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ALGER — ALLATIUS


the day of judgment, 1870 ; A symbolic history of the cross of Christ, 1881.

Voir Appleton’s Cyclopxdia of American Biography, NewYork, 1891, p. 49.

A. Tanqverey. ALIGNAN (d’) Banoît, théologien, évêque de Marseille, était abbé du monastère bénédictin de NotreDame de la Grasse, au diocèse de Carcassonne, lorsqu’en 1229, il fut appelé à l’épiscopat. A cette époque, Marseille était agitée par des discussions entre l’abbaye de Saint-Victor et les bourgeois de cette cité au sujet de la juridiction civile dont les moines réclamaient une partie. Benoit d’Alignan réussit à tout concilier et, en 1239, se joignit à Thibaut, roi de Navarre, et au comte de Champagne, pour un voyage en Terre-Sainte. A son retour, il mécontenta ses diocésains en voulant les soumettre au comte de Provence. En 1260, il entreprit un nouveau voyage de trois années en Palestine et Alexandre IV lui adressa ensuite une bulle lui enjoignant d’exhorter ses diocésains à se croiser. A la fin de sa vie, il était passé dans l’ordre des frères mineurs. Il mourut le 15 juillet 1268. Il a composé un important ouvrage : Tractatus fidei contra diversos errores super titulum de summa Trinitate et fide catholica in decretalibus. C’est un. véritable traité de théologie par demandes et par réponses, remarquable par sa clarté et sa concision. La préface seule en a été imprimée par Baluze, dans ses Miscellanea, in-fol., 1761, t. ii p.2’t>2, sous le titre : Præfationes Benedicli episcopi Massiliensis in commentarium suum de sancta Trinitate et fide catholica. On trouve encore dans Baluze un petit traité de Benoît d’Alignan, au sujet des dîmes et dirigé contre les frères prêcheurs et les frères mineurs qui, dans son diocèse, avaient enseigné que ceux qui refusaient de payer les dîmes ne péchaient pas mortellement. Il avait composé également une exposition de [’Oraison dominicale et de la Salutation angélique, qui n’a pas été imprimée.

Gallia christiana, t. i, p. 651 ; Histoire littéraire de la France, t. xix, p. 84 ; Poitevin —Peitavi, Notice sur Benoît d’Alignan, évêque de Marseille, in-8°, 1810.

B. Heurtebize. ALIMONDA Gaétan, cardinal, naquit à Cënes le

23 octobre 1818, fut supérieur du séminaire de sa ville natale et devint évêque d’Albenga (province de Gênes) le 21 septembre 1877. Léon XIII le créa cardinal de curie, du titre de Sainte-Marie in Traspontina, le 12 mai 1879, ce qui l’amena à donner sa démission de l’évêché d’Albenga. Quatre ans plus tard, 9 août 1883, il fut promu au siège archiépiscopal de Turin qu’il occupa jusqu’à sa mort, 30 mai 1891. Le cardinal Alimonda a laissé la réputation d’un prélat zélé, d’un écrivain savant, d’un orateur de talent. On a de lui : Il sopranaturale nell’uomo, 4 vol. in-8° ; L’uomo sotto la leggedel sopranaturale, 4 vol. in-8° ; I problemi del sec. xix, 4 vol. in-8° ; Luteroe l’Ilalia, 1888, in-8° ; Lamusica sacra, 1887.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 1250.

A. Beignet.

ALIPRANDI Laurent, théologien italien de la fin du xviiie siècle. On lui doit Osservazioni teologico-polemiche, in-8°, Pavie, 1787. Il y réfute les théories du protestant Pertsch qui, dans son libelle Vom Recht der Beichstuhle, critiquait comme nouvelle et inconnue de l’Église primitive la pratique de la confession auriculaire.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 682.

V. Oblet.

ALIX Ferdinand, prêtre français, né en 1740 à Frasne (Doubs). Il fit ses études théologiques à Besançon. Pendant la période révolutionnaire, il dut émigrer en Suisse. Il y publia, de 1794 à 1796, les ouvrages suivants : 1° Le manuel des catholiques ; 2° Les impies modernes ; 3° Le dernier prône d’un prêtre du Jura. Son but est d’éclairer les fidèles et de les mettre en garde contre

les évêques intrus et schismatiques. Il revint en France après la conclusion du Concordat et fut nommé à la cure de Verceil (diocèse de Besançon). C’est là qu’il mourut, le 4 février 1825.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1855 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. iii, col. 736.

