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AIX-LA-CHAPELLE — ALAIN DE LILLE — G56

, 801, 802, 809, 811, 816, 817, 818. 819, 825. 828, 831, 836, 838, 842, janvier 800, février 860, 862, 10UO. L023, 1032. Suivant l’usage de cette époque, la plupart de ces conciles furent en même temps des diètes. Nous dirons seulement quelques mots des plus importants.

Le concile de 789, dont nous n’avons pas les actes, fut réuni pour recevoir communication d’un capitulaire de Charlemagne, auquel il donna sans doute le caractère de loi synodale. Cv capitulaire est divisé en 81 articles : les 59 premiers rappellent d’anciennes ordonnances canoniques ; les 22 derniers contiennent des prescriptions qui ne s’appuient pas sur des canons antérieurs. Les principales prescriptions de ce capitulaire regardent les devoirs des évêques (n. 1, 2, 3, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 19, 24, 25, 41, 56, 59, 69, 70, 71, 81), les devoirs des prêtres et des clercs (n. 4, 6, 7, 14, 23, 25, 37, 49, 55, 58, 76), les moines (n. 14, 23, 26, 27, 52, 72), les vierges (n. 40, 46, 52), l’usure (n. 5), la sorcellerie et la divination (n. 18, 61). les livres à lire dans les églises (n. 20), la simonie (n. 21, 22), l’enseignement de la doctrine chrétienne (n. 32, 60sq.), l’obligation de se réconcilier avec l’Église, en danger de mort (n. 34), l’excommunication (n. 37), la défense de se remarier du vivant de son conjoint (n. 43), les jugements des ecclésiastiques (n. 28, 38, 44), les jeûnes (n. 48), les ordinations (n. 50, 57), les écoles (n.71), les faux poids et les fausses mesures (n. 73), les empiétements des abbesses (n. 75), les œuvres serviles prohibées le dimanche (n. 80). — Le concile de 799 fut tenu pour combattre l’erreur de Félix d’Urgel. Voir Adoptianisme. — Dans celui de 801 on promulgua 21 capitulaires qui résument toutes les obligations des clercs dans les paroisses. — Au concile de 802 on en promulgua 40 autres, relatifs aux droits de l’empereur et de ses représentants, ainsi qu’aux règles à suivre pour le gouvernement extérieur des églises et des monastères. — Le synode de 809 déclara contre les grecs que le Saint-Esprit procède du Fils aussi bien que du Père. Il adopta en outre deux capitulaires, le premier est encore relatif aux obligations du clergé et à l’instruction qu’il doit avoir ; le second s’occupe des églises et du respect qui leur est dû, des dîmes et des fonctions du saint ministère. — A la suite d’une autre diète synodale tenue à Aix-la-Chapelle en 811, Charlemagne publia encore un capitulaire où il revient, sous forme d’interrogations, sur les obligations du clergé.

Louis le Débonnaire ne montra pas moins de zèle que Charlemagne pour la discipline ecclésiastique. En 816 ou 817 il fit adopter par un autre concile d’Aix-la-Chapelle des règlements pour les chanoines, De institutione canonicorum, conformes à la règle de saint Chrodegang évêque de Metz au viiie siècle, et des règlements pour les chanoinesses, De institutione sanctimonialtttm, rédigés dans le même esprit. — En 836, un grand synode se réunit encore dans la même ville. Les actes de ce synode contiennent trois chapitres : un premier sur la vie des évoques ; un second sur la science des évêques et sur la vie et la science des clercs inférieurs ; le troisième renferme des exhortations pour l’empereur et ses serviteurs. Les évêques rédigèrent également dans ce concile un long mémoire adressé à Pépin, fils de Louis le Débonnaire, pour obtenir la restitution des biens qui avaient été pris à l’Eglise.

Les trois synodes tenus à Aix-la-Chapelle en janvier 860, en février 860 et en 862, s’occupèrent de l’affaire du divorce du roi Lothaire.

Mans Coneiliorum collectio, . xm-xix, Florence, puis Venise, 1707 sq. ; Hefele, Histoire des conciles, traduction Leclercq, Paris, 1010, t. iii, iv, v.

