Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

)17 AÉTIUS — AFFINITÉ, EMPÊCHEM. DE MARIAGE CHEZ LES LATINS 518

en Cilicie, puis à Amblade en Pisidie. Rentré en grâce et même en faveur sous Julien l’Apostat, il est, en 361, réhabilité dans un synode arien, et consacré évêque, mais sans siège épiscopal. Il meurt à Constantinople, où Eudoxe lui fait faire de somptueuses funérailles ; les dates varient de 366 à 370.

Au moral, Aétius nous est présenté par les Pères et les écrivains ecclésiastiques de l’époque, sauf l’arien Philostorge son panégyriste, sous un jour peu flatteur : sorte d’épicurien prêchant la foi sans les œuvres et ne voyant pas autre chose dans les actions infâmes que dans les nécessités naturelles les plus innocentes ; pa- rasite allant de l’un à l’autre pour se faire bien traiter ; disputeur effronté n’ayant souci ni de l’ordre ni de l’honnêteté. Outre plusieurs lettres à l’empereur Con- stance et à divers personnages, il avait composé un ouvrage intitulé Théologie ou Art de sophistiquer ; il s’y trouvait environ 300 propositions ou raisonnements dont on peut juger par les 47 que saint Épiphane nous a conservés. Voir l’article Anoméens.

Voir S. Grégoire de Nysse, In Eunom.,1. I, P. G., t. XLV, col. 259-2b6 ; S. Épiphane, Hxr., lxxvi, P. G., t. XLH, col. 515- 639 ; Philostorge, Epilom. hist. eccl., passim, 1. III, c. xv, à 1. IX, c. VI, P. G., t. lxv, col. 502 sq. ; les Histoires ecclésias- tiques de Socrate, 1. II, c. xxxv, P. G., t. i.xvn, col. 298-299 ; de Sozomène, 1. III, c. xv ; 1. IV, c. xn-xvi, xxm-xxiv ; 1. V, c. v, P. G., t. LXVII, col. 1086, 1149-1159, 1186-1194, 1230 ; de Théo- doret, 1. H, c. xix, xxm-xxv, P. G., t. lxxxii, col. 1059, 1067- 1075 ; Baronius, Annales, ann. 356, n. 119-123 ; ann. 357, n. 76-79 : ann. 359, n. 88-97 ; Tillemont, Mémoires, t. VI, Paris, 1704 : Arianisme, art. 64-65, 73-74, 89-92, 98 ; Hefele, Hist. des con- ciles, trad. Leclercq, §77, 81-83, 85 ; Schwane, Histoire des dogmes, trad. Degert, Paris, 1903, t. il, p. 199-200.

X. Le Dachelet.

AFFAITATI Antoine-Marie, capucin de la province de Milan, appartenait à une famille noble de Crémone. Né à Albogasio en 1660, il embrassait la vie religieuse à l’âge de seize ans et mourait à Milan le 26 avril 1721. Son zèle le porta en particulier à l’assistance des con- damnés au dernier supplice, et il composa dans ce but un de ses ouvrages. On a de lui : 1° Fiori istorici, ovvero eompendio d’evudizioni virtuose e fatti illustri oVuomiui grandi, antichi emoderni, sacri e profani, e loro detti memorabiti... disposti in ordine alfabetico, Milan, 1711, in-fol., xn-778 p. ; autre édition, Milan, 1732, 3 vol. in-i°. — 2" Memoriale catechislico esposle aile Reli- giose Claustrali di qualunque Ordine..., Milan, 1716, in-4°, 418 p. — 3° Il palriarcha Davidico spiegato nella vita e santita eminente di S. Giuseppe..., Milan, 1716, in-8°, vm-309p. —4° II caritativo assistante in pratica. Metodo per confortare ed ajutare i condannati a morte ad un felice passaggio, 1719, in-8°, 577 p. Les Fleurs historiques dénotent un esprit très cultivé et sont le fruit de nombreuses lectures. Le Père Antoine-Marie était versé dans la science canonique, et son Manuel eatéchistirjue en est une preuve, comme le faisait remar- quer le Giornale de’Litterati d’Italia, t. xxvn, Venise, 1717. Édouabd d’Aleneon.

AFFECTEE (ignorance). Voir Ignorance.

