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AGUILAR — AGUIRRE (D’)


trois ans après sa mort, le P. Jos. Perez de Ugarte, S. J., publia à Cordoue de Tucuman : Tractations posthumse in Primam partent Divi Thomas, auctore R. P. Josepho de Aguilar…, Cordoue, 1731, 5 vol. in-4°.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, t. i, col. 82-85. „ _

C. Sommervogel.

AGUILERA Emmanuel, jésuite italien, né en Sicile à Alicata ou (Licata), le 23 décembre 1677, enseigna au collège romain la philosophie et quatorze ans la théologie morale. De retour en Sicile, où il s’occupa à écrire l’histoire de la Compagnie de Jésus en cette île, il fut recteur du collège de Palermeety mourut le 27 août 1740. Il a laissé un certain nombre d’ouvrages de critique littéraire, de pédagogie, d’histoire, d’ascétisme, et un Examen dissertationis theologicse, negantis Baptismum infantis in utero, editse a D. Martino Orelli, Barnabita, Florence, 1710, in-4°, sous le pseudonyme d’Alexander Bautnir.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C’de Jésus, t. i, col. 85-89.

C. Sommervogel.

1. AGUIRRE (d’) Christophe, chanoine de Compostelle, auteur d’un petit Traité de théologie morale paru en 1661.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1822.

V. Oblet.

2. AGUIRRE (d’) Joseph Saënz, né à Logrogno dans la Vieille-Castille, le 24 mars 1630, entra dans la congrégation du Mont-Cassin, de l’ordre de Saint-Benoit. Religieux aussi savant que pieux, il dirigea, pendant quinze années, les études au monastère de Saint-Vincent de Salamanque, dont il était membre et dont il devint abbé. Appelé ensuite à professer à l’université de Salamanque, il occupa d’abord la chaire de théologie dogmatique, puis celle d’Écriture sainte qu’il inaugura. Il fut aussi conseiller et secrétaire de l’Inquisition espagnole et président général de sa congrégation dans la province d’Espagne. Son ouvrage contre la Déclaration du clergé gallican de 1682 lui valut le chapeau de cardinal. Au consistoire du 2 septembre 1686, Innocent XI le couvrit d’éloges, en l’honorant de la pourpre. Le cardinal d’Aguirre, attaché au titre de la Minerve, fut membre des S. C. du Concile, de l’Index et du Saint-Office. Sa correspondance avec Bossuet nous apprend qu’il s’occupa activement de la condamnation du quiétisme. Son application excessive au travail mina sa santé et provoqua des crises d’épilepsie qu’il subit pendant plusieurs années à Rome et à Naples. Il était guéri en 1698, mais il mourut, le 19 août 1699, frappé subitement d’apoplexie ; il fut enseveli à l’église SaintJacques de Rome, qui appartient aux Espagnols, et, selon son désir, son cœur fut déposé au Mont-Cassin.

Ses principaux ouvrages sont philosophiques ou théologiques. Dans l’ordre philosophique : 1° Philosophia novo-antiqua, ralionalis, physica et metaphysica, quæcumque in scholis tractari solet ad menlem Aristotelis et D. Thomse adversus récentes utriusque impugnatores, 3 in-fol., Salamanque, 1671, 1672 et 1675. C’est un commentaire de divers livres d’Aristote ; — 2° Philosophia morum, sive libri X Elhicorum Aristotelis ad Nicomachum commentariis illustrait, in-fol., Salamanque, 1677 ; Rome, 1698. L’auteur se reprochait plus tard d’avoir loué dans ces quatre volumes certains personnages plus que de raison, parfois même jusqu’à l’adulation ; — 3° De virtutibus et vitiis disputaliones ethiese in quibus disseritur quicquid spécial ad philosophiam moralem ab Aristotale tridilam, in-fol., Salamanque, 1677 ; 2e édit., augmentée et corrigée, Rome, 1697 ; 3e édit., Rome, 1717. Le sujet y est traité au point de vue purement philosophique, d’après Aristote ; l’auteur y appliquait les principes du probabilisme qu’il a abandonnés depuis. — Dans l’ordre théologique, nous citerons : 1° Ludi Halmanticenses, sive theologia

