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AGOSTINI — AGRAPHA

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1 vol. in-fol. de xvi-456 pages. Dédié à Innocent XII ce premier volume est le seul qui vit le jour, le Père Agostini étant mort en 1698.

P. Edouard d’Alençon.

2. AGOSTINI Joseph, jésuite italien, né à Palerme le "15 mars 1575, enseigna la grammaire, les humanités et la philosophie à Rome, la théologie à Lyon, à Avignon et à Palerme, fut dix-huit ans préfet des études et mourut à Palerme, le 29 mai 1643. — Nucleus casuum conscientiæ, sive brevis notitia eorum quæ scitu vel necessaria, vel valde utilia sunt in primo ingressu ad audiendas confessiones, Palerme, 1638, in-16. Cet ouvrage, qui eut un succès considérable, parut d’abord sous le pseudonyme de « DeciusCyrillus, Typographus », puis en 1639 sous l’anonyme, de nouveau sous le nom de Decius Cyrillus, à Rome en 1640, et à Venise, sept fois avant 1641. Depuis cette époque, les éditions sont nombreuses,’sous le titre : Brevis notitia eorum quee scitu, etc. ; il y en a au moins trente-quatre, de Palerme, Dilingen, Crémone, Douai, Cologne, Lyon, Anvers, Liège, Bologne, Rome, Pampelune, Venise, Vienne, Tyrnau, ! Klagenfurt. Quelques-unes de ces éditions ont été aug-j mentées successivement, par exemple, du Ratio administrandi Sacramenta, du Monitoria directio pro ordi-j nandis eorumdemque examinatoribus, des Censuras ; reservatæ des Propositionesdamnatee. — Commentant ; in primant partent Summæ S. Thomæ, Palerme, 16391643, 2 vol. in-fol. Le premier contient les questions, I à xiii ; le second, les questions xiv à xxvii, avec un Iraclalus de Trinilate et angelis.

De Backer et Sommervogel, Dibl. de la O de Jésus, t. I, col. 69-73 ; appendice du t. I, p. 11 ; t. iivi col. 1073.

C. Sommervogel.

AGRAMUNT Pascal, jésuite espagnol, né à Valence le 3 mai 1688, enseigna la philosophie à Gandie et la théologie à Valence, et y mourut le 25 mars ou le 27 mai 1738. Le P. Thomas Madalena y Dominguez, 0. P., critiqua quelques opinions de l’ouvrage du cardinal Cienfuegos, S. J. : Vita abscondila, seu speciebus Eucharisticis velata (1728), dans un écrit anonyme intitulé : Lxidus sestivalis circa favorem igneum : Vox Domini intercidentis flammam ignis, novae opinionis ardore succensi et theologica sufflatione extincti, Sarragosse, 1730, in-fol. Le P. Agramunt prit la défense de son confrère et opposa au dominicain, sous un pseudonyme : Allegalio theologica physico-polemica pro unione Eucharistiea asserla ab Em mo Alvaro Cardinali Cienfuegos… Auctore Ascanio Perea Viegas et Hontema, Valence, 1732, in-4°.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, t. i, j col. 74 ; t. ix, col. 1574.

C. Sommervogel.

AGRAPHA. — I. Nature. IL Nombre. III. Importance.

I. Nature.

Par cette expression grecque (a-j-paça, « non écrits, » par opposition à -q yptxyq, « l’Écriture, » al Ypaça ; , « les Ecritures » canoniques), on a coutume depuis Cotelier (1672) de désigner des Xo-fia ou sentences de Jésus-Christ, qui n’ont point été consignées dans les Evangiles canoniques, mais ont été transmises par la tradition orale. L’étymologie, qui les suppose conservées sans écrit, à^pâçio ; , selon le mot de Clément d’Alexandrie, Strom., vi, 7, P. G., t. ix, col. 281, est fausse, car plusieurs de ces paroles de Jésus ont été reproduites dans les écrits inspirés du Nouveau Testament, autres que les Évangiles. Maigri’l’inexactitude du nom, l’usage a prévalu d’appeler agrapha les paroles authentiques de Jésus, étrangères aux quatre Évangiles reconnus par l’Église, et citées comme telles par les anciens écrivains ecclésiastiques. Puisqu’on entend par agrapha des maximes qui ont été réellement prononcées par le divin Maître, on exclut de leur nombre celles qui se retrouvent dans les Évangiles apocryphes, à moins qu’il ne soit

démontré par une autre voie qu’elles sont vraiment sorties de sa bouche.

