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ALLATIUS — ALLÉGORIES BIBLIQUES


du Louvre de Georges Acropolite, in-fol., Paris, 1631. Dissertation réimprimée par A. Fabricius, Bibliotheca Grseca, Hambourg, t. x ; édit. Harles, t. xii, p. 85-102 ; 8° Grescise orthodoxes lomus primus, in-4°, Rome, 1652 ; tomus secundus, 1659. Morceaux tirés des écrivains grecs favorables à l’union, réédités par H. Lâmmer, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1864 ; 9° Symmicla, sive opusculorum, Greecorum et Latinorum, Vetustiorum ac Recentiorum, Libri duo, in-8°, Cologne, 1653. On peut voir le titre des différents opuscules que contiennent ces deux livres, dans l’index des dix livres des Symmicla, publié par l’auteur lui-même en 1668, et reproduit par Fabricius, op. cit., t. xiv, p. 1-21, et E. Legrand, op. cit., t. ii, p. 220-236 ; 10° De utriusque Ecclesiee occidentales atque orientalis perpétua in dogmate de purgatorio consensione, in-8°, Rome, 1655 ; réimprimé par Migne, Theologise cursus comptetus, t. xviii, in-4°, Paris, 1841, p. 365 sq. L’édition originale contient en outre quatre opuscules, dont Migne n’a reproduit que le troisième, celui d’Eustrate sur l’État des âmes après la mort ; 12° De processione Spiritus sancti enchiridion, in-12, Rome, 1658 ; 13° Symbolum magni Athanasii, in-12, Rome, 1659. Ces deux opuscules sont rédigés en grec vulgaire ; 14° Librorum editorum elenchus, in-8°, Rome, 1659 ; 15° Joannes Henricus Hottingerus fraudis et impostures manifestée convictus, in-8°, Rome, 1661 ; 16° Vindictes synodi Ephesinse et S. Cyrilli de processione ex Pâtre et Filio Spiritus Sancti, in-8°, Rome, 1661 ; 17° De octava synodo Photiana, in-8°, Rome, 1662 ; 18° De Simeonum scriptis diatriba, in-4°, Paris, 1664 ; reproduite par Fabricius, op. cit., t. x, p. 296 sq. ; 19° In Roberti Creightoni apparatum, versionem et notas ad historiam concilii Florentini, in-4°, Rome, 1665 ; 20° Diatriba de Nilis, et eorum scriptis, en appendice à l’édition des lettres de saint Nil, in-fol., Rome, 1668, réimprimée par Fabricius, op. cit., t. x, p. 20-35.

D’autres opuscules analogues composés par Allatius n’ont vu le jour qu’après sa mort. Tels sont : 21° De Nicetarum scriptis, publié par Mai, NovaPalrum bibliotheca, t. vi b, p. 1-39 ; 22e De Philonibus, ibid., p. 40-71 ; 23° De Theodoris et eorum scriptis, ibid., p. 72-202.

Pour la vie d’Allatius, voir surtout Etienne Gradi, Leonis A llatii vita (restée incomplète), publiée par Mai, Nova bibliotheca Patrum, t. vi, seconde partie, p. v-xxvui, et E. Legrand, Bibliographie hellénique du xvn’siècle, in-8°, t. iii, Paris, 1895, p. 435-471. Les données de C. N.Sathas, NeosXXïjvcxri quXoXoyfa, in-8% Athènes, 1868, p. 268-274, sont fort incomplètes et souvent inexactes. Quant à la biographie allatienne qui se trouve dans le livre du faux prince Demetrius Rhodokanakis, Leonis Allatii Hellas, Athènes, 1872, elle est, comme tous les écrits de Rhodokanakis, un salmigondis de détails apocryphes et ne mérite aucune créance. Cf. E. Legrand, Dossier Rhodocanakis, in-8 Paris, 1895, p. 100 sq. La Bibliographie déjà citée de E. Legrand contient une description minutieuse de tous les ouvrages d’Allatius.

L. Petit.

ALLÉGORIES BIBLIQUES. — I. Notion et espèces. II. Recueils d’interprétations allégoriques.

I. Notion et espèces.

Il y a, dans la Bible, des allégories de deux sortes : 1° On y rencontre des allégories au sens classique du mot, des figures de rhétorique par lesquelles les écrivains sacrés disent une chose pour en laisser entendre une autre, des métaphores continuées ou développées. L’image porte, non pas sur un mot seulement, comme dans la simple métaphore, mais sur une phrase entière, Matth., v, 13 ; Luc, iii, 9, sur plusieurs phrases, comme dans les allégories de la vigne, Ps. lxxix, 9-18 ; Isaïe, v, 1-6, et même sur tout un livre, tel que le Cantique qui, au sentiment de la plupart des interprètes catholiques, n’est qu’une longue allégorie. S. Grégoire le Grand, Super Cantica Canticorum, proœm., n. 2 et 3, P. L., t. lxxix, col. 473 ; Richard de Saint-Victor, In Cantic. Cantic, prol., P. L., t. cxcvi, col. 405. Les mots de l’allégorie ne doivent pas être pris dans leur signification propre et ordinaire, mais dans un sens

