Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/421

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ï99

ALEXANDRIE (ÉGLISE D’)

800

est proclamé « l’égal des apôtres », niais non « treizième apôtre ». Nicéphore Calliste, Hist.eccl., Xiv, 26, P. G., t. cxlvi, col. 1137.

La juridiction effective du patriarche alexandrin est moins étendue que sa judicature honoraire. Au nord, elle est bornée par la Méditerranée ; à l’ouest, c’est à peine si elle s’impose à la communauté grecque de Tunis qui voudrait plutôt relever de Constantinople ; au sud, elle n’a d’autres fidèles au delà du Caire que deux ou trois centaines de commerçants postés sur le Nil ; à l’est, elle s’arrête au désert et à la mer Rouge, laissant la presqu’île du Sinaï former un archidiocèse indépendant. De ces deux côtés, d’ailleurs, je veux dire en Nubie et sur les côtes de l’Erythrée, le patriarcat grec d’Alexandrie n’a jamais exercé qu’une influence médiocre. Les premiers apôtres de ces contrées furent presque tous des byzantins, des syriens ou des monophysites. Ce qui, de leur œuvre ne succomba point sous les coups de la persécution judéo-arabe, confondit ses destinées avec celles de l’Eglise copte. Cf. L. Duchesne, Eglises séparées, c. iiv Paris, 1896, p. 281-353.’XIV. Eglise latine d’Alexandrie. — Alexandrie est devenue le siège nominal d’un patriarebe latin dés le début du XIIIe siècle. Le catalogue de ses titulaires donné par Le Quien, Oriens christianus, t. iii, col. 1143, et augmenté par Gams, Séries episcoporum, p. 466, est à compléter au moyen de Mas-Latrie, Trésor de chronologie, col. 2201, et de C. Eubel, Hierarcliia catholica medii sévi, Munster, 1898, p. 81. Au xive siècle, le patriarebe latin d’Alexandrie avait au-dessous de lui, entre autres sièges suffragants, l’évêché de Damiette, fondé, dit-on, par saint Louis, celui d’Hippone, illustré par saint Augustin, et celui de Galaad ou Kala’at, qui n’a rien de commun avec la terre palestinienne de Galaad. Cf. C. Eubel, op. cit., p. 230, 269, 288, 582. En ce siècle, le 26 août 1859, le patriarcat latin d’Alexandrie a été élevé au rang de patriarcat résidentiel ; mais ce nouvel état de choses a pris tin au bout de quelques années en 1866. Aujourd’hui l’Eglise catbolique latine est représentée en Egypte par un vicariat et une délégation apostoliques établis pour la première fois le 28 mai 1839. Au moment de son érection, ce vicariat embrassait la Haute et la BasseEgypte ainsi que l’Arabie ; mais il eut à subir depuis cette époque plus d’un démembrement. Depuis le 25 avril 1888, l’Arabie, érigée en vicariat indépendant avec Aden pour chef-lieu, ne relève plus du vicaire apostolique, mais seulement du délégué d’Alexandrie. Dans l’Egypte proprement dite, le Delta du Nil, érigé en préfecture apostolique dès 1885, fut déclaré, le 15 mai 1891, indépendant du vicariat d’Egypte. Enfin, en 1894, le vicariat du Soudan, borné jusque-là du côté du nord parla troisième cataracte, recula ses frontières jusqu’à Assouan. Il ne reste donc plus au vicariat d’Alexandrie que la HauteEgypte et la mission de la Basse-Egypte. L’administration en est confiée aux frères mineurs ; la préfecture du Delta appartient, au contraire, à la branche lyonnaise des missions d’Afrique, et le vicariat du Soudan à l’Institut de Vérone pour les missions des noirs. Le vicaire apostolique d’Alexandrie, délégué du Saint-Siège pour l’Egypte et l’Arabie, a sa résidence officielle à Alexandrie ; le préfet du Delta est fixé au Caire, et le vicaire apostolique du Soudan à Assouan. Les catholiques latins de l’Egypte, au nombre de 57 000 environ, sont pour la plupart des étrangers, Les jeunes gens reçoivent une éducation libérale et chrétienne dans quatre collèges florissants, tenus l’un par les jésuites, à Alexandrie, les trois autres par lis frères des écoles chrétiennes, à Alexandrie, au Caire, à Ramleh. Les pensionnats de filles sont plus nombreux encore. On n’en compte pas moins de quatre à Alexandre seulement ; ils sont respectivement dirigés par les Filles de la charité, les tertiaires de Saint-François, les

Sœurs H. la Mire île Dieu, les sieurs de Sai nl-(’.lia ries

Borromée. Le Caire en possède deux tenus l’un par les >

tertiaires de Saint-François, l’autre par les sœurs de la Mère de Dieu. Celui de Port-Saïd appartient aux sœurs du Bon-Pasteur, et celui de Ramleh aux Dames de Sion. Sans tenir de collège, les lazaristes et les salésiens de Turin ont établi en Egypte des postes de mission. Voir Missiones catlwlicæ, in-8°, Rome, 1897, p. 327-332.

