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ADVENTISTES — jEPINUS


après Jésus-Christ ; cette suprématie devait donc finir en 1843, et c’est alors que devait paraître le Christ pour régner en maître souverain, écraser ses ennemis, récompenser ses fidèles disciples et faire prévaloir partout la justice et la paix. Il n’en fallait pas davantage pour séduire les imaginations en quête de merveilleux ; et lorsqu’en 1831 le nouveau prophète commença à publier ses vues, il trouva de nombreux adhérents, surtout parmi les baptistes et les méthodistes. Bientôt des conférences furent tenues, des journaux fondés, des brochures publiées pour répandre les doctrines nouvelles jusque dans les États de l’Ouest. Mais Miller commit la faute de vouloir préciser la date de la venue du Christ : ce devait être entre mars 1843 et mars 1844. Cette dernière date passa et le Christ ne parut pas ! Grande déception parmi les 50 000 disciples. Toutefois le prophète ne se découragea pas et continua d’affirmer que la venue du Seigneur ne pouvait tarder ; un de ses disciples, S. Snow, refit les calculs, et on annonça la fin du monde pour le 22 octobre 1844. On vit alors, dans certaines bourgades et campagnes d’Amérique, un spectacle vraiment extraordinaire : des milliers de fermiers et d’ouvriers quittèrent leur travail et passèrent plusieurs nuits à la belle étoile, attendant avec une impatience fiévreuse la venue du Christ. Il ne vint pas plus que la première fois, et le désenchantement fut encore plus grand. Cependant Miller, tout en avouant son erreur sur la date précise qu’il avait fixée, continua d’annoncer l’avènement du Seigneur, et, chose étrange, bon nombre de disciples crurent en lui. En 1845 une conférence générale se réunit à Albany et affirma à nouveau la croyance des adventistes à la venue prochaine et personnelle du Christ, sans toutefois vouloir en préciser la date. En dehors de ce point fondamental, les adventistes n’ont pas de croyances bien distinctes ; généralement ils croient, comme les baptistes, au baptême par immersion, et, comme les congrégationalistes, à l’indépendance des différentes églises locales ; seuls les adventistes du septième jour ont une organisation presbytérienne, comme les calvinistes. D’après le dernier recensement officiel (1890), les adventistes comptaient 60491 communiants (adultes admis à participer à la Cène) ; à la fin de 1898, ils étaient, d’après V Independent, journal protestant bien informé, 84454, répartis en six sectes différentes, que nous allons passer brièvement en revue.

II. Différentes sectes adventistes.

1° Les adventistes évangéliques commencèrent à former une organisation spéciale en 1855. Contrairement à certaines autres sectes, que nous allons mentionner ci-dessous, ils croient que l’àme est immortelle et demeure consciente d’elle-même après la séparation d’avec le corps ; que les méchants ne seront pas anéantis, mais subiront dans l’autre vie un châtiment positif et éternel. En 1890, ils étaient 1147 communiants, répartis surtout en quatre États, le Massachusetts, le Vermont, la Pensylvanie et Rhode Island. Ils publient à Boston un journal qui s’appelle le Messiah’s Herald (le Héraut du Messie).

2° Les chrétiens de l’avènement (advent christians) diffèrent des premiers en ce qu’ils admettent que l’àme est mortelle de sa nature. D’après eux, tous ceux qui sont morts demeurent dans un état inconscient. Quand le Christ viendra à la fin du monde, il ressuscitera tout d’abord les justes, pour leur conférer le don de l’immortalité et les faire régner avec lui ; puis les méchants, pour leur signifier leur sentence de condamnation et les annihiler. Le dernier recensement leur attribue 25816 communiants, V Independent 26500 en 1898. Us ont deux principaux journaux hebdomadaires The World’s Crisis (la Crise du monde), Boston, et Bible Banner (la Bannière de la Bible), Phidadelphia.

