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ACTES DES APOTRES

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édition clémentine, parue en 1598. — La principale et la plus ancienne des versions syriaques est la Peschito, du iie siècle, qui est remarquable par son exactitude générale et sa littéralité. Nous ne la possédons plus aujourd’hui, selon Westcott et Hort, que dans un texte complètement revisé, au ni" ou ive siècle, par ordre de l’autorité ecclésiastique. Plus tard, en 508, une nouvelle traduction, presque servile, fut faite par les soins de l’évêque Philoxène. Elle fut revisée en 616 par Thomas d’Héraclée. Il y a enfin une troisième version syriaque, dite de Jérusalem, que Tischendorf place au ve siècle, et d’autres critiques à une époque plus basse. — Les versions égyptiennes ou coptes sont la version bohaïrique, du iie siècle, qui les complète ; et la version sahidique, du me siècle, qui est fragmentaire. — Notons encore la version éthiopienne, du IV ou ve siècle ; la version arménienne, du Ve siècle.

V. Commentateurs principaux. —

1° Anciens :

S.. Jean Chrysostome, quia soixante Rome lies sur les Actes, P. G., t. li, col. 65-124 ; t. lx, col. 13-384 ; Cassiodore, Complexiones in Aclus apost., P. L., t. lxx, col. 1381-1406 ; V. Bède, Expositio super Acta apost. et Liber relractationis in Actus apost., P. L., t. xen, col. 937-1032 ; Théophylacte, In Acta apostolorum, P. G., t. cxxv, col. 483-1132. —

2° Modernes. Érasme, Adnotationes, Bâle, 1516 ; Va table, Adnotationes, Paris, 1545 ; Gagnrrus, Scholia, Paris, 1552 ; Arias Montanus, Elucidalionesin Acta, Anvers, 1575 ; Luc de Bruges, Notationes, Anvers, 1583 ; Lorin, S. J., In Acta apost. commentaria, Lyon, 1605 ; G. Sanchez, S. J., Commentarii in Aclus apost., Lyon, 1616 ; Fromond, Actus apostotorum… illustrait, Louvain, 1654. — 3’Au xix< siècle, parmi les catholiques : Beelen, Comment, in Acta apost., 2 in-4o, 2e édit., Louvain, 1864 ; Patrizi, S. J., Invctusapost. commentarii, Borne, 1867 ; Bisping, ExegetischesHandbuch, Munster, 1871, t. iv ; Crelier, Les Actes des apôtres, Paris, 1883 ; J. Felten, Die Apostelgeschichte, 1892 ; J.Knabehbauer, Comment, in Aclus apost., Paris, 1899 ; J. Belser, Die Apostelgeschichte, 1985. — Parmi les protestants : Baur, Paidus der Apostel, 1867 ; Baumgarten, Apostelgeschichte, 1852 ; Page etWalpole, The Acts of the Apostles, 1895 ; Nosgen, Commentar ùber die Apostelgescldchle des Lukas, 1892 ; Wendt, Die Apostelgeschichte, 8e édit., 1899 ; H. HolUmann, Die Apostelgeschichte, 3° édit., 1901 ; Backham, The Acls of the Aposlels, 1901, etc.

VI. BENSEIGNEMENTS DOCTRINAUX. —

I. DIVINITÉ DU CBRiSTiANiSME. —

Trois" classés générales de faits concourent à l’établir. Ce sont :
1° le témoignage des apôtres ;
2° leurs miracles ;
3° les caractères principaux de l’Église naissante. —

1° Le témoignage des apôtres.

— Le but principal que se proposent les apôtres, dans leurs discours aux Juifs, est de prouver que Jésus de Nazareth est le Messie divin annoncé et attendu depuis des siècles : il, 36 ; iv, 27 ; x, 37, 38 ; ix, 22 ; xvii, 3 ; xviii, 28 ; d’où il suit que le christianisme est une religion divine. Or, pour faire cette démonstration et atteindre leur but, les apôtres se servent de deux moyens : 1. Ils affirment le grand fait de la résurrection de Jésus, et ils se donnent, avant tout, comme les témoins autorisés de ce miracle : I, 22 ; il, 32 ; iii, 15 ; iv, 33 ; v, 32, etc. C’est la fonction première de leur apostolat et comme le résumé de leurs discours. Et cette.affirmation est l’expression sincère d’une connaissance certaine : leur attitude devant le sanhédrin, iv, v, prouve leur sincérité ; cl leurs relations antérieures avec Jésus, i, 2. 3, 21, 22, ainsi que leur science des Écritures, II, 24-36, démontrent leur compétence. — 2. Us citent et interprètent l’Écriture, en appliquant à Jésus divers passages messianiques de l’An cien Testament, spécialement ceux qui concernent sa résurrection, ii, 24-36 ; xiii, 16-38, etc. —

2° Les miracles des apôtres.

