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AGAPET I" — AGATHANGE


Romanorum, Leipzig, 1886, t. i, p. 113-115, n. (576-583), 890-898. Lu lettre d’Agapet à Antilime de Constantinople sur les deux natures est apocryphe. Jaiïé-Wattenbach, ibid., n. (ccxvn), 895.

Liber pontifica lis, édit. Duchesne, t. I, p. 287-289 ; Baronius, Annales, ann. 535 et 536.

A. BoUDINHON.

2. AGAPET II, pape, sacré le 10 mai 946, mort en décembre 955. Occupa le siège pontifical pendant la période troublée où les factions romaines étaient le plus déchaînées. Il présida, par son légat Marin, évoque de Polymarte, les conciles d’Ingelheim quin 948) et de Trêves, où l’on excommunia Hugues, évêque de Reims, et le comte Hugues, jusqu’à ce que celui-ci eût satisfait à Louis d’Outre-Mer. Le pape confirma les décisions dans un synode qu’il tint lui-même à Saint-Pierre, en mars 919. Cf. Baronius, Annal., ann. 946-955.

Pour les lettres que nous possédons de lui, voir JafféWattenbach, Regesta Pontif. Rom., Leipzig, 1885, t. i, p. 459, n. (2783-2820 et ccclxii), 3632-3673 ; celle où il détermine les pouvoirs de son légat Marin (n. 3615) montre l’autorité du Saint-Siège ; trois sont apocryphes. P. L., t. cxxxiii, col. 889 sq.

A. BOUDINHON.

AGAPÈTES (chéries), terme populaire, appliqué par dérision aux vierges consacrées à Dieu qui, vivant dans le monde, logeaient chez elles des hommes ayant fait vœu de chasteté. Il se créait ainsi un prétendu lien de fraternité que les intéressés légitimaient par un texte de saint Paul, I Cor., ix, 5, mais que le bon sens des fidèles réprouvait avec d’autant plus d’énergie que ce genre de cohabitation donna souvent lieu à des scandales. TJnde in ecclesias, demande saint Jérôme, agapetarum peslis introiit ? A l’origine, vraisemblablement, les vierges chrétiennes, ne vivant pas en communauté, avaient dû recourir à des laïques pour administrer leurs biens et défendre leurs intérêts, et elles avaient choisi de préférence des hommes pieux, engagés comme elles à la continence. Avec le temps de graves abus se produisirent en Afrique comme le prouve une lettre de saint Cyprien, Epist., iv, édit. Hartel, Vienne, 1868, et en Orient. Il fallut que le concile d’Ancyre en 314 (can. 19) fit défense aux vierges consacrées à Dieu de cohabiter avec des hommes en qualité de sœurs. Il ne parvint pas à extirper le mal puisque saint Jérôme invective les moines syriens égyptiens qui vivent dans les villes avec les vierges chrétiennes, Epist., xxii, ad Eustochium, P. L., t. xxii, col. 402, et que saint Jean Chrysostome eut lieu de composer le IIspi toû [j.v) xà ; xavovixà ; crvvoixeîv avSpâcnv, P. G., t. xlviii. On a confondu quelquefois les agapètes avec les subinlroductee, avvetuâxTot, femmes qui demeuraient avec les clercs non engagés dans le mariage et au sujet desquelles le concile de Nicée légiféra en 325. Même dans les textes anciens, il arrive qu’un mot soit pris pour l’autre. L’analogie des situations facilitait une confusion de termes. Néanmoins les agapètes à proprement parler ne cohabitent point avec des clercs, mais avec des laïques.

Cf. Bingliam, Origines ecclesiastiæ 1. VI, c. ii § 13 ; Binterim, DenkwurJigkeiten, t, m b, p. 513.

H. Hejimer. AGAPIOS LANDOS, né en Crète, prêtre et moine au mont Athos vers le milieu du xviie siècle, est l’auteur d’un grand nombre de traductions en lengue grecque vulgaire. La plus considérable de ces traductions est celle qu’Agapios fit des vies de saints de Syméon le Mélaphraste sous le titre de : Neoç Ttapâôeiaoç r, Tot Xôyot Stâcpopot xoù |31ot àyc’tdv ex to-j MsTaçpaTtoO Sujxeûjvoç s’tç tï)v xoivriv T||j.eT£pav StâXsxfov (lETayXtoTTtaOivTE ; . Elle fut imprimée à Venise en 1644, et réimprimée en 1853. On doit aussi à Agapios plusieurs recueils d’extraits tirés de la Vie des saints : le Ka).oxatpivi, Venise, 1657 ; le Néov âxXôytov, ibid., 1679 ; r’ExXôyiov —/yroi oï (ipaioTouoi J31oi