3 « Les adventistes du septième jour. Ce qui leur a

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fait donner ce nom, c’est qu’ils observent le sabbat, le septième jour de la semaine, ou samedi ; car ils prétendent qu’on ne peut justifier par l’Écriture le transfert du sabbat au dimanche ; et il faut avouer que, si l’on n’admet d’autre règle de foi que la Bible, il est difficile de leur prouver le contraire. Us croient aussi que les 2 300 jours de Daniel se sont bien terminés en 1844, mais que le Christ depuis cette époque est en train de purifier le sanctuaire, et qu’il viendra aussitôt après avoir terminé cette œuvre ; alors les bons régneront avec lui ; quant au démon et aux méchants, ils seront annihilés. Leurs fondateurs furent M. White, né à Palmyre (Maine) en 1821, et M"e Hélène Harmon, qui prétendit avoir des révélations, et finit par épouser M. White. En 1890, ils avaient 28891 communiants, en 1898, 50288, sans compter quelques recrues faites en Canada ; ils publient à Battle Creek (Michigan), leur quartier-général, la Bévue de l’Avènement (Advent Review).

4° L’Église de Dieu (The Church of God) est un rameau qui s’est détaché de la branche précédente en 1861, pour n’avoir pas voulu accepter comme réelles les prétendues visions de M. White. Il n’a que 647 communiants et se recrute surtout dans le Michigan et le Missouri ; il publie à Stanberry (Missouri) The Advent and Sabbath Advocale (l’Avocat de l’avènement et du sabbat).

5° L’Union de la vie et de l’avènement (The Life and Advent Union) a été organisée en 1864 à Wilbraham (Massachusetts) ; sa doctrine spéciale, c’est que les méchants ne ressusciteront jamais : ils dorment d’un sommeil éternel. En 1890, elle comptait 1018 communiants ; en 1898, 3000 ; son organe est The Herald of Life (le Héraut de la vie), publié à Springfield (Massachusetts).

6° Les Églises de Dieu dans le Christ Jésus (The Cliurches of God in Clu-ist Jésus). Un bien grand nom pour une secte insignifiante ! Aussi on les appelle plus communément les adventistes du siècle à venir. Ils croient que le monde ne sera pas détruit à l’avènement du Fils de Dieu, que le millenium précédera la restauration finale, que les juifs rentreront à Jérusalem, que tous les morts ressusciteront, les bons pour régner avec Jésus-Christ, les méchants pour être anéantis. Leur origine remonte à l’année 1851 ; mais ce n’est qu’en 1881 qu’ils se sont définitivement organisés. Le recensement de 1890 leur donne 2 872 communiants, qui se trouvent surtout dans l’Illinois et l’Indiana ; ils publient à Plymouth (Indiana) un journal appelé The Bestitution (la Bestauration).

Voir Wellcome, History of the Advent Message, Yarmouth, 1874 ; White, Life of Miller, Battle Creek, 1875 ; H. K. Carroll, The Religions Forces of the United States, New York, 1893, p. 1-15 ; American Supplément to Encyclopxdia Britannica, New York, 1888, au mot Adventistes ; W. H. Lyon, A Stitdy of the Sects, Boston, 1892, p. 154-157 ; The Independent, New York. 5 janvier 1899.

Ad, Tanquerey.

ADVERTANCE. Voir Attention. /EGID1US. Voir Gilles. /ENEAS SYLVIUS. Voir Pie II.

/EPINUS Jean, de son vrai nom Hœck ou Hoch, est un réformateur de second ordre qui a joué un certain rôle dans quelques-unes des principales controverses du xvie siècle, et aussi comme organisateur de l’Église luthérienne d’Hambourg. Il naquit, en 1499, dans le Brandebourg et étudia à Wittemberg. Il adopta les idées de Luther et travailla à les répandre en Brandebourg. Il fut emprisonné. Après sa délivrance, il se rendit en Angleterre, puis il alla à Stralsund. Enfin, il se fixa à Hambourg ; il y devint pasteur et y mourut en 1553.

Comme théologien, yEpinus soutint sur un point une

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