Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/240

Cette page n’a pas encore été corrigée

445

ADORATION PERPETUELLE — ADRIAENSZ

4Ï6

L’archiconfrérie du Sacré-Cœur de Jésus dite du Vœu national. Établie à Paris, le 1 er avril 1876, par le cardinal Guibert dans la chapelle provisoire de Montmartre, elle fut, l’année suivante, le 20 février 1877, érigée en archiconfrérie par Pie IX. Elle obtint, en même temps, la faculté de s’affilier toutes les confréries du même but existant en France, avec le droit de leur communiquer non seulement ses propres indulgences, mais aussi toutes celles de l’archiconfrérie romaine du Sacré-Cœur. Depuis les rescrits du 18 juin et du 29 novembre 1887, elle peut recevoir dans son sein les fidèles du monde entier. Le cardinal Guibert autorisa à Montmartre l’exposition perpétuelle, diurne et nocturne, du très Saint-Sacrement. Depuis cette époque (1 er août 1885), les adorateurs n’ont jamais fait défaut. Beaucoup de paroisses, de chapelles, de communautés religieuses, de séminaires et de collèges ont leur jour et leur nuit d’adoration en union avec l’adoration perpétuelle de la basilique du Vœu national.

L’œuvre de l’Adoration réparatrice des nations catholiques, établie à Rome depuis quelques années. Elle a pour but de compléter l’œuvre fondée en 1592, par le pape Clément VIII, et dont nous avons parlé plus haut. Toutes les nations du monde sont ainsi associées à ces prières qui se font à Rome pour le bien de la chrétienté. On a donc assigné à chacune d’elles un jour de la semaine, d’après le tableau suivant :

Dimanche. — Angleterre, Irlande, Norvège, Pologne.

Lundi. — Allemagne, Autriche-Hongrie, Grèce.

Mardi. — Italie.

Mercredi. — Portugal, Amérique du Nord.

Jeudi. — France, Amérique du Sud.

Vendredi. — Suisse, Missions catholiques.

Samedi. — Belgique, Espagne, Hollande, Syrie.

Au jour indiqué pour leur nationalité, les fidèles présents à Rome doivent aller visiter l’église même où se font les prières des quarante heures, qui dans la Ville éternelle ne sont jamais interrompues, comme nous l’avons dit. Ailleurs, les fidèles font une visite, d’une demi-heure environ, au très Saint-Sacrement dans une église qu’ils sont libres de choisir, et ils y prient aux intentions de cette œuvre réparatrice.

Depuis la date de sa fondation (1883), l’œuvre de l’Adoration réparatrice des nations catholiques n’a cessé de se répandre dans presque toutes les contrées du monde. Sept ans après (en 1890) elle était déjà constituée dans 400 diocèses environ.

5° Notons, enfin, la Société des prêtres du très Saint-Sacrement, vouée spécialement au culte de la sainte eucharistie. Cet institut religieux fut fondé, en 1856, par le R. P. Eymard, de sainte mémoire, avec l’aide du R. P. Raymond de Cuers, officier de marine, qui laissa une position brillante dans le monde, pour se consacrer entièrement à l’adoration de Notre-Seigneur et aux œuvres eucharistiques.

Pour les nombreuses indulgences concédées par les souverains pontifes à ces associations, voir Béringer, Les indulgences, leur nature et leur usage, t. I, p. 263 ; t. II, p. 107, 108, 118, 142. Pour les diverses formes de l’adoration, voir Annales de l’Association de l’adoration perpétuelle, Liège, chez Grandmont-Donders ; Ruggieri, Œuvre de l’Adoration perpétuelle, Bruxelles, Vromant, 1881 ; Voix de l’épiscopal français en faveur de l’œuvre universelle de l’Adoration réparatrice, Rome, p. 47, 48 ; Bulletin du Vœu national, Paris ; Rapports lus dans les assemblées générales des membres de l’œuvre de l’Adoration nocturne, Paris, 1872, 1873, 1874, etc. ; La journée du Sacré-Cœur, rapports sur l’Adoration nocturne, Paris, 1899. Plusieurs mandements des évêques, entre autres, celui du cardinal de Bonald, pour le carême de 1849, et de M Rœss, évêque de Strasbourg, pour le rétablissement de l’adoration perpétuelle dans son diocèse, carême de 1856.

