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ADAMS ROBERT — ADÉODAT


des diverses sectes ou religions qui y sont citées. On en publia une seconde édition à Londres en 1823 ; dans celle-ci on a moins tenu compte de ce que chacun des collaborateurs avait à dire sur sa propre religion. Cet ouvrage donne des renseignements utiles sur les diverses sectes, leur histoire, leurs principales doctrines, leur expansion, et même le nom de leurs principaux théologiens. Malheureusement cette dernière partie est fort incomplète, et ne semble pas avoir été faite d’une manière bien systématique. A. Gatard.

ADANA (Concile d’). Le concile tenu à Adana en Cilicie par les arméniens au commencement du pontificat de Jean XXII, vers 1616, fut réuni par les efforts du roi Oschin et présidé par le patriarche Constantin. L’union avec l’Église romaine y fut ratifiée. En conséquence le concile renouvela les décrets du concile de Sis et ordonna que la fête de Noël serait célébrée le 25 décembre et non le 6 janvier comme autrefois, qu’on mêlerait l’eau avec le vin dans le calice de la messe et que les arméniens professeraient deux natures en JésusChrist avec le concile de Chalcédoine. Les actes furent signés par le patriarche Constantin, par Jean, archevêque de Tarse, par Constantin, archevêque de Sis, par Jean, archevêque de Dason, par Etienne, évêque d’Adana, et treize autres évêques, ainsi que par le roi Oschin et les grands dignitaires du royaume.

C. Galanus, Conciliatio Ecclesise Armenx cum Roniana, Rome, 1650, part. I, c. xxix. *,

ADELBERT. Voir Adalbf.rt.

ADELM AN, disciple de Fulbert de Chartres vers 1024, devint scolastique de l’Eglise de Liège, se retira en Allemagne, puis en Lombardie, où il fut élu vers 1050 évêque de Brescia ; il y mourut vers 1053.

Ayant appris les erreurs de Bérenger, il lui écrivit vers 1050 une lettre très remarquable, où il établit la croyance au mystère de l’eucharistie, en s’appuyant sur la promesse de Jésus de nous donner un pain qui serait sa propre chair ; c’est ce qu’il a réalisé en instituant l’eucharistie ; il l’a fait puisqu’il est tout-puissant ; l’effet en est invisible, comme celui du baptême qui ne change rien dans l’extérieur du baptisé. Ce qui nous reste de cette lettre a été imprimé à Louvain en 1551, chez Martin Botaire et Pierre Phalesius, avec les traités de Paschase Badbert, de Lanfranc, etc., sur cette matière. Adelman a laissé aussi des Rythmes alphabétiques où il dépeint les savants des écoles de Chartres et de Liège : De viris illustribus sui temporis. Mabillon lésa publiés Analecta, t. i. — Ces deux écrits d’Adelman se trouvent au tome cxliii de la Patrologie latine de Migne, col. 1219.

Fabricius, Bibliotheca médise xtatis, Hambourg, 1734, t. i, p. 32 ; domCeillier, Hist.desaut. sacrés, Paris, 1757, t xx, p. 438 ; Hist. litt. de la France, t. iiv p. 542 ; P. L., t. cxliii, col. 1219.

L. Lœvenbruck.

ADELME, ADHELME, ALDHELME, ou AL THELME (Saint). La place qu’il occupe dans l’histoire littéraire de l’Angleterre est importante. Il fut le premier Anglo-Saxon qui cultiva avec succès la poésie latine, le premier dont les écrits aient été conservés.

Adelme, fils d’un membre de la famille royale du Wessex, naquit vers le milieu du vu siècle. Il étudia sous Maildulf, savant irlandais établi dans un lieu qui plus tard de son nom s’appellera Malmesbury. De Malmesbury, Adelme se rendit à Cantorbéry, pour y suivre les leçons de Théodore et d’Adrien, et y apprendre le grec et même l’hébreu. De retour dans son pays, il se lit moine à Malmesbury, alla de nouveau se perfectionner dans la science à Cantorbéry, et à la mort de Maildulf, il fut fait premier abbé de Malmesbury. Plus tard, il en fut tiré pour devenir, en 70b, premier évêque de Sherborn (depuis Salisbury). A ce moment, en effet, le grand diocèse de Wessex fut partagé en deux : Win chester et Sherborn. Adelme ne fut évêque que quatre ans, étant mort le 25 mai 709, à Dulting dans le Somersetshire.

