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APOLLONIUS DE TYANES — APOLOGÉTIQUE (NOTION ET BUT)

inspiratrices formelles d’une telle œuvre, l’ouï exploitée dans la suite.

(L. Dupln) soui le pseudonyme da m. da Clairée, ffl dfvpoUone (lr 1 V antiquité, Pari. 1802 ; et traduction de la Vie d’Apoli Parla, 1864 ; Banr, Apollonius von Tyana, Tubingoe, 1882 ; Jowet, Dictionary o grec <"<<t rai, , nu biography ; Smith el Wæe, Dictionary o chrUlian biography ; J. Révûle, La religion h I le » Sévères, Paria, 1888 ; a. Réville, L » Christ palan au nf siècle, dana la Hevue de » 1>< iux Mondes, V octobre 1K)-V, Aube, Histoire des persécutions, l." polémique i tf siècle, Paria, 1878, p.’iTii sq. ; Allard, Histoire des persécutions pendant lu première moitié du nf siècle, ’! édit, Paris, 1894, p. Tu, et La persécution de Dioctétien, Paria, 1890, 1. 1, p.’210.

G. Bareille.

APOLOGÉTIQUE. On désigne, par ce mot, la partie de la théologie qui renferme la démonstration et la défense du christianisme. Il est la traduction exacte de àiri).oyY ; Tix’> : qustificatif), pris substantivement. Cet adjectif dérive lui-même du verbe &iEOAOY&ou.at, employé par Plutarque et Polybe dans le sens de plaider une cause. Enfin, dans le verbe, on retrouve £110X07 : 0. (di 1 excuse), décomposé en inô et).ôfo ;  ; la préposition indique écartement. L’apologie serait donc à l’<5rigine un discours écartant les attaques. La croyance religieuse suppose essentiellement l’exposé des motifs qui la justifienl et la solution des difficultés qu’on lui oppose. Plus ces motifs sont nombreux et complexes, plus ces difficultés sont diverses, ardues, subtiles, plus la science de l’apologie s’organise, se développe, s’enrichit. On peut dire que sa nécessite’et son importance croissent avec les siècles, les progrés de la raison et de la science, la force et la variété des préjugés et des objections.

Nous traiterons les principales questions qui s’y rattachent sous les titres suivants :
I. Notion et but.
II. Objet.
III. Histoire jusqu’à la fin du xve siècle.
IV. De la fin du xve siècle à la fin du xviiie.
V. xviiie siècle.
VI. xixe siècle en France.
VII. xixe siècle hors de France.
VIII. Méthodes nouvelles au xixe siècle.

I. APOLOGÉTIQUE. Notion et but.
I. Notions diverses.
II. C’est une science.
III. C’est une science théologique.
IV. C’est une démonstration du christianisme.
V. Elle le défend contre ses ennemis.
VI. Définition.
VII. But de l’apologétique.

I. Notions diverses.

Plusieurs définitions ont été données par des auteurs récents. « L’apologétique est l’art de défendre la religion chrétienne contre ses adversaires. » Drey, Dictionnaire de théologie catholique, de Wetzer et Welte, traduction Goschler. « La science qui traite systématiquement des principes constitutifs ci dirigeants des sciences théologiques. » Knoll. — « La science des arguments et de la méthode propres à la défense de la religion. » Didiot. — « I.a défense savante du christianisme par l’exposé des raisons qui l’appuient. » Eietlinger. —e i.a démonstration et la défense scientifiques de la religion chrétienne. » Otliger. — On démêlera plusieurs éléments qui résultent de ces définitions ;
1° L’apologétique est une science ;
2° elle doit être rangée dans le groupe des sciences théologiques ;
3° elle est une démonstration du christianisme ;
4°elle le défend contre ses ennemis.
— Le développement de ces propositions nous permettra de formuler une définition précise,

