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ADAM SCOT — ADAMS ROBERT

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Ecclesix antiguis, Leipzig, 1722, t. il, col. 1644-1547 ; Fabrieius,

Bililiutheca latina médise et infinis- œtatis, Padoue, 1754, t. i,

p. Il ; Cave, Scriptorum ecclesiasticorum historia literaria,

Genève, 1720, p. 589 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs

sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1763, t. XXIII, p. 293-296 ;

2’ édit., Paris, 1803, t. xiv, p. G87-U89 ; Hurler, Nomenclatur

li’erarius recentioris theo’.ogise calhulicx, Inspruck, 1899, t. iv,

coi. 162. T T .

L. JEROME.

ADAMANTIUS. 1. Surnom d’Origène. VoirOmGÈNE, — 2. Nom du principal interlocuteur du dialogue cé- lèbre : Ilep’t t% eîç Ôe’ov 6p6r)i ; m’iTEto ;. P. G., t. XI, col. 1714 sq. ; Caspari, Kirchenhistorische Anecdota, Christiania, 1883. Sous la présidence du païen Eu- (ropius, pris pour arbitre, Adamantius combat tour à lour, dans les cinq parties de ce dialogue, les marcionites Megethius ei Marcus, le bardesanien Marinus, les valen- tiniens Droserius et Valens, confond leurs arguments et leurs théories gnostiques, et sort victorieux du débat. Riilin en avait l’ait une traduction latine comme étant l’œuvre d’Origène. Anastase le Sinaïte attribue aussi ce dialogue à Origène. Mais les allusions historiques et la terminologie trinitaire appartiennent plutôt à la période nicéenne. Théodoret, P. G., t. lxxxv, col. 339-377, citant ses sources et nommant ceux qui ont combattu les marcionites, place Adamantius après Origène. Photius rapporte le sentiment de Sophrone de Jérusalem qui distingue Origène d’Adamantius, P. G., t. cm, col. 1089. Mais Adamantius n’est pas un personnage historique et l’auteur du dialogue est inconnu. L’ouvrage a été composé probablement en Syrie vers 300, sinon même avant. M. van de Stande-Bakhuysen en a donné une édition critique, Leipzig, 1901.

Voir l’introduction de cette édition, p. ix-lvii ; Bardenhewer, Patrologie, 1901, p. 147-148.

G. Bareille.

ADAMITES. — I. Du n« siècle. II. Du xn« siècle. III. Du xv e siècle.

I. Du n e siècle, — Leur nom ne se trouve ni dans saint Irénée,nidansTertullien,nidanslepseudo-Tertullien,ni dans les Philosophumena, mais leur existence ne saurait être mise en doute. Car, par leurs rêveries métaphysiques, surtout par leur absence de moralité, ils sont très étroite- ment apparentés, s’ils ne se confondent pas, avec tels ou tels disciples de Carpocrate et de son fils Épiphane. De- puis les nicolaïtes, l’ellort, chez certains esprits dévoyés, se portait vers une spéculation capable de couvrir et de légitimer les pires dépravations du cœur. Condamner le mariage et proclamer l’union libre pour libérer la chair, affirmer son indépendance par la violation résolue de la loi morale, par toutes sortes d’excès, et voir dans ce débordement de luxure, la communion, la perfection, la sainteté par excellence, tel était le but poursuivi, réalisé par la plupart des gnostiques. Il y avait parmi eux une telle absence de sens moral, une telle émulation d’ignominie, que les uns se réclamaient de Caïn. Pour- quoi d’autres ne se seraient-ils pas réclamés d’Adam ?

Clément d’Alexandrie dénonce chez les carpocratiens la communauté des femmes, les réunions nocturnes, la promiscuité honteuse, sans nommer toutefois les ada- miles. Strom., III, il, P. G., t. VIII, col. 1112, 1113. Le premier qui les nommé, c’est saint Epiphane. Il dit que les ’ASapiavoi tenaient leurs réunions dans des lieux chauffés et que, pour mieux imiter Adam avant la chute, ils se mettaient en état de complète nudité. Il les com- pare à la taupe qui se cache sous terre el il raille leur vaine prétention de reproduire l’Adam du paradis lor- restre. Htcres., ni, P. G., t. VA, col. 953, 29. Saint Au- gustin dit des Adantiani : Nudi marcs femineeque conveniunt, nudi lecliones audiunt, nudi orant, nudi célébrant sacramenta et ex hoc paradisum suam arbir trantur ecclesiam. H ivres., xxxi, P. L., t. xi.n, col. 31.

