Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/422

Cette page n’a pas encore été corrigée
801
802
ALEXANDRIE (ÉGLISE D’) — ALEXANDRIE (CONCILES D’)


les gouverne au nom du patriarche avec le titre de vicaire patriarcal.

Arméniens.

Les arméniens n’ont jamais été nombreux en Egypte, mais il y ont joui, en ce siècle, d’une grande influence grâce à leurs rares aptitudes commerciales et à la puissante protection de Nubar pacha qui était des leurs. Aujourd’hui, leur nombre ne dépasse point 4 000 : les deux tiers sont en communion avec le saint-siège, les autres adhèrent à l’Église grégorienne. Les arméniens unis forment un diocèse constitué en 1850 et soumis, comme les diocèses de Turquie, 3u patriarcat de Cilicie-Constantinople.

Maronites.

Les maronites descendus pour le Commerce du Liban sur les bords du Nil ne possèdent pas encore d’évèché. Leur nombre s’accroît toujours : on parle de placer très prochainement un évêque à leur tète.

Syriens.

L’Église syrienne, dont le chef réside à Mardin avec le titre patriarcal d’Antioche, ne compte pas plus de 300 fidèles partagés entre le Caire et Alexandrie. Un chorévêque, iixé au Caire, représente l’autorité patriarcale.

Chaldéens unis.

Les chaldéens unis sont (’gaiement très peu nombreux. Us n’ont aucune organisation spéciale.

M. U. Chevalier donne dans son Répertoire des sources historiques du moyen âge. Topo-Bibliographie, in-4°, Montbéliard, 1834, à l’article Alexandrie, une liste assez complète des ouvrages concernant la capitale de l’Egypte chrétienne. Bon nombre d’entre eux se trouvent d’ailleurs indiqués au cours de notre travail. On se contentera de signaler ici les principaux, en écartant à dessein ceux qui traitent exclusivement de l’Église copte. J.-B. Sollier, Tractatus historico-chronologicus de patriarchis Alexandrinis, in-fol., Anvers, 1708 ; Tractatus præliminaris de patriarchis Alexandrinis, dans Acta sanctorum, t. vu jun. ; E. Renaudot, Historia patriarcharum Alexandrinorum, in-4°, Paris, 1713 ; LeQuein, Oriens christianus, Paris, 1740, t. ii, p. 399-512 ; t. iii, p. 1141-1140 ; J. M. Neale, A history of the holy eastern Church, The patriarehate of Alexandria, 2 vol. in-8°, Londres, 1847 ; A. v. Gutschmid, Verzeichnis der Patriarchen von Alexandria, dans Kleine Schriften, t. H, in-8° Leipzig, 1890, p. 395-525 ; P. Rohrbach, Die Patriarchen von A lexandria, dans Preussische Jahrbùcher, 69, 1892, p. 50-83, 207-233 (ne va que jusqu’en 451) ; l’archimandrite Porphyre, L’Orient chrétien. Le patriarcat d’Alexandrie (en russe), t. I, in-8°, Saint-Pétersbourg, 1899.

J. Pargoire.

II. ALEXANDRIE (Conciles d’). On trouve citées sous cette rubrique une trentaine d’assemblées ecclésiastiques ; toutes n’étant pas certaines ou ne méritant pas le titre de conciles, il suffira d’indiquer sommairement les principales.

IIIe siècle. — En 231, l’évêque Démétrius présida deux synodes contre Origène, ordonné irrégulièrement à Césarée ; celui-ci fut d’abord déclaré indigne d’enseigner et exclu de l’Église d’Alexandrie, puis déposé de la dignité sacerdotale. Photius, Bïbliolh., cod. 118, P. G., t. ciii, col. 397.

IVe siècle. — En 306, sous Pierre, Mélèce, évéque de Lycopolis, dans la suite auteur du schisme mélétien en Egypte, est déposé pour avoir sacrifié aux idoles. En 320 ou 321, eut lieu l’assemblée beaucoup plus importante qui porta le premier coup à Tarianisme et prépara le grand concile de Nicée ; près de cent évêques de i’Égypte et de la Libye, réunis par saint Alexandre, excommunient Arius et ses partisans. Peu après, une autre assemblée du clergé alexandrin et maréotique adhère à la Lettre encyclique du patriarche. Vers 323, durant le séjour d’Osius de Cordoue en Egypte, un synode s’occupa des questions religieuses qui troublaient ce pays ; en particulier, il déclara nulles les ordinations faites par Colluthus, simple prêtre, qui avait fait schisme. Athanase, Apol. contr. arian, n. 75, P. G., t. xxv, col. 385. Sous l’épiscopat de saint Athanase il y eut quatre réunions notables. En 339 ou 310, une centaine d’évêques de la province ecclésiastique d’Alexandrie témoignent en

