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ACTES DES APOTRES
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dans la première partie des Actes, un relief et une importance bien supérieurs à ceux des autres apôtres, dont il est le porte-parole, i, 15-23 ; il, 14-41 ; III j IV, 8-13 ; v, 3-9, 15, etc. —
3° L’Église est déjà munie de ses caractères et de ses pouvoirs essentiels. Elle est une, quoique dispersée en divers pays, IX, 31 ; sainte, dans ses chefs qui souffrent avec joie pour le Christ, v, 41, et dans ses membres qui mènent la vie fervente, II, 44-47 ; IV, 32, 34, 35 ; enfin catholique, en ce sens que son divin fondateur a prédit son extension jusqu’aux extrémités de la terre, i, 8, et que les apôtres ont donné à cette prédiction, dans l’espace d’une trentaine d’années, une exécution magnifique, quoique partielle. Act., passim. — L’Église exerce son pouvoir doctrinal par une prédication ininterrompue, passim, et par des décisions dogmatiques, xv, 11, 19, 28 ; son pouvoir d’ordre, par la collation du baptême, ii, 41, etc., l’imposition des mains, VI, 6 ; viii, 17 ; xin, 2, 3, etc., la fraction du pain, ii, 42, 46, etc. ; son pouvoir disciplinaire, par les décrets du concile de Jérusalem, xv, 29.
/II. théologie (proprement dite). —
Les Actes mentionnent :
1° l’existence d’un Dieu créateur, conservateur
et providence dumonde, facile à connaître, xvii, 24-30 ;
ses pri ncipaux attributs, tels que sa puissance, v, 30, 31, etc.,
sa justice, v, 1-11 ; xii, 23, etc., sa miséricorde, IX, etc. ;
—
2° le dogme de la Trinité : le Père, i, 7 ; ii, 22, 33, 36 ;
m, 13, 18, 26, etc. ; le Fils, iii, 13, 26 ; iv, 27, 30 ; ix, 20, etc. ;
le Saint-Esprit, i, 8, 16 ; ii, 4 ; iv, 25 ; v, 3, 4, 32 ; vii, 51, etc.
Sans doute, parmi les passages où le Saint-Esprit est
mentionné, il en est quelques-uns qui sont un peu
vagues, et qui visent plutôt une grâce ou un simple don
fini qu’une personne divine ; mais la plupart démontrent
ou supposent clairement la personnalité de l’Esprit-Saint.
Les opérations qu’on lui attribue sont en effet des opérations
personnelles, i, 16 ; ii, 38 ; v, 3, 19 ; vii, 51 ; ix, 31 ;
xi, 12 ; xiii, 4, etc. Il y a même des textes qui l’appellent
expressément Dieu.v, 3, 4 ; xxviii, 25-29. Parmi les
œuvres qui lui sont attribuées spécialement, on remarque
son action merveilleuse sur les apôtres, ii, 1-5 ; iv, 8 ;
v, 32 ; xiii, 2, 4 ; l’assistance qu’il leur fournit pour les
décisions dogmatiques, xv, 28 ; l’effusion de la grâce en
général, ii, 38, surtout par le sacrement de confirmation,
vin, 15-17 ; certaines faveurs extraordinaires, appelées
depuis grâces gratis datai, x, 44-46 ; xix, 6.
iv. cbristologie. —
Non seulement Jésus de Nazareth est le Messie ou le Christ, ii, 36 ; ix, 22 ; xvii, 3 ; XVIII, 28 ; mais il est aussi Fils de Dieu, iii, 13, 26 ; iv, 30 ; vin, 37 ; IX, 20 ; et Dieu Jui-même, xx, 28, puisque, d’après le texte, le sang au prix duquel l’Église a été achetée est le propre sang de Dieu. Ce dernier passage, xx, 28, prouve en même temps que Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme, et qu’il possède ses deux natures dans l’unité d’une même personne, puisque c’est le même qui est Dieu et qui a acheté l’église au prix de son sang. C’est aussi une preuve de la légitimité de la communication des idiomes. — Quarante jours après sa mort, Jésus est monté au ciel, où il est à la droite du Père, I, 3, 9-11 ; vu, 55, 56. En dehors de lui, il n’y a pas de salut pour les hommes, iv, 12. Il a été établi juge des vivants et des morts, x, 12 ; et, de même qu’il est monté au ciel le jour de l’Ascension, de même il reviendra plus tard, i, 11.
V. GRACE ET SACREMENTS. —
1° Jésus-Christ est le
principe universel et indispensable du salut, iv, 2 ; car il
a acquis l’Église au prix de son sang, xx, 28. C’est donc
par sa grâce que tous les hommes, Juifs et gentils, doivent
être sauvés, xv, 11. La condition nécessaire du salut
est la foi sincère en Jésus-Christ, Fils de Dieu, viii, 37 ;
xvi, 31 ; et, en outre, le repentir du péché commis,
quand il s’agit des adultes, il, 38 ; iii, 19. —
2° On ni oit alors le baptême, qui efface les péchés, il, 38. Le
baptême est conféré, dans les Actes, « au nom de Jésus-Christ, » c’est-à-dire, d’après le texte grec (eêç tô ôvo|j.a,
xix, 5 ; iizi tu ovo|aocti, ii, 38), pour appartenir au Christ
et être agrégé à sa religion, sur le fondement de son nom.