T. Ortolan.



1. ADORNO François, jésuite italien, né à Gênes, le 19 septembre 1533, enseigna la théologie àMilan etmourut à Gênes, le 13 janvier 1586. — Tractatus de cambiis cum explicatione bidlæ Cœnæ Domini. Le manuscrit de cet ouvrage que je n’ai jamais rencontré — non plus que le suivant— est à la bibliothèque Ambrosienne de Milan, où l’on garde aussi celui du De ecclesiastica disciplina libri II, composé par Adorno à la prière de saint Charles Borromée.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, Bruxelles, 1890 et 1897, t. i, col. 54-55 ; t. viii, col. 1571.

C. Sommervogel.

2. ADORNO HINIJOSA Gonzalve, jésuite espagnol, néà Xérez de la Frontera, le 7 septembre 1751, fut déporté en 1767 en Italie avec les jésuites espagnols. Il mourut à Viterbe, le 17 mars 1812. — Letlera dommalica. Et unam Sanctam Calliolicam et Aposlolicam Ecclesiam, in-8°, s. I., 1789. — Délia privata autorité del Sacerdozio evangelico sugl’impedimetiti dirimentie suite cause matrimoniale, in-8°, s. 1., 1789. — Del dirillo privalivo del clero sulle annatee décime, in-8°> s. 1., 1789. — Dell’origine dell’immunilà del clero callolico, in-4°, Cesena, 1791.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, Bruxelles, 1890, t. I.

C. Sommervogel.

ADREVALD, moine de Fleury, vécut dans leixe siècle. On ne sait rien de sa vie et on place la date de sa mort vers l’an 879. Outre ses récits de la Translation et des miracles de saint Benoit et sa vie de saint Aygulpho, Adrevald composa un traité De corpore et sanguine Christi, où il réfute les assertions erronées de Jean Scot. Cet opuscule, dont nous n’avons peut-être qu’une partie, est une suite d’extraits des ouvrages des Pères, principalement de saint Jérôme, de saint Augustin et de saint Grégoire. Il fut publié pour la première fois par dom d’Achery dans le douzième volume (1675) de son Spicilegium. On trouvera tous les ouvrages qui nous restent d’Adrevald dans la P. L., t. cxxxiv.

Hist. litéraire de la France, t. v, p. 515 ; dom Ceillier, Hist. des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., Paris, 1862, t. XII, p. 629 ; Ziegelbauer, Historia rei litterarise ord. S. Benedicti, t. iv, p. 26, 70, 125, 421 ; Patrol. lat., t. cxxiv, col. 899 ; de Certain, Les miracles de S. Benoit, 1858, Introduction, p. xii.

B. Heurtebize.

ADRIAENSZ ou ADRIANSSEN Cornélius. Corneille Brauvver, né à Dordrecht, en 1521, fils d’Adrien qui, après la mort de sa femme, devint prêtre et fut curé dans cette ville. Corneille étudia d’abord chez son père, surtout le latin, le grec et l’hébreu ; devenu prêtre, il vint étudier à Bruges, sous Cassander, et lui succéda brillammentpendant quelques années. Admis dans l’ordre de saint François, il fit son noviciat à Dordrecht, en 1 5 18 ; revint à Bruges, en 1549 ; fut nommé, en 1563, gardien du couvent d’Ypres ; en 1566, il fut rappelé à Bruges ; il y devint gardien, trois fois, suivant le nécrologe du couvent, deux fois seulement, d’après d’autres manuscrits du même lieu. Ryhove et les gueux ayant pris Bruges, en 1578, le persécutèrent, et, en 1579, vendirent le couvent qui fut rasé. Adriænsz, caché et entretenu par les fidèles, continua son apostolat et mourut le 14 juillet 1581. Triomphalement inhumé à l’hôpital Saint-Jean, son corps y fut retrouvé intact en 1615, solennellement transféré dans la nouvelle église des franciscains, et déposé près de l’autel majeur, du cùté de l’épître. Théologien distingué, il brilla surtout par sa science des langues sacrées ; ses succès oratoires ; sa direction ascétique où il recommande le célibat et les mortifications corporelles ; les vives polémiques qu’il soutint contre les erreurs de son temps, surtout contre celles de Cassander, d’Érasme et du protestantisme naissant. La portée théologique de ses œuvres est surtout polémique et ascétique. On a de lui deux ouvrages écrits en ilamand : 1° Den Spieghel van den thien geboden (miroir des dix commandements), in-12, Bruges, 1554,