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ADRIEN VI — ADRIEN DE NANCY

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Ce sont des discours, en forme de thèses publiques, prononcés aux réunions solennelles qui, tous les ans, au mois de décembre, se tenaient pendant huit jours à l’école de la faculté des arts. — 2° Des Qusestiones in lV um Sententiarum, preesertim circa sacramentel, in-fol. de 177 f., Louvain, 1516. Elles furent publiées avant d’avoir subi une dernière revision et à l’insu de l’auteur, qui regretta vivement ce trait de zèle inconsidéré de la part de quelques-uns de ses amis. Par son contenu, cet ouvrage est plutôt un traité complet sur les sacrements qu’un commentaire sur le Maître des Sentences. — 3° Deux discours, qui datent du temps où Adrien était évêque de Tortose : Sermo parœneticus in comptttum hominis christiani agonizantis ; — Sermo de sseculo pertuso sire de superbia. — 4° Commentarius sive expositiones in Proverbia Salomonis, c. i-xiii, 6. Ecrite en vue du doctorat en théologie, cette œuvre exégétique n’a jamais été imprimée en entier. Le manuscrit autographe en est conservé à la bibliothèque du grand séminaire de Malines.

Nous ne parlons ni des diverses collections d’ordonnances et règlements émanés du pape Adrien VI, ni de sa correspondance, dont une partie a été publiée par Gachard, sous ce titre : Correspondance de CharlesQuint et d’Adrien VI, in-8°, Bruxelles, 1879.

Dans les Quxsliones in IV um Sententiarum, on a relevé cette affirmation, que le pape peut errer, même .en ce qui touclte à la foi. Mais c’est bien à tort que certains adversaires de l’infaillibilité y ont vu jadis un grave argument en leur faveur, ou que, de nos jours encore, quelques autres affectent de s’en scandaliser. Composé par Adrien longtemps avant son élévation sur la chaire de Pierre, le livre d’où la citation est extraite ne participe évidemment en aucune façon à l’autorité des actes pontificaux. D’ailleurs, il n’est pas même prouvé que l’assertion en question s’applique, dans la pensée de son auteur, aux délinilions ex cathedra ; ce ne serait, par conséquent, que la reproduction d’une opinion théologique que nous rencontrons maintes fois, bien avant le xvie siècle, sous la plume des papes eux-mêmes ou dans des documents approuvés par eux. C’est ainsi qu’Innocent III écrivait : « La foi m’est à ce point nécessaire que, si pour toute autre faute je ne relève que du jugement de Dieu, pour le seul péché que je commettrais en matière de foi je deviens justiciable du tribunal de l’Église. » Et déjà antérieurement, on lisait dans le Décret de Gratien (dist. XL, c. vi)ces paroles de Boniface, archevêque de Mayence : « Aucun mortel n’a la prétention de le reprendre de ses fautes (le souverain pontife) ; car, établi juge de tous, il ne reconnaît luimême aucun juge, à moins qu’il ne vienne à trahir une erreur contre la foi. » Dans ces textes et beaucoup d’autres semblables, le pape est manifestement envisagé comme docteur privé. Voir Infaillibilité.

Raynaldi, Annal, eccles. ; Gaspard Burmann, Analecta historien de Hadriano VI, Utrecht, -1724 ; L. E. Rosch, Jets over paus Hadrian VI, Utrecht, 1836 ; Hoeflcr, Papst Adrian VI, Vienne, J880 ; Lepitre, Adrien VI (thèse), 1881. Pour la nomenclature complète des œuvres d’Adrien VI, Reusens, Syntagma doctrinse tlwologicse Adriani VI, Louvain, 1802 ; Anecduta AdricDii VI, Louvain, 1862 ; surtout l’art. Boeyens, dans la Biographie nationale publiée par l’Académie royale de. Belgique, Bruxelles, 1808.

J. EORGET.

7. ADRIEN, premier hérétique qui parut en Bussie. C’était un moine eunuque qui prêcha à Kieff en 1004 contre la hiérarchie et les canons de l’Église. Il fut mis en prison par le métropolite Léonce et ne tarda pas à exprimer son repentir, suivant le chronographe Nestor.

Gehrlng, Die Sekten der russischen Kirche, Leipzig. 1898, in-8% p. 4.