Ecrits. — Les œuvres d’Adelme dispersées dans les collections de Canisius, Del Rio, Wharton et autres, ont été réunies et éditées avec ses lettre d par le D r Giles à Oxford, 1844, in-8 ». Migne a reproduit cette édition complète dans le t. lxxxix de sa Patrologie latine.

Étant abbé, Adelme écrivit à la requête d’un svnode d’évêques, une lettre à Gérontius, roi des Bretons de Domnonie, sur le sujet du cycle pascal. Ferrarius a fait de cette lettre la xuve de celles qu’il publia sous le nom de saint Boniface. Outre la lettre à Gérontius, il y en a treize autres, écrites ou reçues par Adelme, d’un intérêt restreint ; quelques-unes imprimées avec celles de saint Boniface ; quelques autres conservées par Guillaume de Malmesbury dans sa vie d’Adelme. Deux traités suivent ces lettres. Le premier : De laudibus virginilatis, est écrit en vers et en prose, à l’imitation de Sédulius, comme nous dit Bède, et la prose est dédiée à Hildelida ou Hyldilicha, abbesse de Barking. C’est une œuvre qui fut populaire au moyen âge. En trente-cinq chapitres, Adelme relève les avantages de la virginité sans cependant blâmer le mariage, et il loue les vierges des deux Testaments. Le deuxième traité est intitulé : Epistola ad Arcicium sive Liber de seplenario et de metris, œnigmatibus ac pedum regulis. Del Bio avait le premier publie les énigmes, le cardinal Angelo Mai a fait paraître l’autre partie de l’ouvrage, dans le t. v des Auctores classici. Parmi les œuvres poétiques, nous nommerons seulement le traité : De laudibus virginum, en hexamètres, adressé ad Maximam abbatissam. Les autres sont de courts poèmes et surtout des inscriptions pour des autels et des églises.

La vie de saint Adelme fut d’abord écrite, prétend-on, par saint Edgwin et, après lui, par saint Osmond et par Eadmer. Mabillon, Acta sanct. O. S. B., soec. iii, part. I, p. 220. Mais la plus ancienne biographie qui existe est celle de Faricius dans les Acla sanctorum, mai t. iv, p. 84, et dans l’édition du D r Giles. Une autre vie de saint Adelme forme le ve vol. des Gesla ponti/icum de Guillaume de Malmesbury.

Bahr, Gesch. Rom. TAter., Karlsruhe, 1872, t. IV, p. 168-175 ; Ebert, Gesch. Liter. Miltel., Leipzig, 1874. t. i, p. 585-595 (traduction française, Paris, 1883, t. I, p. 655 ; Montalembert, Moines d’Occident, Paris, 1867, t. v, p. 26-52 ; Ziegelbauer, HisC lit. ben., Augsbourg, 1754, t. H, 43-46 ; Ulysse Chevallier, Répertoire des sources historiques du moyen âge, Paris, 1877, p. 24.

R. BlRON.

ADÉLOPHAGES. L’auteur anonyme du traité Prsedestinatus, hæres. lxxi, P. L., t. lui, col. 612, signale l’existence de cette secte. Philastrius, Liber de hæresibus, hæres. lxxxvi, P. L., t. XII, col. 1198, et saint Augustin, De hæresibus, hæres. lxxi, P. L., t. XLH, col. 44, en parlent également. Les adélophages, àfirjXeo ; ipâyu, prétendaient qu’un chrétien doit se cacher des autres hommes pour prendre sa nourriture. Ils s’imaginaient par là imiter les prophètes et s’appuyaient sur certains passages de l’Écriture, spécialement sur III Beg., iii, 9. Selon l’auteur du Prsedestinatus, les adélophages ne professaient pas d’autre erreur ; mais s’il faut en croire Philastrius, ils rejetaient encore la divinité du Saint-Esprit.

V. Oblet.

ADÉODAT, pape. Successeur de saint Vitalien, Adéodat occupa le siège de Rome du 11 avril 672 au 16 juin 676, sans jouer un rôle bien marqué dans les compétitions politiques qui agitèrent, pendant son pontificat, la péninsule italique et la Gaule, et sans laisser de traces de son activité intellectuelle ou théologique. Son nom a été inscrit au catalogue des saints pat quelques auteurs. Sa fête est marquée au 26 juin pat de Mas Latrie. Mais les hollandistes se contentent de cette note : S. Deodatum papam notavit hensclieuiui