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subsistant encore de nos jours, voir Badger, The Nestorians and iheir ri tuais, Londres, 1852, t. ii, p. 182, 278, en théorie du moins plutôt qu’en fuit. Il plaît à cet auteur d’opposer la sévérité des canons des nestoriens au relâchement des dispenses que les chaldéens unis obtiennent de Ruine, p. 278. Il convient pourtant de dire que les nestoriens eux-mêmes sont dans l’usage de demander les mêmes dispenses à leur patriarche, moyennant une légère offrande, Biblioth. oriental™, t. iii, p. 608 ; et même d’en user sans la demander, et conséquemment sans frais. Thomas de Jésus, Liber de’conversione omnium gentium, t. vu b, p. 353. C’est sans doute en ce sens qu’il faut réduire d’autre pari l’accusation Irop générale de ne pas observer les degrés prohibés, portée contre les nestoriens par Joseph II, patriarche chaldéen uni, dans son livre du Miroir pur, rv, 4. Biblitii/i. orientalis, loc. cit.

IV. Arméniens.

Suivant les canons disciplinaires des arméniens, l’affinité est un empêchement au mariage jusqu’au quatrième degré inclusivement. Canones sijnodi Armeniorum (iv c siècle), can. 13 ; Mai, Script, vet., t. x b, p. 294. Les peines, toujours très sévères, du code arménien imposent aux transgresseurs de cette loi l’excommunication perpétuelle, la pénitence ecclésiastique jusqu’au lit de mort, et une amende équivalant à la moitié de leurs biens. Les évêques ou les prêtres qui, sciemment, auraient permis ces unions non canoniques sont frappés de l’amende et, au besoin, déposés. Le seizième canon du patriarche Sion (vme siècle) renouvelle le décret ancien, négligé surtout par les nobles qui se mariaient au quatrième et au troisième degré, p. 308. Mais le vingt-deuxième des canons attribués à Nersès le Grand interdit l’union au troisième degré seulement, et tolère celle du quatrième, moyennant la pénitence des bigames, p. 313. Ces canons se rapportent plus directement à l’empêchement de consanguinité, mais le dixième canon du concile de 688, en les renouvelant, porte la défense de mariage entre beau-frère et bellesœur, p. 315.

V. Rites unis.

Les rites unis correspondant à ces diverses chrétientés séparées se sont, dans la pratique d’abord, puis dans les décisions de leurs conciles, rapprochés, selon une certaine mesure, des usages de l’Eglise latine, les maronites principalement. Les melchites se tiennent plus attachés au rite grec, et les syriens, comme les chaldéens, cherchent à revenir, dans les plus récentes dispositions de leurs patriarches, à l’observation de leurs anciennes coutumes, autant que le siège de Rome peut les légitimer. Voir Acta et décréta conciliorum… rituum orientalium, Collectio lacensis, Fribourg-en-Brisgau, t. II.

J. Parisot. AFFINITÉ SPIRITUELLE. Voir Parenté spirituelle.

AFFLITO (d>) Thomas, jurisconsulte napolitain, né en 1570 à Santa Agata, mort en 1645. Entré dans l’ordre des théalins à Florence, il enseigna la philosophie à Rome. Son traité De juslilia et jure, 2 vol. in-8°, Naples, ne fut publié’qu’après sa mort, en 1659.

Hœfer, Non vite biographie générale, Paris, -1855 ; Ilurtcr, Nomenclator literarites, Inspruck, 1892, t. i.