V. Oblet.

ALLATIUS Léon, savant grec du xviie siècle, dont la biographie est encore à écrire. Quoique d’une notoriété universelle, son nom est loin de présenter dans tous les pays la même orthographe. Tandis que nous disons communément Allatius, les Italiens écrivent Allacio ou Allacci et les Grecs’AXXiuoç. Toutes ces formes sont également légitimes, chacune pouvant se réclamer de la signature de l’auteur. Celui-ci aurait dû, conformément à l’étymologie, écrire Halacius ou Halacis, du grec vulgaire’AXâi-Çr) ?, saunier, sobriquet que son père Nicolas fut le premier à porter, au lieu de son patronymique Vestarchis. C’est du moins ce qu’affirme Etienne Gradi. Né à Chio, en 1586, du mariage de Nicolas Allatius avec Sébaste Neuridis, Léon montra, dès ses plus jeunes années, un goût très vif pour l’étude, malgré l’extrême délicatesse de sa constitution. Telle était sa maigreur qu’on l’avait surnommé Y Asperge. Il étudia d’abord auprès de son oncle maternel, Michel Neuridis, pédagogue excellent, mais sévère, qui, pour mieux faire entrer la leçon, usait largement du fouet. C’était, au demeurant, un homme de grand conseil et, comme tous ses compatriotes, fort habile en affaires. Lorsque Clément VIII avait envoyé à Chio, pour y fonder un collège, les deux jésuites Vincent Castagnola et Georges Giustiniani, il n’avait cru mieux faire que de leur adjoindre le jeune Michel Neuridis, qui venait d’achever sa philosophie au collège grec de Rome. Revêtant pour la circonstance l’habit religieux, Neuridis enseigna le grec à ses compatriotes dans la nouvelle maison des jésuites. Au bout de trois ans, il repartit pour Rome, emmenant avec lui son neveu Léon, qu’il désirait placer au collège grec. Trop jeune encore pour être admis sur-le-champ, Léon fut laissé, à Paola, entre les mains de Mario Spinelli, très lié avec la famille du P. Castagnola. Après l’avoir gardé deux ans en Calabre, Spinelli envoya son hôte à Naples, où il lui fit apprendre le latin, mais en négligeant le grec. Désireux de combler cette lacune, Léon demanda et obtint l’autorisation de se rendre à Rome. Arrivé dans cette ville le 1 er novembre 1599, il entra aussitôt au collège grec de Saint-Athanase, fondé, vingt-deux ans auparavant, par le pape Grégoire XIII. Sous la direction de maîtres habiles, Léon apprit à fond le latin et le grec. Au lieu de la stimuler, ses professeurs devaient plutôt modérer son ardeur. En peu de temps, grâce à une prodigieuse mémoire, son esprit s’enrichit de tous les trésors de l’antiquité. Si vif était son amour pour la poésie qu’à l’exemple d’Ovide, il ne s’exprimait qu’en vers. Le 9 mars 1610, il soutint avec éclat ses thèses de philosophie et de théologie.

Son désir, en quittant le collège, était de rentrer à Chio, pour y travailler à l’instruction de ses compatriotes ; mais Bernard Giustiniani, évêque d’Anglona, le retint à ses côtés et lui confia, bien qu’il ne fût pas dans les ordres, la charge de vicaire général. Après trois ou quatre ans passés en Lucanie, Allatius, que tourmentait sans cesse l’amour du pays natal, s’embarqua pour Smyrne et de là se rendit à Chio. L’évêque latin de l’île, Marc Giustiniani, trouva en lui un précieux auxiliaire ; il n’hésita pas à le nommer son vicaire général. Lorsque, peu de temps après, Giustiniani se rendit à Rome pour s’y défendre de certaines accusations portées contre lui par une confrérie de son diocèse, il se fit accompagner d’Allatius. Celui-ci consacra à l’étude de la médecine les loisirs que lui laissaient les affaires, et il suivit à la Sapience les leçons du célèbre Jules-César Lagalla, dont il écrivit plus tard la vie. Au mois d’oc