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ADRIAENSZ — ADRIEN I er

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— 2° De seven sacramenten nytgheleyt ende openbserhyck te Brugge ghepreeckt by Br. Cornelis van Dor dreclU (série de sermons sur les sept sacrements, prêches à Bruges, chez Jean vanden Buerre, Bruges, in-8°, fig.

— Sa réponse aux lettres de Stephanus Lindius dont nous allons parler est encore inédite. D’après Goethals, iv, 64, elle était, au siècle dernier, en possession du chanoine Nollet ; c’était vraisemblablement une copie : l’original devait se trouver au grand couvent des franciscains de Bruges.

Deux volumes de sermons (sermoonen) ont été publiés sous son nom à Bruges, en 1506 et en 1569, mais ils ne sont pas de lui. Il lui ont été imputés pour le décrier. En voici les preuves : 1° De Neuter, éditeur du premier volume, était ennemi personnel et confessionnel d’Adriænsz ; Hubert Goltzius et Jean de Casteel, éditeurs du second, étaient des hérétiques acharnés contre lui. — 2° De 1560 à 1570, ces trois hommes, surtout Jean de Casteel, dans deux lettres publiées sous le pseudonyme de Stephanius Lindius, mirent tout en œuvre pour le diffamer par toutes sortes de libelles et de pasquinades. — 3° Les expressions grotesques et souvent obscènes de ces prédications prouvent à l’évidence leur but diffamatoire, et les rendent impossibles dans la bouche d’un prédicateur toujours populaire et vénéré comme un saint par une population très catholique. — 4° Adriænsz, dans sa réponse à Lindius, 18 oct. 1567, se disculpe d’une façon péremptoire. L’immoralité que lui attribuent la plupart des bibliographies protestantes est donc une calomnie ; car elles s’appuient uniquement sur van Meteren, souvent partial et inexact par esprit sectaire et qui avoue avoir basé ses assertions sur les sermoonen. Tout montre qu’il était au contraire un homme recommandable. Les savants, contemporains d’Adriænsz, le tiennent en haute estime : tels sont Vorhorn († 1563) ; van Mander († 1606) ; Valère André († 1656) et Antonius Sanderus (-f 1664) ; tous louent surtout son invincible modération d’âme. Ses confrères ne l’honorent pas moins : il fut nommé gardien à Ypres, et le devint deux ou trois fois à Bruges. Ses funérailles furent un triomphe populaire. Enlin ses vertus sont célébrées dans trois épitaphes, l’une dans l’église des frères mineurs, l’autre à l’hôpital Saint-Jean, la troisième sur sa tombe. Sa doctrine, son éloquence et son zèle expliquent les tentatives contre sa réputation, et sont, pour l’histoire impartiale, son plus beau titre de gloire.

Van Meteren, Belgische ofte Nederlanhche Historié, Delft, 1599 ; Ant. Sander, De Brugensibuseruditionis fama Claris, in-12, Anvers, 1624, p. 25-26 ; et Flandria illustrata, in-fol., Cologne, 1641, t. I, p. 208 ; J.-F. Foppens, Bibliotheca belgica, in-4°, Bruxelles, 1739, p. 191-192 ; Goethals, Lectures relatives à l’histoire des sciences en Belgique, in-8, Bruxelles, 1838, t. iv, p. 67-76 ; de Feller et Perennès, Biographie universelle, in-8° Besançon, 1844, t. I, p. 73 ; .lanssen, De Kerkhervorming te Brugge, Hotterdam, 1856, t. r, p. 106 ; F. Servais Dirks, récollet, Histoire littéraire et bibliographique des frères mineurs de l’observance de siint François, en Belgique et dans les Pays-Bas, in-8° Anvers, 1885, p. 104-112.

U. Bamts.

ADRI ANSSTES. On désigne sous le nom d’adrianistes une secte protestante que l’on rencontre aux Pays-lias au xvie siècle ; elle tire son nom de son chef Adrien Hamstedius qui naquit à Dordrecht en 1524, et mourut à Bruges en 1581. Cette secte est assez peu connue et il est difficile de savoir avec précision ce que croyaient et ce que voulaient ses adeptes ; en somme elle se rattachait à l’anabaptismc. Klle prétendait s’élever à une haute spiritualité ; mais son faux mysticisme et son ascétisme exagéré conduisirent, comme il arrive toujours, à des mœurs plutôt relâchées, La secte des adrianistes se recruta surtout parmi les femmes. Il faut d’ailleurs apporter une certaine réserve dans le jugement qu’on prononce sur les adrianistes ; on sait en effet combien facilement fut prodiguée L’accusation d’immoralité contre

les sectes dont on se défiait particulièrement, accusation souvent difficile à prouver, surtout dans des cas, comme celui-ci, où fort peu de documents ont subsisté.

