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ACOSTA — ACTA MARTYRUM

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in-4°, Rome 1590 ; in-8°, Lyon 1592 ; Salamanque, Venise ; inséré dans Migne, Cursus Scripturæ sacra.’, t. II.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de laG’de Jésus, Bruxelles, 1800 et 1897, t. I, col. 31-38 ; t. VIII, col. 1568-1569.

C. Sommervogel.

ACOULINA IVANOVA, paysanne russe, qui appartenait à la secte mystique des Klilisty, où elle fut proclamée mère de Dieu. Elle reconnut le soldat eunuque Kondrate Sélivanoff pour son fils et pour messie. Elle l’aiila à fonder la secte des Skoptsy (eunuques), qui se répandit dans le bas peuple parmi les ignorants. Sélivanull’persuada aussi à ses crédules sectateurs que sa prétendue mère Acoulina n’était autre que l’impératrice Elisabeth et que lui-même était Pierre III. Acoulina mourut vers 1830.

Gehring. Die Sekten der russischen Kirche, in-8°, Leipzig, 1898, p. 155.

N. TOLSTOY.

1. ACROPOLITE Constantin. Constantin Acropolite (KtovoravTïvo ; ô’Axpo7toXt-cr, ?), fils de Georges Acropolite (voir l’article suivant), remplit plusieurs charges importantes à la capitale et à la cour de Byzance : il avait encore les fonctions de grand logothète en 1321. Ses écrits sont plutôt d’un homme d’Eglise que d’un homme d’État. Ils comprennent des homélies, des lettres, des poésies religieuses, plusieurs traités théologiques contre les latins, dont Constantin fut toujours un adversaire étroit et acharné ; mais son activité littéraire se déploya principalement à réunir des documents hagiographiques et à écrire des vies de saints, ce qui lui valut le surnom de « nouveau Métaphraste ». De plus de vingt-quatre qu’il composa, quatre seulement ont été imprimées : la vie des saints martyrs Démétrios de Thessalonique et Barbaros de Bulgarie, celle de saint Jean Damascène et celle de sainte ïhéodosie, martyrisée pour les images (720) sous Léon l’Isaurien. Les deux dernières ont été reproduites dans Migne, P. G., t. cxl, respectivement col. 812-885 et 888-930, et dans les Actasanctorum, au et au 29 mai. On lui doit eneore un panégyrique de Constantin I er, qu’il place au nombre des plus grands rois et des plus grands saints.

A. Ehrhard, dans Krumbacher, Gcschichte der byzantinischen Literatur, 2’(’dit., Munich, 1897, p. 204-205 ; Byzantinische Zeitschrift, 1892, p. 361-365, 621-622.

E. Marin.

2. ACROPOLITEGeorges. Georges Acropolite (rewpYio ; ô’Axpoito)iTï) ; ), ni à Constantinople en 1217, élevé à la cour des empereurs grecs à Nicée par les maîtres les plus renommés, Théodore Hexaptérygos et Nicéphore Blemmydès, il devient en 1244 grand logothète. L’empereur Jean III Ducas le charge, en 1246, de l’éducation de son tils Théodore II Lascaris. Celui-ci, devenu empereur, le nomme généralissime dans la guerre contre Michel d’Épire (1257). Mais Georges Acropolite es ! fait prisonnier ; sa captivité dure jusqu’en 1260 ; il l’occupe en écrivant sur la procession du Saint-Esprit deux traités qui sont peut-être, par l’élévation des pensées et des considérations morales (la question des divergences doctrinales mise à part) les meilleurs et les plus caractéristiques de ses ouvrages. L’empereur Michel VIII Paléologue emploie ses talents diplomatiques à des négociations civiles ou religieuses, il le délègue en 1274 au concile de Lyon. Au nom de l’empereur, Acropolite y souscrivit à l’union des Églises qu’il avait jusque-là combattue. Il moui-i 1 1 en août 1282, laissant la réputation d’un grand homme d’État et d’un illustre savant. Historien, il a écrit des A finales — XpovrxY) o-vy’ipacp’ri — depxiis la prise de Constantinople par les latins jusqu’à la restauration de l’empire byzantin (1204-4261) : c’est une œuvre sobre, sérieuse et digne de foi, même quand l’auteur parait oublier sa promesse de ne rien écrire « sous l’inspiration de la baine ou de la bienveillance, de la jalousie OU de I amour ». Annales, c. i, P. G., t. cxl, col. 976. Comme

