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ACTA MARTYRUM, ACTA SANCTORUM

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Itins son introduction aux actes de Mai-Qardagh, Analecta bollandiana, t. ix, p. 5-8, Ma’Abbeloos a dressé le catalogue de cinquante-deux vies de saints en syriaque contenues dans un manuscrit de l’église SaintPéthion. Mais après les publications d’Assémani et celles d j M. Bedjan dont nous allons parler, il reste peu de textes inédits dans cette précieuse collection. M. Bedjan a. depuis l’année 1891, publié sept volumes à’Acla martyrum et sanctorum en syriaque. Le t. vu renferme une version araméenne de YHistoria Lausiaca, mais dms les six autres volumes, M. Bedjan donne à peu près cent cinquante textes, dont la moitié est absolument inédite et souvent inconnue. Bien qu’entrepris dans un but d’édification, sans aucune visée d’érudition, ce travail constitue une contribution des plus importantes à la littérature hagiographique de l’Église syrienne. On peut voir dans les Analecta bollandiana, t. x, p. 478 ; t. xii, p. 78 ; t. iixi p. 298 ; t. xiv, p. 207 ; t. xvi, p. 183, le dépouillement complet de l’œuvre de M. Bedjan. M. Rubens Duval a consacré un chapitre de son ouvrage Anciennes littératures chrétiennes, La littérature syriaque, Paris, 1899, p. 121-165, aux actes des martyrs et des saints.

//L ÊTB10P1ES. — Les annales de l’Église d’Ethiopie ont été moins étudiées que celles de la Syrie : aussi n’a-t-on guère encore recueilli ou publié les documents hagiographiques, qui pourraient faire connaître la foule des saints inconnus dont le nom seul a été révélé par le’calendrier publié dans l’ouvrage de Ludolphe, Ad historiam aethiopicam Conimentarius, Francfort, 1691, p. 389-437. Pourtant, il suffit de parcourir les listes de vies de saints en éthiopien relevées dans les catalogues des manuscrits abyssins du British Muséum et de la Bibliothèque nationale de Paris, pour constater que les matériaux ne manquent pas et qu’ils n’attendent que la main de l’ouvrier. On doit toutefois à MM. Budge, Conti Rossini, Guidi, Esteves Pereira, la publication de la vie des saints Georges, Takla Haymanôt,’Aragâwi et Daniel de Serti’. E. Budge vient de publier sous le titre The Cuntendings of the Apostles, Londres, 1899, une quarantaine de textes éthiopiens relatifs aux Actes apocryphes des apôtres. L’hagiographie éthiopienne trouve aussi son compte dans les Apocryphes éthiopiens de M. René Bas set.

/ v. copte. — Pour les saints de l’Église copte, on possède de nombreux extraits dans le catalogue dressé par Zoega les manuscrits coptes du musée Borgia. Georgi a édité les actes de saint Colulhus. En ces vingt dernières années, les travaux sur l’hagiologie copte ont pris un nouvel essor. M. Hyvernat a publié un volume sur les actes des martyrs de l’Egypte (Home, 1886). Mais c’est incontestablement à M. Amélineau que l’on doit la plus considérable contribution à l’hagiographie de l’Egypte. Sous le titre général de Monuments pour servir ù l’Histoire de l’Egypte chrétienne au iv et au ve siècle, il a publié trois volumes dont le premier, Mémoires publiés par les membres de la Mission archéologique française au Caire, t. iv, fasc. 1, p. 1-478 (1888) et fasc. 2, p. 479-811) (1895), contient des documents relatifs à sont Schnoudi et d’autres concernant saints Pakhôme, Théodore, llorsiisi et Jean de Lycopolis ; le deuxième volume, Annales du Musée Gruimet, t. xvii (I8, x<n. donne l’histoire de saint Pakhôme et de ses communautés ; le troisième volume. Annales du Musée Gruimet, t. xxvi (1894), est intitulé Histoire des monastères de lu llussrEgypte et fournit des documents relatifs à saint Paul l’ermite, à saint Antoine, à saint Macaire et d’autres. Outre ces publications de textes, il faut encore signaler du même