II. L’apologétique est une science.

Elle suppose îles données fourmes par l’expérience, le témoignage et la raison, rangées en séries, organisées en systèmes, rattachées à des principes, régies par des lois ; procédant par le jugement et le syllogisme, l’induction et la déduction, l’analyse et la synthèse, l’intelligence humaine forme une construction harmonieuse parmi enchainement dialectique, pour établir sur de fermes assis, s la démonstration chrétienne, l 1 ou une distinction entre l’apologie et l’apologétique ; celle la est « une défense eciite, soit en laveur d’une personne, soit en faveur d’une chose » . Drey, Joe, cit. — Elle naît comme spontanément et n s. m. —nient.1 l’occasion des résistances ou des dont h— christianisme est l’objet. Elle est particu spéciale. C’est un mystère, tel que la sainte Trinité qu’elle venge du reproche de contradiction ; un dogme tel que l’infaillibilité du pape dont elle cherche et trouve les origines dans la tradition et l’Ecriture ; une loi disciplinaire, tel que le célibat 1 [ue, dont elle d loppe les motifs et les avantagi nt ou un 1 saint Chrysostome ou Innocent III, dont elle défend la mémoire. L’apologie emprunte aux ci ? 1, au temps et au lieu où elle parait, ses pnw ineiits et. parfois, —on succès ; souvent elle ne po pi— une valeur absolue, et parce que, suivant la parole d’Aristote, il n a point de senne.— du particulier, elle peut bien être une défense savante, mais elle n 1 —t pas une science.

Dirons-nous que l’apologétique est la théorie dont h s apolof orent les applications, ou un genre dont elles seraient le— 1 —p. 1 — —. ou une ne tbode qui en tiendrait les règles ? Ces affirmations ne poun émises sans explications ni réserve-. Il serait plus exact de lappeler une apologie générale, puisqu’elle coordonne les preuves du christianisme ; il est vrai qu’élit les règles et fournit les armes qui assurent et rendent efficace la défense religieuse, mais elle s’attache aux faits principaux, aux vérités fondamentales ; elle retraci grandes lignes, précise le sens et la portée des principes qui (’éclairent, des lois qui la dirigent, des matériau qu’elle emploie et met en œuvre. A l’aide de la critique elle les éprouve, distinguant le vrai du faux, l’important de l’accessoire, distinguant ce qui est opportun, actuel, décisif ou délinitif. de ce qui est déplacé, suranné, insuffisant ou transitoire. Fruit de la réflexion, elle a du croître progressivement et lentement, et, en effet, elle se montre postérieure à l’apologie, tandis que celle-ci est aussi ancienne que le christianisme est inséparable de sa prédication. L’apologétique ne s’est guère constituée qu’au siècle dernier, et l’on peut dire qu’elle est encore en voie de formation. Pourtant, parce que son ambition légitime est de produire dans les.’mies la certitude, elle est à proprement parler une science.

III. L’apologétique doit être rangée dans le groupe des sciences théologiques.

Au premier abord, il semble qu’il faille la rattacher plutôt à la philosophie, car c’est la nature, l’histoire, la raison qui lui apportent les réalités, les événements et les idées, dont elle garantit la certitude, qu’elle assemble par un lien logique, qu’elle dispose dans un ordre hiérarchique et dont elle extrait et déduit les preuves qui constituent, par leur ensemble, une démonstration évidente du christianisme. Tout au rebours, la théologie reçoit ses principes de la révélation : son objet est le dogme formulé et proposé par l’Eglise, qui puise elle-même sa doctrine aux sources de l’Écriture et de la tradition.

La théologie suppose la foi dont elle expose, enchaîne, développe, continue, féconde les enseignements ; I apologétique essaie de rendre la foi possible, de la montrer raisonnable et obligatoire. Les principes, ), — la théol. g n’ayant de valeur que pour le croyant, ne s’adressent aux infidèles ; l’apologétique s, , propose principalement d’éclairer et de convaincre les incrédules. (".pendant l’opposition n’est qu’apparente ; la raison, en effet, bien loin d’établir une divergence et une séparation entre l’apologétique et la dogmatique, 1 —t la faculté qui les unit ; car, si elle est indispensable a l’apologiste pour construire ses arguments, elle n’est pas moins essentielle au théologien pour tirer des majeures ou mineures révélées des conclusions qui enrichissent le trésor de la foi. lj. non seulement, la science de l un et de l’autre est raisonnante et discursive, non seulement ils emploient le même instrument dans la recherche de