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ALEXANDRE DE HALÉS — ALEXANDRIE (ÉGLISE D’)


vain, 1900, p. 253 sq. ; Schwane, Dogmengeschichte, in-8°, t. iii, Fribourg-en-Brisgau, 1882, qui indique toutes les opinions d’Alexandre sur les principales questions théologiques ; Harnack, Dogmengeschichte, in-8° t. iii, Fribourg-en-Brisgau, 1890, p. 476 sq., 514 ; — 4° sur l’usage que saint Thomas a fait de la somme d’Alexandre : Jean de la Haye, Vita R. P. Alexandri de Halés, c. XI, en tête de Alexandre de Halés, Commentarii in Apoculijpsim, Paris, 1647, en tenant compte des exagérations de cet auteur ; Noël Alexandre, Summa sancti Thomx vindicata, in-8°, Paris, 1675 ; De Rubeis, dans Summa theologica D. Thomas Aquinatis, in-4°, Naples, 1763, t. IV, p. 3-20 et au t. I de la nouvelle édition romaine des œuvres de saint Thomas d’Aquin, Rome, 1882 ; Prosper de Martigné, op. cit., p. 53-57.

A. Vacant.

15. ALEXANDRE DE LA PASSION, de l’ordre des carmes, plus communément connu sous le nom de Béritaut, naquit en Bretagne et mourut en 1731. Il professa tour à tour, avec un éclat croissant, la philosophie et la théologie et publia les ouvrages suivants : ° La théologie des Pères des premiers siècles de V Église, 3 vol. in-8°, Rennes, 1728 ; — 2° Le disciple pacifique de saint Augustin, 2 vol. in-4°, Paris, 1715-1718. Dans ce livre, l’auteur traite d’abord des disciples du saint docteur, Orose, Prosper, Fulgence : il expose ensuite les hérésies pélagienne et semipélagienne. Enfin, il aborde la controverse de la grâce et du libre arbitre par une remarquable analyse des œuvres de saint Augustin sur cette matière si ardue ; — 3° Inquisitor canonum, 3 vol. in-12, Rennes, 1724-1726. C’est une collection de cas de conscience résolus d’après les règles du droit canon.

Hurler, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. ii, col. 1121.

C. Toussaint.

16. ALEXANDRE DE LYCOPOLIS. Écrivain de la fin du nie siècle, dit de Lycopolis, ou parce qu’il est né en Egypte dans cette ville de la Thébaïde, ou parce qu’il en a été l’évêque, après avoir passé du paganisme au manichéisme et du manichéisme au christianisme. Ayant vécu avec les familiers de Manès et ayant embrassé sa doctrine, il fut l’un de ceux qui en reconnurent l’hétérodoxie et la réfutèrent solidement. Pliotius, Cont. manich., I, 11, P. G., t. en, col. 33. Il composa un traité, qui porte ca titre :’A>, s ? âvSpou AuxoiroXtxou eiciarjsétj/avTOÇ k’Ôvwv, Tzpoi ; ta ; Mavr/atou Solaç. Rien n’indique qu’il l’ait écrit après sa conversion ; mais on sent que sa sympathie est acquise au christianisme. Il constate d’abord que la philosophie des chrétiens est simple et efficace, comme l’expérience le prouve, pour la pratique du bien et de l’honnête ; ensuite qu’il est des esprits, épris de nouveauté, amis de la lutte, qui cherchent à rivaliser de sagesse, à se dépasser les uns les autres, mais qui, n’ayant pas de règle, franchissent les bornes et tombent dans l’erreur. Or l’un de ces esprits, c’est Manès. Il connaît sa théorie ; il la tient de première main ; il l’a même partagée et il comprend la séduction qu’elle exerce sur des gens qui acceptent les doctrines sans examen et même sur des philosophes comme lui et ses anciens compagnons. Mais il s’est dégagé à temps. Au moment de l’exposer, il avoue la difficulté qu’il y a pour réfuter des auteurs qui n’ont pas de principe fixe, n’apportent pas de preuves, se contentent d’affirmations (5) et même de simples allégations poétiques (10). Prenant un à un tous les points du manichéisme, il les condamne au nom de la philosophie, comme illogiques, contradictoires, absurdes. — Ce petit traité de 26 chapitres, qualifié de libellus aureus, par Allatius, In Eusth. He.racm., P. G., t. xviii, col. 821, n’a pas été sans exercer la patience de savants tels que H. Valois et Combefis, tant le style en est dur et la pensée parfois obscure. Il a du moins le mérite d’avoir été inspire’1 par un esprit vraiment scientifique, d’être en contact immédiat avec l’erreur attaquée et de la combattre victorieusement au nom de la raison, p.txà ~[o>. C’est un ouvrage à consulter pour l’histoire et la réfulation du manichéisme.