D1CT. DE THÉOL. CATHOL.

faveur du saint et réfutent les accusations portées contre lui dans une lettre synodale, Apol. contr. Arian., n. 3 sq., P. G., t. xxv, col. 252. En 346, quand il rentra dans sa ville après sa justification au concile de Sardique, Athanase tint un nouveau synode pour faire confirmer les décrets de cette assemblée. Après la mort de l’empereur Constance, en 362, autre réunion provoquée par Eusèbe de Verceil et appelée « concile des Confesseurs », dont l’importance se tire surtout du rapport intime qui existe entre ce concile d’Alexandrie et l’œuvre de Nicée, rétablie en quelque sorte et défendue par saint Athanase ; sous sa présidence, vingt et un évêques d’Italie, d’Arabie, d’Egypte et de Libye y réglèrent plusieurs points importants : conditions à exiger des hérétiques pour leur réconciliation, la principale étant l’adhésion pure et simple au symbole de Nicée ; profession de foi en la divinité du Saint-Esprit ; solution des malentendus existant entre Grecs et Latins au sujet des mots o-jcioc, JTrÔTTaiji ; , persona ; affirmation de l’âme humaine du Christ contre les apollinaristes ; envoi de deux évêques à Antioche, pour essayer de mettre fin au schisme entre les mélétiens et les eustathiens. S. Athanase, Totmts ad Antiochenos, P. G., t. xxvi, col. 793. Enfin, après la mort de Julien l’Apostat, en 363, Athanase préside encore une assemblée de sa province ecclésiastique oà l’on rédige pour le nouvel empereur Jovien une lettre synodale contenant la foi de Nicée comme base de l’orthodoxie. Epist. ad Jovian., P. G., t. xxvt, col. 813. Le dernier concile alexandrin du IVe siècle est celui que l’archevêque Théophile réunit, en 399, contre les origénistes. P. L., dans Opéra S. Ilieronymi, t. xxii, col. 758.

Ve siècle. — En 430, saint Cyrille préside contre Nestorius la célèbre assemblée qui fut comme le prélude du concile œcuménique d’Éphèse ; il y rédige sa lettre synodale avec les douze anathèmes. P. L., dans Opéra Marii Mercat., t. xlviii, col. 831. En 452, synode où Proterius, patriarche orthodoxe, approuve les décrets du concile œcuménique de Chalcédoine et dépose avec quelques-uns de ses partisans Timothée Ailuros ou le Chat, chef des monophysites égyptiens. Suivent plusieurs conciliabules monophysites où des patriarches intrus anathématisent le même concile : Timothée Ailuros deux fois, vers 457 et 477 ; Pierre Monge en 482. L’année d’avant, Jean Talaja, en union avec le synode qui l’élut, avait donné connaissance de son élection au pape Simplicius.

vf siècle. — On ne cite qu’une assemblée ecclésiastique, tenue en 589 sous Eulogius ; sorte de tribunal d’arbitrage entre deux partis de samaritains, qui se disputaient au sujet d’un texte du Deutéronome, xviii, 15. Photius, Biblioth., cod. ccxxx, P. G., t. ciii, col. 10841085.

vue siècle. — En 633, le patriarche monothélite Cyrus opère l’union de ses partisans avec les théodosiens, secte de monophysites, et publie à cette occasion un décret synodal composé de neuf articles qui favorisent son erreur d’une manière déguisée et subtile. Hefele, Hist. des conciles, traduction H. Leclercq, t. ut, p. 339 sq. S’il y eut là un vrai synode, il clôt l’ère des concilts alexandrins.

Voir, pour la liste complète des assemblées ecclésiastiques dites conciles d’Alexandrie : Dictionnaire universel et complet des conciles, par M. l’abbé Peltier, dans V Encyclopédie théol. de Migne ; Ulysse Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge, Topo-bibliographie, i" fascic, Montbéliard, 1894, au mot Alexandrie, conciles, où l’on trouvera, pour chaque assemblée, les références aux collections conciliaires les plus complètes, comme celles de Labbe, Coleti et surtout Mansi. Pour les discussions critiques et chronologiques. Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. I, ii M. Sur l’important concile de l’an 362, Newman, The Arians of the fourth Century, 4° édit., Londres, 1876, II" part., c. v. sect. i ; plus particulièrement, Eug. Revillout, Le concile de Nicée et le concile d’Alexandrie…, dans

1.

26