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ALBERT LE GRAND — ALBI

Voir en outre les autres ouvrages cités par J. Guiraud, Questions d’histoire, Paris, 1906, p. 3-149. U. Chevalier, Répertoire des sources histor.du moyen âge. Topo-liblwgraphie, col. 39-42.

F. Vernet.


ALBIZZI Barthélémy, Albicius Bartholomœns Pisanus, religieux franciscain, né à Rivano, en Toscane, mort à Pise le 10 décembre 1401, s’est rendu célèbre par l’ouvrage qu’il présenta au chapitre général de son ordre à Assise, en 1399, et qui avait pour objet les conformités existant entre la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et celle de saint François. Il fut imprimé pour la première fois à Venise en un vol. in-fol. s. d. L’édition publiée à Milan en 1513 a pour titre : Liber conformitatum. Opus aureæ et inexplicabilis bonitatis continentise : conformitatum scilicet vitse beati Francisci ad vitam Domini nostri Jesu Christi. Ce livre fut vivement attaqué, surtout par les protestants (voir Alber Érasme), et, à la suite de ces attaques, les franciscains moditièrent le travail de leur confrère dans une suite d’éditions qui, toutes, portent un’titre différent ; en outre, furent publiées de nombreuses contre-réfutations et apologies en faveur de l’ouvrage d’Albizzi. Celui-ci était un prédicateur renommé, et il enseigna la théologie à Bologne, à Padoue, à Pise, à Sienne et à Florence. Outre des sermons, nous avons encore de cet auteur un livre : De laudibus B. Virginis, in-4°, Venise, 1596.

Wadding, Scriptores ord. minorurn, Rome, 1650, p. 48 ; Wadding, Annales minorurn, an. 1399, 2e édit., t. ix, p. 152 ; Tiraboschi, Storia delta letteratura italiana, Florence, 1805, t. v, p. 144 ; Sabatier, Vie de S. François d’Assise, Paris, 1894, p. lxiv.

B. Heirtebize.

ALCANTARA (d’) Pierre. Voir Pierre d’Alcantara.

ALCOLEA (d’) Martin, de l’ordre des chartreux, est connu dans la bibliographie théologique par une édition qu’il donna en 1667, des Resoluliones morales du théologien Diana, sous ce titre : Anlon’tnus Diana coordinatus, Lyon, 1667, 9 vol. in-fol. Martin d’Alcoléa a reproduit le texte exact d’Antonin Diana et respecté l’ordre général adopté par cet auteur, mais il a ajouté des titres nouveaux, des notes marginales, des tables assez complètes et méthodiques. Toutefois cette nouvelle édition laissait à désirer et son auteur même en reconnut les défauts puisqu’il publia, en 1669, un volume de corrections. Le tout fut réédité en 1680, Lyon, 10 vol. in-fol., et en 1698, Venise, 10 vol. in-fol.

Michaud, Biographie universelle, art. Diana, édit. Vives, s. d., t. xi, p. 4 ; Hurler, Nomenclator literarius recentioris theologix cathulicse, Inspruck, 1892, t. i, p. 497.

A. BEUGNET.

ALCUIN. - I. Sa vie. II. Son rôle. 111. Ses <euvres.

I. Sa vie.

Alcuin, Alewinus, Alcvinus, Alcuinus, ou, comme il s’appelait en donnant à son nom une forme plus latine, Albin, Albinus, naquit près d’York, d’une noble famille anglo-saxonne, vers l’an 735.

Il fut élevé dans l’école épiscopale d’York. Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, t. iv, I « part., Paris, 1677, p. 163, a essayé de démontrer que cette église (’tait desservie par des bénédictins et que le jeune Alcuin fut agrégé à l’ordre de saint Benoit. D’autres encore ont admis le bénédictinisme d’Alcuin, par exemple Weiss dans son Lycœum benedictinum seu de sancto Alcuino aliisque bonarum litterarum ex ordine sancti Benedicti professoribus publicis historia, Paris, 1630. Leur opinion ne repose pas sur des preuves solides.

Alcuin (Mit pour maîtres l’archevêque Egbert et Aelbert, homme de savoir et de renom, grand ami des livres. Les progrès du disciple furent tels qu’Aelbert, Surtout à partir du moment où il devint archevêque d’York (766), se l’associa dans la direction de l’école. Alcuin fut ordonné diacre à une date inconnue : il le resta toute sa vie. Nous ignorons aussi la date d’une mission auprès de Charlemagne.

