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APÔTRES (LE SYMBOLE DES)


quod de substantiel collecti in unum sodales in medio conferebant ad solemnes epulas, ad cœnæ communes expensas), imagine que les pères des Eglises, Ecclesiarum patres, ont tiré des Écritures les textes « prégnant de divins sacrements » , et, pour la pâture et le festin des âmes, les ont réunis en formules brèves et précises, expedita sententiis, sed diffusa mysteriis, et de là le Symbole, et hoc symbolum nominaverunt. Homil. r, Caspari, Anecdota, t. I, p. 315. Nicétas de Rcmesiana pense au sens de contrat : Retinele semperpactum quod fecistis cum Domino, id est hoc symbolum quod coram angelis et hominibus confitemini : pauca quidem sunt verba, sed omnia continent sacramenta. Expl. symb., 13, P. L., t. lii, col. 873. Rufin pense au sens de signe et au sens de contribution : Symbolum enim græce et indicium diei potest et collatio, hoc est quod plures in unum conférant. A ses yeux, le signe équivaut au mot de passe que, dans une guerre civile, où tous les hommes d’armes ont même costume et même langue, les chefs donnent à leurs hommes, ut si forte occurrerit quis de quo dubitetur, inlerrogatus symbolum, prodat si sit hoslis vel socius. Comm. in symb., 2, P. L., t. xxi, col. 338. Rulin, aussi bien que Fauste ou Nicétas, font de l’accommodation à propos d’un terme qui était reçu dans les Églises latines dès la fin du IVe siècle, et qui désignait une chose déterminée, sans avoir en soi un sens précis.

Le terme de Symbolum apostolorum est signalé pour la première fois dans l'épître du concile de Milan au pape Sirice, qui figure parmi les épîtres de saint Ambroise et a sans doute été rédigée par lui. Il est intéressant de noter que, dès cette première fois où il est question du symbole comme étant des apôtres, c’est du symbole propre de l'Église romaine qu’il s’agit. Le concile de Milan dit : Si doctrinis non creditur sacerdotum, credalur… symbolo apostolorum quod Ecclesia romana intemeratum semper cuslodit et serrât. Epis t., xlii, 5, P. L., t. xvi, col. 1125. Nous allons voir, en effet, que le texte qui porte le nom de Symbole des apôtres est proprement la profession de foi baptismale de l'Église romaine.

II. Les deux textes du Symbole.

Le Symbole des apôtres nous est connu sous deux recensions sensibleun nt différentes : le texte reçu, celui que nous rencontrons actuellement dans la liturgie du bréviaire, du rituel, etc. ; un texte plus court, plus ancien aussi. Nous les reproduisons parallèlement :

TEXTE ANCIEN :

Credo in Deum patrem omnipotentem ;

et in Jcsum Christum filium epjs unicum Dominum nostrum,

qui nains est de Spiritu <x Maria Virginc,

cruciflxus sub Ponlio Pilato

et m | ultus,

tertia die resurrexit a mor tuis,

endit in c ; ilo3, sedet ad dexteram Patris,

inde venturus est judicore vive et mortuos ; et in Spiritum Sanctum,

sanctam Ecclosiam,

remissionem peccatorum,

cainis îesuirectionem.

TEXTE REÇU :

Credo in Deum patrem omnipotentem, [creatorem cseii et terrse ; ]

et in Jesum Christum filium éjus unicum Dominum nostrum,

qui [conceptus] est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine,

[paSStu] sub Pontio Pilato, crucifixus, [mortuus] et sepultus, [descendit ad inferos, )

tertia die resurrexit a mortuis,

ascendit ad cœlos,

sedet ad dexteram [Dei] Patris,

inde venturus est judicare vivos et mortuos ;

[credo] in Spiritum Sanctum,

Minctam Lxclesiam [catholicam],

[nanclorum communioncm.]

remissionem peccatorum,

r.irnis resuiTCCtionem,

[vitam.rlernam.]