V. Oblet.

AFFRE Denis-Auguste, archevêque de Paris, né le 27 septembre I71).’i à Saint-Rome de Tarn ; élève de SaintSulpice ; professeur de dogme au même séminaire ; grand-vicaire de Luçon (1821), d’Amiens (1823) ; chanoine titulaire de Paris (1834) ; vicaire capilulaire à la mort de Mo 1 de Quelen et cinq mois après nommé archevêque de Paris (1810), il s’occupa de relever les études ecclésiastiques et fonda l’école des Carmes. Il mourut le 27 juin 1848, victime de son dévouement pastoral. Sans parler des mandements et lettres pastorales et de nom breux articles insérés dans’Ami de la religion, on a de lui : Traité de l’administration temporelle des paroisses, Paris, 1827, réédité plusieurs fois ; — Essai critique et historique sur l’origine, le progrès et la décadence de la suprématie temporelle des papes, Amiens, 1829, où il défend le premier article de la Déclaration de 1682 contre Lamennais qui l’avait attaqué dans ses ouvrages sur les Rapports de la religion avec l’ordre politique et civil et sur les Progrès de la Révolution, et où il soutient que la suprématie temporelle des papes n’a jamais été que le fruit d’une délégation du peuple et de l’autorité civile, ou la conséquence de nécessités temporaires ; — Traité de la propriété des biens ecclésiastiques, Paris, 1837 ; — Traité des appels comme d’abus, Paris, 1844, en réponse au Manuel du droit public ecclésiastique français, de Dupin ; — enfin Introduction philosophique à l’étude du cliristianisme, où, prenant pour point de départ les lois premières de la morale que tous les peuples respectent et défendent comme règles éternelles et immuables de l’ordre, il montre qu’elles n’ont été conservées qu’au sein du christianisme et qu’elles sont dépendantes de ses dogmes. Il faut ajouter un Traité des écoles primaires ou Manuel des instituteurs et des institutrices, Paris, 1826, et un Nouvel essai sur les hiéroglyphes égyptiens d’après la critique de M. Klaprolh sur les travaux de M. Champollion jeune, Paris, 1834, dont quelques points touchent aux traditions bibliques.

De Riancey, Monseigneur Affre, archevêque de Paris, esquisse biographique, Paris, 1848 ; abbé M.-P. Cruioe, Vie de Denis-Auguste Affre, archevêque de Paris, Paris, 1810.

C. Constantin.

AFRICAIN Jules. Voir Jules.

AFRIQUE. Nous consacrerons un premier article à l’état religieux de l’Afrique. Nous y laisserons de côté le catholicisme et ses missions dont nous nous occuperons dans un second article.

I. AFRIQUE (État religieux de I’). — I. Animisme et fétichisme. II. Islamisme. III. Parsisme. 1V< Brahmanisme. V. Judaïsme. VI. Christianisme. VIL Iles africaines.

D’une façon générale, on peut dire que l’Islam et le fétichisme se partagent le continent africain : l’Islam au nord de l’Equateur, parmi les populations se rattachant à la race blanche ; le fétichisme au sud, parmi les tribus de race nègre, avec, aux frontières indécises de ces peuples et de ces religions, des infiltrations plus ou moins considérables, de fétichisme chez les blancs apparentés aux noirs, et surtout d’islamisme chez les noirs mêlés aux blancs. A ces deux groupements généraux il faut ajouter, mais dans des proportions bien moindres, le bouddhisme, le parsisme et le judaïsme. Le christianisme y est représenté par les Coptes et les Abyssins, les grecs schismatiques, les protestants, lescatholiques.

Mais poursefaire une idée complète de l’état religieux de l’Afrique, il est nécessaire de passer en revue lesdivers peuples qui l’habitent : nous verrons en même temps à quelles religions ils se rattachent.

Parce qu’on lui donne souvent le nom de continent noir, on est assez porté à croire que l’Afrique n’est habitée que par des nègres — avec quelques Arabes au nord — et que ces nègres, tous semblables, sont uniformément plongés dans une sorte de léthargie sociale, religieuse, intellectuelle et morale, dont on ne peut fixer le commencement, dont on n’entrevoit pas la fin. En réalité, les populations africaines présentent des éléments très complexes ; et, plus peut-être que partout ailleurs,

elles ont été et restent soumises à îles révolutions, des

migrations, des changements continuels. Elles ne sont sans histoire que parce qu’elles n’uni pas trouvé d’historien. En étudiant donc l’ethnographie africaine, on arrive