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ADEODAT — ADIAPHORITES

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repertum alicubi velut sanctis adscriptum. Est is Adeodatus /me die (-2(5 juin) sepultus ad S. Petrum ; sed nullum ibi cultum habens. Bolland., t. vu de juin, p. 133.

On ne possède de lui que deux documents, deux privilèges d’exemption, l’un en faveur du monastère de Saint-Martin de Tours, l’autre en faveur de celui de Saint-Pierre et de Saint-Paul de Cantorbéry. De Mas Latrie note qu’il reprit, dans ses lettres ordinaires, la salutation finale : Bene valete ; qu’il employa une fois, dans la suscription, la formule : Salulem a Deo et benedictionem nostram, qui devait devenir plus tard la formule si connue : Salutem et apostolicam benedictionem ; enfin qu’il fut le premier pape à dater sa correspondance de l’année de son pontificat.

Duchesne, Liber pontif., 1. 1, p.316, P. L., t. cxxxvni, col. 791 ; De Mas Latrie, Trésor de chronologie, Paris, 1899, p. 668. 1049.

G. Pareille.

ADÉQUAT, INADÉQUAT. Dans la langue théologique et scolastique, adéquat veut dire en général tout ce qui est en relation de conformité parfaite, d’égalité (œquare) avec une chose qui est considérée comme un tout, et comme une mesure de perfection. Ce qui manque en quelque manière de cette conformité est appelé inadéquat. Ces expressions se disent particulièrement :

1° D’un objet par rapport à une science, une vertu, une faculté, un acte. Ainsi on appelle objet adéquat d’une science ce qui correspond exactement et complètement au domaine de cette science, embrassant à la fois toutes les choses et les choses seules considérées par la science {objet matériel) et l’aspect ou caractère spécial qu’elle envisage (objet formel). C’est ainsi que Dieu et les créatures considérées dans leur rapport avec Dieu (sub ratione deitatis) constituent l’objet adéquat de la théologie. S. Thomas, Sum. theol., I a, q. i, a. 7. Dieu seul, à l’exclusion des créatures, n’en serait qu’un objet inadéquat. On dit dans le même sens que les vérités révélées par Dieu (objet matériel), crues à cause de l’autorité de Dieu qui les a révélées (objet formel), sont l’objet adéquat de la foi. L’objet adéquat d’une faculté, c’est tout ce que peut atteindre une faculté considérée absolument et avec son maximum de capacité : ainsi le vrai dans toute son universalité est l’objet adéquat de l’intelligence. L’objet inadéquat, c’est tout ce qui ne répond pas entièrement à cette capacité, soit parce qu’il ne réalise pas totalement la raison spéciale envisagée par la faculté en question (ainsi les biens particuliers et finis ne sont que des objets inadéquats de la volonté, destinée à tendre au bien universel et parfait) ; soit parce qu’il est rapporté à une condition spéciale de cette faculté : en ce sens, les êtres sensibles sont l’objet inadéquat et proportionné de l’intelligence humaine, considérée dans son union avec le corps.

2° Une connaissance est dite adéquate en deux sens. C’est, ou bien une connaissance vraie, selon cette définition bien connue de la vérité : l’équation entre l’intelligence et son objet ; ou bien, dans une acception spéciale à la théologie, c’est une connaissance absolument parfaite d’une chose, qui représente tout ce qu’il est possible d’en savoir, en épuise en quelque sorte l’intelligibilité. C’est la connaissance appelée encore compréhensive, propre à l’intellect divin : Res comprehenditur, dit saint Augustin, cum ila videtur ut nihil ejus laleat videntem. Epist., cxlvii, c. ix, P. L., t. xxxiii, col. 606.