A. Vacant.

ALABA, ALBA ou ALAVA Esquivel Diego, théologien espagnol né à Vittoria vers 1492, mort en 1562. Très versé’dans la connaissance du droit ecclésiastique il fut d’abord appelé à d’importantes fonctions judi ciaires, puis nommé à l’évèché d’Astorga. Il assista aux premières sessions du concile de Trente et devint dans la suite évêque d’Avila, puis de Cordoue. Il a laissé un traité : De conciliis universalibus ac de iis quæ ad religionis et reipublicse christianse reformationem inslituendam videntur, in-fol., Grenade. Cet ouvrage ne parut qu’après sa mort en 1583.

Moreri, Grand dictionnaire, Paris, 1725 ; PaUavicini, Histoire du concile de Trente, 1. VI ; N. Antonio, Bibliotheca nova hispana, Madrid, 1788. y r ii FT

ALAGONA Pierre, jésuite italien, né à Syracuse en 1519, admis au noviciat le 22 décembre 1564, professa la philosophie et la théologie, fut recteur de Trapani, pénitencier à Saint-Pierre de Rome ; il mourut dans cette ville, le 19 octobre 1624. Deux ouvrages, souvent réédités, lui ont fait une certaine réputation : Compendium manualis Martini Azpilcuetse Navarri de quæstionibus morum et conscientise, Rome ( ?), 1590 (c’est du moins ce qu’on peut inférer de l’épître dédicatoire : Romae, kalend. Augusti, 1590, en tête de l’édition de Lyon, 1591). Le P. Alagona publia ce Compendium sous le nom de Petrus Givvara, et sous le sien propre à partir de 1592. On en compterait au moins vingt-trois éditions jusqu’en 1625, de Rome, Lyon, Cologne, Florence, Plaisance, Anvers, Barcelone, Wurzbourg, Venise, Paris, Cologne, Bruxelles. Il y a du Compendium une traduction française de Robert Segard, prêtre séculier de Bapaume, " Douai, 1601 ; Rouen, 1609, 1616, 1626. Le Manuale d’Azpilcueta avait d’abord paru en espagnol à Salamanque en 1557, puis en latin à Rome en 1588, et fut depuis souvent réimprimé. — S. Tlwmse Aquinatis t/ieologicse summse compendium, Rome, 1619, in-12. Cet ouvrage eut plus de vingt-cinq éditions, de Rome, Lyon, Paris, Wurzbourg, Cologne, Venise, Douai, Anvers, Madrid, Naples, Turin, Liège ; il y en a du xixe siècle et la dernière est de Turin, 1891. Le P. Alagona a encore laissé un Juris canonici compendium, Rome, 16221623, 2 vol. in-4°, et Lyon, 1623.

De Backer et Sonimervngel, Bibl. de ta C* de Jésus, t. i, col. 108-112 ; t. iivi col. 1503-1504.

C. SOMMERVOGEL.

ALAIN DE LILLE fut un des hommes les plus remarquables de la première période de la scolastique et un des représentants les plus autorisés de la science catholique, à la veille de ce XIIIe siècle qui allait entendre Albert le Grand, saint Thomas d’Aquin et saint Bonaventure. Il naquit à Lille vers 1114, et, après avoir été le disciple des maîtres qui brillaient alors dans les écoles de Paris et de Chartres, il enseigna lui-même, avec le plus grand succès, à l’Université de Paris, dont il devint même recteur, et pendant quelque temps aussi à Montpellier. Dans tout l’éclat de la gloire et en droit d’espérer une situation des plus brillantes dans l’Église, Alain quitta le monde et se fit moine à Citeaux où il mourut vers 1203. Homme d’une science universelle, versé dans les lettres profanes et dans la science sacrée, philosophe, théologien, orateur, poète, habile controversiste et professeur éminent, Alain passait pour être le prodige de son siècle. Il fut surnommé par l’admiration de ses contemporains Alain le Grand, et la postérité lui décerna le titre de Docteur universel.

C’est peut-être cette réputation universelle qui fit. que, dans la suite, les historiens confondirent avec lui différents personnages du même nom et de la même époque et attribuèrent au seul Alain de Lille des particularités de la vie de ses homonymes. C’est ainsi que l’évèché d’Auxerre n’a pas eu pour titulaire Alain le Grand, mais un autre Alain de Lille, qui, d’abord abbé de Larrivour, devint évêque en 1152, et après avoir résigné ce titre en 1167, entra à Clairvauz OÙ il mourut et fut enterré, en 1185. Hautcœur, Histoire de l’église collégiale et <lu chapitre de Saint-Pierre de Lille, t. i, p. 03-60, Lille