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ALBERT LE GRAND

première, celle du dominicain Pierre Jammy, comprend 21 vol. in-fol., Lyon, 1631. La seconde qui la reproduit quant au nombre des écrits, celle de l’abbé Borgnet, est au terme de publication, commencée en 1890, et comprend 38 volumes in-4° (Paris, Vivès). Un grand nombre d’ouvrages d’Albert le Grand ont été édités séparément ou par groupes. Quelques-uns ont eu de nombreuses éditions, mais il serait hors de propos de chercher à les énumérer ici. Un travail fondamental de critique n’ayant pas été exécuté pour préparer une édition complète des œuvres d’Albert le Grand, le texte de ses écrits laisse à désirer et la détermination des œuvres authentiques est insuffisamment établie. De nombreux et même d’importants ouvrages sont indubitablement restés inédits. Nous donnons ici la liste de ceux qui font partie des deux éditions des œuvres dites complètes, en renvoyant aux volumes qui les contiennent.

A. SCIENCES PROFANES, OU PHILOSOPHIE. — Les éditeurs n’ont pas observé l’ordre naturel entre les traités d’Albert. Nous le rétablissons, tel qu’il résulte des indications fournies par les données internes de ces ouvrages, en indiquant, par la lettre L, les tomes de l’édition de Lyon et, par la lettre P, les tomes de l’édition de Paris.

i. logique (L., t. i ; P., t. i, ii) : Da prædicabilibus. De prædicamentis. De sex principiis Gilberti Porretani. Super duos libros Aristolelis Perihermenias. Super librum priorum Analyticorum primum. Super secundum. Super librum posteriorum Analyticorum primum. Super secundum. Super libros octo Topicorum. Super duos Elenchorum.

ii. sciences naturelles. — De physico auditu (L., t. ii ; P., t. iii). De cælo et mundo (L., t. ii ; P., t. iv). De natura locorum (L., t. v ; P., t. ix). De proprietatibus elementorum (L., t. v ; P., t. ix). De generatione et corruptione (L., t. ii ; P., t. iv). Meteororum libri IV (L., t. ii ; P., t. iv). De passionibus aeris (L., t. v ; P., t. iv). De mineralibus (L., t. ii ; P., t. v). De anima (L., t. iii ; P., t. v). De natura et origine animæ (L., t. v ; P., t. ix). De nutrimento (L., t. v ; P., t. ix). De sensu et sensato (L., t. v ; P., t. ix). De memoria et reminiscentia (L., t. v ; P., t. ix). De intellectu et intelligibili (L., t. v ; P., t. ix). De somno et vigilia (L., t. v ; P., t. ix). De spiritu et respiratione (L., t. v ; P., t. ix). De motibus animalium (L., t. v ; P., t. ix). De motibus progressivis animalium (L., t. v ; P., t. x). De ætate, de juventute et senectute (L., t. v ; P., t. ix). De morte et vita (L., t. v ; P., t. ix). De vegetabilibus (L., t. v ; P., t. x). De animalibus (L., t. vi ; P., t. x-xi).

Dans l’exécution de ses traités de sciences naturelles Albert n’a pas suivi rigoureusement l’ordre qu’il avait annoncé tout d’abord Phys., l. I, tr. I, c. iv. Il a en outre ajouté, au cours de la composition, le De ætate, et il a écrit plus tard trois traités destinés à être intercalés dans l’ensemble de l’œuvre, à savoir : De passionibus aeris, De natura et origine animæ, De motibus progressivis.

iii. métaphysique. — Metaphysicorum libri XIII (L., t. iii ; P., t. vi). De causis et processu universalitatis (L., t. v ; P., t. x). Ce dernier traité a été composé plus tard comme complément au XIe livre de la Métaphysique.

iv. sciences morales. — Ethicorum libri X (L., t. iv ; P., t. vii). Politicorum libri VIII (L., t. iv ; P., t. viii).

Le traité qui porte en titre Philosophia seu Isagoge (L., t. xxi ; P., t. v), est un abrégé des sciences naturelles. Le De unitate intellectus contra Averroem (L., t. v ; P., t. ix) et les Quindecim problemata contra Averroistas (édités par nous dans Siger de Brabant, p. 15-36) sont deux écrits polémiques, le premier de 1256, le second de 1270. Les traités De apprehensione et apprehensionis modis (L., t. xxi ; P., t. v), Speculum astronomicum (L., t. v ; P., t. v), Libellus de alchimia (L., t. xxi ; P., t. xxxvii), Scriptum super arborem Aristotelis (L., t. xxi ; P., t. xxxviii) sont apocryphes.