— Ces miracles prouvent la divinité de leui mission, et, par conséquent, de la religion qu’ils enseignent. Les Actes signalent, d’une façon générale, « les nombreux prodiges et miracles que faisaient les apôtres, » ii, 43 ; v, 12, etc. ; et, en particulier, plusieurs miracles éclatants de saint Pierre, m ; ix, 33-35 ; ix, 36-42 ; et plusieurs de saint Paul, xiii, 11 ; xiv, 9 ; xvi, 18 ; xix, 12 ; xx, 10 ; xxviii, 5, 8, 9. —

3° Caractères principaux de l’Eglise naissante. —

1. L’intervention miraculeuse du Saint-Esprit dans la fondation définitive de l’Église, à la Pentecôte, ii, 1-5. —
2. La vie fervente des premiers chrétiens, il, 44-47 ; iv, 32. —
3. La propagation rapide et le développement considérable du christianisme dans la Palestine, il, 41 ; iv, 4 ; v, 14 ; viii ; ix, 31 ; dans la Phénicie, à Chypre, et jusqu’en Syrie, xi, 19-22, en une douzaine d’années ; puis dans la Cilicie, la Macédoine, l’Achaïe et l’Asie, xv-xxi, et jusqu’à Borne, xxviii, 24, 31, en une vingtaine d’années. —

4° Le courage des apôtres et des disciples,

iv, 13, 19, 20 ; v, 40, 41, etc., courage poussé parfois jusqu’au martyre, vii, 59 ; xii, 2. — 5. La sollicitude miraculeuse de Dieu pour les apôtres, v, 19, et spécialement saint Pierre, xii, et saint Paul, xvi.

II. ECCLÈsiowGiE. —

L’Église nous apparaît, dès l’origine :
1° comme une société autonome et distincte du judaïsme ;
2° pourvue d’une hiérarchie qui se développe suivant les circonstances ;
3° munie de ses pouvoirs et de ses caractères essentiels. —

1° Quoique recrutée exclusivement, à l’origine, au sein du judaïsme, l’Église en était néanmoins profondément distincte, par la doctrine spéciale qu’elle professait, ii, 42 ; iv, 32-35 ; par ses rites sacramentels, le baptême et la fraction du pain, ii, 41, 42 ; par ses réunions spéciales dans des maisons privées, à Jérusalem, pour la fraction du pain, ii, 46. Cette distinction s’accentua bien davantage quelques années après, par la conversion et l’introduction des païens dans l’Église, xi, ainsi que par le6 décisions du concile de Jérusalem, xv, qui étaient l’abrogation implicite des observances mosaïques. —

2° L’Église naissante fut d’abord gouvernée par le seul collège apostolique, ii, 42 ; IV, 32-35, etc. Mais bientôt les apôtres durent s’adjoindre des collaborateurs, appelés diacres, pour les aider dans les services d’ordre matériel, et sans doute aussi d’ordre liturgique, vi, 1-6. Peu après, les Actes signalent une autre catégorie de pasteurs, appelés tantôt du nom de upso-êuTÉpoc, que la Vulgate traduit indifféremment par seniores, presbyteri, majores natu, et tantôt du nom de iniTAÔnoi, episcopi. Cf. xx, 28 ; xx, 17. Cette terminologie un peu ilottante semblerait indiquer que le presbijtérat et Yépiscopal (voir ces mots) n’étaient pas encore, à ce moment précis, deux fonctions nettement séparées, et militerait en faveur de l’opinion qui veut que l’épiscopat unitaire ait seulement existé après la mort des apôtres. En revanche, d’autres passages des Actes montrent clairement que l’Église de Jérusalem, à tout le moins, était déjà gouvernée par un évoque proprement dit, saint Jacques. Ce qui le prouve, c’est la place exceptionnelle que tient ce personnage dans l’église en question, xii, 17 ; xv, 13 ; xxi, 18. Au sein du collège apostolique lui-même, la prééminence de saint Pierre est visible. Il fait acte d’autorité, en prenant l’initiative de l’élection d’un douzième apôtre, dont il proclame la nécessité et les conditions, i, 15-23 ; en châtiant sévèrement la faute d’Ananie et de Saphire, v, 1-11 ; en flétrissant le crime de Simon le magicien, viii, 20-24 ; en recevant, le premier, les Juifs et plus tard les gentils au sein de l’Église, ii, 41 ; x, 9-18 ; en étendant sa sollicitude non seulement sur le collège apostolique, qu’il venge de la calomnie, il, 15-21, mais sur toutes les églises particulières qu’il parcourt et visite, ix, 32 ; en tranchant, au concile de Jérusalem, par une déclaration doctrinale importante, la question de principe qui était agitée sur les observances mosaïques, xv, 7-12. Son incarcération par Hérode et sa délivrance par un ange sont environnées de tous les caractères qui supposent en lui un chef de parti, xii, 1-12. Enfin, considéré comme prédicateur et comme thaumaturge, ses discours et ses miracles ont,