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ABSTIN. CHEZ LES RUSSES — ABSTIN. CHEZ LES SYRIENS

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sèche et froide (Soukoiadénie), les lundis, mardis et jeudis du grand carême, ainsi que les trois premiers jours de la semaine sainte. —3. Nourriture cuite et fruits (Varénie s’sotchivom), tous les mercredis et vendredis de l’année et à la vigile de la Nativité de Notre-Seigneur. — 4. Prohibition de l’huile, permission d’user de vin seulement (Vina tolchiu), le samedi saint, le jeudi de la cinquième semaine du grand carême, dit jeudi du grand canon, et le vendredi saint, si l’Annonciation tombe ce jour. — 5. Prohibition de manger la chair d’animaux, permission d’user de vin et d’huile (Vinai Elc’ia), le jour de l’exaltation de la Sainte-Croix, de la Décollalion de saint Jean-Baptiste, à la vigile de la Théophanie, le jeudi saint, les lundis, mardis et jeudis du carême de la Dormition, les lundis de l’Avent et du carême des Apôtres. Lorsque les fêtes un peu importantes et celles des principaux saints (qui correspondent aux fêtes doubles du calendrier latin) tombent un jour de plus rigide abstinence, un mercredi, un vendredi ou un jour de carême, cette permission d’user de vin et d’huile est donnée. — 6. Abstinence de poisson, usage de crustacés (Tchérépokojie), les samedis et dimanches du grand carême. — 7. Abstinence de poisson, usage d’œufs de poisson (Naïkrou), le samedi des Rameaux, et à la fête de la résurrection de saint Lazare, ce jour-là et le suivant n’étant plus du grand carême qui finit le vendredi des Rameaux. — 8. Abstinence de laitage, usage de poisson (Rijba), les mercredis et vendredis du temps pascal, le dimanche des Rameaux, les samedis et dimanches du carême de la Dormition, les mardis, jeudis, samedis et dimanches des petits carêmes (de l’Avent et des Apôtres). — L’abstinence est du même degré, à l’Annonciation, à la Nativité, à la Présentation et à la Dormition de la sainte Vierge, à la Transfiguration de Notre-Seigneur, à la Nativité du Précurseur, à la fête de saint Pierre et saint Paul, à la fête de saint Jean-Baptiste le 7 janvier, à la Dédicace, lorsque ces diverses fêtes ou solennités tombent en carême ou bien un mercredi ou bien un vendredi. Il en est de même pour la Purification, hors du grand carême. — 9. Abstinence de viande, usage de laitage (Syr ï iattsa) la semaine du carnaval, même le mercredi et le vendredi. Les moines russes sont obligés à ce neuvième degré d’abstinence tous les jours, même le jour de Pâques. — 10. Pas d’abstinence, permission d’user de toute sorte d’aliments. On lit cette rubrique au jour de la Nativité de Notre-Seigneur et aux douze jours suivants (sauf la vigile de l’Epiphanie), s’ils se rencontrent à un jour qui autrement serait jour de maigre, pour toutes les semaines de Pâques et de la Pentecôte, ainsi que pour toute la semaine dite du Publicain (celle qui précède la Septuagésime). Cette rubrique indique qu’il n’y a, ces jours-là, ni abstinence, ni jeûne, et qu’on peut user par conséquent de toute espèce de nourriture. N. Tolstoy.

IV. ABSTINENCE chez les syriens.

I. Jacobites. II. Nestoriens. III. Maronites.

Toutes les Églises syriennes observent l’abslinence du mercredi et du vendredi et celle du carême d’après le canon 68 des Apôtres. Mansi, SS. Coneiliorum colleclio, Florence, 1759, 1. 1, col. 44. Le canon 50 du concile de Laodicée, Mansi, ibid., t. ii, col. 571, que ions les syriens reçoivent également, ordonnait la xérophagie ou maigre strict pour le carême. Voir II ABSTINENCE chez tes grecs, col. 2(5.5. Mais par la suite des siècles des changements et des abus se sont introduits dans les différentes Églises.

