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ALEXANDRE, ÉVÊQUE D’HIÉRAPLE — ALEXANDRE NOËL

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et si aujourd’hui même le vieillard acceptait la paix offerte, on serait heureux de l’accueillir encore. Baluze, p. 879-883.

Voir les documents qui concernent le concile d’Éphèse et les historiens du nestorianisme : Lupus, Epist. ; Labbe, Concil., t. ni ; Baluze, Nova collect. concil. ; G. Cave, De scriptor. eccles., Genève, 1720, p. 269 ; domCeillier, Hist. des aut. eccles., 2’édit., Taris, 1861, t. iivi p. 374-380 ; Ebedjesu, Catal. script, eccles., 130, dans Assémani, Biblioth. orient., t. ma, p. 197 ; Pagi, Crit. annal. Baron., an. 433, 7-8, 13 ; an. 434, 8, 10 ; an. 435, 9-11 ; Ellies Dupin, Bibliolh. des a ut. eccles., t.l.p. 675 ; Tillemont, Mém. eccles., t. xiv, xv :  ; Hefele, Hist. des conciles, trad.Leclercq. Paris, 1908, t. ii, p. 295 sq. ; Smith et Wace, A dictionary of Christian Biography, Londres, 1877, v Alexander.

H. QUILLIET.

12. ALEXANDRE, abbé de Jumîèges, au diocèsede Rouen, mort en 1213. A écrit une épître pour expliquer ce texte, Matth., xvi, 13 : Quem dicunt hommes esse fdiuni hominis ? Il fait voir qu’il affirme la nature humaine du Sauveur. Cette lettre a été recueillie par Martène dans son Thésaurus anecdotorum, Paris, 1717, 1. 1, p. 777-780, et reproduite dans.P. L., t. ccv, col. 919-923.

Histoire littéraire de la France, t. xv, Paris, 1820, p. 610 ; t. xvil, Paris, 1832, p. 149.

A. Vacant.

13. ALEXANDRE Noël. - I. Biographie. II. Écrits. I. Biographie. —Né à Rouen le 19 janvier 1639. Après

ses études de collège dans lesquelles il se distingua par la vivacité et la précocité de son intelligence, il prit, âgé de quinze ans, l’habit des frères prêcheurs dans le couvent de sa ville natale et y fit profession le 9 mai 1655. Envoyé aussitôt après au couvent d’études de Saint-Jacques de Paris, il s’y livra à l’étude de la philosophie, de la théologie et à la prédication. Il fut présenté en Sorbonne en 1672 pour subir les épreuves de la licence. Ses succès dans les exercices publics le firent choisir dès lors par le ministre Colbert pour le mettre au nombre des ecclésiastiques qui travaillaient à la formation théologique de son fils, Jacques-Nicolas, le futur archevêque de Rouen (1691). Le 21 février 1675, le P. Alexandre reçut le titre de docteur en Sorbonne et devint pendant de nombreuses années le premier professeur, ou régent, de théologie du couvent de Saint-Jacques. C’est alors qu’il compta parmi ses étudiants le P. Hyacinthe Serry et le P. Hyacinthe Amat de Graveson. Par son infatigable activité littéraire et son rang éminent dans la faculté de théologie de Paris, il joua un rôle important dans les affaires ecclésiastiques de son temps. Il prononça des discours devant le roi et dans les assemblées du clergé de France qui lui accorda, en reconnaissance de ses grands travaux, une pension annuelle de 800 livres. Il fut mêlé aux affaires du cas de conscience (1703) et de l’acceptation de la bulle Unigenitus (1713). En 1706, il fut nommé provincial de la province de Paris, et exerça cette charge pendant quatre ans. Pendant les dernières années de sa vie, sa vue s’affaiblit à la suite de ses longs travaux, et il mourut, presque aveugle, à Paris, le 21 août 1724.

Le P. Alexandre fut tenu en singulière estime par un grand nombre d’évéques français et de personnages savants. Il trouva pareillement des sympathies très vives parmi des membres les plus éclairés du Sacré-Collège, comme les cardinaux Noris, d’Aguirre, Casanate, Orsini, le futur Benoît XIII, etc. C’est à tort que l’on a imputé au P. Alexandre des tendances jansénistes. Ses doctrines ne s’écartent pas de celles de l’école thomiste, et il a protesté lui-même avec la dernière énergie contre semblables accusations (lettre au cardinal de Noailles, 8 janvier 1703, et préface de son Exposition des Évangiles dédiée à Clément XI). Il y a par contre, en quelques endroits de l’histoire ecclésiastique du P. Alexandre, des tendances gallicanes, si communes en France au temps de Louis XIV, et au sein de la Sorbonne dont il était membre.

