l’invocation du Saint-Esprit, ni l’imposition des mains.
Voir Mai, p. 100, 107. —
2" Le second sacrement est le
baptême, dont Abdiésu distingue plusieurs espèces.
Outre l’ablution commune, l’ablution légale, l’ablution
traditionnelle des vases ou ustensiles, l’auteur indique
le baptême de Jean, celui du Sauveur, le baptême du
sang et celui de la pénitence ou des larmes, d’après la
tradition des Pères. i La matière du baptême est l’eau
pure ; la forme est le baptême au nom du Père, du Fils
et du Saint-Esprit, conformément aux paroles du Sauveur. » —
3° Le chrême de l’onction, qui est de tradition
apostolique. La matière est l’huile d’olive pure ; la forme,
la bénédiction apostolique. Perle, iv, 4. Il semble rapporter
cette onction à la cérémonie du baptême, IV, 1 ;
mais, dans la pratique des nestoriens, l’onction précède
l’immersion et le baptisé n’est confirmé que par l’imposition
des mains ; à leurs yeux, le sacrement de confirmation,
confondu avec le rite baptismal, en est devenu
simplement une partie subsidiaire, un rite apostolique, et
non plus un sacrement d’institution divine. —
4° L’oblation
du corps et du sang du Christ. D’après le texte
de notre auteur, la transsubstantiation s’opère par les
paroles du Christ et la descente du Saint-Esprit. —
5" L’absolution
et la pénitence, par laquelle des pécheurs reçoivent
des prêtres la guérison spirituelle. Il condamne ceux
qui, « par avarice, ont fait de cette grande chose un
commerce et une source de profit pécuniaire. » —
6° Le saint ferment. L’auteur expose la tradition suivant
laquelle Thomas, Barthélémy, Addaï et Maris donnèrent
aux Eglises d’Orient fondées par eux le ferment destiné
à entrer dans la composition du pain eucharistique. Il
loue son Église d’avoir conservé cette tradition, tandis
que les autres Églises l’ont perdue, avec beaucoup
d’autres institutions apostoliques. Lorsqu’il remarque
que les Églises qui ne connaissent pas le sacrement du
ferment comptent pour septième sacrement le mariage
selon l’institution du Christ, il avoue implicitement la
substitution faite par son Église d’un simple rite qui
n’a ni forme ni efficacité sacramentelle, à l’un des sacrements
authentiquement reconnus par tous les chrétiens.
De même, à l’extrême-onction les nestoriens substituent
dans leur nomenclature le signe de la croix, « tradition
apostolique, sauvegarde des chrétiens, par lequel
les autres sacrements sont scellés et parfaits. » Perle,
IV, 1. Le signe de la croix n’est pour nous qu’un sacramental.
Au surplus les rituels nestoriens, non plus que
les auteurs anciens, ne confirment pas cette énumération.
Entre autres erreurs contenues dans les écrits d’Abdiésu, il faut signaler encore la condition des damnés après la résurrection : il les place sur la terre, dans l’obscurité, dévorés par le feu de la douleur et le remords de leurs mauvaises œuvres ; mais il ne mentionne pas l’existence d’un feu matériel. Perle, v, 7. En maint passage de ses œuvres, Abdiésu fournit d’importants témoignages à la doctrine catholique, et la lecture de ses savants écrits sera d’un grand secours pour la connaissance de l’enseignement théologique et de la discipline des nestoriens, dont il peut être considéré comme le représentant le plus autorisé., 1. Parisot.
2. ABDIÉSU DE MOSSOUL, Abu Sa’id ‘abdïsù’bar Bahriz, auteur nestorien du xie siècle, abbé du monastère
de Saint-Élie, à Mossoul, puis métropolitain de
Mossoul, recueillit les canons ecclésiastiques et les décisions
conciliaires. On possède aussi de lui un traité sur
la division des héritages, et des commentaires liturgiques.
Cet auteur est cité dans le Catalogue d’Abdiésu.
Ses ouvrages ne nous sont connus que par la mention
qu’en fait Assémani, Biblioth. orientalis, t. iii a, p. 279 ;
cf. p. 267. Assémani lui attribue à tort, ibid., notes 3 et 4,
une œuvre de Georges d’Arbèles, qui appartient à la
seconde moitié du xe siècle. J. Parisot.
