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AGNEAU PASCAL — AGNŒTES — 586

° Liturgie.

Il y a des allusions à l’agneau pascal dans la liturgie de Pâques. A la bénédiction du cierge, au samedi saint, le diacre chante : « Ce sont vraiment les fêtes pascales, durant lesquelles est immolé ce véritable agneau, dont le sang sert à consacrer les portes des fidèles. » A la préface et à la communion du jour de Pâques, l’Église répète la parole de saint Paul : « Le Christ, notre pâque, est immolé. Il est, en effet, le véritable agneau qui enlève les péchés du monde. » La prose qui chante les louanges que les chrétiens adressent à la victime pascale, contient cet éloge : Agnus redemi t oves ; Christus innocensPatri reconciliavitpeccatores. L’hymne des vêpres au temps pascal célèbre la même idée. Elle invite ceux qui, après le passage de la mer Rouge, ont été admis au royal banquet de l’agneau, à chanter en l’honneur du Christ, qui par bonté a immolé son corps pour eux et les a abreuvés de son sang. Ce sang répandu sur les portes éloigne l’ange exterminateur. Le Christ est notre Pâque, la même victime que celle du repas pascal. L’office du Saint Sacrement, composé par saint Thomas d’Aquin, rappelle plusieurs fois le caractère figuratif de l’agneau pascal. A l’hymne de matines, la Fête-Dieu est décrite comme le souvenir de la dernière cène, durant laquelle nous croyons que le Christ a mangé avec ses apôtres l’agneau pascal, mais aussi, postagnum typicum, son corps et son sang. La même idée est exprimée dans la prose : « Sur cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle loi abroge l’ancienne Pâque, » et la manducation de l’agneau pascal est mentionnée au nombre des figures de la table eucharistique : In figuris prsesignatur, cum… Agnus Paschse deputatur.

Cf. S. Thomas, Sum. theol., Ia-IIæ, q. cil, a. 5, ad 2°" ; N.Turlot, Thrésor de la doctrine chrétienne, 5e édit., Paris, 1641, II* partie, p. 230-233 ; cardinal Meignan, De l’Éden à Moïse, Paris, 1895, p. 491-406 ; Danko, De sacra Scriptura, Vienne, 1867, p. 270-272, où on trouve une bibliographie plus complète du sujet.

E. Mangenot.

AGNEAUX DE VIENNE. Voir Devienne.

AGNELLO ou ANDRE — il se donne lui-même indifféremment ce double nom, — né à Ravenne vers l’année 805, successivement abbé de Sainte-Marie ad Blachernas et de Saint-Barthélémy, dans sa ville natale. Ce titre d’abbé, d’ailleurs, n’implique pas nécessairement qu’il ait fait profession religieuse et mené la vie monastique. Il semble au contraire qu’il soit resté prêtre séculier. Lui-même s’appelle simplement : hujus Ravennalis Ecclesise presbyter. Vita Exuperantii, P. L., t. cvi, col. 525. Il occupait le dixième rang parmi les prêtres de l’Église de Ravenne au temps de l’archevêque Pétronax. Vita sancti Maximiani, P. L., t. cvi, col. 611.

A la prière des prêtres de Ravenne, il écrivit, aux environs de l’année 839, une histoire des archevêques de cette ville. Elle a été publiée pour la première fois en 1708, par Benoit Bacchini, abbé de Sainte-Marie de Lacroma, de la congrégation bénédictine du mont Cassin, sous ce titre : Agnelli qui et Andréas abbatis S. Marix ad Blachcrnas et S. Bartholomeei Ravennse Liber pontificalis seu Vitse pontificum Ravennatum, Modène, 2 vol. in-4°. Bacchini en avait trouvé le texte manuscrit dans la bibliothèque de Renaud d’Esté, duc de Modène et de Reggio, à qui il dédie l’ouvrage. Ce Liber pontificalis embrasse l’histoire des archevêques de Ravenne depuis saint Apollinaire (c. 50-c. 78), jusqu’au pontificat de l’archevêque Georges, contemporain d’Agnello, auquel il s’arrête (835-c. 81-6). En tête, Bacchini a placé une préface critique qui constitue une bonne étude d’ensemble sur l’auteur et son œuvre historique. Il y a joint sept dissertations destinées à faciliter l’intelligence du texte. Il a fait suivre aussi chacune des Vitse d’observations judicieuses où il explique et, à l’occasion, rectifie et complète le récit d’Agnello. En appendice, enfin, sont réunis quelques anciens documents relatifs à l’histoire ecclésiastique de Ravenne.