Ni Épiphane, ni Augustin ne renouvellent les accusa- tions précises du Clément d’Alexandrie. Mais, étant

donné la nature humaine avec sa concupiscence, ces accusations, devant de telles pratiques, restent vraisem- blables. D’après Théodoret, c’est Prodicus, un disciple de Carpocrate, dont il aurait exagéré encore les prin- cipes d’immoralité, qui fonda la secte des adamites, parmi lesquels se pratiquait l’union libre des sexes pour réaliser l’initiation mystique, la vraie communion, dans la promiscuité des réunions nocturnes, une fois les llambeaux éteints. A part Clément d’Alexandrie, qu’il cite, nous ignorons où il a puisé ces détails. Hsev. fab., i, 6, P. G., t. lxxxiii, col. 352, 353. Ce que l’on peut affirmer, c’est qu’il s’est trouvé des gnostiques, au n e siècle, assez dépravés pour pousser le relâchement jusqu’à ses dernières limites et que, s’ils ne se sont pas donné à eux-mêmes le nom d’adamites, c’est sous ce nom qu’on les a désignés dans la suite.

II. Du xii e siècle. — Moreri, Dictionnaire, art. Tan- demus, prétend que Tandemus(7aw</we/>?îe dans Ilergen- rœther, Histoire de l’Église, trad. Belet, Paris, 1891, t. v, p. 162, a renouvelé l’hérésie des anciens adamites, au commencement du xn e siècle. Il est vrai que ce per- sonnage considérait les opéra carnis, même en public, non comme un acte de sensualité, mais comme une œuvre de spiritualité, qu’il agissait en conséquence et qu’il mettait à mort ceux qu’il ne pouvait persuader. Saint Norbert travailla efficacement à la conversion de ses tristes sectateurs. Bayle, Dictionnaire, art. Turlu- pins, prétend que le titre d’adamites s’applique mieux aux turlupins du XIV e siècle qui, sous Charles V, vécurent, surtout en Savoie et en Dauphiné, more cyni- corum et canum, fondèrent la Fraternité des pauvres, et durent être combattus par les inquisiteurs qui réus- sirent à les faire disparaître.

III. Commencement du xv e siècle. — Dans les Flandres parutalorsun illuminé, nommé Picard, séducteur émérite, se disant Fils de Dieu, envoyé comme un nouvel Adam pour rétablir sur la terre la loi de nature, qu’il faisait consister dans la communauté des femmes et l’état de’ nudité complète. Il passa en Allemagne et finit par s’établir en Bohême, où ses partisans se proclamèrent seuls libres et pratiquaient, disaient-ils, la vie d’Adam au paradis. Le terrible Ziska troubla leur bonheur paradi- siaque et les extermina en 1421.

Depuis lors le torrent boueux, déchaîné par les gnostiques et les manichéens, grossi par les vauckùs, les albigeois et autres déséquilibrés, ne cessa de couler ici ou là et de reparaître à intervalles inégaux, selon les circonstances, canalisant tout ce que la nature humaine contient de dépravé. L’histoire ne rencontre plus des adamites organisés en secte ; mais elle enregistre des tentatives isolées qui rappellent un peu celles du il" siècle. C’est ainsi qu’Hefele (Wetzer. Dict. do théol. catli., trad. Goschler, t. i, p. 65) signale en Autriche, d’abord en 1781, puis en 1848, dos tentatives de ce genre, vite réprimées par la force. Dans notre siècle, les rêveries de phalanstère en France, la secte des mormons en Amérique, sans aller jusqu’à prescrire la nudité adamique, n’en constituent pas moins des phénomènes, quoique peu renouvelés du II e siècle, qui prouvent jusqu’où peut des- cendre la nature humaine dans ses instincts de dépra- vation et son mysticisme sensualiste. G. Bareille.

ADAMS Robert, ministre de la congrégation épisco- palionne de Blackfriars Wynd, à Edimbourg, et ensuite de l’église de Saint-Jean, à Christianstnodt. Il a écrit une sorte d’encyclopédie des religions, intitulée : The Re- ligions world displayed : or a view of the four grand Systems of religion, Judaism, Pagaiùsm, Christianity $■ Mohammcdanisnl ; and of the varions e.visiing dé- nominations, sects, $■ parties in the Christian world ; to which is subjotned a view of Deism and Atheishi. La première édition fut publiée à Edimbourg on 1809 ; les articles y sont composés ou revus par des membres