N. TOLSTOY.

8. ADRIEN Corneille. Voir Adriænsz.

9. ADRIEN DE CORNETO, ainsi nommé du lieu

de sa naissance. Envoyé par Innocent VIII comme nonce en Angleterre et en Ecosse, il gagna les bonnes grâces du roi Henri VII et fut nommé évêque d’Hereford, puis transféré de ce siège sur ceux de Bath et de Wels. Alexandre VI le rappela à Borne et le créa cardinal en 1503. Pour échapper à un complot qu’on accuse ce pape et César Borgia, son fils, d’avoir tramé contre lui dans le but de s’emparer de ses richesses, il se réfugia à Trente. Il revint à Rome sous Léon X, mais fut impliqué dans la conspiration du cardinal Petrucci contre Léon, Il s’enfuit de nouveau et on n’a jamais su où il alla, ni ce qu’il devint. Il a composé, d’après les grands docteurs de l’Église, un traité de la religion qui a pour litre : De vera philosopha, Cologne, 1548 ; Borne, 1775. Cet ouvrage est écrit avec élégance et beaucoup d’érudition. Mais Adrien s’est surtout fait un nom dans les belleslettres, en particulier par son traité De sermone latino et modis latine loquendi, Borne, 1515.

Feller, Biographie universelle, Paris, 1867 ; Hurter, Noûienclator literarius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 94’J.

A. Vacant.

10. ADRIEN DE NANCY, capucin, né à Nancy et décédé à Neufchateau, le 11 décembre 1745, après avoir été prédicateur, lecteur de théologie, définiteur, gardien de plusieurs couvents et custode de la province de Lorraine. Ses ouvrages théologiques sont l’écho de son enseignement. 1° Liber argumenlationum super prsecipuas théologies difficultates, 2 in-12, Bamberg, 1729. On y trouve la solution d’objections sur l’ensemble de la religion. Divisé en quatre parties comme les Sentences de Pierre Lombard, ce livre contient le même nombre de titres et de conclusions que cet ouvrage célèbre. Les dogmes, niés par les hérétiques, ou les opinions d’école, notamment celles qui divisent les thomistes et les scotisles, y sont exposés selon la méthode de l’argumentation scolastique. Après l’énoncé de la conclusion, le sens en est expliqué, s’il est besoin, les preuves sont brièvement indiquées, enfin les objections sont longuement discutées. Le théologien se montre exact dans la doctrine, judicieux dans le choix des preuves, profond et subtil dans les distinctions et constamment fidèle aux règles de la dialectique. — 2° Analysis theologiæ in très parles divisæ juxta communiorem doclorum ordinem, méthode) compendiosa, in-8°, Nuremberg, 1742. Les points essentiels de la théologie positive, dogmatique et morale, et même de l’histoire ecclésiastique y sont résumés en vingt traités, dont quelques-uns comptent à peine une ou deux pages. La doctrine de l’Église est nettement opposée aux erreurs des hérétiques. Dans les questions controversées, le capucin est ordinairement scotiste ; cependant, il s’écarte parfois des sentiments du docteur subtil ; en morale, il est probabilioriste. Nous avons encore du Père Adrien deux petits volumes de piété’et d’édification : 1° Éloge historique de l’illustre martyr saint Élophe, avec une Méthode ou pratique de piélé pour l’instruction et la cotisolation des pèlerins qui visitent le tombeau de saint Élophe et les lieux qu’il a sanctifiés par son martyre, in-12, Nancy, 1721 ; 2° Exercices spirituels et pratique continuelle de l’imitation de Jésus-Christ en faveur des personnes dévotes et religieuses, particulièrement des enfants de saint François, in-12, Luxembourg, TS3. Camet, Bibliothèque lorraine, Nancy, 1751, p. 22, dit que le Père Adrien s’était « rendu célèbre par ses ouvrages de philosophie », et Michel. Biographie historique etgénéalogiquedeshommes marquant de l’ancienne province de Lorraine, Nancy, 1829, p. 12, ajoute que son ordre conserva cesouvragesjusqu’à la Bévolu tion et qu’ils disparu rent vers cette époque. Chevrier, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres de Lorraine, Bruxelles, 1754, t. ii, p. 199 ; E.MangenM, Le B. P. Adrien de Nancy, capucin, dans la Lorraine artiste, Nancy, 1889, p. 199-201, 216-219.

E. Mangenot.