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AGNUS DEI — AGOBARD

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Tiération dont elle est digne. On rencontre souvent des restes de cette pâle dans les reliquaires des maisons religieuses.

Outre les ouvrages cités dans le corps de l’article, on peut consulter : O. Panvini, De baptismate paschali, origine et ritu consecrandi Agnus Dei, in-8°, Rome, 1560, réédité et annoté par Suarez, évêque de Vaison, in-8°, Rome, 1656, avec un opuscule du card. Valerio, De benedictione Agnorum Dei a Gregorio XIV summo pontiftee, anno salutis 1591, primo sui pontificatus peracta ; ce dernier opuscule a été réédité par Et. Borgia, in-4°, Rome, 1775 ; V. Bonardo, Discorso intorno air l’origine, antichita et virtu degli Agnus Deidi cera benedetti, in-4 Rome, 1586 ; J. Molanus, Oratio de Agnus Dei, à la suite de De canonicis libri très, in-8°, Cologne, 1587, p. 349-383 (cette dissertation a été reproduite dans le Theologiæ cursus completus, de Migne, t. xxvii, Paris, 1843, col. 423-454) ; J. Gretser, De benedictionibus libri duo, in-4° Ingolstadt, 1615, c. xxxiv-xxxvii ; T. Raynaud, Agnus cereus pontificia benedictione consecratus, sijmbolum christiani per baptismum ex Christo Pâtre et Ecclesia Mettre filii Dei, dans ses Opéra, Lyon, 1675, t. x, p. 267-400 ; A. Ricciulo, Lucubrat. ecclesiast., in-fol., Naples, 1643, p. 17-20 ; J.-B. Casali, De veteribus sacris christianorum ritibus, in-4°, Rome, 1645, c. xlviii ; C. Rasponi, De basilica et patriarchio Laterancnsi, in-fol., Rome, 1656, p. 142-149 ; P. Fatica, Origine ed antichita degli Agnus Dei, in-4 1, Reggio, 1664 ; A. Baldassari, / Pontifici Agnus Dei dilucidati, 3’édit., in-8 u, Venise, 1714 ; P. Copeti, Dette pernotazioni che i novelli batlezzali fnceva.noe dell’antica costumanza di dispensar gli Agnus Dei di cera benedetta, dans Discorsi di liturgia, in-8°, Rome, 1766, p. 63-81 ; A. Ceresole, Notizie storico-morali sopra gli Agnus Dei, in-8°, Rome, 1845 ; J. Caron, Notice sur les Agnus Dei, 1863 ; Id., Étude sur l’origine, l’usage et l’histoire des Agnus Dei, 3’édit., Rome, 1865 ; X. Barbier de Montault, Traité liturgique, canonique et symbolique des Agnus Dei, dans les Analecta juris pontifteii, 1865, col. 1475-1523 ; Id., De la dévotion aux Agnus Dei, 6’édit., in-32, Paris, s. d. ; Martigny, Notice sur les Agnus Dei, à la suite de l’Étude archéologique sur l’agneau et le Bon Pasteur, Lyon, 1860, p. 88-104 ; Id., Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 2’édit., Paris, 1877, p. 32-33 ; André, Dictionnaire de droit canonique, édit. Wagner, Paris, 1894, t. I, p. 77-82.

E. Mangenot. AGOBARD. Quelques notes écrites en marge d’un manuscrit de Bède, lequel se trouve à la bibliothèque Vallicellane à Rome, donnent les dates principales de la vie d’Agobard. Pertz, Monum. German. scriptor., t. i, p. 110. Né en 779 et probablement en Espagne, il fut amené, trois ans après, dans la Gaule narbonnaise où le rencontra Leidrade, évêque de Lyon, qui l’amena dans cette ville, l’ordonna prêtre en 801 et le sacra évêque en 813. Lors de la démission de ce prélat, en 814, Agobard lui succéda, mais ne devint véritablement archevêque <le Lyon qu’en octobre 816 à la mort de Leidrade. Voici les principaux faits de son épiscopat. En 821 il se rend à l’abbaye d’Aniane, où l’on procédait à l’élection d’un abbé, Mabillon, Annal., t. ii, p. 474 ; l’année suivante il assiste au concile d’Attigny où Louis le Débonnaire fait une pénitence publique de ses fautes, Agobard, De dispensatione eccles. rerum, et en 823 à celui de Compiègne où on s’occupe de discipline, lbid. Avant 825, l’empereur Louis adresse aux évêques une lettre leur annonçant qu’il prend sous sa protection David, Joseph et la communauté des juifs de Lyon. Monum. German. legum, sect. v, p. 310. En 825 on trouve Agobard au concile assemblé à Paris pour la question des images ; on croit que ce fut lui qui composa le traité envoyé par le concile, à l’empereur Louis et, par l’empereur, au pape Eugène IL Mansi, Concil., t. xiv, col. 425 ; P. L., t. xcviii, col. 1303. A la fin de mai 829 Agobard préside à Lyon un concile dont les actes sont perdus. Mansi, loc. cit., t. xv, append., p. 441, 446 ; P. L., t. iixcv col. 592 ; t. civ, col. 13. On sait cependant qu’il y écrivit à l’empereur ses deux lettres ou traités De insolentia Judœorum et De judaicis super stitionibus. Au concile de Langres, 830, il souscrit à un diplôme en faveur du monastère de Bèze, P. L., t. clxii, col. 876, et, vers cette époque, contracte une union de prières