XV. Nombre et différentes confessions religieuses des chrétiens établis en Egypte. — Les coptes, les grecs orthodoxes et les latins ne sont pas les seuls chrétiens de l’Egypte : on peut dire que toutes les Eglises orientales y ont des représentants. Fournir pour chacune des communions en présence des chiffres exacts est chose impossible. Pour cette question de statistique, le mieux est encore de s’en rapporter aux indications, malheureusement trop générales, publiées à la suite du recensement de 1897. L’Egypte d’alors, comprise entre la Méditerranée et l’Ouady-Halfa, comptait une population totale de 9 734 405 habitants, dont 9 621879 Égyptiens et 112 526 étrangers. Ces derniers se divisaient par nationalités comme suit : Grecs, 38 175 ; Italiens, 24 467 ; Anglais, 19 557 ; Français, 14155 ; Austro— Hongrois, 7117 ; Russes, 3193 ; Persans, 1301 ; Allemands, 1277 ; Espagnols, 765 ; Suisses, 472 ; Américains des ÉtatsUnis, 291 ; Belges, 265 ; Hollandais, 247 ; Portugais, 151 ; Suédois et Norvégiens, 107 ; Danois, 72 ; divers, 914. La population totale de 9 734 405 habitants se divisait, au point de vue religieux, en 8 978 775 musulmans, 730162 chrétiens, 25 200 israélites et 268 divers. Dans le chiffre de 730 162 chrétiens, les coptes, monophysites, catholiques et protestants réunis, entraient à eux seuls pour un total de 608 416 individus. L’élément chrétien non copte ne fournissait donc qu’un chiffre de 121 716 âmes, dont 100 000 environ de nationalité étrangère et 20 000 seulement de nationalité égyptienne.

C’est ce nombre relativement infime de 120 000 ou, aujourd’hui, de 125 000 personnes que se partagent les diverses confessions établies en Egypte : latins, protestants, grecs orthodoxes, grecs catholiques, arméniens unis, arméniens grégoriens, maronites, syriens unis, chaldéens unis, etc.

Latins.

Pour compléter ce qui a été dit plus haut, il me suffit d’ajouter que les latins d’Egypte appartiennent presque tous par leur origine et leur nationalité à l’Italie, à la France et à l’Autriche-Hongrie. La Grande-Bretagne mérite également d’être citée à la suite de ces trois puissances à cause des Irlandais qui dominent dans les troupes de garnison.

Protestants.

Comme partout, les protestants se divisent en Egypte en une infinité de sectes. Leurs œuvres d’apostolat, stériles parmi les musulmans, visent surtout les coptes. Il en sera question dans ce dictionnaire à propos de ces derniers. On peut consulter, en attendant, la Realencyklopàdde fur protestantisclte Théologie und Kirche, au mot JEgxjpten, t. i, 1896, p. 219, 220.

Grecs orthodoxes.

Le patriarcat grec dont nous avons résumé’l’histoire n’a pour ainsi dire plus de fidèles égyptiens : ses ouailles lui viennent toutes de Grèce, de Turquie ou de Russie.

Grecs catholiques.

Le titre de melkites appliqué par les monophysites aux partisans du concile de Cbalcédoine est devenu avec le temps, connue on sait, l’appellation distinclive des grecs unis avec Rome. Ces derniers, à vrai dire, n’ont rien de grec, sauf le rit, et encore emploient-ils de préférence l’arabe dans leurs ofliees. Héritiers du patriarcal grec d’Antioche, ils forment dans les pays de langue arabe une Eglise impor tanie. Leur chef, patriarche d’Antioche, d’Alexandrie et

de Jérusalem, réside à Damas, chef-lieu du vilayel de S>rie. C’est à la Suie qu’appartiennent par leur origine presque tous les melLiles d’Egypte. Ils ont une église.i Alexandrie, trois au Caire, une di/aine d’autres en divers puinls. In évéque en résidence à Alexandrie