C’est par opposition au baptême de saint Jean-Baptiste
que les Actes parlent du baptême « au nom de Jésus »,
autrement dit du baptême chrétien. Le baptême s’administre
avec de l’eau naturelle, qui en est ainsi la matière
éloignée, viii, 36, 38 ; x, 47. Le mode d’application de
l’eau n’est pas indiqué, sauf pour le baptême de l’eunuque
de la reine Candace, où le baptisant et le baptisé
descendirent tous deux dans l’eau et remontèrent ensuite,
ce qui suppose le baptême par immersion, viii, 38, 39.
Trois autres passages, ix, 18 ; xvi, 33 ; xxii, 16, où il est
question de baptêmes donnés à l’intérieur des appartements,
ne peuvent guère s’expliquer que dans l’hypothèse
d’un baptême conféré par infusion. Le soin de
baptiser était d’ordinaire confié par les apôtres à des
ministres inférieurs, viii, 12, 13, 38 ; ix, 18 ; x, 48. —
3° Les nouveaux chrétiens recevaient ensuite, par l’imposition
des mains des apôtres, le Saint-Esprit, c’est-à-dire
un sacrement distinct du baptême, la confirmation,
vin, 15-17 ; xix, 6. Il y a en effet, dans ce rit, un signe
sensible et sacré, producteur de la grâce, puisqu’il attire
le Saint-Esprit dans les âmes ; ayant le caractère d’une
institution permanente, comme le laisse entendre saint
Pierre, il, 38 ; accompli seulement sur les chrétiens déjà
baptisés, et par le ministère des seuls apôtres. L’effusion
du Saint-Esprit était parfois accompagnée de dons extraordinaires,
xix, 6 ; mais ce n’était là que l’effet accidentel
et passager du sacrement. —
4° La « fraction du pain »,
xXafftç to - j apxo’j, et la « communion », xoivtovta, dont il
est parlé aux chapitres ii, 42, 46 ; xx, 7, n’est pas autre
chose que l’eucharistie. La preuve en est la ressemblance
étroite de ces formules avec celles du récit de la Cène,
Matth., xxvi, 26 ; Luc, xxii, 19 ; xxiv, 35. Cf. I Cor., x, 16.
L’acte liturgique marqué d’une façon un peu vague, xiii, 2
(XscTovpyoûvTwv ot’jTàiv), paraît aussi désigner l’eucharistie,
mais considérée surtout comme sacrifice. —
5° Les
Actes mentionnent-ils aussi le sacrement de pénitence,
ou du moins la confession sacramentelle, dans le passage
bien connu xix, 17-20 ? Nous l’examinerons à l’article
suivant. —
6° Il y a enfin un rit spécial pour constituer
les ministres sacrés et les investir de fonctions
particulières, vi, 1-7 ; xiii, 2, 3 ; xiv, 22 ; xx, 28. Ce rit,
appelé depuis ordre, consiste dans l’imposition des mains
des chefs ecclésiastiques, est appliqué sous l’action du
Saint-Esprit, et confère des pouvoirs particuliers et publics
dans l’Église. Il offre ainsi les caractères essentiels
d’un sacrement. Cf. I Tim., iv, 14 ; v, 22 ; II Tim., i, 16.
VI. DOGMES DIVERS. —
1° L’existence des anges et leur
ministère auprès des hommes, v, 19 ; viii, 26 ; x, 3, 7 ;
xi, 13 ; xii, 7-16 ; xxvii, 22. —
2° L’unité de l’espèce
humaine, xvii, 26 ; et l’étroite dépendance de l’homme
vis-à-vis de Dieu, xvii, 28. —
3° La résurrection et le
jugement, iv, 2 ; x, 42 ; xvii, 31, 32 ; xxiii, 6 ; xxiv, 15, 21,
25. —
4° La nécessité et l’efficacité de la prière, iv, 31 ;
vi, 4 ; x, 2, 4 ; xii, 5 ; xxvii, 24, etc. —
5° Le mérite de
l’aumône, ix, 36 ; x, 2, 4, etc. Voir les articles du Dictionnaire
consacrés aux divers points de doctrine qui
viennent d’être indiqués. J. Bellamy.
II. ACTES DES APOTRES, XIX, 18.
Multiquc c.rcdentium veniebant confitentes et annuntiantes actus suos.
Et beaucoup de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer leurs actions.
HoXXoÉ TE D, 7toXXoî 8e) TCÔV TrETtl<TTEUX.6T(jùV îîp)(OVTO. éi ; o|Ao).o"fO’itJ.svoi xa àvafféXXovTEç tàç 71pdcSei< ; aûnôv.
Il est raconté, dans les versets précédents, que certains juifs d’Éphèse avaient essayé inutilement de chasser, au nom du Christ, le démon d’un possédé, lequel même s’était jeté sur eux et les avait maltraités. « Ce fait, dit le texte, fut connu de tous les juifs d’Ephèse ; ils furent saisis de crainte et ils glorifiaient le nom du Seigneur Jésus. Et beaucoup du ceux qui avaient cru, etc. » Le