Après la mort d’Aelberf, Eanbald, son successeur ; chargea Alcuin d’aller à Borne (vers 780), alin de lui obtenir le pallium. En s’en retournant, Alcuin rencontra (781), à Parme, Charlemagne, qui le pressa de venir en France aussitôt que sa mission serait accomplie. C’est ce qui eut lieu : Alcuin se fixa auprès de Charlemagne, non sans avoir un congé temporaire de son roi et deson archevêque.

Il fut accueilli avec honneur : Charlemagne lui donna les abbayes de Ferrières et de Saint-Loup de Troyes, et lui confia le soin de ranimer le culte des lettres.

Vers 790, conformément à sa promesse, Alcuin rentrait en Angleterre, où il traita peut-être la paix entre Charlemagne et le roi de Mercie, Ofia. Nous le retrouvons en France en 793 ; il avait été appelé par Charlemagne pour combattre l’adoptianisme. En 794, il assiste au concile de Francfort. Au concile d’Aix-la-Chapelle (799), il triomphe de l’opiniâtreté de Félix d’Urgel.

En 796, Alcuin avait été nommé abbé de Saint-Martin de Tours. Jusqu’en 801, il résida tantôt à la cour tantôt à Saint-Martin ; plus heureux que dans des projets de retraite antérieurs, il obtint de Charlemagne, à partir de 801, l’autorisation de se fixer définitivement dans son monastère. Il travailla à le réformer, avec le concours de son ami, saint Benoît d’Aniane, et y établit une école fameuse. Il y mourut le 19 mai 804.

Son zèle pour la foi et une vertu sérieuse lui valurent, de quelques écrivains ecclésiastiques, le nom de saint. Baban Maur, disciple d’Alcuin, l’inscrivit dans son martyrologe. P. L., t. ex, col. 1146. Cf. Bollandistes, Acta sanctorum, maii t. IV, Paris, 1866, p. 333 ; Corblet, Hagiographie du diocèse d’Amiens, t. I, Paris, 1869, p. 98. Mais il ne paraît pas avoir été l’objet d’un culte public.

IL Son rôle. — Alcuin fut, « pour ainsi dire, le premier ministre intellectuel de Charlemagne. » Guizot, Histoire de la civilisation en France, nouv. édit., t. ii, Paris, 1853, p. 167.

Ce n’était pas un génie créateur. Ses ouvrages dcthéologie ou de philosophie ne présentent rien de très original : il use et il abuse de la méthode des defloraliones, qui fut si en honneur au moyen âge. Mais il fut le dispensateur du savoir des générations précédentes. « Son rôle consista à maintenir les esprits de son temps au niveau de ceux des siècles écoulés, en renouant le fil de la tradition littéraire, et en les ramenant à l’étude des deux antiquités. » G. Kurth, Les origines de la civilisation moderne, 3e édit., t. ii, Bruxelles, 1892, p. 298.

En quittant l’école épiscopale d’York, il dirigea cette schola palalina, où il eut pour élèves Charlemagne, ses. lils et ses filles et les hauts personnages de la cour, et il fut l’âme de cette académie dont les membres, selon un usage qu’il implanta probablement d’Angleterre, se désignaient par des noms empruntés à la Grèce, à Borne ou à la Bible (Charlemagne s’appelait David et Alcuin l’Iaccus). Par le caractère encyclopédique de son enseignement, par son habileté â stimuler les intelligences, par sa collaboration active avec Charlemagne dans l’œuvre de diffusion des éludes, il eut une action profonde. Il communiqua le goût de ces livres qu’il appelait gracieusement « des [leurs, aux parfum s de paradis », Epis t., XLUI, P. L., t. c, col. 208 ; il en multiplia les copies, par le moyen surtout de son école de Tours. Cf. L. Delisle, Mémoire sur l’école calligraphique de Tours au IXe siècle, dans Mémoires île l’Institut nain, nul de France. Académie des inscriptions et bellestettres, t. xxxii, I" part., Paris, 1886, p. 29-51.

Non seulement il fut le maître de Charlemagne et son inspirateur ou, du moins, son auxiliaire dans les mesures adoptées pour accroître le nombre et le prestige des écoles ; mai 1 * il b 1 conseilla encore dans tons les grands intérêts de son rojaume et dans ses rapports