! florenfula, in-fol., Salamanque, 1668. Ce sont des dissertations sur les bons et les mauvais anges, en particulier sur les anges gardiens, qu’il composa pour l’obtention du bonnet de docteur. Loin d’y suivre la méthode

scolastique, il agrémenta ses thèses de fleurs recueillies avec une grande érudition dans la littérature sacrée et profane. Le cardinal en fit plus tard lui-même la critique dans sa seconde édition de la Théologie de saint Anselme. Il se reproche d’avoir traité certains points d’une manière moins sérieuse qu’il n’eût convenu, d’avoir donné à des personnes vivantes des louanges excessives, d’avoir accordé trop d’autorité à l’opinion d’un seul docteur pieux et savant, d’avoir ajouté foi aux histoires inventées de Dexter, de Maxime, de Luitprand et de Julien de Perez, enfin d’avoir mal transcrit les textes grecs. La mort l’empêcha d’en publier une édition corrigée ; — 2° S. Anselmi archiepiscopi Canluariensis theologia, commentariis et disputationibus tum dogmalicis tum scholasticis illustrata, 3 in-fol., Salamanque, 1678-1681 ; 2e édit. plus complète, mais fautive, Rome, 1688-1690. Ici, le docte religieux joint les discussions subtiles des théologiens scolastiques aux preuves positives que fournissent l’Écriture, les conciles et les Pères contre les athées, les païens, les juifs, les hérétiques et les schismatiques ; c’est pourquoi il appelle son œuvre le Pentateuque de la foi. Les deux premiers volumes contiennent le commentaire du Monologium de saint Anselme jusqu’au chap. lxvi ; ils constituent deux traités importants et savants De Deo uno et De Dco trino. Le traité sur la Trinité surpasse encore le premier. Le troisième volume traite De natura hominis pura et lapsa, spécialement à rencontre des erreurs jansénistes. Il a été beaucoup augmenté dans la seconde édition et, au jugement de l’auteur, corrigé avec soin en ce qui concerne certaines opinions ; — 3° Auctoritas infallibilis et summa cathedrx sancti Pétri, extra et supra concilia quælibet atque in tolam Ecclesiam, denuo stabilita, sive defensio calhedrte sancti Pétri adversus Declarationem nomini illustrissimi Cleri Gallicani editam Parisiis, in-fol., Salamanque, 1683. Dès que le P. d’Aguirre eut pris connaissance de la Déclaration de l’assemblée du clergé de France en 1682, il vit qu’elle était en opposition avec la doctrine de l’antiquité chrétienne et en particulier avec l’ancienne doctrine de l’Église gallicane. Aussi s’empressa-t-il d’étudier les documents et il composa en six mois une réfutation savante des quatre articles. Il s’excusait sur cette précipitation des fautes qui auraient pu lui échapper. Bossuet, Gallia orIhodoxa, prævia dissert., n. 3, 34, 94, et 1. V, c. il ; Œuvres, Besançon, 1836, t. xi, p. 10-11, 24-25, 57, 246, en parle avec éloge et en discute quelques passages ; — 4° Collectio maxima conciliorum omnium Hispanise et novi orbis, epislolarumque decrelalium celebriorum, neenon plurium monumentorum veterum ad illa » > spectanlium, cum notis et disserlalionibus, quibus sacri canones, historia ac disciplina ecclesiastica et cltronologia accurate illuslrantur, 4 in-fol., Rome, Ki’.U1691. L’auteur en avait publié, comme prospectus, une sorte d’index ou de synopse, Nolitia conciliorum Rispanise atque novi orbis, epislolarum decrctalium cl aliorum monunxenlorum sacrm anliquitatis ad ipsam spectanlium, magna ex parte haclenus ineditotvim, in-8°, Salamanque, 1686, pour attirer l’attention des savants, qui, espérait-il, lui signaleraient les lacunes de son projet et lui communiqueraient les documents qui lui manquaient. Toutefois, en exécutant son œuvre, il lit quelques modifications à son programme ; il ne publia pas toutes les pièces indiquées, parce qu’il ne put en déchiffrer quelques-unes, reproduites dans de vieux manuscrits usés, et il intervertit l’ordre du classement. Une longue introduction, divisée en trois parties, est en tête de la collection. La première partie, qui comprend neuf dissertations, commente la préface de la collection