interprètes nient avec Patrizi, Instilutio de interpretatione Bibliorum, Rome, 1876, p. 199-203, l’existence du sens allégorique dans le Nouveau Testament. D’autres y reconnaissent cependant des allégories concernant, sinon le Messie déjà venu, du moins l’avenir de son Église. Ubaldi, Introductio in sac. Script., Rome, 1881, t. iii, p. 100-105 ; F. Schmid, De inspirationis Bibliorum vi et ratione, Brixen, 1885, n. 196-218 ; Cornely, Introd. gen., 1894, p. 502-564. Il faut admettre comme certaines les allégories de l’Ancien Testament qui sont indiquées en petit nombre dans le Nouveau. Toutes les interprétations allégoriques des Pères ne s’imposent pas également à notre assentiment. Seules, celles qui présentent les caractères de la tradition, doivent être acceptées. Or, il faut qu’elles soient proposées sans aucune contestation et comme un enseignement reçu dans l’Église. Les sens allégoriques que l’étude a fait découvrir aux Pères dans la sainte Écriture, n’ont plus l’autorité des témoins de la tradition ; leur valeur est proportionnée à la science personnelle de ces docteurs particuliers et à l’analogie plus ou moins parfaite qu’ils ont avec la lettre. Ils sont donc plus ou moins probables, suivant les cas. Il en est de même, et a fortiori, des interprétations allégoriques des commentateurs de la Bible ; elles peuvent être discutées et même rejetées, si elles ne sont pas fondées.

II. Becueils d’interprétations allégoriques. — De nonne heure, on a placé par ordre des matières ou par ordre alphabétique, les allégories de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ces dictionnaires, qui sont plus ou inoins amples, reproduisent les interprétations allégoriques de l’Écriture, sans indication de leur source et, par conséquent, de leur valeur. Ce sont des répertoires, dont les éléments sont d’autorité inégale et auraient besoin d’être exactement triés. Bornons-nous à les mentionner. La Claris, attribuée à saint Méliton et publiée par l’ilra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1855, t. ii, III, p. 1-308, et Analecta sacra, Frascati, 1884, t. ii p. 1-127, 585623. C’est une compilation anonyme qui est, au plus tôt, du Ve siècle, puisqu’il y est fait des emprunts à saint Augustin, et qui est peut — être postérieure encore. S. Eucher, Fornvularum spiritualis intelligentiai liber unus, P. L., t. l, col. 727-772, et Pitra, Analecta sacra, t. ii p. 484-543. S. Isidore de Séville, Allegoriee queedam sacrée Scriplunv, P. L., t. lxxxiii, col. 97-130. Raban Maur, Allegoriæ in universam sacram Scrijituram, P. L., t. cxii, col. 849-1088. Hugues de SaintVictor, Allegoriæ in Vêtus et in Novum Testament u iii, P. L., t. clxxv, col. 633-921. Garnerus, Gregorianuni

(extraits des œuvres de saint Grégoire le Grand), P. L., t. cxciii, col. 23-462. Guillaume, juif converti du XIIIe siècle, Allegoriee de principio et fine cujuslibet libri Veteris et Novi Testa/menti ; cf.Hurter, Nomenclator literarius, t. iv, 1899, col. 207-208. Barthélémy de Glanville, Allegoriee et tropologiee in utrumque Testamentum, Paris, 1574. Antoine Belengati, Figurée totius Bibliæ. Jacques-Vital Dufour, Spéculum morale totius sacrai Scriptural, in quo universa ferme loca Veteris et Novi Testamenti myslice explanantur, in-4°, Lyon, 1513, 1563 ; Venise, 1594, 1600, 1603. Odon Gérard, De figuris Bibliorum (manuscrit de la bibliothèque du couvent des franciscains de Mirepoix). Antoine de Rampelogo, Figurée Bibliorum, ouvrage souvent publié sous différents titres ; cf. Hurter, Nomenclator, t. iv, col. 615616. Jean Gray, De figuris Bibliorum. Pierre de Ravenne, Allegoriee et tropologiee in locos utriusque Testamenti, in-8", Paris, 1574. Othmar Luscinius (Nachtigall), Allegoriee Psalmorum Davidis prophetæ, Augsbourg, 1524 ; Allegoriee simul et tropologiee in locos utriusque Testamenti selecliores, in-8°, Paris, 1550, 1574. Jérôme Lauret, Silra seu hortus fioridus allegoriarum totius sacrée Scriptural, in-fol., Barcelone, 1570 ; Venise, 1575, 2 in-4 », 1587 ; Paris, 1584 ; Cologne, 1701. François d’Avila, Figures Bibliorum Veteris Testamenti quibus Novi veritas prædicatur et adumbratur, 1574. Jean de Paiva, Doctrinale sacrée Scripturee, in-fol., Coïmbre, 1631. On peut y joindre les Indices xlvi-xlix, de la Palrologie latine de Migne, t. ccxix, col. 123-264, relatifs aux allégories et aux figures de l’Ancien et du Nouveau Testament. Cf. Le Long, Bibliotheca sacra, Paris, 1723, t. ii p. 1045 ; Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1855, t. ii, p. lxxxi-lxxxvi. E. Mangenot.

ALLEGRANZA Joseph, né le 16 octobre 1715, mort le 18 décembre 1785. Dominicain à Milan, historien, archéologue, antiquaire. De 1748 à 1754 visita le nord de l’Italie et le midi de la France, puis le midi de l’Italie en remontant jusqu’à Milan. Préfet, depuis 1770, de la bibliothèque royale de Milan dont il constitua le catalogue. Couronné par Marie-Thérèse en 1775. — 1° Spiegazionie rifiessioni sopra alcuni sacri monumenti antichi di Mila71o, Milan, 1757, in-4° ; — 2° De sepulcris cliristianis in œdibus sacris. Accedunt inscriplioncs sépulcrales christianee seeculo septimo antiquiores in Insubria Austriaca repertee : item Inscriptiones sépulcrales ecclesiarum atque eedium PP. ord.Preed. Mediolani, Milan, 1773, in-4° ; — 3° De Monogrammale D. N. Jesu Christi, et asitatis ejus effingendi modis, Milan, 1773, in-4° ; — 4° Opuscoli eruditi latini edi/a/iam, Crémone, 1781, in-4°. Les premiers sont au nombre de huit, les seconds au nombre de trente-deux. Edités parle camaldule Isidore Bianchi ; —5° Osservazioni antiquaric, critiche e fisiclte, faite nel regno di Sicilia, Milan, 1781, in-8°.

Voyez la préface des Opuscoli eruditi, et passim. ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 3’.)8.

P. Mandonnet.

ALLÈGRE François Xavier, prêtre mexicain, du diocèse de Vera-Cruz, mort le 16 août 1788. Il a laissé histitutiones theologiee, 7 vol. in-4°, Venise, 1789-1791.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 258.

A. Vacant.

ALLELUIA. — I. Usage des latins. II. Grief des grecs.

I. Usage des latins.

L’Église romaine, s’inspirant de divers passages des Livres saints, a fait de Valleluia l’expression de la joie dans sa liturgie. Cette manière de voir et d’agir lui a été à plusieurs reprises reprochée par les grecs qui n’omeltent l’alleluia à aucun office, ni à aucune messe. Il y a lieu d’examiner ici la valeur de cette accusation. Comme toutes les querelles de discipline ou de liturgie, celle-ci ne peut être vidée que par l’histoire. Interrogeons donc les documents historiques ;