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APOTRES (LE SYMBOLE DES^


nack opine pour le milieu du 11e siècle : le symbole romain serait contemporain de saint Justin. On trouve, en effet, dans saint Justin des rédactions du même style. Apol., i, 13, 21, 31, 42, 61 ; Dialog., 63, 85, 126, 132. Hahn, § 3. Mais on ne peut pas dire que saint Justin dépende pour cela de notre symbole. Voyez dans Burn, p. 39, le symbole reconstruit par Bornemann avec des termes empruntés à saint Justin. Saint Irénée, au contraire, s’en rapprocbe plus sensiblement, et nous reconstruirions ainsi son symbole :

Credimus in unum Deum ommpotentem, et in Christian Jesum Dei filium dominum nostrum, generatuni ex Virgine, qui passus est sub Pontio Pilato, resurrexit, receptus est in claritate, rursus venturus est judex eorura quijudicantur, et in Spirilum Dei.

Hahn, § 5. Si ces repères ont quelque valeur probante, on pourra conjecturer que le symbole romain est au moins contemporain de saint Justin et de saint Irénée.

Caspari, Ungedruckle, nnbeachtete und wenig beachtete Quellen sur Gescliiclite des Taufsymbols und dur Glaubensregel, i-m, Christiania, 1866, 1869, 1875 ; Id., Alte und neue Quellen : ur Geschichte des Taufsymbols und der Glaubensregel, Christiania, 1879 ; Id., Kirclienhistorische Anecdota, Christiania, 1883. Toutes ces recherches bien résumées par Hahn, Bibliothek der Symbole und Glaubensregeln der alten Kirche, Brestau, 1877, et mieux 1897, cette dernière édition accompagnée d’un appendice par Harnack, Materialien zur Geschichte und Erklàrung des alten rœmischen Symbols, appendice qui est une réfection de sa dissertation Vetustissimum Ecclesix romaine symbolum, publiée avec l’Epistola Barnabx, Leipzig, 1878, p. 115-142 : T. Zahn, Dus apostolische Symbolum, Leipzig, 1893 ; F. Kattenbusch, Dus apostolische Symbol, i-ii, Leipzig, 18941900 ; S. Baumer, Dus apostolische Glaubensbekennlnis, seine Geschichte und sein Inhalt, Mayence, 1893 ; A. Burn, An Introduction to the Creeds and to the Te Deum, Londres, 1899. Joindre au livre de Hahn, qui doit devenir classique, l’article A postolisches Symbolum de Harnack dans la Realencyklopàdie fur prot. Théologie, 3e édit., Leipzig, 1896, t. I. Sur les polémiques infra-luthériennes concernant le symbole, voyez Baumer et le P. Blume, S. J., Dus apostolische Glaubensbekenntniss, Fribourg, 1893. Voir aussi G. Goyau, L’Allemagne religieuse, Paris, 1898, p. 152 sq. Très complète bibliographie critique dans A. Ehrhard, Die alchrist. Litteratur und ihre Erforschung von 1881-1900, Fribourg-en-Brisgau, 1900, t. i, p. 499-521, et dans B. Doerholt, Das Taufsymbol, I part., Padeiborn, 1898.

P. Batiffol.

II. APOTRES (Symbole des). Son origine et son autorité. — I. Origine. II. Forme de l’attribution aux apôtres. III. Autorité.

I. Origine.

Le symbole romain était la profession de foi demandée aux fidèles pour leur baptême. Aussi est-on naturellement porte à penser que la formule trinitaire qui sert de cadre à ce symbole a été inspirée par les paroles du Christ : linptizanles eos in nomine Patris et Filii et SpiritusSancti. Matth., xxviii, 19. D’autre part, d’après les Actes des apôtres, xix, ’'<, le baptême ebrétien n’était conféré, aux temps apostoliques, qu’à ceux qui connaissaient le Saint-Esprit et par conséquent la doctrine trinilaire. De ce seul fait que les Epliésiens ignoraient le Saint-Esprit, saint Paul conclut en effet qu’ils n’avaient point reçu le baptême du Christ. Il ne se trompait point ; car ils avaient seulement reçu le baptême de Ji an II en n mite que les apôtres exigeaient pour le baptême, non seulement la foi au Christ lils de Dieu, qu’exprimait l’eunuque de la reine Cândace, Act., viii, 37, mais encore la foi au Père et au Saint-Esprit. Aucun document ne nous prouve que celle foi au Père, au Fils et au Saint-Esprit était Formulée dés lors en un s mbole ii et arrêté ; mais il est difficile de coni’terque les apôtres en demandaient la profession avant d’accorder le baptême. Burn, An introduction t" Un’creeds, Londres, 1890, p. 20-25 ; Vacandard, l.rs origines du Symbole des apôtres, dans la Revue des questions historiques, 1399, t. xxii. p. 354.