AFFELMANN Jean. Théologien luthérien, naquit à Socst en Westphalie, le 23 novembre 1588, fit ses études à Marbourt ;, Giessen et enfin à Rostock où il devint pro- fesseur de théologie à l’âge de 21 ans (1609). Il y mourut le 14 février 1621. Il fut un des principaux représen- tant de la théologie strictement orthodoxe et aux ten- dances polémiques fort accentuées, qui régna durant le XVII e siècle dans la plupart des facultés luthériennes de l’Allemagne. Il jouit de son vivant d’une grande réputa- tion de science et de sagacité’. Son zèle pour la cause luthérienne le porta parfois jusqu’aux derniers excès de la polémique. Adversaire plus ardent encore du calvi-

nisme que du catholicisme, il s’éleva avec véhémence contre les réformes calvinistes du duc Jean Albrecht de Mecklembourg et défendit dans un grand nombre de petits écrits les doctrines luthériennes sur la personne du Christ, son ubiquité, le baptême, la sainte cène, la prédestination, etc. Le titre d’un de ses principaux écrits contre le théologien calviniste de la cour d’Albrecht suffira pour le caractériser, lui et son temps : Grïoid- liche, bescheidentliche u. treuherzige Abferligung der calvinistischen Sophisterei, D’ùnsten, Grillens und Nat- terstichen, damit der unbeslândige Apostat Joh. Rhuelius seine unniitze, verworrene und unlângst durch ôffenllichen Druck ausgesprengte Predigt, Plaudern’ient und Klapperwerk von déni hochw. Abendmald des Herrn durchspickt, durchflickt und durchklick thaï ; 1618. Ses œuvres furent publiées à Leipzig, en 1674, sous le titre : Sgntagma exercilalionum academicarum..., par G. Mœbius.

Pour sa biographie, cf. Vita D. Joh. Affelmanni, dans son Syntugma... ; A. Tholuck, Dos akademische Lcbcn des 11 Julir- hunderts, 2 Abth., Halle, 1854, p. 104 sq. ; Krabbe, Aus dem kirclilichen und wissenschaftl. Leben Rostoclcs, Berlin, 1863, p. 52 sq.

E. Miller.

AFFINITE, empêchement de mariage. Nous étu- dierons cet empêchement d’abord chez les latins, ensuite chez les orientaux.

I. AFFINITÉ, empêchement de mariage chez les latins. — I. Notion. II. Histoire. III. Législation actuelle.

IV. L’empêchement d’affinité est-il de droit naturel ?

V. Affinité qui survient après le mariage.

I. Notion. — Trois empêchements dirimants du ma- riage résultent des lois qui président à la propagation de l’espèce humaine ; ce sont la parenté, l’affinité et l’honnêteté publique. La parenté ou consanguinité (voir ce mot) provient, comme son nom l’indique, de l’iden- tité du sang et de l’unité d’origine. L’affinité a pour cause l’acte matériel de l’union sexuelle, et enfin l’hon- nêteté publique (voir ce mot) est produite par le ma- riage contracté ou même par les fiançailles.

Le décret de Gratien,part. II, causa XXXV, quaest. V, définit l’affinité : Propinquitas personarutn provenions ex copula carnali perfecla, omni carens parentela. Ces trois dernières paroles sont quelque peu surérogatoires ; elles ne servent qu’à exprimer la distinction théorique existant entre l’affinité et la consanguinité, quoiqu’en pra- tique ces deux empêchements puissent coexister.— L’affi- nité est donc la relation qui est créée par suite de l’œuvre de chair accomplie entre deux personnes, et qui subsiste entre l’une de ces deux personnes et les parents de l’autre. Il n’y a pas affinité entre les deux personnes qui ont réalisé l’union sexuelle, ni respectivement entre les parents de l’une et ceux de l’autre, mais entre chacune d’elles et les consanguins de l’autre, par exemple entre l’homme et les parents de la femme avec laquelle il a eu des rapports conjugaux et vice versa.

Pour cela, il faut que l’union sexuelle soit complète. Il n’est pas nécessaire sans doute que la génération d’un enfant soit réellement produite, mais il est nécessaire que l’acte accompli ait été de nature à la produire ; d’autre part, pour que l’affinité existe, peu importe que l’acte soit licite ou illicite, volontaire ou même invo- lontaire. Qu’il soit accompli par exemple par violence absolue, ou même sur une personne endormie, ivre, anesthésiée, l’affinité n’en existera pas moins et produira ses effets juridiques.

L’affinité a cela de commun avec la parenté, qu’il y a aussi pour elle une souche, des degrés et des lignes ascendante ou descendante, directe et collatérale. Pour l’affinité, la souche, stipes, est constituée (d’ensemble, per modum unius) par les deux personnes, auteurs de l’acte d’où elle provient. — Les degrés sont Tinter-