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

métaphorique qui est le véritable sens voulu par l’écrivain. Les Pères ont toujours reconnu dans b : Bible ces allégories qu’ils ont délinies avec Quintilien, Inst. orat., vin, 6, des tropes oratoires. S. Augustin, Enarrat. in Ps. au, n. 13, P. L., t. xxxvii, col. 1347 ; De Trinilate, 1. XV, ix, 15, P. L., t. xlii, col. 1068 ; Cassiodore, Expositio in Ps. xxxii, 13, P.L., t. lxx, col. 223 ; Exposit. in Ps. xcix, 1, ibid., col. 698 ; Junilius, De partibus divines legis, i, 5, P. L., t. lxviii, col. 18-19. — 2° Mais il y a, dans l’Écriture, des allégories d’une autre sorte que celles des rhéteurs ; elles sont exclusivement propres aux Livres saints. Leur nom leur vient de saint Paul, qui a dit de l’histoire d’Isaac et d’Ismaël :’A-rtvà èariv àXXï]yopo-ju.eva, « ces choses sont dites par allégorie. » Gal., iv, 24. L’apôtre appelle allégorie, non les deux fils d’Abraham, mais bien la signification spirituelle et mystique de leur histoire. Patrizi, Institutip de interpretatione Bibliorum, Rome, 1876, p. 170 ; Cornely, Comment, in epist. ad Cor. altérant et ad Galatas, Paris, 1892, p. 548. Déjà, saint Chrysostome, In Gal., iv, 24, n. 3, P. G., t. lxi, col. 662, avait remarqué que saint Paul employait le mot allégorie, xaTaxpïisT’X" ?’  « P ar catachrèse, » en dehors du sens ordinaire. L’allégorie spécialement biblique a, en effet, quelque analogie avec l’allégorie des rhéteurs ; comme elle, elle dit autre chose que ce que les mots expriment :’AXXo jvév àyopevet, aXXo 6è voeï, et, suivant Suidas :’AXXo Xiyov xb ypc£u.u.a, y.al aXXo tô v(5ï)u.a. Cf. Marius Victorin, In epist. Pauli ad Gal., iv, 24, P. L., t. iivi col. 1185 ; Cassien, Collât., xiv, 8, P. L., t. xlix, col. 963-964 ; Guibert de Nogent, Comment, in Genesim, i, P. L., t. clvi, col. 25-26. Elle en diffère cependant, en ce que le sens allégorique ne résulte pas immédiatement des mots qui font image, mais de la chose exprimée littéralement par les mots, non in verbis, sed in facto. S. Augustin, De Trinitate, 1. XV, ix, 15, P. L., t. xlii, col. 1068. Dieu, en effet, a préordonné certains événements de l’histoire juive, le renvoi d’Agar et d’Ismaël, Gal., iv, 30, 31 ; le passage de la mer Rouge, I Cor., x, 1 ; certaines institutions, les victimes et les cérémonies du culte juif, Heb., xi, 9 ; les jours de fête, Col., ii 16, 17 ; certains personnages, Adam, Rom., v, 14 ; Melchisédech, Heb., vu, etc., à représenter, en outre de leur réalité historique, des événements, institutions ou personnages futurs de la nouvelle alliance. Sous le sens littéral du récit biblique, se cache un autre sens, le sens allégorique, qui préfigure et annonce l’avenir ; la narration dit autre chose que ce que les termes signifient. S. Thomas, Sum. theol., I a, q. xix, a. 10. Entre l’allégorie biblique et l’avenir qu’elle prédit, il y a toujours une certaine ressemblance, S. Augustin, Enarrat. in Ps. iivi n. 13, P. L., t. xxxvi, col. 116 ; et suivant les divers points de ressemblance qu’il peut offrir, un seul et même fait de l’histoire juive, un seul et même objet, un seul et même personnage, peut représenter plusieurs événements, objets et personnages de l’avenir. S. Augustin, Serm., xxxii, 6, P.L., X. xxxviii, col. 198 ; Serm., lxxiii, 2, ibid., col. 471. Cf. Cornely, Introduclio generalis, 2e édit., Paris, 1894, p. 555-556. Les Pères ont recherché avec plus ou moins de prédilection le sens allégorique de l’Écriture. La lettre attribuée à saint Barnabe, les écrits de saint Clément de Rome, de saint Justin, de saint Irénée et de Tertullien, contiennent déjà de nombreuses interprétations allégoriques. L’école exégétique d’Alexandrie a excédé dans cette voie et a vu des allégories dans presque tous les passages de la Bible. Ses membres prenaient pour des allégories, non seulement les métaphores de l’Écriture, mais encore certaines explications plus profondes qu’ils trouvaient sous la lettre et qu’ils préféraient au sens littéral. L’école d’Antioche, les Pères cappadociens et, en général, les écrivains de l’Église latine, se sont tenus dans des limites plus étroites. Ils ont rejeté l’abus des allé I. — 27