DICT. DE TI1ÉOL. CATIIOL.

II. Écrits.

L’activité littéraire du P. Alexandre s’est étendue à presque tout le domaine des sciences sacrées. Ses œuvres principales sont relatives à l’histoire ecclésiastique, la théologie, l’Écriture sainte et la polémique.

L histoire. — Ce fut la société d’ecclésiastiques qui travaillait à la formation théologique du fils de Colbert qui pressa le P. Alexandre d’entreprendre la publication d’une histoire ecclésiastique pour laquelle on le trouvait admirablement préparé. Alexandre se mit au travail avec une grande vigueur, et l’histoire du Nouveau Testament jusqu’à la fin du XVIe siècle parut en 26 vol. in-8°, dans l’espace d’une dizaine d’années, sous ce titre : Selecta historiée ecclesiasticse capita, et in loca ejusdem insignia dissertationes historicoe, chronologicse, dogmalicæ, Paris, 1676-1686. En 1687, ces 26 volumes furent réédités à Paris. Deux années après, Alexandre publiait, en 6 vol. in-8°, l’histoire de l’Ancien Testament : Selecla liistorise Veteris Testamenti capita, et in loca ejusdem, etc., Paris, 1689.

Le P. Alexandre n’adopta pas pour écrire son histoire la méthode d’un récit continu. Il distribua toute sa matière en une suite de dissertations dont chacune groupe des faits ou des données homogènes, ce qui facilite l’étude spéciale de chaque question. Ces dissertations sont spécialement conduites en vue de l’étude des sources et la critique des questions obscures ou controversées. L’utilité et la supériorité de facture de cet énorme travail lui valut un très grand succès. Les quatorze premiers volumes avaient paru, quand Innocent XI fit adresser les plus vifs éloges au P. Alexandre par le cardinal Cybo (15 juillet 1682). Mais les volumes suivants qui traitaient des luttes du sacerdoce et de l’empire aux xie et xiie siècles déplurent à Rome à cause des tendances gallicanes qui s’y manifestaient. A raison des dangers que couraient en France les droits pontificaux au lendemain de l’assemblée du clergé de 1682, l’histoire du P. Alexandre fut condamnée sous peine d’excommunication (1684-1687). Un dominicain de Louvain, le P. François d’Enghien, opposa à Alexandre son écrit : Auctori las Sedis apostolicse pro Gregorio Vil vindicata adversus Nat. Alexandrum, Cologne, 1684. Alexandre lui répliqua vivement dans la réédition de son histoire.

La censure élaborée par la commission romaine qui avait examiné l’Histoire du P. Alexandre étant venue aux mains de ce dernier, il donna une nouvelle édition de son Histoire ecclésiastique en y intercalant ce document et en le faisant suivre des explications ou justifications estimées nécessaires. Cette édition porta le titre suivant qui devait demeurer définitivement à l’ouvrage : Historia ecclesiasticaVeterisNovique Testamenti ab orbe condito ad annum post Christum nat uni millesimum sexcentesimum, et in loca ejusdem insignia dissertationes historicse, chronologicse, criticæ dogmaticse, Paris, 1699, 8 vol. in-fol. Deux autres éditions suivirent également en 8 vol. in-fol. : Paris, 1713 ; Paris, mais en réalité Venise, 1730.

En 1734, le P. Const. Roncaglia, des clercs de la Mère de Dieu, donna une nouvelle édition, Lucques, 9 vol. in-fol., avec des additions destinées à rectifier les points qui avaient déplu à l’autorité romaine. Cette édition et celles qui suivirent furent exemptes de censures, et le secrétaire de l’Index donna même à ce dessein une déclaration spéciale (21 déc. 1748). L’Histoire ecclésiastique avec les notes de Roncaglia fut rééditée à Venise, sous le nom de Paris, 1740-1744, 18 vol. in-4° ; à Ferrare, 1758-1762, 9 vol. in-fol.

Le célèbre P. J. D. Mansi, de la même congrégation que Roncaglia, compléta l’œuvre de ce dernier et donna une nouvelle édition de l’Histoire d’Alexandre : Lucques, 1749, 9 vol. in-fol., plus 2 vol. de suppléments qui continuent l’histoire pour le xviie et le xviiie siècle. C’est l’édition la plus estimée, et elle a été plusieurs fois réimprimée : Venise, 1771, 9 vol. in-fol. ; Bassano, 1778,

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