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ADRIEN II — ADRIEN V

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Reginon. Chronicon, dans le même volume du même recueil, p. 578 sq. ; Jatfé-Wattenbach, Regesta pontiflcum Romanorum, 2* édit., Leipzig. 1885, 1. 1, p. 368 sq. ; Leipzig, 1888, t. n, p. 745 ; Mùhlbacher, Die Regesten des Kaiserreichs unter der Karo- lingern (751-918), d’après Bœhmer, nouvelle édition revue et cor- rigée, Inspruck, 1889 ; Dummler, Geschichte des Ost/rankisclien Reichs, 2’édit., Leipzig, 1887, t. n ; Hefele. Concilie» geschichte, 2* édit., Fribourg-en-Biïsgau, 1879, t. iv ; Histoire des conciles, traduction delà deuxième édit. par H. Leclercq, Paris, 1910, t. IV, §473 ; Baxmann, Die Politik der Pàpste von Gregor I bis Gre- gor VII, Elberfeld, 18(18 ; Robert Parisot, Le royaume de Lor- raine sous les Carolingiens (843-923), Paris, 1899 ; Lapotre, Hadrien II et les Fausses Décrélules, dans Revue des Ques- tions historiques, t. xxvn (1880), p. 377-431 (démontre contre Maassen que le discours anonyme prononcé au concile de Rome de 969 n’est pas d’Adrien II mais d’un prélat partisan de Nico- las I") ; Léger, Cyrille et Méthode, étude historique sur la con- version des Slaves au christianisme, Paris, 1868. Cf. aussi les no- tices bibliographiques des articles Photius, Hincmar, conciles de Constantinople. Voir les lettres ou fragments de lettres qui nous ont été conservés d’Adrien II dans P. L., t. cxxii, col. 1259-1320 ; Bouquet, Recueil des historiens des Gaules et de la France, Paris, 1749, t. vu, p. 439 sq. ; Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Venise, 1770, t. xv, col. 819 sq. ; Venise, 1772, t. XVI, passim ; Sirmond, Concilia antiqua Gai- lise, Paris, 1629, t. m, p. 362 sq. ; Delalande, Conciliorum anti- quorum Gallix supplementa, Paris, 1666, p. 205.

L. Jérôme.

3. ADRIEN III, qui était Romain, occupa le Saint- Siège un an et quatre mois, du mois d’avril ou de mai •884 au mois d’août ou de septembre 885. Il adressa à Photius, patriarche de Constantinople, une lettre syno- dale, où il montrait que le Saint-Esprit procède du Père. Cette lettre est perdue. On possède de lui quatre décrets relatifs à des monastères.

Jaffé-Wattenbach, Regesta pontiflcum Romanorum, Leipzig, i888, n. 3397-3402, t. H, p. 426-427.

A. Vacant.

4. ADRIEN IV, Nicolas Breakspear, pape, succes- seur d’Anastase IV, élu le 4 décemDre 1154, mort le 1 er septembre 1159.

Fils d’un clerc anglais du diocèse de Bath, qui l’aban- donna encore enfant pour entrer dans un monastère, il vécut d’aumônes dans sa patrie et vint en France où il entra au service des moines de Saint-Ruf, près d’Arles. De domestique il devint religieux. En 1137, il fut élu prieur. Accusé deux fois en cour de Rome par les moines qu’il voulait réformer, il fut apprécié par Eugène III qui le nomma évêque d’Albano et l’envoya comme légat dans les pays Scandinaves. Parvenu au Saint-Siège au moment où Frédéric Barberousse pénétrait pour la première fois •en Italie, Adrien refusa toute entente avec la république instituée à Rome, par Arnauld de Brescia, et, retiré au ■château Saint-Ange, il mit la ville en interdit pour venger un cardinal mortellement blessé dans une émeute. La ■ville fit sa soumission ; Adrien exigea l’expulsion d’Ar- nauld, et célébra la fête de Pâques au Latran. A l’ap- proche de Frédéric, il gagna Viterbe et engagea des négo- ciations laborieuses pour amener ce prince à lui tenir l’étrier suivant l’ancien cérémonial. L’entente du pape •et de Frédéric fut conclue aux dépens des Romains qui furent traités en rebelles et d’Arnauld de Brescia qui fut Ternis par le roi aux mains du pape et pendu. Le 18 juin 1155, le pape couronna l’empereur à Saint-Pierre. Le lendemain, Frédéric quitta Rome avec Adrien lui-même •qui ne s’y sentait pas en sûreté.

Le pape ne réussit pas mieux dans sa guerra avec Guillaume de Sicile que dans ses luttes contre la démo- cratie romaine. Après avoir refusé une paix avantageuse offerte par Guillaume, il se vit enfermé dans Bénévent et contraint par traité à reconnaître Guillaume pour roi, à lui céder l’Apulie et Capoue, à promettre de ne pas envoyer de légats en Sicile sans le consentement du roi, et de n’envoyer en Calabre et en Pouille que des légats ■qui ne « pilleraient pas les églises ».