IL Nombre. — A. Resch, Agrapha, in-8°, Leipzig, 1889, a recueilli soixante-quatorze de ces maximes qu’il tient pour authentiques et cent trois qu’il regarde comme douteuses et apocryphes. Il en a fait l’exégèse et il a conclu qu’aucun des soixante-quatorze agrapha authentiques ne correspond au genre et à la manière du quatrième Évangile ; ils présentent tous le caractère de fond et de style des Évangiles synoptiques, et les paroles qui ont trait à la fin des temps et aux doctrines eschatologiques, sont rares. D’autre part, ces agrapha n’ont aucune parenté avec les Évangiles apocryphes des Égyptiens et des Hébreux. D’où proviennent-ils donc ? M. Resch les fait dériver tous d’un seul original hébreu, de cet écrit fondamental que les critiques allemands placent à la base des trois premiers Évangiles canoniques. Ils n’auraient pas trouvé place dans ces Évangiles écrits, mais auraient été conservés par d’autres documents de l’ancienne littérature ecclésiastique. L’ouvrage de M. Resch, riche en matériaux, est imparfait au point de vue de la critique. Non seulement, l’auteur semble avoir été influencé par sa théorie préconçue d’une source hébraïque, de laquelle découlaient les agrapha ; il a encore admis trop facilement l’authenticité de beaucoup de paroles extracanoniques de Jésus-Christ. M. Ropes, Die Sprùche Jesu, in-8°, Leipzig, 1896, a soumis les matériaux rassemblés par Resch, à une critique plus sévère et il a abouti à des résultats bien différents. Il a examiné tous les agrapha, une partie des apocrypha de Resch et quelques citations nouvelles. Il a groupé toutes ces sentences en trois catégories. Les soixante-treize premières ne sont pas attribuées à Jésus-Christ, au moins dans leur teneur actuelle, par les auteurs qui nous les ont transmises ; elles peuvent avoir été extraites de collections d’agrapha sans valeur. Onze autres (n os 74-84) ont été munies d’une fausse étiquette par suite d’un manque de mémoire ; ce sont des citations bibliques, indiquées par erreur comme paroles de Notre-Seigneur. Des dernières, quarante-trois (n os 85-127) ne sont pas historiques, treize (n os 128-140) restent douteuses, mais pourraient bien avoir un fondement certain, et quatorze seulement (n os 141-154) sont authentiques et historiques. Sur ces quatorze il n’y a que cinq sentences que Resch avait admises et reconnues. Ropes compte dans ce nombre l’épisode de la femme adultère, Joa., iiv 53viii, 11, qui est certainement authentique. Voir Jean (Évangile de saint), iivi i-11. D’autres paroles de cette nature sont reproduites dans les livres canoniques du Nouveau Testament, telles que : « Il vaut mieux donner que recevoir, » Act., xx, 35, et le passage de saint Paul,

I Thess., iv, 15-17. D’autres ont été rapportées par les Pères, par exemple : « Les agneaux, quand ils sont morts, ne craignent pas les loups. » Clément de Rome,

II Cor., v, 2-4 ; Funk, Opéra Patrum apostolicorum, 2e édit., Tubingue, 1887, t. i, p. 150. « Sur les œuvres où je vous surprendrai, je vous jugerai. » S. Justin, JDial. cumTryphone, 47, P. G., t. vi, col. 580. « Soyez de prudents banquiers, contrôlez tout, ne gardez que le bon. » Clément d’Alexandrie, Strom., I, 28, P. G., t. iivi col. 921. Une enfin nous aurait été conservée dans une leçon du Codex Cantabrigiensis. Matth., xx, 28. Ces conclusions ne sont pas absolument certaines. D’autres critiques trouveront authentique ou douteuse une citation qu’il regarde comme apocryphe. P. Baliffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 28-29. Dans une 2e édition de son livre (Texte und Vntersitchungen zur Geschicltte der altchr. Lileratur, 1906, t. xxx, fasc. 3 et 4), M. Resch a recueilli 194 agrapha, dont 36 seulement lui paraissent authentiques.

III. Importanxe.

Les agrapha authentiques ou douteux n’apportent aucun élément nouveau à l’histoire de Jésus et ils ajoutent peu à la doctrine du Maître. Comme