l. Jacobites. — 1° Fidèles. — Les adultes observent l’abslinence du mercredi et du vendredi pendant toute l’année ; mais anciennement on exceptait, comme le font encore les maronites, les quarante jours entre Pâques et l’Ascension. Le patriarche Jean (Assémani, cité à la bibliographie) interdit ceux qui finit usage de chair le mercredi et le vendredi et ceux qui boivent du vin

pendant le carême. Grégoire Bar-Hébra ? us (ouvrage cité à la bibliographie) ajoute : « Les œufs, le lait et le fromage sont défendus le mercredi et le vendredi. Les fidèles doivent s’abstenir de vin et de poissons seulement dans le grand jeûne ; les religieux s’abstiennent même d’huile. Pendant la semaine on ne peut rompre le jeûne avant trois heures après midi, mais le samedi et le dimanche on peut le rompre à midi. » Comme les jacobites comptent les fériés d’un soir à l’autre, ils ne peuvent rompre l’abstinence du mercredi et du vendredi avant le coucher du soleil, mais après la disparition de l’astre, ils mangent sans scrupule de la viande. Pendant le carême, sauf le samedi et le dimanche, ils observent le jeûne le plus rigoureux ; les œufs, le laitage, les poissons et le vin sont défendus. Les jacobites observent, en outre, le jeûne dit des Apôtres durant cinquante jours après la Pentecôte ou, au moins, depuis la Pentecôte jusqu’à la fête des saints apôtres Pierre et Paul, mais ce jeûne, ni l’abstinence qui y est jointe, ne sont obligatoires. Le jeûne de l’Assomption dure quinze jours ; quant au jeûne de Noël les religieux le commencent quarante jours avant les fidèles. Dans tous ces jeûnes l’abstinence est moins rigoureuse que durant le carême. Enfin le jeûne desNinivites dure trois jours.

Moines.

Les religieux jacobites, d’après Jacques d’Édesse, font alterner sept semaines de jeûne et sept semaines où ils ne jeûnent que le mercredi et le vendredi. Voir Assémani, Diss. de monopliys., art. Dejejun. Il en est qui jeûnent toute l’année et ne font jamais usage de viande. Sozomène, Hist. eccl., vi, 33, P. G., t. lxvii, col. 393, cite des anachorètes syriens qui ne vivaient que d’herbes et ne prenaient ni pain, ni vin. Rabulas, évêque d’Édesse, et le concile de Séleucie-Ctésiphon de l’an 410 font aux moines une défense absolue d’user de chair. Ces mêmes défenses s’appliquent aux religieuses.

IL Nestoriens. — 1° Fidèles. — Les nestoriens rompent comme les jacobites l’abstinence du mercredi et du vendredi après le coucher du soleil. Ils suivent en général les mêmes règles d’abstinence. Leur principal jeûne est le carême, qu’ils commencent le dimanche de la Quinquagésime. Ils jeûnent les samedis et dimanches du carême avec maigre strict comme les autres jours ; mais c’est contrairement à leur ancienne discipline ; car ÉbedJésus dans sa Collection canonique rapporte le canon 68 des apôtres et d’autres canons encore, qui défendent le jeûne du samedi et du dimanche, à raison de la résurrection du Sauveur. Les nestoriens observent le jeûne de Noël, de la Vierge et des Apôtres, comme les jacobites, avec de légères différences. Ils ont supprimé le jeûne d’Élie, de la Sainte-Croix, et des Vierges. Gabriel, métropolitain de Bassora, déclare les laïques exempts du jeûne de Noël ou de l’Avent et du jeûne des Apôtres et il supprime pour eux l’abstinence du mercredi et du vendredi. Les nestoriens du Malabar s’abstenaient durant le carême de chair, d’œufs, de lait, de fromage, de poissons et de iivi ce que le synode de Diamperapprouva. Il en dispensa toutefois les femmes enceintes. Raulin, Hist. eccles. Malabaricæ, Rome, 1745, p. 226-228. Le jeûne des Ninivites ou des Rogations est observé rigoureusement durant trois jours, le mardi, le mercredi et le jeudi de la troisième semaine avant le carême.

2° Moines. — La discipline monastique a beaucoup varié chez les nestoriens et le relâchement s’est, à diverses époques, glissé dans les monastères soit d’hommes, soit de femmes. Cependant les canons défendent l’usage de la viande, aux moines nestoriens, comme aux autres moines syriens. Grégoire Bar-Hébrseus attribue au concile de Séleucie-Ctésiphon de l’an i 10, qu’il appelle le concile des Perses, le canon suivant : « Le moine qui mange de la viande est aussi coupable que celui qui abuse d’une femme. »

III. Maronites.

1° Futiles. —L’abstinence est réglée