ABÉCÉDAIRES. On a donné ce nom à une secte
d’anabaptistes qui affectaient un mépris absolu pour
toute science humaine. Ils soutenaient que Dieu éclairait
intérieurement tous ses élus et leur donne, par
des visions ou des extases, la connaissance des vérités
nécessaires. Ils rejetaient tout autre moyen de s’instruire
et prétendaient que, pour être sauvé, il faut ignorer jusqu’aux
premières lettres de l’alphabet ; de là leur nom.
Aussi considéraient-ils comme une espèce d’idolâtrie
l’étude de la théologie et comme des falsificateurs de la
parole de Dieu les savants qui se mêlent de prêcher l’Évangile.
Ce fut à Wittemberg, vers le commencement de 1522, que Nicolas Storch (Pelargus) et les illuminés de Zwickau se mirent à prêcher cette doctrine, mêlée d’ailleurs à beaucoup d’autres erreurs. Carlostadt se laissa gagner à ces théories singulières ; pour les mettre en pratique, il abandonna son titre de docteur et se fit portefaix ; pendant quelque temps il prêcha dans ce sens au peuple et aux étudiants de Wittemberg.
Voir Meshovius, Historiæ anabaptisticæ libri VII, l. I, n. 1, Cologne. 1617 ; De Bussiéres, Les anabaptistes, introduction, Paris, 1853 ; Janssen, L’Allemagne, trad. Paris, t. ii, l. II, Paris, 1889.
ABEDOC ou ARDEBOC, moine irlandais du viiie siècle, auteur d’un recueil de décisions disciplinaires
empruntées à une ancienne collection de canons, dont le
manuscrit, en fort mauvais état, lui avait été fourni par
l’abbé Hælhucar. Dom Luc d’Achery est le premier qui ait
fait connaître ce recueil, Spicilegium, Paris, 1655, t. ix,
p. 1-62 ; Paris, 1723, t. i, p. 491-502 ; dom Martène l’a
réimprimé avec quelques additions. Thesaurus anecdotorum,
Paris, 1717, t. iv, p. 1-30.
Fabricius, Bibliotheca med. et inf. latin., Florence, 1858, t. i, p. 2, P. L., t. xcvi, col. 1279-1320.
ABEELE (van den) Charles, jésuite belge, né à
Bourbourg (Nord), le 3 mai 1691, enseigna la théologie
à Gand, fut plus de trente ans supérieur et provincial
et mourut à Gand, le 24 avril 1776. Il a publié, sous le
pseudonyme de « Godefridus Veramantius », un ouvrage
dans lequel il soutient que les fidèles ne sont pas
obligés d’entendre expliquer la parole de Dieu dans leurs églises paroissiales : Specimina charitatis et doctrinæ, quæ continentur in quatuor libellis contra presbyteros regulares in Belgio sparsos, in-8°, Cologne,
1738. Le P. van den Abeele a composé une trentaine
d’opuscules de piété, en français et surtout en flamand.
De Backer et Sommervogel, Biblioth. de la Cie de Jésus, Bruxelles, 1890, t. i, col. 7-13.
1. ABEL. Nous le considérerons exclusivement comme
personnage figuratif de l’avenir ; toutefois, avant d’indiquer
les divers prototypes dont il a été l’image, il sera
bon de noter les traits historiques qui ont servi de fondement
à son caractère typique.
I. Abel dans l’histoire. —
Abel (hébreu : Hébel, « souflle, vanité ou deuil », suivant les rabbins et les anciens commentateurs, ou mieux « fils », de la forme habal qui se lit dans les inscriptions assyriennes ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6’édit., Paris, 1896, t. i, p. 290) fut le second fils d’Adam et d’Eve et le frère cadet de Caïn. Les deux frères se montrèrent d’humeurs et de dispositions différentes. Bien qu’ils aient puisé la vie à la même source et qu’ils aient reçu la même éducation, ils furent entièrement dissemblables de goûts et de sentiments. Abel fut pasteur de troupeaux et Caïn agriculteur. Gen., iv, 2. Ils se partagèrent ainsi, dès l’origine de la société, les deux arts nourriciers de l’humanité, la culture de la terre et l’élevage des animaux domestiques. Le genre de vie des-deux frères laisse pressentir la divergence de leurs,