B. SCIENCES SACRÉES.

i. écriture sainte. — Commentarii in Psalmos (L., t. vii ; P., t. xv-xvii). In Threnos Jeremiæ (L., t. viii ; P., t. xviii). In librum Baruch (L., t. viii ; P., t. xviii). In librum Danielis (L., t. viii ; P., t. xviii). In duodecim Prophetas minores (L., t. viii ; P., t. xix). In Matthæum (L., t. ix ; P., t. xx, xxi). In Marcum (L., t. ix ; P., t. xi). In Lucam (L., t. x ; P., t. xxii, xxiii). In Joannem (L., t. xi ; P., t. xxiv). In Apocalypsim (L., t. xi ; P., t. xxxviii). M. Weiss a édité : Comment. in Job, 1904.

ii. théologie. — Commentarii in Dionysium Areopagitam. De cælesti hierarchia (L., t. xiii ; P., t. xiv). De ecclesiastica hierarchia (L., t. xiii ; P., t. xiv). De mystica theologia (L., t. xiii ; P., t. xiv). In undecim Epistolas Dionysii (L., t. xiii ; P., t. xiv). Commentarium in quatuor libros Sententiarum (L., t. xiv-xvi ; P., t. xxv-xxx). Summa theologiæ (L., t. xvii, xviii ; P., t. xxxi-xxxiii). Summa de creaturis (L., t. xix ; P., t. xxxiv-xxxv). Compendium theologicæ veritatis (L., t. xiii ; P., t. xxxiv), n’est probablement pas d’Albert, mais de son école (voir l’article Hugues de Strasbourg). De sacrificio Missæ (L., t. xxi). De sacramento Eucharistiæ (L., t. xxxi ; P., t. xxxviii). Super evangelium missus est quæstiones CCXXX (L., t. xx ; P., t. xxxvii).

iii. parénétique. — Sermones de tempore (L., t. xii ; P., t. xiii). Sermones de sanctis (L., t. xii ; P., t. xiii). Sermones xxxii de sacramento Eucharistiæ (L., t. xii ; P., t. xiii). Voir sur cet ouvrage les observations faites dans un article spécial qui suit. De muliere forti (L., t. xii ; P., t. xviii). Orationes super evangelia dominicalia totius anni (L., t. xii ; P., t. xiii).

Le Paradisus animæ (L., t. xxi ; P., t. xxxvii) et le Liber de adhærendo Deo (L., t. xxi ; P., t. xxxvii) ne sont probablement pas d’Albert. Le De laudibus B. Virginis libri duodecim (L., t. xx ; P., t. xxvi) et la Biblia Mariana (L., t. xx ; P., t. xxxvii) ne sont pas de lui.

Les écrits d’Albert le Grand qui constituent, à peu de chose près, son encyclopédie scientifique, c’est-à-dire les écrits sur la logique, les sciences naturelles, la métaphysique et l’éthique proprement dite, ont été composés avant 1256. Revue thomiste, t. v, p. 95-104.

Les plus anciens catalogues des ouvrages d’Albert le Grand sont ceux de Bernard Guidonis (Denifle, Archiv fur Literatur-und Kirchengeschichte des Mittelalters, Berlin, 1886, t. ii, p. 236), de Henri de Hervordia, voyez plus haut, loc. cit., p. 202, de la vie anonyme publiée par les bollandistes, loc. cit., de la chronique anonyme éditée par Martène et Durand, loc. cit., les catalogues de Louis de Valladolid et de Laurent Pignon, utilisés par Échard, loc. cit., celui de Pierre de Prusse, dans la vie d’Albert, loc. cit. Ces catalogues qui fournissent de nombreuses et importantes indications, ne sont pas toujours des guides sûrs dans le détail. — On trouvera dans les ouvrages de bibliographie de Hain, Brunet, Graesse, Pellechet et autres, l’indication de nombreuses éditions des écrits divers d’Albert, surtout des plus anciennes et les plus rares. Sur les éditions et les manuscrits en général, on devra surtout consulter Échard, Script, ord. Præd., loc. cit., et Melchior Weiss, Primordia novæ bibliographiæ B. Alberti Magni, Paris, L. Vivès, 1898. Du même, Uber mariotogische Schriften des seligen Albertus, Paris, 1898.

III. Influence d’Albert le Grand. — L’action intellectuelle exercée par Albert sur le moyen âge a été probablement de toutes la plus puissante, sans en excepter celle de Thomas d’Aquin, qui, étendue à un domaine moins vaste, a été plus profonde et plus durable. Thomas fut un fleuve, Albert un torrent. On doit examiner l’influence de ce dernier dans le domaine des sciences profanes dont l’ensemble portait encore de son temps, comme chez les Grecs, le nom de philosophie, et aussi son influence dans la science sacrée, qui prit alors définitivement le nom de théologie.

i. influence d’albert sur les sciences profanes. — L’action littéraire et intellectuelle d’Albert est liée étroi-