Muratori, Scriptorum rerum italicarum, i. ii, parsl a. Milan, 1723, in-fol., p. 1-220, a reproduit à son tour l’édition de Bacchini avec ses dissertations, préfaces, notes et appendices. Il y ajoute une courte introduction et quelques notes. Il avait pris soin de revoir le texte d’Agnello sur le manuscrit même de la bibliothèque d’Esté, ce qui lui a permis de corriger quelques fautes et de combler quelques lacunes de Bacchini. La P. L. de Migne, t. cvi, col. 429-842, reproduit l’édition de Muratori.

Dans sa préface, Bacchini fait remarquer avec raison que l’œuvre d’Agnello laisse à désirer, non seulement au point de vue de l’élégance et de la correction du style, mais aussi de l’exactitude. Il s’y rencontre des confusions de dates, de personnes, d’événements. L’auteur ne fait guère que compiler ce qu’il a iiv lu ou entendu. Aux faits historiques, il mêle souvent des anecdotes puériles et des fables invraisemblables. Surtout, son récit manque d’impartialité. Il y poursuit de son ressentiment les archevêques de Ravenne dont il a eu personnellement à se plaindre, comme aussi les pontifes romains, contre lesquels il défend en toutes circonstances les prétentions du siège de Ravenne. Toutes ses sympathies vont aux partisans du schisme. Mais ces réserves faites, on doit reconnaître que l’ouvrage d’Agnello n’en reste pas moins très précieux et très utile pour l’histoire de l’Église de Ravenne et de ses rapports avec Rome.

Voir sur Agnello, outre son ouvrage même où il parle de lui à diverses reprises, les préfaces de Muratori et de Bacchini, en tête de l’édition du Liber pontiftcalis reproduite par la P. L., t. cvi, col. 431-436, 435-450 ; Fabricius, Bibliotheca latina médise et infim.se setatis, Padoue, 1754, t. l, p. 30-31 ; Casimir Oudin, Commentarius de scriptoribus ecclesise antiquis, t. ii Leipzig, 1722, col. 156-167 ; Acta eruditorum anno IliO publicata, Leipzig, 1710, p. 330-336 ; Journal des savants pour l’année IliO, Paris, 1710, p. 549-552.

L. Jérôme.

AGNELLUS (Saint), archevêque de Ravenne au vie siècle. Né de parents nobles en 483, il suivit d’abord la carrière militaire, puis, sa femme morte, entra dans l’état ecclésiastique et fut ordonné diacre vers 527. Successeur de Maximien sur le siège de Ravenne en 553 ou 556, il gouverna cette Église pendant 13 ans. Il en augmenta beaucoup le domaine, grâce aux donations que lui fit Justinien, vainqueur des Goths, et mourut en 566 ou 569. On a de lui une lettre Ad Artnenium de ratione fidei ; il y défend nettement la foi de la Trinité contre les ariens. S’appuyant sur l’immutabilité divine, il montre que Dieu a toujours été Père, qu’il a vraiment engendré et que son Fils lui est égal en tout. On possède aussi quelques lignes d’une lettre qu’Agnellus reçut du pape saint Pelage.

Voir : 1° pour ces deux lettres, Migne, P. L., t. LXVin, col. 379-86 ; 2— pour l’histoire d’Agnellus, le Liber » o>tti/ic. Ravenn. par Agnello, abbé de Saint-Barthélémy de Ravenne au IXe siècle, édit. Bacchini, Modène, 1708, part. II, p. 119 sq.„ et dans Migne, P. L., t. cvi, col. 618-624 ; Ughelli, Italia sacra, Venise, 1717, t. ii, p. 337 ; Jérôme de Rubeis ou deRossi, Histor. Ravenn., Venise, 1589, 1. III, p. 169-171 ; Ceillier, Hist. des aut. sacr., Paris, 1748, t. xvi, p. 622-03.

X. Le Baciiei.et.

AGNOLETTO Ange, né en 1715 à Noventa près de Padoue, mort en 1831, enseigna longtemps l’histoire et la théologie au séminaire de cette dernière ville. Il a laissé quelques travaux sur diverses questions d’Écriture sainte. On lui doit encore plusieurs ouvrages purement théologiques : 1 » De augustissimo Trinitatis mysterio, Padoue, 1787 ; 2° De miraculis, in-8 », Padoue, 1792 ; 3° De SS.martyribus, in-8°, Padoue, 1803 ; 4° De divinis prnphetarum oractdis ; de ineptis ethnieorum oraculis, de arte magica, Padoue, 1812.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. m.

V. Oblet.

AGNŒTES ou AGNOITES. — L Sectes et auteurs