On remarquera que le texte ancien compte exactement douze articles, tandis que le texte reçu en compte quatorze. C’est donc sur le texte ancien que s’est formée la légende qui attribue à chacun des apôtres un article du symbole, légende née autour de Rome, sinon à Rome, et dont Rulin est le premier témoin. Comment, in Symbol., P. L., t. xxi, col. 337.

III. Le texte reçu ou gallican.

Du texte reçu, dans la forme où nous venons de le produire, l’attestation la plus ancienne qu’on ait est fournie par un sermon de saint Césaire, évêque d’Arles († 513), De symboli /ideetbonioperibus, T > seuâo-Agusl’m, Serm., cyAA. Hahn, Bibliolhekder Symbole und Glaubensrcgeln der alten Kirche, 3e édit., Brestau, 1897, § 62. Toutefois, saint Césaire ne connaît pas l’article creatorom cœli et terne ; il dit ad inferna au lieu de ad inferos, in cœlis pour ad cselos, patris pour Dei patris. — On peut signaler comme attestation d'élats antérieurs du texte reçu, le symbole découvert parM. Bratke(1895) dansle Berncnsis 645, manuscrit du vii c siècle, qui reproduirait, au jugement de Bratke et de Harnack, un symbole gallican antérieure 400 : ce symbole de Bratke ne contient ni creatoreru cœli et terrse, ni conceplus, ni mortuus, ni Dei, ni sanctorum communionem ; mais il donne passus, descendit ad inferos, catliolicam et vitam selernam.

Voici le texte du symbole de Bratke :

Credo in Deo patrem omnipotentem

et in Jesum Christum filium eius

unicum dominum nostrum

natum de Spiritu sancto et

Maria virgine

passus sub Pontio Pilato

crucifixum et sepultum

descendit ad inferus

tertia die resurrexit a mortius

ascendit ad cælos

sedit ad dexteram patris

inde venturus judicare

vivos ac mortuos.

Credo in Spiritu sancto

sancta ecclesia catholica

remissionem peccatorum

carnis resurrectionis

in vitam aelcrnam

reproduit par Hahn, S 90. et par Burn, An introduction to the creeds, Londres, 1899, p. 242.

Pareillement, le Missale gallicanum vêtus, que nous a conservé le Palatinus lai. 493 de la Bibliothèque Yaticane, manuscrit du viie siècle, et qui représente assez purement pour les rites du catéchuménat la vieille liturgie gallicane, ce Missale, disons-nous, contient un seimon à prêcher aux catéchumènes au moment où l’on va leur réciter le Symbole pour la première fois, la tradilio syn>boli. Dans ce sermon nous trouvons une exposition du symbole gallican et ce symbole lui-même. Or le texte n’en est autre que le texte reçu, avec ses additions caractéristiques : creatorem cœli et terre, concepttu, passus, mortuus, descendit ad inferna, Dei, catholicam, sanctorum communionem, vitam œlcrnam. Hahn, $ (57. Ce sermon du Missale gallicanum est-il de Fauste de Riez ? Quoiqu’il en soit, l'œuvre authentique de Fauste, évêque de liiez (-|- 185), atteste aussi le texte reçu, pas creatorem cœli et terræ, ni passus, ni mortuus, ni descendit ad inferna, mais conceptus, sanctorum communionem et vitani œternam. Hahn, S 61.

Quelle était l’origine des leçons additionnelles propres à ce texte reçu ?

La plus ancienne attestation que l’on ait de Conceptus de Spiritu sancto, natus c.r Marra virgine est fournie par le formulaire de foi des évêques occidentaux du concile de Itimini, en : £9, formulaire qui nous.i i té conserve en latin par saint.lérôme, Dialng. ailv. Luci feriqnos, 17. Hahn, s 166, traité composé par sain) Jérôme en 37'J environ. H est vrai que le texte grec de ce