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ALCUIN — ALDERETE

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sacrés et ecclésiastiques , t. xn, Paris, 1862, p. 200.

— 5. Le biographe contemporain d'Alcuin dit, Vita, c. xn, n. 24, P. L., t. c, col. 103 : Collegit multis de palrum operibus homeliarum duo volumina. Il est à peu près sûr que le second de ces deux volumes est aujourd'hui à la Bibliothèque nationale. Cf. L. Delisle, Bibliothèque nationale. Manuscrits latins et français ajoutés au fonds des nouvelles acquisitions pendant les années 1815-1891, t. i, Paris, 1891, p. 353, et Notice sur les manuscrits disparus de la bibliothèque de Tours pendant la première moitié du XIX e siècle, dans Notices et extraits des manuscrits de la Biblio- thèque nationale et autres bibliothèques, t. XXXI, Impart., Paris, 1884, p. 194.

iv. philosophie. — Nous avons deux traités : 1. De virtutibus et vitiis liber ad Widonem comitem, P. L., t. ci, col. 613-638 : c'est une sorte de manuel que Wido devra toujours avoir pour se connaître et s'exciter à bien faire; — 2, De animse ralione liber ad Eulaliam virginem, P. L., t. ci, col. 639-619. Eulalie était, dans le langage de l'académie du palais, le nom de Gon- drade, cousine de Charlemagne.

v. enseignement. — Nous possédons six opuscules en forme de dialogue, sauf le dernier : 1. Grammatica, P. L., t. ci, col. 8*49-902; - 2. De orthographia, P. L., t. ci, col. 902-920; — 3. Dialogus de rhetorica et virtu- tibus, P. L., t. ci, col. 919-950; — 4. De dialcctica, P. L., t. ci, col. 951-97G; — 5. Pippini regalis et nobi- lissimi juvenis disputatio cum Albino scholastico, P. L., t. ci, col. 975-980 (Pépin était le fils de Charlemagne);

— 6. De cursu et saltu lange ac bissexto, P. L., t. ci, col. 981-1002.

vi. hagiographie. — Alcuin a composé en prose quatre vies de saints, dont les trois premières ne sont que des retouches d'ouvrages antérieurs : 1. Scriptum de vita sancti Martini Turonensis , P. L. , t. ci, col. 657-664; — 2. Vita sancti Vedasli episcopi Alrcba- tensis, P. L., t. ci, col. 6613-682; — 3. Vita beatissimi Bicharii prcsbylcri, P. L., t. ci, col. 681-694; — 4. De vita sancti Willibrordi Trajectensis episcopi libri II, P. L., t. ci, col. 693-724. Le second livre est en vers.

VII. poésie. — Alcuin a fait beaucoup de vers, P. L., t. ci, col. 725-848, en général assez médiocres, si nous en exceptons quelques pièces fugitives bien venues. Ce sont, pour la plupart, des œuvres de courte haleine, hymnes, inscriptions, énigmes, vers moraux, etc. Sur ce fond se détache, avec la vie de saint Willibrord, le Poema de. ponti/icibus et sanclis ecclcsiœ Eboracensis, col. 814-846.

vin. lettres. — Il nous reste près de trois cents lettres d'Alcuin. P. L., t. c, col. 139-512. « C'est à bon droit qu'on les regarde comme les sources les plus im- portantes pour l'histoire du temps de Charlemagne, » dit M. Th. de Sickel, Alcuinstudien, dans Sitzungsbe- richte der K. Akademie der Wissenschaften, t. lxxix, Vienne, 1875, p. 461.

IX. ŒUVRES DOUTEUSES ET APOCRYPHES. — Les CT-llvrCS

d'Alcuin ont été fort goûtées du moyen âge, qui nous les a transmises dans un grand nombre de copies. On lui en a même attribué qui n'étaient pas de sa composition, et dont il serait facile de dresser une assez longue liste. Il suffira d'indiquer les plus importants des écrits apo- cryphes ou douteux publiés sous le nom d'Alcuin : 1. La Confessio fidei, classée parmi les opéra dubia, dans P. L., t. Cl, col. 1027-1098, n'est pas authentique ; — 2. Le Liber de divinis officiis, qui figure parmi les opéra supposila, P. L., t. ci, col. 1173-1286, « n'est qu'un fouillis de pièces disparates, empruntées à des ailleurs différents par un copiste qui vécut assez long- temps après Alcuin. » Hauréau, Notices et extraits de quelques manuscrits delà Bibliothèque nationale, t.n, Taris, 1891, p. 59; — 3. Le Liber de processiune Spi-

