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ACOLYTE — ACOMINATOS NICETAS


cément de in messe, un vase, capsa, contenant un fragment de pain consacré, réservé de la messe précédente, et que l’on mettait dans le calice, avec une autre parcelle de l’hostie consacrée le jour même, pour signifier par ce rite, l’unité et la perpétuité du sacrifice, Ordo I, n. 8. et Comment. præv., col. 869, 870. Ils accompagnaient comme maintenant le diacre avec leurs cierges allumés, pour la lecture de l’évangile, qui se faisait alors à l’ambon (n. 11). Ils tenaient la patène, pendant le canon, comme fait le sous-diacre actuellement (n. 17). Avant la communion, ils se présentaient à l’autel avec des sacs de iili suspendus à leur cou, et y recevaient les oblalse, qu’ils portaient ensuite devant les évêques et les prêtres, pour la fraction opérée par le presbyterium tout entier (n. 19). Le jeudi saint, ils portaient les ampoules contenant les saintes huiles (n. 31) ; le vendredi saint, deux d’entre eux tenaient, de chaque côté, la croix présentée à la vénération du clergé et du peuple (n. 35) ; le samedi saint, ils aidaient, en cas de nécessité, les prêtres et les diacres, dans l’administration du baptême (n. 43), etc. Depuis l’institution de la schola cantorum, les acolytes, se trouvant être les seuls bas clercs en service actif, prennent une importance de plus en plus grande ; ils assistent les prêtres cardinaux dans leurs églises titulaires ; aux cérémonies pontificales, ils sont chargés de tous les services inférieurs, de plus en plus compliqués ; pendant le carême et aux solennités baptismales, ils assistent les catéchumènes, et récitent avec eux le symbole, etc. Duchesne, Origines, p. 333. Aujourd’hui, ils ont bien perdu de leur ancienne importance, puisqu’ils ne portent plus la sainte eucharistie, ni les vases sacrés ; les fonctions de leur ordre sont dévolues le plus souvent à des laïques, malgré les vœux du concile de Trente, pour que les ministères ecclésiastiques inférieurs fussent accomplis par des clercs proprement dits. Sess. XXIII, De reform., c. xvii.

IV. Ordination.

1° Anciens rites. — Dans l’Église romaine, le plus ancien rite connu de l’ordination des acolytes est fourni par le huitième ordo romain, du moins Mabillon le considère comme le plus pur, sur l’ordination des ministres sacrés. Cette cérémonie avait lieu, non un jour d’ordination solennelle, mais à une messe ordinaire ; on y revêtait le candidat de la planeta et de Vorarium, costume singulier en regard de la discipline actuelle, mais, comme on sait, la planète était alors commune à tous les clercs. Pour Yorarium, c’est moins certain ; en tout cas, ce n’était pas un insigne, mais une pièce du vêtement commun, le sudarium antique, d’après M. Duchesne, qui a fini par devenir l’étole et l’insigne des degrés supérieurs, depuis le diaconat. Cf. Gerbert, Liturgia aleniannica, part. I, disq. III, c. iii, p. 500, et Duchesne, /Origines, p. 37(5. Puis, au moment de la communion, il s’approchait de l’évêque ou du pape s’il était présent ; le pontife lui remettait un sac de iili qui, comme on l’a vu plus haut, lui servait à porter aux prêtres les oblatæ. Cf. Ordo VIII, n.l. Il se prosternait à terre avec le sac, et le pontife lui donnait sa bénédiction en ces termes : Intercedente beata et (/loriosa, semperque virgitic Maria et B. apostolo Petro salvet et custodiat et prutegal te Dominas. Lorsque cessa l’usage de faire porter l’eucharistie par les acolytes, on leur donna comme symbole de leur ministère, non [il us le sac de iili mais le chandelier avec un cierge, et une burette vide, pour signifier la charge qu’ils avaienl d’allumer le luminaire de l’église, et de présenter à l’autel le vin de l’eucharistie. C’est le rite que l’on trouve dans le sacramentaire dit grégorien, publié par I). Hugues Ménard, P. L., t. lxxviii, col.’219, et dans les StatutaEcclesise antiqua, ce recueil de canons disciplina ires ci liturgiques, qu’on acceptait jadis comme IVe concile de Carthage (398), mais qui a été rédigé vraisemblablement en c.aule, dans la deuxième moitié du Ve siècle. Cf. Maassen, Gesc’hichte der Quellen und (/</ Literatur

