Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/435

Cette page n’a pas encore été corrigée

82 :

ALFRIG (SAINT) — ALGER

828

proiluil par P. I.., t. r.xxxix, col. 1455, 1460 : Mores, De JElfrico Dorobernensi archiepiscopo, Londres, 1789 ; Wharton.De Elfrico archiep. Cantuarienis, dans Anglia sacra, 1691, t. i, p. 125-134, reproduit dans P. L., ibid., col. 1459-1470 ; Wright, Diog. brit. Ut-, Londres, 1842, t. I, p. 480-494.

A. Vacant.

1. ALGER. Formé à l’école cathédrale de Liège, successivement clerc, diacre et écolàtre du chapitre de SaintBarthélémy dans cette ville, puis, sous l’épiscopat d’Otbert (1091-1119), chanoine de la cathédrale, Alger occupa cette dernière charge pendant vingt ans jusqu’à la mort de l’évêque Frédéric (1121). Il figure en cette qualité comme témoin dans des chartes de 1107 (original dans le chartrier de Saint-Jean aux archives de l’État à Liège), 1112 (Martène, Ampl. coll., t. IV, p. 1187), 1 1 13 (cartulaire de Sainte-Croixꝟ. 39 aux archives de l’État à Liège). Refusant les offres avantageuses de quelques évêques d’Allemagne, il embrassa la vie monastique à Cluny. Il y renouvela la donation qu’il avait faite jadis à ce monastère sous l’abbé Ponce, étant encore dans le monde. Mabillon, Annales O. S. B., t. VI, p. 72 ; Bruel, Chartes de Cluny, Paris, 1894, t. v, p. 330-331. Il y devint prêtre et vécut encore dix ans. Pierre le Vénérable, Contra Petrobrus., P.L., t. clxxxix, col. 788 ; Chron. Cluniac, ou de Gérard d’Auvergne, dans Marrier, Bibl. Cluniac., annot., p. 139. On peut placer sa mort vers 1131 ou 1132. Pierre le Vénérable et Nicolas de Liège, ses contemporains, en font le plus grand éloge.

Alger est auteur de plusieurs ouvrages, qui furent tous, semble-t-il, composés avant son entrée dans le cloître : 1° un recueil de lettres sur des affaires ecclésiastiques, signalé par Nicolas de Liège, mais aujourd’hui perdu ; — 2° un traité en faveur des droits de l’église cathédrale de Liège sur les églises secondaires de cette ville que Mi)’G. Monchamp croit retrouver dans l’appendice au Liber officiorum ecclesiæ Leodiensis publié par MM. Bormans et Schoolmeesters, Bulletin de la commission royale d’histoire de Belgique, V* série, t. vi, p. 505520 (communication privée d’un travail manuscrit) ; — 3° Liber sententiarum magistri A, manuscrits à Paris, cod. lat. 3881, à Troyes, cod. 1317, auVatican, cod. 4361, etc., attribué à Alger par Herm. Huefler, dont l’opinion a été admise par Maassen et P. Fournier. Ce traité offre de nombreuses analogies avec le De sacramentis d’Alger, auquel il a sans doute servi de base ; il dépend étroitement de la Panormia d’Yves de Chartres et a été utilisé par Gratien. C’est une conception théologique plutôt que juridique ; — 4° De sacramentis corporis et sanguinis domini libri 111, édit. Érasme à Bâle, 1530 ; Malou à Louvain, 1847 ; P. L., t. clxxv, col. 439 854 ; Hurter, S.S’. Patrum opuscula, t. xxiii, Inspruck, 1873, p. 58-370 ; trad. allem. à Mayence, Schœffer, 1551. Dans le livre I er, Alger expose la doctrine de l’Église sur la vérité de la présence réelle et substantielle du Christ dans le sacrement de l’autel et il la prouve par l’Écriture et la tradition ; il traite ensuite de la manière dont on reçoit le sacrement. Dans le livre II, il examine les questions relatives à la matière, à la forme et aux effets du sacrement. Dans le livre 111, il combat ceux qui font dépendre la validité et l’efficacité du sacrement de la dignité du prêtre. Le livre d’Alger est surtout dirigé contre Bérenger et les vaudois. Alger continue et complète l’œuvre de Lan franc et surtout de Guitinond d’Aversa. Son argumentation est claire, subtile, pénétrante. Il accentue surtout la spiritualité et l’indivisibilité du corps du Christ, qu’il affranchit des lois de l’espace ; de cette façon, sans employer, comme Paschase Radbert, le mot de creari combattu par Bérenger, ii donnait une explication aussi facile que solide de la transsubstantiation. C’est (’gaiement lui qui le premier a nettement et clairement établi la doctrine de la permanence des qualités sensibles, des éléments comme accidentia per se après la consécration ; — 5° Traclalus de misericordiæt juslitia, Martène,