Photius, Cont. manich-, i, 11, P. G.,’. en ; Alex. Lyc, P. L.,

t. xviii, col. 412-418 ; Beausobre, Hist. du manich., p. 235-237 ; Brinkmann, Alexandri Lycop. contra Manichsei opiniones disputatio, Leipzig, 1895.

G. Bareille.

17. ALEXANDRE DE SAONT-ELPIDE, général des ermites de Saint-Augustin, archevêque d’Amalfi. Dans la lutte entre Louis de Bavière et Jean XXII, il délendit les prérogatives de la papauté. Il écrivit à cette fin De jurisdictione imperii et auctorilate doniini ponti/icis, Turin, 1494 ; Rimini, 1624, et De ecclesiastica unitate ; De ecclesiastica potestate, Lyon, 1498. Il composa encore un ouvrage De paupertate evangelica à l’occasion des controverses soulevées par les franciscains à ce sujet. Ses œuvres ont été insérées par Rocaberti, dans la Bibliolheca pontijicia, t. ii Rome, 1695. Il mourut en 1325.

Wetzer et Welte, Kirchenlexicon, 2’édit., t. i, p. 496, Fribourg-en-Brisgau, 1886.

C. Toussaint.

18. ALEXANDRE DE SAINTE-THÉRÈSE, carme belge, né à Bruxelles en 1639. Pendant de longues années, il enseigna à Louvain, dans un scolasticat de son ordre, la philosophie, l’exégèse et la théologie. Il mourut en 1686 après avoir composé divers travaux dont les plus connus sont : 1° Hydra profanarum novitatum, in-8°, Cologne, 1684, tableau à la fois historique et théologique de toutes les hérésies et de tous les schismes qui ont désolé l’Église ; — 2° Tenipestas novaturiensis, in-4°, Cologne, 1686, œuvre polémique spécialement dirigée contre les erreurs protestantes sur la sainte eucharistie ; — 3° Clypeus religionis, 2 vol. in-4°, Cologne, 1679, ou défense des prérogatives du pontife romain attaquées par les novateurs de la réforme.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. ii col. 403 ; Feller, Biographie universelle, Paris, 1845, t. ii, p. 195.

C. Toussaint.

ALEXANDRIE. — I. Église d’Alexandrie. II. Conciles d’Alexandrie. III. École juive d’Alexandrie. IV. École chrétienne d’Alexandrie.

I. ALEXANDRIE (Église d’). L’Église d’Alexandrie a brillé beaucoup, mais elle n’a pas brillé longtemps. Qui la considère au point de vue de ses rapports avec l’histoire de la théologie n’a pour ainsi dire plus à s’en occuper dès la fin du viie siècle. Pour se conformer à cet état de choses, les pages qui suivent s’appesantiront de préférence sur les origines et la période antérieure à la conquête arabe : elles passeront légères sur les temps postérieurs. Il y sera dit un mot des diverses confessions religieuses actuellement représentées en Egypte. Par contre il n’y sera question ni de l’Église copte ni de sa fille l’Église abyssine destinées à être traitées à part. Voici d’ailleurs les divisions du présent article : I. Introduction du christianisme en Egypte. II. Mission de saint Marc. III. Premiers évêques. IV. Sièges suffragants d’Alexandrie. V. Bibliothèque et mouvement scientifique. VI. Hérésies et schisme. VII. Comput ecclésiastique et liturgie. VIII. Martyrs et moines. IX. Du concile de Nicée à celui de Chalcédoine. X. Du concile de Chalcédoine à la conquête arabe. XI. De la conquête arabe au schisme photien. XII. Du schisme à Méhémet-Ali. XIII. Situation actuelle et titres. XIV. Église latine d’Alexandrie. XV. Nombre et différentes confessions des chrétiens établis en Egypte.

I. Introduction du christianisme en Egypte.

Au début de notre ère, les Juifs avaient fait d’Alexandrie le centre de beaucoup le plus important, le plus riche et le plus éclairé de la dispersion : ils pullulaient sur tous les autres points de la Basse-Egypte et dans toute la Cyrénaïque. Philon, Adv. Flacc., vi ; J. P. Thrige, Res Cyrenensium, in-8 », Copenhague, 1828, p. 219. C’est par eux que le christianisme pénétra de très bonne heure dans ces deux provinces. Simon, qui aida le Sauveur à porter