3° Un tout est pris adéquatement quand on le considère selon tontes ses parties, qu’il s’agisse d’un tout actuel ou d’un tout logique (genre et espèce). Ainsi la prédestination adéquate, c’est la prédestination à la grâce et à la gloire ; l’une ou l’autre, envisagée seule, n’est que la prédestination prise inadéquat ement. De

même que le tout, la distinction qu’on fait de ses pallies peut être adéquate, si elle est complète, en sorte qu’une des choses distinguées n’est pas du tout partie de l’autre ; elle est inadéquate dans le cas opposé. La distinction des deux natures en Jésus-Christ est adéquate ; celle qu’on fait entre Jésus-Christ et sa nature humaine seule, inadéquate.

4° Enfin on appelle cause adéquate ou totale celle qui produit tout l’effet : ainsi la grâce et le libre arbitre de l’homme sont, pris ensemble, la cause adéquate de l’acte salutaire ou utile au salut ; le libre arbitre n’en est qu’une cause inadéquate. P. MIELLE.

ADER Guillaume, né vraisemblablement à Gimont (Gers), médecin et poète. Il a joui d’une certaine célébrité en Languedoc et en Gascogne au commencement du XVIIe siècle, plus peut-être pour ses poésies en langue gasconne que pour ses œuvres scientifiques.

Nous avons surtout à signaler son ouvrage en latin intitulé : Enarrationes de œgrolis et morbis in Evangelio, qui eut deux ou trois éditions, Toulouse, 1620, 1621. Il est divisé en 3 parties. La première parle des divers malades dont il est fait mention dans l’Évangile ; douze cas sont surtout signalés. L’auteur # recherche la patrie de ces malades, leur âge, leur tempérament, leur genre de vie, la nature précise de leurs maladies ; et il s’évertue à démontrer qu’elles étaient incurables par la médecine. Ceci posé, il conclut en quelques mots qu’elles ont donc été guéries par la puissance miraculeuse de Jésus-Christ. La deuxième parlie se subdivise en deux sections qu’on est assez étonné de trouver ainsi rapprochées : un résumé des connaissances médicales utiles pour discerner les maladies en général, anatomie du corps humain, physiologie, etc. ; un résumé de la topographie de la Syrie et de la Palestine. Enfin la troisième partie est un traité tout théorique des douze diverses maladies dont il a été question dans la première partie. Cette première partie, on le voit, est la seule qui ait quelque rapport avec l’apologétique. Encore faut-il avouer que ce rapport se réduit à fort peu de chose, malgré la pompeuse promesse insérée dans le titre de l’ouvrage : opus in… amplitudïncm Ecclesim elimatum. Œuvre en somme fort médiocre pour le fond et pour la forme, et où ni le médecin, ni le théologien, ni l’apologiste, ni l’exégète n’ont rien à cueillir de sérieux. Tout au plus pourrait-on y glaner quelques citations des saints Pères relatives à la biographie et à l’état pathologique des malades guéris par Notre-Seigneur.

A la suite de l’ouvrage est inséré un discours, une lecture qu’Ader fit à Toulouse en 1617, avant de publier son livre, et qui est un vrai modèle d’emphase et de mauvais goût. On pourrait l’intituler : Parallèle, au point de vue médical, entre Hippocrale, Paracelse et Jésus-Christ, ou entre les médecines scientifique, diabolique et divine.

On a avancé qu’Ader avait publié ce livre De œgrotis pour effacer le scandale causé par un autre ouvrage où il avait nié le pouvoir miraculeux du Christ. Mais il ne parait pas que cette production scandaleuse ait jamais été imprimée. Cf. Mélanges d’histoire et de littérature, par le charlreux Bonaventure d’Argonne, 172.").

Guillermin.

AD EXTRA. Voir Ad intra.

ADIAPHORITES. — I. Au XVI » siècle. 11. Au xvn° et au xviiie siècle.

Le mot grec àStâçopa signifie choses indifférentes, Y a-t-il, dans l’ordre moral, des choses indifférentes, c’est-à-dire qui ne soient ni bonnes, ni mauvaises, qu’oïl puisse à volonté faire ou ne pas faire, c’est une question que de tout temps se sont posée moralistes, philosophes ou théologiens. Voir Acte m main, Moralité. On