avec le monastère de Reichenau, en Suisse. Monum. German. Confraternitas Augiensis, p. 257. En 833, vers juin ou octobre, eut lieu le concile de Compiègne où Louis le Débonnaire fut privé de l’empire ; Agobard pour justifier cette déposition y écrivit à Lolhaire un Libellus de conventu apud Compendium et de publica Ludovici pœnitentia. P. L., t. civ, col. 319. Revenu au pouvoir l’empereur Louis tient un concile, dans l’été de 835, à Stramiacum (Crémieux, Isère, ou Tramoyes, Ain), puis un autre à Thionville où Agobard est déposé. L’Astronome, Vita Ludovici PU, ann.836. L’archevêque de Lyon se retire en Italie et, trois ans après, rentre en grâce et recouvre son siège, Adon, Chronic, dans.P. L., . cxxiii, col. 135 ; le 6 septembre 838 il assiste au concile du Quercy, P. L., t. civ, col. 1292, et meurt le 6 juin 840. Les martyrologes de Lyon et de Saint-Claude, ainsi que la chronique de Saint-Bénigne de Dijon sont témoins de son culte.

On peut classer de la façon suivante les écrits d’Agobard : 1° Traité contre Félix d’Urgel. Celui-ci avait passé sa vie à soutenir l’erreur de l’adoptianisme qui n’était autre chose qu’un nestorianisme déguisé. Exilé à Lyon il avait, en mourant et malgré ses rétractations, laissé un traité défendant cette erreur ; de là l’ouvrage qu’écrivit Agobard pour le réfuter et qui se compose de multiples citations des Pères ; — 2° les ouvrages cités plus haut contre les Juifs, De insolentia Judœorum et De judaicis superstitionibus ; il convient d’y joindre deux consultations sur la conduite à tenir envers les esclaves qui demandaient le baptême et appartenaient à des maîtres juifs, et une lettre à Nébridius, évêque de Narbonne, sur les inconvénients des relations fréquentes entre juifs et chrétiens ; — 3° une vigoureuse protestation d’Agobard contre l’ancienne loi de Gondebaud, roi des Burgondes, qui obligeait à terminer les procès par le duel. L’évêque de Lyon reviendra sur ce sujet dans un autre traité où il condamne aussi les épreuves de l’eau et du feu ; — 4° Traités de pastorale. Tout d’abord l’opuscule De privilegio et jure sacerdotii, dont le titre indique bien la nature ; puis la lettre à Matfred pour obtenir la cessation des abus commis parles seigneurs envers les biens ecclésiastiques, sujet qui sera encore traité dans le De dispensatione ecclesiasticarum rerum ; enfin le traité De modo regiminis ecclesiastici adressé au clergé de Lyon et contenant d’excellents conseils ; on peut y joindre De fidei veritale et totius boni institutione, traité moral adressé aux fidèles ; — 5° Agobard a attaqué avec force la superstition sous ses formes innombrables ; citons les traités Contra insulsam vulgi opinionem de grandine et tonilruis, la lettre à Barthélémy, évêque de Narbonne, au sujet d’une maladie infectieuse contre laquelle on employait parfois des sortilèges ; —6° Traité des images dont il a été parlé plus haut. Baronius et plusieurs autres estiment qu’Agobard s’est écarté, en cet ouvrage, de la foi catholique ; il faut toutefois remarquer que le but de l’évêque de Lyon était de combattre ceux qui tenaient pour l’adoration des images, voir Adoration ; certaines expressions incidentes et évidemment exagérées ne sauraient suflire pour faire croire qu’Agobard était iconoclaste ; il y a lieu aussi de tenir compte des idées qu’il a développées dans ses traités contre les superstitions : on voit qu’il a une horreur instinctive pour tout ce qui pourrait y conduire, comme serait le culte exagéré des images ; — 7 » les cinq traités historiques qui se rapportent à la déposition de Louis le Débonnaire pèseront toujours sur la mémoire d’Agobard ; on ne peut s’expliquer comment il eut le triste courage de coopérer à l’exil de son bienfaiteur. L’empereur Louis, grand de caractère et de cœur, n’en voulut, d’ailleurs, pas longtemps à Agobard, puisqu’il lui restitua son siège épiscopal ; — 8° Traités liturgiques. Agobard avait corrigé l’antipbonaire de Lyon en prenant soin qu’il ne contint que des phrases et textes tirés de la sainte Écriture. Attaqué sur