théologien et orateur, il composa, outre le trait. déjà mentionné sur le Saint-Esprit, plusieurs ouvrages de polémique contre les latins, divers écrits de rhétorique ou de théologie, un panégyrique de saint Georges, un éloge funèbre de Jean Ducas. On lui doit aussi plusieurs œuvres en vers, entre autres un prologue aux lettres qu’il publia de son impérial disciple Théodore Lascaris. Mais il n’est pas l’auteur des scolies de saint Grégoire de Nazianze, qu’on lui attribue généralement.

Les Annales ou la Xpovtxr, o-uyyP 01 ?’1’) ^e Georges Acropolite ont été reproduites par Migne, P. G., t. CXL, col. 970-1220. Presque tous les autres ouvrages sont encore manuscrits. Une édition complète est en préparation chez l’éditeur Teubner à Leipzig.

K. Krumbacher, Gesehichte der byzantinischen Literatur, 2’édlt., Munich, 1897, p. 286-288, et A. Ehrhard, ibid., p. 94.

E. Marin.

ACTA MARTYRUM, ACTA SANCTORUM

(Actes des Martyrs et des Saints). — I. Observations préliminaires. II. Église grecque. III. Église orientale. IV. Église latine.

Dans la littérature chrétienne de toutes les Églises, les nombreux récits qui décrivent les tourments des martyrs ou qui célèbrent les vertus des saints, occupent une place considérable. Au point de vue théologique, ces documents ont une importance qui, aujourd’hui, n’échappe plus à personne. Ils sont, en effet, à travers les âges, les irrécusables témoins du dogme, de sa permanence comme de son évolution ; ils renseignent sur la liturgie et ses rites, sur l’emploi des Livres saints, sur la morale, sur le droit canonique ; en un mot, ils peuvent être mis en œuvre pour élucider la plupart des questions vitales étudiées par les théologiens. Nous allons signaler, dans les diverses Églises de l’Orient, de la Grèce et du monde latin, les principales collections d’Actes des martyrs et des saints, en laissant toutefois de côté les martyrologes, les ménologes, les synaxaires, et d’autres documents plutôt liturgiques qu’historiques. Ces documents feront l’objet d’un article spécial. Voir Martyrologe.

I. Observations préliminaires.

Avant de faire connaître les grands recueils hagiographiques, il ne sera point superflu d’indiquer sommairement les caractères assez différents des diverses sortes d’Acta sanctorum.

t. actes authentiques. — 1° Actes dressés par des notaires publics. — Il y a d’abord les relations de martyres dressées par les notaires publics, procès-verbaux judiciaires conservés dans les archives. Cl. S. Augustin, Contra Cresconium, III, 70, P. L., t. xliii, col. 510. Seules, ces pièces méritent, à proprement parler, le nom ofliciel, qu’elles portent du reste, d’Acta ou de Gesta sanctorum. De cetle catégorie, les Acta proconsidaria de saint Cyprien sont le type le plus parfait. Faut-il ajouter qu’il n’est guère parvenu jusqu’à nous de documents de cette nature, du moins dans leur forme originale’.’Il y a encore, se rattachant à ce genre de pièces, les Actes des martyrs de Scilli et ceux du sénateur Apollonios ; toutefois, pour les premiers, la pièce originale, en latin, es ! perdue ; on ne possède que deux recensions latines secondaires et une version grecque qui doit èlre assez voisine du texte primitif. Du martyre d’Apollonios, on n’a plus qu’un texte grec et une recension arménienne. Le fond semble reproduire assez, fidèlement l’interrogatoire ofliciel, mais on constate déjà une forte altération.

Autres actes authentiques.

Une seconde espèce d’Actes est constituée par les Passions dues à la plume de rédacteurs chrétiens. Quelques-unes de ces Passions ou dictes, ou bien ontété faites d’après des pièces authentiques émanées des greffes païens, ou bien ont été écrites