des canonischen Rechts, in-S", Gratz, 1871, t. I, p. 390 sq. La description est à peu près identique de part et d’autre, et elle est répétée dans presque tous les pontificaux d’origine diverse, depuis le ixe siècle. Martène, De antiq. Eccl. rit., t. ii, p. 90 sq. ; Morin, Comrn. de sacris Eccl. ordinat., p. 21*2 sq. : Acolythus, cum ordinatur, primum ab episcopo doceatur, quai i ter in officio suo agere debeat, sed ab archidiacono accipiat ceroferarium cum cereo, ut sciât se, ad accendenda Ecclesise luminaria mancipari. Accipiat et urceolum vacuum ad fundendum [al. suggerendum] vinum in eucharistiam sanguinis Christi. Seulement, tantôt c’est l’archidiacre qui fait la tradition des instruments, sans formule prononcée, ni par lui, ni par l’évêque, tantôt c’est l’évêque qui prononce la formule, pendant que l’archidiacre fait la tradition. Enfin l’usage a prévalu que l’évêque lui-même présente la matière et prononce la forme, comme le prescrit aujourd’hui le pontifical romain. A remarquer cette rubrique du sacramentaire grégorien, sur le moment de l’ordination : Majores gradus ante Evangelium, minores vero post communionem dantur, et minores guident, Dominicis diebus, si necesse est.

Il n’y a guère que deux types de formules pour la tradition ; celui du sacramentaire grégorien, assez différent de celui qui est usité actuellement : Accipile hoc gestatorium luminis, etc., P. L., t. lxxviii, col. 219, mais qui n’indique rien pour la burette ; puis, dès le xn° siècle, un type beaucoup plus fréquent, à peu près identique au nôtre actuel : Accipile ceroferarium cum cereo, etc. Accipite urceolum, etc., moins la finale, in nomine Domini. Amen, qui est une addition récente. Le nombre des oraisons prononcées sur les acolytes a varié de un à quatre au maximum ; mais le texte se retrouve à peu près le même partout, dans un ordre parfois différent. Ce sont les mêmes formules qu’on retrouve au pontifical actuel.

Rite actuel.

D’après la discipline actuelle, l’acolytat peut être conféré en dehors de la messe, tous les dimanches et jours de fêtes doubles de précepte, mais le matin seulement. Le rite essentiel consiste dans la tradition, par l’évêque lui-même, d’un chandelier avec un cierge éteint, que les ordinands doivent toucher simultanément, pendant que l’évêque prononce la formule : Accipite ceroferarium cum cereo, etc., puis, dans la tradition d’une burette vide sur un plateau, que les ordinands doivent toucher, pendant que l’évêque prononce la formule : Accipite urceolum, etc. Pontificale rom., De ord. acol. La S. C. des Rites a déclaré que le bougeoir de l’évêque ne peut être la matière de l’ordre de l’acolyte, en place du chandelier..S. H. C, 8 juin 1709, inBracharen., n. 3809, ad 5um ; cf. Lerosey, Explication des ruhr. du missel, du bréviaire, du rituel et dit. pontif., in-12, Paris, 1889, p. 467. La communion n’est pas de rigueur pour la réception des ordres mineurs. Sur la question de savoir s’il y a sacrement dans l’ordination de l’acolyte et sur les autres questions qui s’y rattachent, voir le mot Ordres mineurs.

loan. Morin, Commentarius de sacris Ecclesise ordinatîonibus, in-fol. Anvers, 1085, part. II, p. 209 ; part. III, p. 152 ; R. Sala(ilans Bona, Opéra), Rerum Hturgicarum, in-fol., Turin, 1749, t. ii, 1. I, c. xxv, S 17, p. 363 sq. ; dom Edm. Martène, De antiquis Ecclesiæ rilibus, 2°édit., in-fol., Anvers, 1736 ; Domin. Giorgi, De liturgia Romani Pontiftcis, in-4°, Home, 18ï3, t. ii diss. I, c. v, p.Lxxiv ; D. Mart. Gerbert, Vêtus liturgia aleman* nica, part. II, dist. V, Desacris ordin., in-4’, Saint— Biaise, 1776 ; p. 500 ; Catalan, Pontifiale romanum, in-4°, Paris, 1850, t. i, tit. iivi p. 173 ; M 1’Duchesne, Origines du culte chrétien, in-8°, Paris, 1889, p. 330, 339, 352 ; Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. i, col. 348-356.

V. Maurice. ACOMINATOS N1CÉTAS, fameux controversiste byzantin, souvent appelé Choniates, <u nom de sa patrie, la ville de Chônes, l’ancienne Colosse des temps aposto