A. Baudiullart. ADRSANSSEN Cornélius, voir Adriænsz.

. ADRBEN 1 er, pape, successeur d’Etienne III, élu le 1er février 772, mort le 25 décembre 795. Il appartenait à une noble famille romaine et devait son excellente éducation à son oncle Théodote, consul et duc, et plus tard primicier. Homme de carrière, il avait été ordonné sous-diacre par le pape Paul, diacre par Etienne III, et s’était familiarisé au Latran avec le maniement des affaires. A la politique vacillante de son prédécesseur, il substitua une remarquable continuité de vues et un grand esprit de suite. Durant un règne de près de vingt-quatre ans, il demeura toujours fidèle à l’alliance franque, la plus capable de lui valoir de sérieux avantages en Italie, et à l’entente cordiale avec Charlemagne.

A Borne, dès le jour de son avènement, il rappela d’exil les personnages que le chambellan Paul Afiarta, dévoué aux intérêts lombards, avait fait éloigner. Afiarta lui-même, honorablement écarté de Borne sous prétexte d’ambassade auprès du roi Didier, fut retenu ensuite prisonnier à Ravenne par ordre du pape comme coupable de divers crimes et exilé à Constantinople. Si Afiarta, au lieu d’être envoyé en Orient, fut exécuté à Bavenne, en punition de ses méfaits, la responsabilité en revient à l’archevêque de Bavenne qui suivit ses vues particulières. Jaffé— Wattenbach, Regesta pontificum Roman., Leipzig, 1885, n. 2399. Pendant tout le pontificat l’ordre ne cessa de régner à Borne qu’Adrien sut embellir et défendre contre une invasion lombarde.

Sa politique extérieure, couronnée de succès, a fait de lui, après Etienne II, le second fondateur de l’Etat pontifical. Bepoussant toutes les demandes d’entrevue de Didier, roi des Lombards, évitant avec soin de couronner les fils de Carloman, frère défunt de Charlemagne, il noua avec ce dernier prince des relations amicales et invoqua son secours pour arrêter les envahissements de Didier et le forcer à exécuter les engagements pris envers le Saint-Siège. Charles passe les Alpes en 773, défait les Lombards, met le siège devant Pavie où s’était enfermé Didier, et vient à Rome célébrer la fête de Pâques (2 avril 774). Le 6 avril 774, le roi des Francs renouvelle la donation de Pépin dont Adrien fait lire à Charlemagne la teneur. L’étendue de cette donation n’est connue que par le texte de la vie d’Adrien, d’après lequel le roi aurait promis au pape le duché de Spoléte, la Toscane, la Vénétic, l’Istrie, la Corse, le duché de Bénévent et de notables agrandissements de l’exarchat : Parme, Beggio, Manloue, Monselice. Avec le duché de Rome, la l’enlapole, et l’exarchat de Bavenne comprenant les cités déjà cédées du moins en droit par le roi lombard en 756, ces territoires eussent constitué un Etat considérable, capable de faire contrepoids au royaume de l’Italie septentrionale. Mais le fait même de la donation ainsi comprise n’est pas hors de contestation. Dans l’introduction au Liber pontificalis, M. Duchesne a plaidé l’authenticité de la donation et cherche à en établir au moins la possibilité et la vraisemblance, Il reste néanmoins des raisons très graves de douter. Le biographe insinue que la donation de Charlemagne, telle qu’il la reproduit, est rédigée conformément à la promesse de donation faite par Pépin à l’occasion du voyage d’Etienne II en France, à Kiersy, ml instar anterioris. Or, la conduite de Pépin prouve jusqu’à l’évidence qu’en 75’f et en 756 il n’avait fait que garantir au Saint-Siège Le duché de Rome en y ajoutant la Pentapole et l’exarchal de Ravenne, qu’il reprit aux Lombards et ne rendit pas à L’empire d’Orient. Le biographe commet une autre erreur, probablement volontaire, dans l’énumération des territoires que Churle