Cuinme la conn u et la profosion de la foi de

l’Église ont toujours été imposées aux catéclmmènes, avant qu’on leur accordât le baptême, la cérémonie de la reddilio symboli usitée dans l’Église romaine remontait pour le fond, sinon pour les détails, jusqu’aux origines de l’Église. Le symbole baptismal romain du IVe siècle était donc une forme cristallisée et développée de la profession de foi trinitaireen usage aux temps apostoliques.

Il semble donc que les parties essentielles de cette profession, c’est-à-dire la foi au Père, au Fils et au Saint-Esprit, en ont fourni le cadre et le noyau. On a objecté, il est vrai, que les additions qui suivent l’article relatif au Saint-Esprit ne semblent point le développement de cet article. On peut répondre qu’en ce cas la présence de ces mots Et in Spiritum Sanctum serait une preuve plus péremptoire qu’ils viennent de la formule trinitaire, si la suite ne s’y rattachait pas : car, en ce cas, comment expliquer ces mots qui seraient comme perdus au milieu du symbole, sinon comme la permanence d’une formule antérieure où la fin du symbole ne se trouvait pas ? D’ailleurs les derniers articles exprimant des dons surnaturels dus au Saint-Esprit, qui est lui-même le don de Dieu, peuvent être considérés comme des développements de l’article sur le Saint-Esprit. Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, janvier 1901, p. 96. Nous pouvons donc conclure que le symbole romain est un développement arrêté de la profession baptismale trinilaire.

Il semble en être de même des symboles orientaux antérieurs à celui de Nicée. Ceux qui ont vraiment la forme d’une profession de foi mentionnent les trois personnes de la sainte Trinité. Indiquons les professions de foi de saint Grégoire le Thaumaturge, Hahn, Bibliothek der Symbol, 3e édit., Brestau, 1897, §185 ; de l’auteur du dialogue De recta ji de in Deum, ibid., % 14, et d’Alexandre, évêque d’Alexandrie, ibid., § 15 (la profession de foi d’Arius vers 321, ibid., § 186, mentionne aussi les trois personnes, sans contenir un article exprès pour le Saint-Esprit, d’après le texte reproduit par saint Épiphane, Hæres., lxix, 7, P. G., t. xlii, col. 213). Cependant comme quelques professions de foi orientales postérieures n’ont pas d’article consacre au Saint-Esprit, ou comme elles ne développent point cet article, Harnack, dans Herzog-Hauck, Realencyclopâdie, 3e édit., Leipzig, 1896, art. Apostolisches Symbolum, p. 751, prétend que la formule primitive n’avait que doux membres (la foi au l’ère et au fils), et qu’il n’y était pas question du Saint-Esprit. Etudiant le sujet pour les deux premiers siècles, il invoque en faveur de cette opinion des documents, comme 1 Tim., VI, 13, où il n’est question que du Père et du Fils, et il affirme que dans les documents 1res nombreux de la même date où se trouve la mention du Saint-Esprit, cette mention a été interpolée, dans Hahn, op. cit., appendice, S 2, 4, p. 369, 373. On comprend cependant qu’en exposant l’objet de la loi chrétienne on se soit surtout occupé du Fils, dont la nature divine pouvait s’expliquer s ; ms parler du Saint-Esprit et

eu parlant seulement « lu Père, (in ne peut, au contraire,

donner aucune raison pour laquelle on aurait ajouté’la mention du Saint-Esprit, si elle avait été inconnue primitivement ; car nous ne connaissons aucune controverse particulière de cette époque sur l’existence ou ! a nature du Saint-Esprit, On comprend donc parfaitement que

certains textes parlent du Père et du Fils, sans mentionner le Saint-Esprit sur lequel l’attention ne se portail point alors, ou sans développer ce qui le regardait, l.a

mention du Saint-Esprit dans les antres textes est..ni

contraire, une preuve que la foi baptismale primitive était trinilaire. puisque l’interpolation d un si grand nombre de textes est inadmissible, et que la suite du récit des Actes, six, 2 sq., serait brisée, si on retranchait le verset :

qui suppose qu’on n’était jamais baptisé sans avoir

prof-- é sa i"i au Saint-Esprit. Il faut donc conclure que les p. de loi I., iplisin.de de l’Orient se sont