ritus Sancti, donné comme authentique, dans P. L., t. ci, col. 64-82, ne l'est pas. Cf. E. Duemmler, M. G. H. Epistolarum, t. IV, Karolini sévi, t. il, p. 482; — 4. Les Commentariorum in Apocalypsin libri V, publiés pour la première fois par Mai, et reproduits dans P.L., t. c, col. 1087-1156, sont suspects, car les auteurs, rela- tivement récents, qui prêtent à Alcuin des commentaires sur l'Apocalypse, disent qu'il composa un et non cinq livres, et, d'autre part, le fait que la version latine de l'Apocalypse citée est différente de celle de la Vulgate, est de nature à éveiller des doutes quand on se rappelle les efforts d'Alcuin pour le triomphe de la Vulgate; — 5. Le Commentaire sur saint Matthieu a été attribué à Alcuin, sans preuves valables, par F. Monnier, qui en a édité des fragments, Alcuin et son influence littéraire, religieuse et politique chez les Franks, Paris, 1853, p. 255-261 ; — 6. Parmi les inscriptions dues à Alcuin, se sont glissées quelques pièces qui ne sont point de lui. Cf. J.-B. de Rossi, Inscriptiones christianas Urbis Romae septimo sseculo antiquiores, t. il, part. I, Rome, 1888, p. lvi.

Alcuin a-t-il écrit les fameux livres carolins? « Bien des indices porteraient à le croire, » dit Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1909, t. ni, § 399. Cf. Jaffé, Bibliotheca rerum germanicarum, t. VI, Monu- menta Alcuiniana, Berlin, 1873, p. 220, n. 1. Les rap- ports qui existaient entre Alcuin et Charlemagne, le rôle d'Alcuin au concile de Francfort (cf. le dernier canon du concile, le 56 e , dans Labbe et Cossart, Sacro- sancta concilia, t. vu, Paris, 1671, col. 1064), peuvent autoriser cette hypothèse laquelle demeure pourtant une hypothèse.

/. ŒUVRES. — Les principales éditions sont celles de Du- chesne (Quercetanus), 1 vol., Paris, 1617; et de Froben, 2 vol., Ratisbonne, 1777; cette dernière, reproduite dans P. L., t. c et ci. Le t. vide la Bibliotheca rerum germanicarum. de Jallé, publiée par MM. Wattenbach et E. Duemmter, Berlin, 1873, avec ce sous-titre : Monumenta Alcuiniana, contient : Vita sancti Willibrordi, De palribus regibus et sanctis Euboricse (c'est, sous un titre meilleur, le Poema de pontifteibus et sanctis eccle- sise Eboracensis) et Epistolse. La chronologie des lettres d'Al- cuin, améliorée dans cette édition, l'a été encore par M. Th. de Sickel, de Vienne, qui a étudié les manuscrits des lettres, dans Sitzungsberichte der K. Akademie, der Wissenschaften, t. lxxix, 1875, p. 461-550, et de nouveau, mais sans être établie définitivement, par M. E. Duemmler, qui a réédité toute la cor- respondance d'Alcuin, dans Monumenta Germanise historica. Epistolarum, t. IV, Karolini sévi, t. n, Berlin, 1895, p. 1-493, cf. p. 615. M. E. Duemmler, après avoir étudié leurs manuscrits dans Neues Archiv der Gesellschaft fur altère deutsche Ges- chichtskunde , t. iv, Hanovre, 1879, p. 118-139, 574-576, a réédité les poésies d'Alcuin dans Monumenta Germaniœ hi- storica. Poetarum latinorum medii sévi, t. I, Berlin, 1881, p. 160-351. M. L. Delisle a publié la table du second volume de l'homiliaire d'Alcuin, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, t. xxxi, I" part., Paris, 1884, p. 298-312. Pour le lectionnaire, voir plus haut. Cf., sur les éditions des œuvres d'Alcuin, A. Potthast, lli- bliotheca historica medii œvi, 2'édit., t. I, Berlin, 1897, p. 33-35.

//. vie. — 1" Source ancienne ■ Beati Flacci Alcuini vita, écrite entre 823 et 829, par un moine inconnu, d'après les indi- cations de Sigulf, élève favori d'Alcuin, publiée dans P. L., t. c, col. 89-106. Cf. Bollandistes, Bibliotheca hagiographica latina antiques et mediœ setatis, 1. 1, Bruxelles, 1898, p. 41.

2" Travaux modernes : K. Weiner , Alcuin urtd sein Jahrhundert, ein Beitrag zur christlichtheologischen Literar- geschichte, Paderbom, 1876; A. Ebert, Histoire générale de la littérature du moyen âge en Occident, (nul. Aymeric etConda- min, t. n, Paris, 188'i, p. 8-11, 17-43, 377-379; E. Duemmler, Zur Lebengeschichte Alchvins , dans Neues Archiv. t. xvm, 1898, p. T>:i-7ii; A. Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, t. n, Die frânkische als Reichskirche, Auflôsuhg der lleichs- klrche, Leipzig, 1897 ; Gaskain, Alcuin, lus life and work, Lon- dres, 1904; Diction, d! 'archéologie chrétienne, t. i.col. 1072-1092. Cf. U. Chevalier, Répertoire, Bio-bibliographie, col. 6'i-65,2393.

F. Vernet.

ALDERETE (de) Bernard, jésuite espagnol, né à Zamora en 1598, admis dans la compagnie de Jésus en