Tùv âyt’wv, ibid., 1755. On possède encore de lui une Vie de Michel Maleïnos, dont le texte original est perdu ; un ouvrage ayant pour titre : le Salut des pécheurs, à|xapTojX(ov <jo)Tr]pi’a, imprimé à Venise, 1641 ; un recueil des miracles de la très sainte Vierge : 6au|j.â<Tia r/jç’jTCpaytaç ©sotôxo’j, et un autre recueil très populaire encore aujourd’hui, le rewnovixôv, comprenant une foule de renseignements pratiques d’agriculture, d’horticulture, et des remèdes très véridiques pour toutes les maladies ; loaptxà ôiâçopa àXr)6é<7TaTae ! ç 71â<rav àaOévEiav, imprimé pour la première fois à Venise, en 1647.

Krumbacher, Gesch. der byzantinischen Literatur, Munich, 1897, p. 184, 199, 202, 903 ; Legrand, Bibliorjr. hellén., Paris, 1895.

E. Marin.

AGAPIT DE PALESTRINA, mineur réformé, fut lecteur de théologie dans son ordre et déliniteur général. Censeur à l’académie théologique de la Sapience, consulteur de l’Index et du Saint-Ofiice ; il prit part aux controverses sur la question du probabilisme, dont il se montra un adversaire déclaré, ne’craignant point de traiter de sophismes les doctrines des probabilistes. Il a publié : 1° Lezioni divote, ordinate a’canservare il buon costume, ne verifedeli, in-8°, Rome, 1792 ; — 2° Esame critico-teologico di quanto ha scritto il Ch. Abate D. Gianvincenzo Rulgeni sopra i peccati mortali dabbi ; e sulle circostanze notabilmente aggravanti la malizia délie mortali colpe, in-12, Rome, 1799, iv-274 p. ; — 3° Idea genuina délia carità, o amor di Dio, opposta a’pensamenti de’Sigg. Abb. Gianvincenzo Bolgeni, e LorenzoHervas, in-4°, Rome. 1800, xn-276 p. ; — 4° Lettere d’avviso ad un confessore novello… contro l’opéra avente per titolo : Istruzione pratica per i confessori novelli, in-8°, Rome, 1805, viii-220 p.

Dans son examen critico-théologique il s’attaque au livre de Bolgeni, membre de la Compagnie de Jésus supprimée, intitulé : Il possesso principio fondamenlale per decidere i casi nwrali, Brescia, 1796, dont l’auteur enseignait que l’on n’était pas obligé d’accuser les péchés douteux, ni les circonstances aggravantes. Le dernier ouvrage est dirigé contre les thèses soutenues par le Père Philippe-Marie Salvatori, également ancien jésuite. Le Père Agapit a publié aussi des Nolizie storiche intorno ai luoghi di Terra Santa, Rome, 1793.

Edouard d’Alençon.

AGATHANGE. Agathange, dont Moïse de Khorène loue la sincérité, écrivait au ive siècle ; c’est le plus ancien annaliste arménien, dont les écrits soient parvenus jusqu’à nous. Il était secrétaire du roi Tiridate II (Dertad). Son histoire va de l’an 226 à l’an 330 et se divise en trois parties. La première contient les actes et le martyre de saint Grégoire l’Illuminateur, l’apôtre de l’Arménie, avec sa délivrance merveilleuse et le martyre des saintes Ilripsimé, Gaiané et de leurs compagnes. C’est en même temps l’histoire de Tiridate, qui, adorateur des idoles, fut l’auteur de ces persécutions. La seconde partie contient la doctrine et la prédication de saint Grégoire. La troisième décrit la conversion de Tiridate, et du peuple arménien, opérée par la prédication de saint Grégoire qui illumina l’Arménie des lumières de la foi chrétienne. Le voyage de Tiridate et de saint Grégoire à Rome près de l’empereur Constantin et du pape saint Sylvestre, avec leur retour et la mort de Tiridate termine le récit. Le texte d’Agathange ne tarda pas à être traduit en grec ; mais il a subi quelques altérations, non seulement dans la version grecque, mais aussi dans le texte arménien.

Le texte arménien a été édité à Constantinople en 1709 et 1824 et plus correctement à Venise en 1835 et 1862. Les méchitaristes en ont donné une version italienne, en en retranchant la partie dogmatique, à Venise, en 1841. Victor Langlois a traduit le texte arménien en français et a édité sa version dans la Collection des historiens anciens et modernes de l’Arménie, Paris, Didot. 1867,