Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/403

Cette page n’a pas encore été corrigée

763 ALEXANDRE VIII — ALEXANDRE (SAINT), ÉVÊQUE D’ALEXANDRIE 764

croyez pas que le décret d’Alexandre VIII nous empêche de croire qu’il ne convient point de placer dans nos églises l’image du Père céleste. » Steyært riposta par un appendice où l’on trouve les Notes de l’anonyme suivies de sages T>lexions : Adilitioncs seu Reflexiones pacificee ad scriptiim viii titulus : Noix brèves ac. modestæ in propositiones XXXI. L’archevêque de Malines, Humbert de Précipien, prohiba les Notæ brèves, le 15 janvier 1695.

Parmi les ouvrages relatifs aux propositions condamnées par Alexandre VIII, il faut d’abord distinguer ceux qui éclairent le côté historique du problème de ceux qui ont un caractère purement dogmatique. Pour la première catégorie, ce que nous avons pu trouver dans les bibliothèques publiques de Paris et de Lyon, a été cité au cours de cette étude. Ajoutons deux documents : le Recueil historique des Bulles et Constitutions, Brefs, Décrets et autres Actes, concernant les erreurs de ces deux derniers siècle* [par le P. Michel le Tellier, S. J.], in-8° V édit. augmentée de plusieurs pièces, sur l’imprimé à Mons, 1704 ; puis, une pièce in-8* cataloguée à la » Bibliothèque nationale (D. 1058) sous ce titre : Censure de xxxi propositiotis faite par un décret du pape Alex. VIII, du 7 décembre 1691, en latin et en français ; awsc des remarques sur les propositions et la censure, 1691. L’ouvrage justement célèbre de Dominique Viva, S. J., Damnatæ thèses… ad theologicam trutinam revocatse…, pars IIP, Naples, 1708 ; Padoue, 1709, etc., tient aussi compte du côté historique de la question, mais d’une façon incomplète et parfois peu précise. Les ouvrages dogmatiques sont beaucoup plus nombreux. 1* Commentaires spéciaux, portant séparément sur les propositions condamnées par Alexandre V11I : Antoine-Marie Bbnucci, S. J., Vindicix xquissimi decreti Alex. VIII, P. M., adversus propositiones xxxi, in-4°, Rome, 1704 ; Pie Thomas Milante, O. Præd., Exercitationes dogmatico-moi-ales in propositiones proseriptas ab Alexandro VIII, in-4°, Naples, 1740. — 2° Commentaires généraux sur les propositions condamnées par les souverains pontifes, y compris Alexandre VIII. Au premier rang se place l’ouvrage cité de Viva ; viennent ensuite divers autres commentaires plus courts, dont voici les plus faciles à trouver : François van Ranst, O. Præd., Veritas. in medio, seu D. Thomas Doctor Angelicus propositiones omnes circa theoriam et praxim, rigorem ac laxitatem versantes… prsedamnans, in-8° 1° édit., Anvers, 1715 ; 4% Venise, 1735 ; Grégoire Kurtz, O. S. B., Theologia sophistica in compemdw détecta, in-4° Bamberg, 1746 ; Philippe de Carboneano, O. Min., Appendix de damnatis ab Ecclesia propositionibus, à la fin de la Theologia inoralis xi inversa du P. Paul Gabriel Antoine, S. J., Rome, 1747, etc. Ces notes de Carboneano se trouvent aussi dans le Theologix cursus de Migne, t. VI, p. 716, 726 sq., et dans son Dictionnaire des hérésies. D’autres travaux du même genre, mais fort difficiles il rencontrer dans les bibliothèques, sont signalés par le P. Hurler, dans son Komenclator literarius, 2’édit., t. ii, Inspruck, 1893, n. 351. — 3° Théologies morales, et travaux synthétiques du même genre, où les propositions condamnées par Alexandre VIII sont signalées et réfutées. Les ouvrages de cette catégorie ayant en général moins d’importance dans la question présente, il suffira d’en indiquer quelques-uns : Jacques Illsung, S. J., Arbor scientise boni et mali, in-fol., Dilingen, 1693, index à la page (103 ; Lacroix, S..1., Theologia moralis… Supplementum sive accessiones, in-fol., Bologne, 1749, index à la page 27 ; JeanMarie Sbogar, clerc régul. de la congrégation de Saint-Paul, Theologia radicalis, in qua fundamentaliter Veritas propugnatur contra omnes propositiones, olim ab aliquibus temere doctas, ab Alexandro Vil, Innocentio XI et Alexandro VIII proseriptas ; ac ordine alphabetico in 162 Tractatibus… serio examinatas et discussas, in-fol., 2e édit., Prague, nouvelle ville, 1708, index dans la préface ; Jacques Duarte, Expositio proposition um damnatiivuin, in qua, secundum titulos ordine alphabetico dlspositos, varia : quæstiones morales juxta décréta SS. PP. Alex. VII, Innoc. XI et Alex. VIII, brevi methodo resolvuntur, 2 vol. in-18, Venise, 1728, et Strasbourg, 1743, index à la page 287 du t. i ; Mathieu Weinacht, S. J., Aient ita sibi iniquitas, seu propositiones sub diversis olim pontifleibus damnaUe, nunc vero breviter declaratiE, ordine alphabetico digestie, in-8° Prague, 1748.