aul sur une étude sur la recension copie de YHistoria

I " isiaca, Paris, 1887, et un volume sur les Aotes <les martyrs de l’Église copte, Paris, 1890. Malheureusement, deux grands défauts entachent les travaux de M. Amélineau : l’idée fixe de retrouver dans les docu ments coptes des rédactions originales, et le dénigrement systématique du cénobitisme égyptien. Dans une thèse récemment présentée pour l’obtention du grade de docteur en théologie à l’université de Louvain, M. l’abbé Ladeuzea, en ce qui concerne saint Pakhôme et Schnoudi, très nettement fait ressortir ce qu’ont d’outré les thèses de M. Amélineau, Etude sur le cénobitisme pakhomien pendant le /v » siècle et la première moitié du v>, Louvain, 1898. Parmi ceux qui ont contribué à faire connaître la littérature hagiographique copte, il faut signaler M. Fr. Rossi, qui a publié la plupart des actes de martyrs contenus dans les papyrus coptes du musée égyptien de Turin, Memorie délia R. Accademia délie Scienze, série II, t. xxxv-xxxviii. Citons encore MM. Budge, 0. von Lemm et Crum, auquel on doit la publication d’un certain nombre d’actes coptes.

II. EGLISE LATINE.

L PREMIERS RECUEILS. — Nous

avons dit, au début de cet article, avec quel soin l’Église, dès les premiers jours de son existence, recueillit les actes des martyrs et des saints. Ces actes entrèrent de bonne heure dans la liturgie ; ce n’étaient pas seulement des récits destinés à édifier ; très tôt. à côté du lectionnaire des Evangiles et des Épitres, il y eut le passionnaire ou livre renfermant le récit des gesta marhjrum. On a la preuve de l’existence, au vr siècle, d’un passionnaire romain, sans qu’on puisse exactement déterminer son contenu. L’Église d’Afrique devait posséder le sien, et saint Augustin nous parle d’une passion de marh r inscrite au livre canonique : hujuspassio in canonico libroest. Pour l’Église des Gaules, celle d’Espagne et d’Angleterre, les témoignages abondent. Voir Pitra, Études sur la collection des Actes des saints, p. 62-68. Du reste, dès les premiers siècles de l’Église, l’Occident possède des hagiographes de renom. Saint Jérôme, par les Vies de saint Paul ermite, de saint Ililarion, de saint Malchus le captif, des saintes dames romaines Fabiola, Paula et Marcella, a fourni la grande partie de ce qui a formé plus tard le premier livre des Vitse Patrum de Rosweyde. Les quatre livres des dialogues de saint Grégoire le Grand ouvrent, avec les trois ouvrages de Grégoire de Tours, De gloria martyrum, De gloria confessorum, Vitse Patrum, la série des collections générales de l’hagiographie latine. Fortunat de Poitiers, auquel on doit la rédaction de plusieurs vies de saints ; le patrice Dyname, historien des abbés de Lérins et de l’Aquitaine ; Jonas. de Bobio qui illustra les vies des Pères de Luxeuil, comptent parmi les plus féconds des anciens hagiographes de la Gaule. En Espagne, Paul de Merida, en Angleterre, Bède le vénérable, et en Italie, Paul Warnefride, marchent sur leurs traces. Anastase le bibliothécaire, par sa recension du Liber ponti/icalis et par ses nombreuses traductions de légendes grecques, tient une place de choix parmi les hagiographes de son temps. Cf. A. Lapôtre, De Anaslasio bibliothecario, p. 339-35 ; Analecta bollandiana, 1896, t. xv, p. 257 sq. Dans les siècles suivants, il faut citer Flodoard, Hucbald de Saint-Amand, Goscelin, saint Odon de Cluny, Olbert de Gembloux, Eadmer, l’historien de saint Anselme.

/L DU Xlf au xvi-siècle. — « Au xir siècle, dit dom Pitra, toutes les grandes abbayes ont non seulement des passionnaires complets, mais un système suivi de compilations qui offrent plus d’une variété fort curieuse. » Op. cit., p. 97. Parmi ces légendaires, un des plus complets est celui qui porte le nom de Magnum legendarium Austriacum. Il fut composé vers la fin du XIIe siècle et renferme 51’i vies de saints. On l’a pendant longtemps attribué à Wolfhard de llerriedn (-|-916), mais l’œuvre de Wolfhard est plutôt un martyrologe. (’.est avec un autre légendaire, celui de Wiialberg dans le diocèse de Ratisbonne, que le légendaire autrichien présente le plus d’affinités. Voir sur toute cette question la dissertation très (’tendue parue dans les Analecta bollandiana, t. xvii (1898), p. 5-216. Si Césaire d’IIeis-