Thés, anecd., t. V, col. 1020-1138 ; P. L., t. ci.xxx, col. 857-9(58. Cet ouvrage est moins une compilation de canons qu’un exposé systématique de la discipline ecclésiastique ; si l’auteur rassemble des matériaux, il les trie et les travaille. Hauck, A’. G. Deulschlands, Leipzig,

1896, t. iii, p. 953. Le but de l’auteur est d’établir une concordance entre les contradictions apparentes des lois ecclésiastiques. Le livre I er, De la miséricorde, examine dans quels cas il faut adoucir la rigueur de la discipline ecclésiastique et traite de la validité des sacrements conférés par des ministres indignes ; le livre II, De la justice, expose les cas où il faut appliquer rigoureusement la loi et la manière de le faire ; il traite de l’accusation contre les clercs, de la procédure à suivre, des appels à Rome. Dans le livre III, il est question des excommuniés, des condamnés, des schismatiques et des hérétiques, de la validité et des effets de leurs sacrements, notamment de la simonie, ce qui amène l’auteur à polémiser contre saint Pierre Damien à propos de son Liber gratissimus et à parler des rapports entre le pouvoir civil et l’Église. Le travail d’Alger se fait remarquer par sa clarté et sa méthode ; l’auteur énonce de courtes thèses, qu’il prouve par les Pères, les canons synodaux et les Décrétales (parfois fausses). Richter a montré en 1834 que ce travail forme une source importante du décret de Gratien, qui lui a emprunté des titres de chapitres et des citations ; — 6° Traclalus de gratta et libero arbitrio, Pez, Thes. anecd., t. iv, part. II, p. 111-118 ; P. L., t. clxxx, col. 969-972, courte dissertation sur la liberté de l’homme avant et après la chute, la prescience divine et la prédestination, nécessité de la prière pour obtenir la grâce et nécessité de la grâce pour faire le bien ; — l°De sacrificio missæ Mai, Script, veter. nova coll., Rome, 1837, t. ix, p. 371-374 ; P. L., ibid., col. 853-856 ; Hurter, SS. Patrum opuscula, t. xxiii, p. 371-377, courte explication du canon de la messe, qui se trouve à la suite du traité précédent et de la même main dans le cod. lat. 812 de la Bibliothèque nationale de Paris, et que pour ce motif on a attribuée à Alger.

Sources : Pierre le Vénérable, Epist., 1. Ill.epist. U, P.L., t. clxxxix, col. 279 ; Contra Petrobr., ibid., col. 788 ; De miracutis, 1. I, c. xvii, ibid., col. 882-883 ; Nicolas de Liège dans Mabillon, Vetera Analecta, Paris, 1723, p. 129, P. L., t. clxxx, col. 737-738 ; Opéra dans P. L., t. clxxx, col. 739-972 ; Érasme, Opéra, édit. 1703, Epist., 1095, t. iii, p. 1274-1277 ; Ceillier, Hist. gén. des aut. sacrés, 2’édit., t. xiv, p. 379-386 ; Hist. tilt, de la France, 2’édit., t. XI, p. 158-167 ; D. François, Bibl. gén. des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, Bouillon, 1770, t. I, p. 37 ; Richter, Beitr&ge zur Kennlniss der Quellen des kanonischèn Hechts, Leipzig, 1834, p. 7-17 ; H. Huefler, Beitrdge zur Gesch. der Quellen des kan. Rechts, Munster, 1862, p. 1-67 ; Maassen dans Krit. Vierteljahrscln ift de Poszl, Munich, t. v, 1863, p. 186 ; de Theux, Chapitre de Saint-Lambert à Liège, Bruxelles, 1871, t. i, p. 109-110 ; Bach, Dogmengeschichte des M. A., Vienne, 1873, t. i, p. 389-391 ; Schnitzer, Berengar von Tours, Stuttgart, 1892, p.370-390 ; P. Fournier, dans Bibliothèque de l’École des Chartes,

1897, p. 651-656 ; Hurter, Nomenclator Iiterarius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 11-13.

U. Bkrlière. 2. ALGER Guillaume Rounseville, théologien américain unitaire, né à Freetown (Massachusetts), le 30 décembre 1822, étudia la théologie à l’université’Harvard, tout près de Boston, et fut successivement pasteur de plusieurs églises à Roxburg, Boston et New— York ; depuis 1882 il s’esl retiré’à lioston. Son ouvrage principal est.1 critical history of the doctrine of a future life, dont la douzième édition a été publiée à Boston en 1885, livre érudit, mais dangereux, à cause de sis tendances universalisles, où l’on peut trouver les objections modernes contre l’éternité des peines ; un appendice contient une liste classiliée d’environ cinq mille ouvrages se rapportant à la nature, l’origine et la destinée de rame ; c’est l’œuvre d’Ezra Abbot, devenu fameux par l’édition américaine du Dictionary oj the Bible. Un doit aussi à Alger The end of the worbl and