X. Le Bachelet. 9. ALEXANDRE (Saint), évoque de Jérusalem. Un grand évéque, instruit, curieux des choses de l’esprit, actif et prenant pari aux événements de son temps, plein d’initiative. Il avait reçu, à Alexandrie, les leçons de Pantene et de Clément, > avait fait la connaissance d’Origène ej s’était lié’d’amitié avec lui. Eusèbe, /L L’., vi, li. P. G., t. xx, col. 552. Devenu évéque en Cappadoce, il fut em prisonné pendant la persécution de Septime Sévère, vers 201. S. Jérôme, Citron., P. L., t. xxvii, col. (538. Il confia le soin de son Église à son ancien maître, Clément, alors réfugié auprès de lui, et se tenait au courant des événements. C’est ainsi qu’en apprenant, en 211, l’élévation du confesseur Asclépiades sur le siège d’Antioche, il se hâta d’en féliciter les fidèles de la ville par une lettre que Clément leur porta, où il disait sa joie, bien qu’il fût encore « prisonnier du Christ ». P. G., t. xx, col. 544. Enfin, délivré, il se rendit à Jérusalem, où le vieil évéque Narcisse, à la suite d’une révélation, v.a-rà à7toxâ).u’j/iv, le retint et l’associa au gouvernement de son Eglise (212). C’était une double dérogation à la discipline qui interdisait la translation des évêques d’un siège à un autre et ne connaissait pas encore la fonction de coadjuteur. Mais les évêques de la province donnèrent raison à Narcisse. Ibid., col. 541.

Très attentif au mouvement intellectuel de son temps, Alexandre eut l’heureuse idée de recueillir les œuvres de tous les écrivains ecclésiastiques, d’en former une bibliothèque, qui fut épargnée sous Dioclétien, et où Eusèbe puisa à pleines mains. Ibid., col. 572. Il ne se contentait pas de prêcher lui-même, non sans quelque distinction, Origène, In lib. Reg., liomil. I, P. G., t. XII, col. 995 ; il fit prêcher Origène à Jérusalem et à Césarée, avec l’agrément de l’évêque de cette ville, Théoctiste. L’évêque d’Alexandrie, Démétrius, ayant trouvé mauvais qu’un laïque de son diocèse eût interprété les Écritures en présence d’évêques, qui en sont les seuls interprètes officiels, Alexandre et Théoctiste défendirent leur prédicateur, en alléguant l’exemple de Néon de Larandes, de Celse d’Iconium, d’Atticus de Synnada, qui avaient fait prêcher respectivement dans leurs églises Euelpis, Paulin et Théodose. P. G., t. xx, col. 569. Plus tard même, ils ordonnèrent Origène et lui confièrent, en 228 ou 230, l’interprétation des Écritures et l’enseignement des sciences ecclésiastiques. Ibid., col. 585. C’est dire combien Alexandre estimait l’illustre docteur, le prix qu’il attachait à la science sacrée et le soin qu’il prenait de donner à ses fidèles une forte culture intellectuelle. Luimême se tenait au courant ; c’est à lui que Clément dédia ses Carions ecclésiastiques. Malheureusement il n’a laissé que des lettres, une entre autres aux Antinoïtes ; il n’en reste que des fragments. A la persécution de Dèce, il confessa de nouveau le Christ et mourut en prison, à Césarée, en 251. Son nom est au catalogue des saints.

Eusèbe, /L E.. vi, 14, P. G., t. xx, col. 552 ; S. Jérôme, De vir. ill., 62, P. L.. t. xxill, col. 073 ; Bollandistes, Act. sanct., 18 mars, P. G., t. x, col. 204-205.

G. Pareille.

10. ALEXANDRE (Saint), évéque d’Alexandrie après Achillas, en 312 ou 313. On lui doit la grande église dite de Théonas. S. Athanase, Apol. ad Const., n. 15, .P.C., t. xxv, col. 613. Il alliait à un caractère doux et affable une vigueur et une constance dont il lit preuve dans les diverses luttes qu’il eut à soutenir : lutte contre un certain Crescenlius, au sujet de la célébration de la Pàque, S. Épiphane, User., lxxi, n. 9, P. G., t. xlii, col. 356 ; lutte pour son autorité palriarcale contre Mélèce, évoque de Lycopolis en Thébaïde, Théodoret, Hxrat. fabul. comp., iv, 7, P. G., t. lxxxiii, col. 425 ; surtout lutte contre l’arianisme naissant, à partir de 318 ou 320. Le saint évéque essaya d’abord de la douceur à l’égard d’Ariiis et de ses partisans : conférence contradictoire dans une assemblée du clergé, avertissements de vive voix et par écrit ; le tout sans succès. Il réunit alors en concile, en 320 ou’1521, près de cent évêques de l’Egypte et de la Libye ; Arius et les siens furent excommuniés. Mais l’hérésiarque n’en continua pas moins à répandre srs erreurs, d’abord dans Alexandrie, puis en Palestine et en liithynie, où il sut intéresser à sa cause plusieurs évêques ; de ce nombre furent ceux de Césarée et de.