Le rapprochement de Guillaume et du pape indisposa

Frédéric dont les rapports avec Rome étaient déjà très tendus, en raison des caractères et des prétentions opposées du pape et de l’empereur. Les légats du pape au congrès de Besançon reprochèrent à Frédéric l’arres- tation d’Eskill, archevêque de Lund, et lurent une lettre pontificale, Jaffé, Regesta pont. Rom., Leipzig, 1888, t. il, n. 10 304, qui qualifiait la couronne impériale de « bénéfice » conféré par le pape. Les explications du légat Roland accrurent encore la colère de l’empereur. Pour éviter une rupture, Adrien déclara que le mot de bénéfice équivalait à celui de bienfait, et que conférer signifiait ici, imposer. Reneficium ex bono et facto est editum et dicilur beneficium apud nos non feudnm, sed bonum factum. Jaffé, n. 10386. Au deuxième voyage de Frédéric en Italie, la diète de Roncaglia étendit consi- dérablement les pouvoirs de l’empereur au détriment des municipalités et du Saint-Siège. La correspondance entre les deux souverains devint aigre : Adrien refuse l’archevêché de Ravenne au candidat de Frédéric. Jaffé, n. 10 530. Frédéric met son nom avant celui du pape dans ses lettres. L’empereur 1 négocie une alliance avec les rebelles. Adrien en négocie une autre avec les villes lombardes. La guerre allait éclater, quand Adrien mou- rut à Anagni. Une lettre très vive d’Adrien à Frédéric, Jaffé, n. 10 393, est d’authenticité discutée.

La correspondance d’Adrien contient la preuve de l’énorme développement des exemptions et des privilèges monastiques au xn e siècle ; presque toutes ses lettres visent la protection à accorder aux abbayes, aux monas- tères, les privilèges des ordres religieux, quelquefois des églises particulières. Un petit nombre de lettres témoigne de l’autorité exercée par les papes en matière politique. Adrien confirme une sentence du roi de France contre le duc de Bourgogne, Jaffé, n. 10165 ; il invite le roi d’Angleterre à occuper l’Irlande et revendique pour le Saint-Siège toutes les îles où a été prêchée la foi, Jaffé, n. 10 056 ; toutefois l’authenticité de cette « dona- tion » de l’Irlande est mise en doute par quelques histo- riens. Certaines lettres se rapportent à la primatie de Lyon sur les provinces de Lyon, Rouen, Tours et Sens, Jaffé, n. 9 964, à la primatie du siège de Tolède sur les Espagnes, Jaffé, n. 10141, au patriarcat de Grado, Jaffé, n. 9997 sq., n. 10296, aux querelles des archevêques de Tours et de Dol. Jatte, n. 10063-10 065, 10102 sq.

On sait par le traité conclu entre Adrien et le roi de Sicile que l’envoi de légats trop puissants et trop avides était l’un des sujets de plaintes des souverains et des Églises. Adrien confia à quelques métropolitains le droit d’exercer sur place des droits de légat, Hillin de Trêves, Jafl’é, n. 10145, 10156, 10201 ; Samson de Reims, Jaffé, n. 10342, 10 491 ; Béranger de Narbonne. Jaffé, n. 10419, 10468. S’il envoya des légats munis de blancs-seings, prêtant aux abus, il reçut avec une humilité touchante les observations du moine Jean de Salisbury : In invio, pater, es et non in via. Joan. Sarisber, Polycr., 1. VI, c. xxiv, P. L., t. cxcix.

Par une lettre à l’archevêque de Salzbourg, Adrien déclare que les mariages des serfs, contractés malgré les seigneurs, ne doivent pas être dissous. Jaffé, n. 10445.

Jaffé, Regesta pontif. Rom.. 2" édit., Leipzig, 1888, t. il, p. 102 sq. ; Liber pontiftcalis, édit. Duchesne, Paris, 1892, t. Il, p. 388 ; Watterich, Pont i fie um Romanorum vitœ, t. Il, p. 323 sq. ; Otto de Frising, Gesta Friderici. dans Monumenta Germanise, Scriptores, t. xx, p. 403 ; Hefele, Histoire des conciles, traduction Leclercq, Paris, t. v, §619, et la deuxième édition allemande : Conciliengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. v, p. 538,682 ; Sentis, De monarchia Sicula, Fribourg, 1869. Lettres dans P. L., t. clxxxviii, col. 1361.

II. HlîMMER.

5. ADRIEN V, originaire de Gênes et neveu d’Inno- cent IV. Il était cardinal-diacre lorsqu’il fut élu pape, le 11 juillet 1276, à la place d’Innocent V. Il mourut le 17 ou le 18 août suivant, avant de recevoir la prêtrise et l’épiscopat et sans avoir pu être couronné. La brièveté